Archives de catégorie : Jeux vidéos

Chants of Sennaar, du studio Rundisc

Jeu vidéo français (le studio est toulousain !) sorti en 2023. Se joue en une dizaine d’heures. Dans une immense tour, différents peuples se côtoient sans se mêler ; n’ayant pas de langage commun et se méfiant les uns des autres, ils se cantonnent à différentes parties de la tour. Le/la protagoniste va traverser ces différentes parties, apprendre le langage de chaque peuple grâce à des éléments de contexte, et servir de traducteurice.

C’était un point-and-click sympa, avec une très belle direction artistique. Un léger bémol sur le côté purement linguistique des énigmes, qui était un peu trop facile à mon sens : il s’agit surtout de déduire le vocabulaire du contexte. Seule une langue a une construction différente de celle des autres, sinon les variations sont minimes (verbe en début ou fin de phrase, pluriel avant ou après le mot) et données très vite à la joueuse (le pb est renforcé par le fait qu’il n’y a ni conjugaison ni déclinaisons).

Je recommande.

Tunic, d’Andrew Shouldice

Jeu vidéo indépendant paru en 2022. On joue un renard anthropomorphique vêtu d’une tunique verte. Notre protagoniste muet va devoir récupérer la Master Sword l’Épée du Héros puis les trois parties de la Triforce Gemmes de Pouvoir en progressant dans des donjons pour délivrer Zelda l’Héritièr.e et affronter Ganondorf un boss final. Vous l’aurez compris, c’est un hommage très appuyé à Zelda, au point que pour moi c’est un Zelda à la licence près. Plus exactement, c’est un hommage aux Zeldas de quand le développeur était petit : il y a une surcouche méta très réussie sur le fait de récupérer les pages du livret du jeu, qui donne des indices et des indications assez essentielles pour progresser dans le jeu, que ce soit les cartes des différents niveaux, des infos sur les ennemis ou des techniques secrètes (sachant que certaines actions nécessitent des combinaisons de boutons qui n’apparaissent jamais en couche extradiégétique mais sont juste mentionnées dans le livret). Le côté indispensable du livret est renforcé par le fait qu’une bonne partie des infos filées dans le jeu le sont dans un langage non-traduit (qui est traductible vers l’anglais, mais c’est un taf en soi et le jeu est pensé pour être faisable sans faire cette traduction, qui est un gros easter egg).

C’est très réussi en terme de mécaniques de jeu, de scénario, de beauté du rendu. Et ça se fait en 12 à 18h je dirais, ce qui est une excellente durée pour ce type de jeu. Grosse recommandation.

The Case of the Golden Idol, de Color Gray Games

Jeu vidéo d’enquête, publié en 2022. Dans les années 1780, a travers une série de tableaux s’étendant sur une dizaine d’années, on va enquêter sur différents meurtres liés à une statuette potentiellement magique et l’ascension au pouvoir d’un nouveau parti politique.

C’était assez sympa mais assez court. Il faut enquêter dans les scènes présentées pour récupérer des mots qui permettent de compléter un texte à trou expliquant les circonstances de la mort. Les énigmes ne sont pas ultra complexes (pour le coup je pense qu’ils auraient pu rendre certains mots plus faciles à trouver mais augmenter le niveau d’intricacy des énigmes), mais l’ambiance années 1800, magie et conspiration est sympa.

Je recommande.

Terra Nil, du studio Free Lives

Jeu vidéo sorti en 2023. On joue une mission chargé de réhabiliter des écosystèmes dévastés. Le jeu fonctionne comme un city-builder, mais on ne construit que quelques bâtiments (des sources d’énergies renouvelables et des petites infrastructures), que l’on devra toutes démanteler à la fin de la mission, le but étant de réintroduire des plantes puis des animaux dans l’écosystème. C’était sympa sans être d’une énorme complexité (5-6h de jeu sans faire les cartes alternatives), ça crée de jolis paysages, avec une carte déserte et quasi statique à la base qui s’anime de plus en plus au fur et à mesure qu’on réintroduit des végétaux puis des animaux.

Je recommande pour un petit jeu zen.

Dredge, du studio Black Salt Games

Jeu de pêche horrifique paru en 2023. On joue un pêcheur dans un petit archipel, dans un monde qui rappelle les années 1920/30, avec une vibe distinctement lovecraftienne. On navigue entre les différentes îles pour pêcher des poissons de différents écosystèmes ou leurs versions corrompues. En même temps, on récupères des reliques pour un mystérieux collectionneur dont il est clair très rapidement qu’il a les intention les plus shady du monde. Et chaque nuit, le brouillard se lève et des créatures mystérieuses rodent dans la brume et tentent de défoncer notre bateau.

C’était cool. Fini en deux-trois soirées dessus, j’ai bien aimé l’ambiance et c’était la bonne durée.

Superliminal, du studio Pillow Castle Games

Jeu vidéo d’énigmes paru en 2019. En testant une thérapie du sommeil expérimental, le personnage joué se retrouve coincé dans un rêve perpétuel. Pour s’en échapper il va falloir résoudre des énigmes qui fonctionnent pas mal avec de la « dream logic » : On peut changer la taille des objets en les attrapant et en les posant plus loin de notre point de vue, il est possible de pénétrer dans certaines ombres, certains objets sont des illusions d’optique…

La mécanique est intéressante mais ça manque un peu de longueur et d’histoire.

Pentiment, du studio Obsidian Entertainment

Jeu vidéo paru en 2022. Dans la petite ville de Tassing (Bavière) au XVIe siècle, Andreas Maler est venu réaliser son grand-œuvre dans le scriptorium de l’abbaye. Artiste perclus de doutes sur sa valeur et de certitudes sur la marche du monde, il va tenter de découvrir la vérité sur le meurtre d’un baron local, dont un moine qu’il estime est accusé. Rapidement (enfin… l’intrigue s’étend sur 20 ans donc ce n’est peut-être pas le meilleur qualificatif), Andreas puis un autre personnage vont découvrir que le meurtre du baron est rattaché à une histoire plus large. On va donc enquêter pour découvrir le responsable de ce meurtre puis de deux autres…

C’est très beau et très détaillé sur les enjeux politico-socio-religieux de l’époque avec la naissance du protestantisme en toile de fond, par contre ça souffre des défauts classiques des point-and-click, c’est quand même beaucoup un walking simulator et parfois on est frustré des options de notre personnage, qu’on voudrait voir faire d’autres choses qui nous paraissent beaucoup plus évidentes. Le jeu canalise beaucoup l’histoire dans un entonnoir avec des choix qui ont finalement peu de conséquences (excepté sur l’arbre généalogique montré sur la séquence de fin, mais c’est léger). Ça reste un très beau jeu, mais un peu long par rapport au contenu finalement.

Florence, du studio Mountains

Court jeu vidéo sorti en 2018. On suit la romance de Florence avec Krish, de la rencontre à la rupture, et ce que cette relation a apporté à Florence. C’est dessiné, il y a des petites activités comme ranger des affaires dans un placard, réaliser des dessins d’enfant… C’est un jeu casuel et calme, c’était sympa à faire, après c’est pas le jeu du siècle non plus, même si ça marche bien pour illustrer une relation, ça n’a pas une profondeur de fou.

Trüberbrook, du studio btf

Point-and-click allemand (Zeigen-und-Klicken ?) sorti en 2019. On joue Hans Tannhauser, un physicien étatsunien avec des origines allemandes (pas dans le style Werner Von Braun, plutôt sa famille a émigré une génération plus tôt), qui arrive dans le petit village de Trüberbrook pour une semaine de vacances. Mais sur place il va découvrir de mystérieuses installations au fond d’une mine, qui semble avoir des liens avec ses travaux théoriques. Dans la tradition des point-and-click, il va devoir collecter pas mal d’objets loufoques pour réussir à accéder à différentes zones.

Le style du jeu est très beau, ça fait diorama et pâte fimo. La première séquence dans la station service et le générique de début avec le minibus qui monte la pente sont très très cool. Malheureusement, le scénario du jeu ne fait pas grand sens et c’est beaucoup d’allers-retours pour trouver les trucs un peu par essai-erreur. Un peu dommage. Après j’ai pas passé un mauvais moment devant mais ça fait un peu « mumbo-jumbo scientifique » alors que y’avait moyen des faire des trucs plus sympas avec cette esthétique.