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State of the Machin 2019 : doutes sur le travail

Ce n’est jamais totalement évident de faire un point sur sa propre situation. J’ai tendance à osciller entre des états plus ou moins satisfaits de ma situation, en raison de cause physiques (faim ou non, fatigue ou repos…) et psychiques. Dans ce cas, comment dresser un portrait objectif de la situation ? Comment savoir ce qui relève de la tendance de fond et des oscillations locales ? Idéalement, il faudrait garder une trace des différentes opinions, de leur récurrence, des facteurs corrélés, pour tenter d’atteindre une forme de vérité. Mais c’est beaucoup de boulot, pour arriver à une information qui est de toute façon subjective.

Tentons de dégager de façon plus empirique les tendances.
J’ai déménagé à Pau depuis un an. J’aime bien la région. J’ai fait un certain nombre de randonnées et je compte en faire d’autres. La qualité de vie est meilleure qu’à Paris, j’ai un rapport différent à la nature. J’aimerais bien rester plus longtemps dans le coin et continuer à profiter des Pyrénées. Je me dis qu’un jour j’aimerai bien faire le GR 10 en entier (visiblement c’est ~55 jours de marche).

Côté relations humaines, bilan mitigé. Ça se passe très bien avec mes colocataires, j’ai des collègues de mon âge avec lesquels je m’entends bien, et j’ai quelques amis/relations sur place en dehors d’elleux. Néanmoins, je fréquente quand même largement moins de gens qu’à Paris. Il y a une question de moyens de communications aussi, je pense que ne pas être sur des réseaux sociaux limite la facilité avec laquelle je peux proposer et être invité à des événements. J’ai récupéré un ordiphone avec Whatsapp et Telegram pour pallier partiellement à cette situation, mais ce n’est pas encore parfait. Je me rends aussi compte que la non-possession d’un véhicule motorisé est plus handicapant ici : il y a un cœur de ville bien fourni en magasin, mais typiquement pour aller à Décathlon acheter du matériel de randonnée ou des boules de pétanque, c’est compliqué à faire en vélo (je l’ai déjà fait pour du matériel léger, mais les boules de pétanque typiquement je suis un peu refroidi). Il faut peut-être que je me force plus à demander des services aux gens, mais c’est compliqué d’être toujours en position de demander.
En ce qui concerne la relation avec OC ça va bien, il nous a fallu un peu de temps pour nous adapter à la relation plus à distance qu’avant, j’ai l’impression qu’on a trouvé notre rythme de croisière en ce moment, à voir comment ça évolue sur le plus long terme selon nos potentiels déménagements respectifs.

Enfin côté travail. C’est surtout là que j’ai de grandes oscillations sur ce que je pense de ma situation. Je ne suis pas satisfait du travail que j’effectue au quotidien en ce moment. C’est beaucoup de tâches administratives reloues, et pas/peu de fond technique. J’ai déjà râlé sur la situation auprès de mes deux hiérarchies, tout le monde me dit que c’est normal, que c’est un passage temporaire le temps de lancer le programme (en gros je suis en charge d’un portefeuille de projets. Le début du poste, choisir les thématiques que l’on devait mettre dans le portefeuille, était intéressant. Maintenant il faut lancer les actions sur les différentes thématiques, et ça veut dire faire les procédures internes pour lancer des contrats, relancer des gens pour avoir les informations à mettre dedans, communiquer sur les actions choisies dans le portefeuille… Toutes choses que je trouve fort peu intéressantes), que le technique va revenir quand je ferai les réunions de suivi des différents projets, et que de toute façon cette partie administrative, c’est inévitable jusqu’à un certain point dans tous les postes. Alors je veux bien mais perso je trouve quand même ça démesuré, et si ce niveau correspond à un niveau basal, je ne veux pas continuer dans ce genre de carrière. Si ça redescend ensuite, il faut voir…
Autre point, l’isolement. Je travaille dans deux structures, dans lesquelles je suis la seule personne à travailler dans mon domaine. Les deux structures veulent lancer un département de ce domaine, dont je serai la première pierre. C’est valorisant, mais du coup au quotidien pour le moment je n’ai personne de calé sur mon sujet avec qui discuter. Ça devrait changer à la rentrée avec un recrutement, et c’est quelque chose que j’attends avec impatience pour voir comment ça change ma dynamique de travail. Rétrospectivement, je pense que lancer ce domaine dans les deux structures à la fois était une erreur, ça aurait été beaucoup plus confortable d’avoir du backup d’un des deux côtés pour plus facilement développer l’autre.
Enfin, l’indépendance. J’ai eu pas mal de choix pour décider des sujets dans mon portefeuille. Certains m’ont été imposés mais assez peu. Au quotidien je m’organise comme je veux pour choisir sur quoi travailler, quelles actions lancer, quoi suivre aujourd’hui. D’un côté c’est très confortable et satisfaisant, je suis un adulte autonome. Mais d’un autre côté parfois c’est décourageant. J’ai l’impression que je brasse du vent et que mon utilité est très limitée : les objectifs sont lointains et je me les suis fixés moi-même pour une bonne part, les structures de décision, de validation et de transfert des résultats de ce que je fais sont floues, les limites de mon domaine sont peu claires. C’est en bonne partie dû au fait de travailler pour une entreprise gigantesque qui est fortement bureaucratisée, mais je n’interroge souvent sur ce qui est structurel à cette entreprise, au salariat, et ce qui relève de ma responsabilité personnelle : vu que je suis si libre, est-ce que ce n’est pas moi qui m’organise mal, qui ne va pas parler aux bonnes personnes, qui ne relance pas assez les couches du mille-feuille administratif ? D’ailleurs, un effet pervers de cette liberté, c’est que j’ai tendance à me raccrocher aux aspects administratifs relous : contrairement à lire des documents de fond et à réfléchir sur la structure du programme ou sur un sujet technique, quand je relance d’un courriel, d’une part c’est une action unitaire courte donc plus facile à réaliser, et je vois un résultat concret à court terme, c’est plus satisfaisant. Du coup je me retrouve à faire beaucoup de la partie que je trouve la moins intéressante sur le long terme parce qu’elle est rassurante sur le court terme.
Bref, ça fait un certain nombres de points non-satisfaisants, mais qui sont potentiellement amenés à évoluer dans les 3 à 6 prochains mois. Je pense que si rien n’a évolué à Noël par contre il faut sérieusement que j’envisage un changement de métier. J’y songe déjà actuellement, mais les points négatifs sont contrebalancés par des conditions de travail confortables : salaire décent, journées pas trop longues, collègues et supérieur hiérarchique direct sympa… Je me demande parfois si ce cadre confortable ne permet pas de masquer les problèmes structurels d’organisation du travail, mais comme je le disais c’est difficile d’arriver à regarder ça objectivement, et je me dis parfois que je risque de tomber sur les mêmes problèmes ailleurs moins les conditions confortables.

Berges dernière

On a fini de faire notre inventaire des berges (en ai-je déjà parlé sur le blog ? J’ai fait avec deux camarades de promotion un inventaire des arbres présents sur une portion de berges). On a même fait le diaporama de notre soutenance (de demain, ok). Reste à écrire un rapport un peu complet. C’était un projet assez cool (surtout à partir du moment où il a fait beau. Travailler dehors, apprendre à reconnaître des arbres (grâce à celui d’entre nous qui avait déjà travaillé dans l’élagage et les métiers de la gestion de patrimoine arboré (beaucoup plus stylé que la gestion de patrimoine tout court), produire un rendu qui va vraiment servir par la suite (et pas juste un diaporama académique). J’ai utilisé mes connaissances en code (et l’appel à des amis, et Internet) pour automatiser la création de fiches pour chaque arbre recensé, c’était assez sympa à faire aussi. Bref, je suis content, j’espère que le prochain projet de la formation sera aussi intéressant.

Pylônes
Pylônes

Cheminée toujours
Cheminée toujours

Freiburg

Visite des écoquartiers de Freiburg. Jolie ville mais voyage fatiguant. Les écoquartiers ont l’air cool à vivre mais visiblement ils ont completement raté leurs objectifs de mixité sociale, c’est devenu cool à vivre pour les gentrifieurs.

Plaques de rue
Plaques de rue

Ferronnerie
Ferronnerie

Bunker moderne (ça rend bien au soleil, mais alors par temps gris...)
Bunker moderne (ça rend bien au soleil, mais alors par temps gris…)

Signe religieux ostensible
Signe religieux ostensible

Convergence de planches
Convergence de planches

Sur une palissade
Sur une palissade

Volet ajouré.
Volet ajouré.

Parc Georges Valbon

Visite du parc avec ma promo à nouveau pour observer les aspects sociaux, écologiques et économiques de la gestion du parc ; beaucoup de marche. Parc avec des environnements très différents (en même temps, 400Ha, y’a la place de).

La Campa
La Campa

Sacré-cœur dans le lointain
Sacré-cœur dans le lointain

Vue sur lac artificiel
Vue sur lac artificiel

Lacs et cascade
Lacs et cascade

Pont artistique
Pont artistique

Vallée aux fleurs
Vallée aux fleurs

Bernaches sur herbe
Bernaches sur herbe

Sevran

Sortie de terrain à Sevran avec ma promo, pour voir les jardins d’insertion. Levé bien trop tôt, j’ai constaté que je n’avais vraiment plus l’habitude des transports collectifs, belle lumière en début de journée, visite intéressante. Description clinique par le directeur des jardins des difficultés qu’ils doivent gérer malgré leur vocation sociale (agression, vols, vandalisme…) et de leurs actions directes pour aider les populations les plus pauvres.

Pelouse ensoleillée
Pelouse ensoleillée

Sevran
Sevran

Grue <3 (si un jour je trouve des grues en train de réparer une église et que j'ai pas de quoi photographier je pense que je pleurerai)
Grue <3 (si un jour je trouve des grues en train de réparer une église et que j’ai pas de quoi photographier je pense que je pleurerai)

Serre
Serre

Légumes
Légumes

Caddie
Caddie

C215 au CNAM

Le CNAM a demandé à C215 de réaliser plusieurs œuvres dans leurs bâtiments. J’ai pu photographier celles dans des espaces publics. Visiblement il a fait un truc du même genre au CEA Saclay. Et il est exposé dans le musée du CNAM. Il explique dans une entrevue qu’il en a marre du street art qui s’institutionnalise et que ces collaborations avec des institutions sont pour lui un moyen pour lui de s’en éloigner.

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Becquerel
Becquerel

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Conservatoire National des Arts et Métiers, partie 2

Une autre fournée de détails architecturaux du CNAM. Qui rendent mieux avec un peu de soleil et de temps libre.

Détail des toits du CNAM
Détail des toits du CNAM

Cage d'escalier, modification du toit.
Cage d’escalier, modification du toit.

Indication.
Indication.

Portrait par C215 du fondateur du CNAM
Portrait par C215 du fondateur du CNAM

Cour d'honneur
Cour d’honneur

Musée du CNAM
Musée du CNAM

Retour sur les derniers jours

Or donc, j’ai presque fini mon rapport de stage. Presque, parce que j’attends encore que l’on m’envoie les sorties d’un modèle que mes données ont aidé à paramétrer et que ça ferait bien d’avoir ça dans le rapport. J’ai plus de place pour les caser, mais passons.

Les derniers jours ont été intéressants. J’ai bossé. Beaucoup bossé, parce que j’étais clairement en retard sur ce rendu. Par un certain côté ça a été satisfaisant de bosser comme ça, je ne l’avais plus fait depuis la prépa et c’est cool de m’apercevoir que j’en ai encore la capacité, quand y’a une motivation. En même temps, j’aurais largement préféré faire les choses plus tôt et plus calmement, et aussi mieux. Parce que je suis pas vraiment satisfait de ce stage.
J’aurais dû plus m’impliquer dans la vie du labo. J’aurais dû faire plus de bibliographie au départ. J’aurais dû me souvenir de trucs basiques que je savais très bien faire dans mes stages précédents.
J’ai réalisé des trucs cependant. Je bosse mieux quand je suis pas en France, parce que je suis éloigné des gens qui me proposent des distractions. Je suis pas sûr que ce soit très positif, cependant. J’ai réalisé qu’il me fallait des deadlines à court terme et pas juste un « t’auras un rapport à taper dans quatre mois ». Ça confirme que j’ai bien fait de faire une prépa et pas la fac, c’est plutôt cool.
Tout ça me laisse tout de même un peu inquiet sur mon avenir professionnel. Disons que le monde de la recherche semble de moins en moins être celui qu’il faut pour que je m’épanouisse dans mon travail, sans pour autant que se dessine une alternative viable. Mon implication dans mes différentes activités extra-professionnelles a été productive, cependant. Y a-t-il moyen de professionnaliser l’exploration urbaine, la gestion du logement de 400 étudiants ou le détournement d’affichages publics ? Ce serait pratique.

Parlons boulot

Parlons un peu de mon stage. Il y a un côté très bricolage qui est assez sympathique. Par exemple hier on a démembré une palette, on a découpé les planches, construit un support en bois et aluminium, mis des caméras dessus, configuré des petits ordinateurs pour qu’ils contrôlent les caméras, orienté les caméras vers là où seront plantés les arbres que l’on suit.

Parce que oui, à la base on suit des plantes. Le but, c’est de construire un modèle de croissance des plantes. Donc on les regarde pousser, on fait des mesures dessus, et on regarde les relations entre la croissance des différentes parties de l’arbre.
On fait aussi des photos qu’on analyse avec des logiciels de reconnaissance d’image pour obtenir des surfaces, des longueurs plus facilement qu’à la main.
Après moi je prends la masse de données que l’on a et je fais des statistiques dessus pour tenter de trouver des relations intéressantes et qui sont statistiquement significatives : c’est-à-dire qu’on montre que la relation se retrouve sur suffisamment d’individus pour que y’ai très peu de chances que l’on soit tombés dessus juste par hasard.

Le genre de truc qu'on obtient
Le genre de truc qu’on obtient

Langages parlés : européen.

Dans mon stage, je dois chercher des informations sur [CENSURÉ]. Pour ça, j’ai besoin d’aller sur les sites Internet de pleins d’instituts de recherche à travers toute l’Europe. Ils n’ont pas tous une version anglaise, mais étonnamment ce n’est pas un problème. Au final tous les langages européens se ressemblent un peu à l’écrit. Les structures grammaticales sont similaires par grands groupes, les mots ont des radicaux communs. Français anglais et espagnol sont maîtrisé, l’italien c’est du français (sérieusement, je lis aussi bien que l’anglais), le portugais c’est de l’espagnol abatardi, l’allemand c’est tranquille quand on sait que die et der commencent des groupes nominaux, le polonais et le hongrois ça s’infère de l’allemand, le finnois et le norvégien c’est un peu plus chaud mais vu que je cherche toujours le même genre d’info assez basique j’arrive à comprendre.

Bref, je serais absolument incapable de dire une phrase en serbocroate mais à lire ça va.