Archives de catégorie : Des livres et nous

Le Syndrome Magnéto, de Benjamin Patinaud

Essai paru en 2023, sur les personnages de méchants dans la pop-culture, et particulièrement sur les méchants avec une profondeur parce que leur cause peut paraître juste ou compréhensible (vs ceux qui veulent détruire la Terre avec un rayon de la mort parce qu’on est mardi). L’auteur montre, dans une extension de sa vidéo éponyme, à la fois en quoi ces personnages peuvent apparaître attirants parce qu’ils proposent de challenger le status quo et de faire évoluer les choses, avec des méthodes potentiellement discutables, mais en s’engageant : à l’opposé les héros vont être littéralement réactionnaires : ils ne vont se mobiliser qu’en réaction à cette menace sur le status quo, pour le protéger et faire que rien ne change (ou vont se rallier à la cause du méchant mais pas à ses méthodes, visant du réformisme plutôt que la révolution, mais ne le faisant que parce que le méchant a été l’élément perturbateur en premier lieu).

Le livre s’étend aussi sur comment la narration s’y prend pour disqualifier (ou non) le projet du méchant : son idéal affiché peut n’être qu’un paravent dissimulant des motifs plus égoïstes, les moyens employés peuvent être atroces, le caractère moral du méchant horrible indépendamment de sa cause… Inversement le méchant peut finir par voir ce qui ne va pas et se rallier aux héros, temporairement ou définitivement. Un cas plus intéressant pour les œuvres écrites sur le temps long (séries de comics notamment), peut être que la narration va se rallier au point de vue de l’opposant : Magnéto a ainsi été réhabilité, sa radicalité montrée comme pertinente au vu de l’absence d’avancées obtenues par les méthodes réformistes.

Enfin, certaines œuvres déplacent le cadrage et montrent un status quo tellement atroce que ceux qui seraient des méchants dans d’autres contextes ne peuvent ici être que des gentils : le cas est bien illustré par V pour Vendetta, où la dictature en place justifie l’usage du terrorisme pour l’abattre, là où V serait un méchant dans d’autres œuvres.

Je recommande, si vous aimez la pop culture (je recommande aussi les différentes chaînes youTube de bolchegeek)

The Tinfoil Dossier, de Caitlín R. Kiernan

Série de novellas dans l’univers de Lovecraft. On suit dans les années 2010 les agissements de trois agences gouvernementales (US, UK et ???) qui luttent à la fois l’une contre l’autre et contre des manifestations paranormales en lien avec les Grands Anciens. La narration est éparpillée entre plusieurs points de vue et plusieurs époques, avec un style d’écriture assez exigeant. J’ai bien aimé (surtout le III, The Tindalos Asset), c’est une actualisation réusssie de ce que faisait Lovecraft (avec en plus moins de racisme, what’s not to like). Et ce n’est pas dans le style de Lovecraft Country : c’est pas l’époque de Lovecraft avec des trucs mystérieux dans le folklore de Chtulhu à base de cultistes dans des bâtiments art-déco, c’est projeté dans l’époque actuelle, et on est sur l’ensemble du panthéon lovecraftien, y’a des mentions de Chtulhu, mais aussi sur d’autres créatures et Grands Anciens, il y a tout le lien à l’espace (mais actualisé avec des sondes spatiales).

Globalement The Tindalos Asset était très bien, Agents of Dreamland plus original mais plus dur à lire, et Black Helicopters assez incompréhensible dans l’histoire mais l’ambiance marche bien. Les trois peuvent se lire indépendamment, mais par contre ça vaut le coup de s’y connaitre un peu en mythologie lovecraftienne pour bien saisir les références.

Je recommande The Tindalos Asset.

I Sexually Identify as an Attack Helicopter, d’Isabell Fall

Nouvelle étatsunienne publiée en 2020. « I Sexually Identify as an Attack Helicopter » est à la base une ««« blague »»» transphobe (enfin, *la* ««« blague »»» transphobe, parce que visiblement ils ont jamais été capables d’en inventer une deuxième). Parce que lolilol, si des gens peuvent ne pas se reconnaître dans le genre et le sexe qui leur ont été assignés à la naissance et en revendiquer un autre, alors n’importe qui peut revendiquer n’importe quoi comme genre, hein hein ? [insert cringe laughter emoji].

Partant de cette take désastreuse, Isabell Fall décide de la considérer sérieusement. Elle imagine un monde où l’armée US militarise le genre : puisque performer le genre est un ensemble de comportements réflexes que des gens mobilisent pour gérer des interactions, ne serait-il pas pratique d’avoir des pilotes pour lesquels faire fonctionner un hélicoptère serait aussi instinctif que manspreader pour votre mec blanc moyen ? Ça fait une nouvelle très réussie, qui se passe quelques années dans le futur, avec une guerre civile américaine menée aux noms d’algorithmes d’optimisation divergents. Court à lire, dispo ici et très prenant, je recommande.

Fred Vargas

Vu que je suis en train de lire le dernier, je me suis dit que j’allais réunir l’ensemble de mes critiques des polars de Fred Vargas en un unique article que je mettrais à jour au fur et à mesure, comme mes articles sur les séries télévisées. Je constate que je pensais en avoir recensé davantage, vu que je les aies quasiment tous lus, mais certains sont passés entre les mailles de ce blog. Je peux donc ajouter que j’aime beaucoup L’Homme aux Cercles Bleus et Pars vite et reviens tard dans ceux qui ne sont pas détaillés ci-dessous.

Sur la dalle

Bof bof. Franchement à ce point on dirait une mauvaise fanfiction de la série. Y’a plein d’incohérences (le mec qui planque sous une fenêtre pour entendre la conversation des malfrats, puis qui annonce tranquillement que pour quand les enquêteurs vont y aller faudra prévoir de quoi distraire les chiens qui sinon vont aboyer : ??? ; « on va pirater la messagerie du ministère pour envoyer un faux courriel » : ???), y’a zéro cadre administratif (à ce stade c’est plutôt Adamsberg, détective-consultant), y’a des trucs qui arrivent dans l’intrigue et qui en repartent (« oh non, l’Anguille nous a poursuivi en Bretagne ! Bon bah osef finalement. »), niveau scénario c’est juste mauvais. Et puis bon en 2023 j’ai un peu du mal qu’on nous sorte une institution policière tout à fait débonnaire, des Bretons ravis de voir leur village foutu sous couvre-feu sous les ordres d’un commissaire, et un ministre de l’Intérieur qui visiblement s’en fiche qu’un policier se soit pris une balle mais se préoccupe de la réputation de Chateaubriand.

Quand sort la recluse

Grmbl. C’est sympa à lire quand on est plongé dedans, j’ai apprécié le fait que la brouille entre Danglard et Adamsberg permette de mettre en scène les relations d’Adamsberg à d’autres membres de la brigade, mais par ailleurs… Trop de coïncidences, trop de trucs qui tombent du ciel pile sur le trajet du commissaire qui peut ensuite les assembler comme il faut. Je pense notamment que la longueur des romans, bien plus grande que celle des premiers opus de la série, est à blâmer ici : il faut bien meubler, du coup des fausses pistes et des détours qui tombent un peu de nulle part.

Temps glaciaires

Un des rompols de la série des Adamsberg. J’avais un peu décroché de la série parce qu’au 3ème meurtrier surgi du passé du héros, j’étais un peu blasé. On m’a prêté celui là et il était cool, content d’avoir repris. Le bouquin est dense et imaginatif, mais je pense que par certains points ça sert à cacher certaines faiblesses de l’intrigue (typiquement, ils ont zéro raison vraie raison d’abandonner « la piste islandaise » quand ils le font). Ça reste quand même fort sympa à lire, et je me dis qu’il faudrait un petit crossover avec la série des Dirk Gently pour lancer un « Adamsberg, détective holistique », ça colle vachement bien.

Sous les vents de Neptune

Son plus réussi à mon sens. Un mystérieux tueur surgit du passé d’Adamsberg alors que sa brigade part faire un stage d’anthropométrie au Québec.

L’Homme à l’envers

Sympa. Le fait qu’une bonne partie du bouquin ne se focalise pas sur Adamsberg mais sur Camille donne une autre perspective bienvenue dans un Vargas. De façon générale j’aime bien le fait que les premiers Vargas fassent un peu moins « recette ». J’avais trouvé le coupable :)

Sans feu ni lieu

Court polar sympa. Enquête entre Paris et Nevers, par les évangélistes et l’Allemand (ceci est une référence qui ne parle qu’aux lecteurs des premiers Vargas). J’avais trouvé le coupable (à force de lire des Vargas on finit par connaître ses tics).

La Nuit du faune, de Romain Lucazeau

Novella de SF française, par l’auteur de Latium. Sur la Terre, des millions d’années dans le futur, Polémas, un représentant d’une espèce qui sort de sa préhistoire entre en contact avec Astrée, la dernière représentante sur Terre d’une espèce qui a dominé la planète des ères géologiques plus tôt. Désireux de comprendre le sens de la vie pour guider les siens, il va lui demander de lui donner la connaissance du fonctionnement de l’univers. En s’appuyant sur une technologie indiscernable de la magie (et d’une bonne dose de handwaving de la part du scénario), elle va l’emmener en voyage à travers l’univers pour lui faire rencontrer différentes espèces et leurs stratégies d’adaptation, en présentant le « Cycle du carbone », celui du silicium, puis des cycles de matières plus exotiques : la vie biologique est créée sur des planètes, donne naissance à intervalles réguliers à des espèces intelligentes qui épuisent leur habitat mais réussissent occasionnellement à sortir de leur puit de gravité, puis créent des civilisations robotiques, qui à leur tour créent des civilisations baryoniques, la complexité allant toujours augmentant…

J’ai bien aimé certains aspects, mais le côté « je viens poser une réflexion métaphysique et révéler les secrets de l’univers » avec en prime un côté « éternel retour cyclique » ça me saoule toujours un peu. Je suis quand même fermement partisan d’un nihilisme camusien, et les quêtes sur le sens de vie ça me semble très creux. On est beaucoup sur des archétypes (pour les persos, pour les civilisations) et vu que le livre est relativement court pour introduire 10 000 concepts, on survole tout super vite. J’ai été beaucoup moins convaincu que par Latium.

One day all this will be yours, d’Adrian Tchaikovsky

This is how you actually lose the time war.

Novella de SF qui parle de voyage temporel. Le narrateur dispose d’une machine à voyager dans le temps, et est vétéran de la Guerre Temporelle : un conflit entre deux factions disposant de machines temporelles, qui ont fini par casser la causalité à force d’interventionnisme pour prendre l’avantage sur l’autre. Retiré dans une époque déserte, le narrateur empêche tout humain de voyager plus loin dans le futur, pour préserver l’écoulement du temps sur une Terre sans humains après lui. Donc il occupe ses journées à surveiller sa ferme, réparer son tracteur, et tuer des voyageurs temporels, avec son dinosaure domestique.

C’est une take rigolote sur le voyage temporel. Globalement le narrateur est nihiliste, vivant dans un univers où la causalité est cassée, il peut traiter l’Histoire humaine comme un grand coffre à jouet et ne s’en prive pas. C’est globalement Doctor Who mais avec un Docteur qui s’amuse à troller tout ce qu’il peut. Comme toujours avec le voyage temporel il ne faut pas regarder de trop près la logique du fonctionnement, mais ça fait une novella rigolote et plaisante à lire.

Sorcerer to the Crown, de Zen Cho

Roman de fantasy publié en 2015. Le récit se déroule dans l’Angleterre des années 1800, une Angleterre où la magie existe. On suit Zacharias Wythe, depuis peu possesseur du titre de Royal Sorcerer (le premier de tous les sorciers, en gros) et Prunella Gentleman, une orpheline avec des capacités innées pour la magie. Zacharias est noir et Prunella est une femme à moitié asiatique : dans l’Angleterre des années 1800s ce sont d’excellentes raisons de considérer qu’ils ne devraient certainement pas avoir les prétentions et les positions qu’ils ont. L’intrigue détaille comment ils vont ensemble enquêter sur puis remédier à la baisse des niveaux de magie ambiante en Angleterre et aux tentatives d’assassinat sur Zacharias, sur fond de conflit colonial militaire et diplomatique entre l’Angleterre et un sultanat d’Asie du Sud-Est.

C’était sympa dans le genre « regency magic », mais ça n’a pas complétement cliqué pour moi. Si je n’ai pas passé un mauvais moment à lire ce livre, je n’ai pas été transporté non plus, c’est un peu trop boilerplate. Les héros sont héroïques, les circonstances sont adverses. Même si l’environnement est intéressant et que c’est cool d’avoir une réflexion sur les inégalités structurelles dans ce cadre, ça ne suffit pas, à mon sens il aurait fallu des personnages plus incarnés pour que le roman fonctionne vraiment.

Eutopia, de Camille Leboulanger

Roman de science-fiction français paru en 2022, inspiré des travaux de Bernard Friot sur le salaire à vie. Dans un futur indéterminé, le capitalisme (et plus généralement le propriétarisme) a été abattu (au moins à l’échelle d’un pays). Les gens vivent selon les principes de la Déclaration d’Antonia, un texte énumérant un certain nombre de droits pour les humains mais aussi pour le reste de la biosphère. On va suivre dans ce monde la vie d’Umo, de son enfance dans un petit village jusqu’à sa vieillesse dans un autre village qu’il a contribué à fonder. Entre temps Umo aura vécu dans différentes ville du pays, dont Antonia, fait des études à différentes périodes de sa vie, été électricien pour une entreprises qui construit des lampes, technicien son pour une troupe de musiciens, électricien pour une commune, professeur, tiré au sort pour l’assemblée générale d’Antonia, préparateur de commandes pour la logistique d’une commune, balayeur dans un cinéma. Il aura aimé et vécu avec une petite dizaine de personnes, dans diverses configurations.

Globalement, c’est sans surprise un roman à thèse, comme Ecotopia ou Les Dépossédés. La vie d’Umo nous permet de voir les différents aspects du fonctionnement d’Antonia, en parcourant un peu le pays. C’était sympa à lire, le côté utopie est cool, et la vie sentimentale d’Umo fait un fil conducteur intéressant (l’auteur.e insiste pas mal sur ce point, avec la formule « l’amour c’est du travail, le travail c’est de l’amour » qui revient comme un leitmotiv).

Quelques points négatifs cependant : le premier, c’est de la faute de la maison d’édition, il reste des coquilles dans le bouquin, et franchement ça sort de la lecture. Pas cool. Le second, plus de fond, c’est que cette utopie… fonctionne trop bien. Dans Les Dépossédés, ce qui marche particulièrement bien c’est que Le Guin creuse quand même pas mal les cas limite et comment les bonnes intentions de la révolution initiale peuvent quand même se fossiliser et recréer des structures de pouvoir. Ici, même s’il y a la question de la proposition Amistad, ça reste quand même assez léger, tout fonctionne très bien. Peut-être aurait-il plus fallu creuser aussi la question des infrastructures : y’a des trains, des ordiphones personnels (et un réseau qui les sous-tend), même avec une population fortement réduite ça demande quand même des chaînes logistiques à grande échelle qui paraissent peu compatibles avec le reste de l’idée de la déclaration d’Antonia. Enfin beaucoup de conso d’alcool et de cannabis. Pas un souci en soi mais un petit focus sur la gestion des addictions aurait été bienvenu.

Overall ça reste quand même une lecture intéressante, toute la partie sur le salaire à vie, le logement et la nourriture conventionné fonctionnent bien.

Project Hail Mary, d’Andy Weir

I spend a lot of time un-suiciding this suicide mission.

Roman de hard SF étatsunien, sorti en 2021. Un astronaute américain se réveille amnésique dans un vaisseau spatial avec deux cadavres. Il va progressivement se rappeler sa vie menant jusqu’à ce point : Il fait partie du projet Dernière Chance, une mission visant à établir pourquoi une étoile proche de la Terre est la seule qui n’est pas affectée par les astrophages, une forme de vie mystérieuse qui fait rapidement baisser l’énergie émise par le soleil et menace la vie sur Terre.

On suit en parallèle la vie de l’astronaute avant l’embarquement et sa vie à bord du vaisseau, où basiquement il utilise ses connaissances scientifiques extensives pour plein de trucs, de comprendre où il est à macGyverer des solutions aux problèmes techniques qui se posent l’un après l’autre.

Globalement, j’ai bien aimé l’histoire. L’idée des astrophages et le fait de tirer toutes les implications de leur existence est assez cool, ça fait très SF à la Arthur C. Clarke. Les problèmes techniques pour permettre l’existence du projet Dernière Chance (même si « le vote secret unanime de l’ONU fait vraiment « ta gueule c’est magique » pour permettre à l’auteur d’étaler les aspects techniques sans avoir à se préoccuper de tout le social et politique ») puis le déroulé de la mission après le réveil de Grace sont de bons rebondissements, intéressant à lire. La vision du premier contact est cool aussi même si c’est pas tant « deux espèces radicalement différents se rencontrent » que « deux nerds accessoirement d’espèces radicalement différentes se rencontrent ». Par contre, à part Rocky, tous les personnages sont assez faibles – le perso principal inclus. On sent que l’écriture de personnages et de relations c’est pas ce qui fait tripper Andy Weir. Un peu dommage que Grace retrouve la mémoire parfaitement séquentiellement aussi, ça fait un peu forcé.

Malgré ces quelques points négatifs, c’est un fort bon roman de hard SF, je recommande.

Histoire du Fils, de Marie-Hélène Lafon

Roman français, prix Renaudot 2020. On suit la famille d’André Léoty sur plusieurs générations et des deux côtés : la vie d’André lui même, qui grandit à Figeac dans l’entre-deux-guerres, élevé par son oncle et sa tante, mais aussi la jeunesse de son père qui ignore l’existence de son fils, différents épisodes de la vie de sa mère montée à la capitale, la mort de son oncle paternel, le point de vue de ses enfants…

La question au cœur de la vie d’André, c’est sa relation à son père absent. Sa mère a décidé de qu’il n’y avait pas besoin de lui dans le paysage (et de ce que le roman nous en donne à voir, elle a raison), mais la question est visiblement une énigme pour André, un secret de famille. L’identité de ce père lui étant révélé à l’âge adulte, il effectue deux tentatives pour l’approcher, sans succès, et visiblement la question est passé à ses enfants. Ce qui me laisse perplexe personnellement, ça n’a pas du tout l’air d’être l’élément le plus intéressant de sa vie et il n’a pas manqué de figures paternelles par ailleurs, mais bon. J’ai préféré les différentes tranches de vies des membres de la famille racontées chapitre par chapitre à cette quête centrale.

Par ailleurs, ça se lit bien, mais j’ai trouvé le style un peu artificiel par moment, avec des adjectifs mis parce qu’il faut mettre des adjectifs, et des tournures ou mots surannés qui reviennent de façon un peu forcée.