Lectures expatriées

Plutôt que des photos magnifiques de Pondy ou le récit de l’avancement (laborieux) de mon stage, quelques notes sur ce que j’ai lu ici :

  • Le Bloc de Jérôme Leroy. Politique-fiction sur le prochain quinquennat, le Bloc raconte la nuit de négociations qui signera l’entrée du Bloc Patriotique (comprendre Front National) au gouvernement. Deux membres-clefs du Bloc se souviennent des années qui les ont mené ici. Polar glaçant et génial, parfait en cette période pré-électorale.
  • Trouble dans le Genre de Judith Butler. Un des ouvrages essentiels du féminisme. Pas encore fini, mais de toute façon fini ou pas il me manque des tas de références et des heures de réflexion personnelles sur le sujet pour le comprendre. Passionnant néanmoins.
  • Life de Keith Richards. L’autobiographie du guitariste des Stones. Je n’en suis qu’au tout début, mais le premier chapitre sur son arrestation en 75 aux US est un régal.
  • Gödel, Escher, Bach de Douglas Hofstader. Je viens de passer l’après-midi dessus. Réflexion sur les mathématiques, Lewis Carroll, la biologie… Un bouquin essentiel pour mon sujet de stage et à ma grande surprise un essai scientifique vraiment abordable et intéressant.
  • Promenade avec les Dieux de l’Inde de Catherine Clément. Parce que le panthéon hindou est assez complexe, et que je me sens très con à ne rien connaitre à la culture du pays où je suis.
  • Bref, je n’ai pas vraiment l’habitude de lire autant de livres en parallèles, peut-être y aura-t-il des mélanges intéressants à la fin.

    Sinon, je n’ai rien visionné depuis que je suis ici, mais je viens de télécharger Salaam Bombay pour une première approche du cinéma indien.
    [Edit 02/2016 : J’ai enfin vu Salaam Bombay. À Nancy.]

    You’re working here? Chilling, only.

    [ici, de la musique sur un site disparu depuis]

    Première vraie soirée hier. C’tait d’la balle ! Tout le groupe de l’IFP, Mathilde revenue de Bangalore avec sa maître de stage, de l’alcool comme s’il en pleuvait, de la bonne musique (Caravan Palace et les G-sides de Gorillaz disponibles !)
    Rencontré deux-trois nouvelles personnes Ajaï, à qui cet article doit son titre, Enoch, un ami de Matthieu qu’il a rencontré en Éthiopie…
    Bref, Pondy c’est vraiment trop « kool ». Oui, parce qu’en plus ici tout le monde utilise le mot kool, avec un « k » bien appuyé. Les salutations voir les conversations entières peuvent être « Kool ? Kool. Kool, dude. »

    Si vous avez l’occasion de venir, saisissez-la. J’offre la moitié de mon lit deux places.

    Auroville, déménagement et déplacements

    Bientôt deux semaines passées, et nous commençons à être bien installés. Nous (=Mathilde, Florence et moi) avons quitté la Guest House de l’IFP hier pour prendre une chambre dans une location, ou nous serons un peu plu à l’aise. EN effet, à l’IFP entre le gardien qu’il faut déranger à chaque fois que l’on veut rentrer un peu tard (= 22h ici), l’absence de cuisine, et le fait d’être à deux par chambres… Nous avons donc migré un peu plus au Sud. Il y a un peu de trajet pour rejoindre l’IFP du coup, mais ce n’est pas grave puisque nous avons loué… Un scooter ! Répondant au doux nom de PY0179513 pour le moment, il nous permet d’être un peu plus indépendants, un peu plus au contact de la population aussi (parfois un peu trop au contact, même). Nous l’avons utilisé hier pour aller à un concert de musique africaine dans les faubourgs d’Auroville. Auroville, même la petite partie que l’on a vu, c’est assez particulier. Au début, t’es en face de tels clichés de hippies que tu te sens des envies de te lever tôt, penser à la présidentielle en te rasant, et rendre la France Forte en leur inculquant la valeur travail à tous. Ça se calme avec le temps, et ils sont sympa au final même si ça fait assez illuminés et assez ghetto pour blancs (non pas qu’à l’IFP on soit très cosmopolites non plus, mais au moins on vit dans la même ville que les indiens et on fréquente ceux qui travaillent avec nous.) La prochaine fois que j’y vais, je tenterai même de parler avec un Aurovillien pour voir. Sinon, je suis allé à l’hôpital pour faire mon vaccin contre la rage ce matin. J’en ai profité pour faire examiner une sale écorchure que j’ai au bras gauche : elle cicatrise bien, aucune douleur, mais on voit clairement une traînée rouge remonter le long d’une veine depuis l’écorchure, et j’ai le bras un peu raide. le docteur m’a demandé si j’étais à jour sur le tétanos, et devant ma réponse positive (merci maman d’avoir insisté pour que je fasse mes rappels avant mon départ), m’a juste prescrit une pommade à mettre sur l’écorchure. Bref, si je reviens sans mon bras gauche, vous saurez pourquoi. Un dernier point : Il n’y a pas internet dans mon nouveau foyer. Pas Internet. PAS INTERNET. Tout ça pour dire que je risque d’updater le blog un peu plus difficilement. Ou de travailler moins.

    Temples & Mangroves

    Un premier samedi bien rempli.
    Hier, Mathieu et Audrey, deux post-docs du labo, nous avaient proposé, à Mathilde et moi ,de nous joindre à leur programme culturel du samedi. Nous avons accepté, et c’est ainsi que ce ce matin 7 heures, nous étions devant l’IFP, prêts à partir. Nous avons rejoint la gare de bus en scooter, et nous y avons été rejoint par Maïtri, une chercheuse de l’IFP en Sciences Sociales et Marie, une expat qui fait un stage en géographie à la fac de Pondichéry. Nous embarquons dans un bus, et c’est un contact intense avec l’Inde : musique à fond, conduite au milieu de la chaussée, bus bondé, pas de porte, arrêts brefs, les gens sautent en route. C’était assez génial.

    Après deux heures de route, nous voilà à Chidambaram, où nous allons voir le temple de Shiva dansant, renommé et à la hauteur de sa réputation. Maïtri tente tant bien que mal de nous expliquer les bases du panthéon hindou, qui a l’air terriblement complexe.

    Après un déjeuner sur place (manger du riz avec les doigts sur une feuille de bananier : check), nous repartons en bus vers la mangrove, où nous faisons un tour en barque de deux heures. Palétuviers crabes, tortues, oiseaux… Tout les clichés de carte postale sont présents. Petite sieste réparatrice au retour dans le bus, puis on abandonne le groupe pour retrouver Salima, Julien et Mathilde (une autre) pour un repas au Surguru hotel, puis un verre à l’Espace, un des rares bars de la ville.

    Demain si tout se passe bien, concert de jazz !

    Premier contact

    [EDIT : Comme promis, les photos.]

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    Beaucoup de choses à dire sur ce premier jour.

    (Mon bureau est juste derrière la porte)Déjà, j’ai eu une vue claire de l’Institut. C’est grand, vieux, peint en jaune, clairement pas fait pour accueillir un labo à la base, et plein de plantes, de livres, de vues sur la mer et de post-docs détendus.
    J’ai pris mon petit dej dans un hôtel quelques rues plus loin, et sur mon chemin, j’ai croisé un éléphant. Normal.
    Pas des masses de boulot pour le moment, mon maitre de stage étant très pris. J’ai relu les papiers qu’il m’avait filé, commencé quelques démarches administratives et surtout, rencontré beaucoup de gens.
    Dans les gens, il y a Mathilde, l’autre stagiaire déjà arrivé. Elle vient de l’Agro Montpellier, fait une année de césure et revient de 6 mois de stage à Bangkok en passant par l’Île Maurice. Elle va bosser sur l’influence humaine sur les paysages, et elle a un mois de terrain dans le Nord de l’Inde pour ça.
    J’ai aussi rencontré Vincent, qui va superviser mon stage plus directement que le chef de Département. Il m’a conseillé de profité du répit actuel puisque « ça a l’air assez trapu ce qui t’attend ». Il a l’air très détendu, mais comme un peu tout le monde ici.
    Ce qui me fait une magnifique transition avec le paragraphe sur l’ambiance générale. Qui est plutôt relaxé ; le labo mélange je dirais à 50% chercheurs indiens et français, on a deux pauses cafés/jour, avec un café dans l’Institut, où le chai est excellent (thé infusé dans du lait avec masse d’épices). La plupart des gens parlent français et la moyenne d’âge est basse.

    Visiblement, y’a plein de trucs à faire et les gens sont motivés pour bouger un peu. On (=les anciens) nous (=Mathilde et moi) a conseillé de chercher un appart plus sympa que la guest house et de louer un scooter pour faciliter les déplacements dans Pondichéry (Maman, je sais que tu palis en lisant ça.)
    Je suis sorti trop tard ce soir pour prendre des photos, mais demain vous y aurez droit.

    La vue depuis ma chambre
    Le jardin de l’institut
    Carcasse de voiture

    In the air

    C’est bon, je suis à l’Institut Français de Pondichéry (que l’on va abréger en IFP pour la suite). L’air est épais comme du manioc, comme dirait Lavilliers.

    20 heures de voyage donc, dont je vais vous infliger le détail.
    Ça a commencé par une approche hésitante de l’aéroport Charles de Gaulle, a coup de nationales, de départementales et de GPS qui se contredisait toutes les trente secondes. Après un enregistrement interminable des bagages et une attente au milieu des boutiques Vuitton et Ray-Ban du terminal, embarquement. Mon billet bugue : catégorie invalide. Et c’est comme ça que l’on se retrouve en classe affaire, à jubiler. On fait un peu moins le malin quand on voit l’autre type à qui c’est arrivé se faire rétrograder, mais finalement, c’est bon pour moi.
    La classe affaire c’est donc :
    un stewart qui te mène à ton siège, des fois que tu sois trop bête pour le trouver toi-même.
    Un jus de fruit, une serviette chaude, un kit voyage avec de l’eau de Cologne avant même que l’avion décolle.
    Un repas avec trois choix de plats, que l’on te pose avec une nappe sur ta tablette.
    Une large sélection de journaux internationaux, parmi lesquels le Figaro mais étrangement ni Libération ni l’Humanité.
    Et surtout, une vraie position allongée pour la nuit, te permettant d’effectivement dormir en avion,
    Sinon, on était 8 à tout casser sur 28 places en classe affaire, mais visiblement faut pas surclasser trop de pauvres d’un coup, après ils ne se sentent plus.

    A Delhi, puisqu’il a bien fallu quitter mon doux paradis capitaliste pour prendre ma correspondance, la douane avait l’air nerveuse : fouille au corps de tout le monde, plus vérification des bagages. En fait, un terroriste a fait exploser la voiture d’une diplomate israélienne à 200 m de la maison du premier ministre, alors oui ils sont un peu sur les nerfs.
    Bref, j’ai fini par repartir (mais pas en classe affaire, malheureusement). C’est à l’arrivée à Chennai que je me suis vraiment senti en Inde : on est sorti sur le tarmac, une grande claque de chaleur. Ensuite, 2h30 de taxi jusqu’à Pondichéry et récupération de la chambre.

    Je viendrais te voir quand tu dormiras...
    Pourquoi mettre un petit panneau ''toilettes hommes'' quand vous pouvez mettre un poster 2x3m² ?
    La classe affaire.

    Mathématiques de l’informatique

    Une playlist pour lire dans la joie et la bonne humeur bouquins et publis nécessaires pour bien démarrer son stage.

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