Archives de catégorie : Longs métrages

Immaculate, de Michael Mohan

Film d’horreur sans grande originalité. J’avais été attiré par la bande annonce qui était bien faite, mais globalement c’est un sous-Rosemary’s Baby, un peu mâtiné de Suspiria, et avec des petits bouts de Midsommar, mais qui n’est pas à la hauteur de ses inspirations. Une nonne américaine – Cecilia – prononce ses vœux dans un couvent perdu au fin fond de l’Italie. Cecilia tombe enceinte sans comprendre ce qui s’est passé, et la hiérarchie du couvent déclare que c’est un miracle, une seconde Immaculée Conception. Le film fait apparaitre quelques éléments qui pourraient être surnaturels, mais propose une explication qui peut s’en passer totalement, on a l’impression qu’il balance entre les deux sans choisir.

Globalement y’a de bons éléments mais ça manque d’une cohérence d’ensemble : qui sont les nonnes masquées de rouge ? Pourquoi les petits éléments surnaturels ? Quel était réellement le projet du couvent, faire advenir le second Avènement ou l’Antéchrist ? C’est dommage parce qu’esthétiquement il y avait un réel potentiel, et une séquence de final girl assez réussie (sauf la partie dans les catacombes).

Regardez plutôt les autres films cités dans cet article !

As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen

Drame social hispano-français paru en 2022. Antoine et Olga sont deux Français.es venu s’installer dans un village de Galice pour cultiver la terre et retaper des maisons. Antoine est opposé au projet de vente de terrains du village pour construire des éoliennes et ses voisins sont furieux contre lui, considérant qu’il leur fait perdre un argent
qui leur permettrait de sortir de la misère. La situation devient de plus en plus tendue, le statut d’étrangèr.es des deux Français rendant leur opposition inacceptable.

C’est très bien filmé, mais c’est tout sauf joyeux, il y a une tension de plus en plus palpable tout le long du film et tout le monde a l’air malheureux.

Recommandé si les films badant c’est votre came.

Gone Girl, de David Fincher

Film étatsunien paru en 2014. Amy Elliott Dunne et son mari Nick habitent à North Carthage, Missouri. Le jour de l’anniversaire des 5 ans de leur mariage, Amy disparait.Nick parait le parfait mari éploré, mais rapidement des éléments vont laisser penser qu’il cache peut être un certain nombres de secrets, et qu’il en sait peut-être plus sur la disparition de sa femme qu’il ne le laisse entendre…

Spoilers ci dessous

En corps, de Cédric Klapisch

Film français de 2022. Élise, danseuse classique, voit son copain embrasser une autre danseuse juste avant une représentation. Bouleversée par cette trahison, elle se blesse pendant le spectacle.
Confrontée à la possibilité que sa blessure l’empêche de jamais redanser, elle cherche ce qu’elle pourrait faire de sa vie à la place. Elle va prendre un petit boulot de cuisinière dans une résidence d’artistes où arrive bientôt une compagnie de danse contemporaine, qui va lui faire envisager que la danse ne se résume peut-être pas au classique…
C’était cool. Très beau générique, un peu à la James Bond en plus arty, c’était étonnant pour un film français. La danse, les résidences et les représentations sont bien filmées (dis-je avec absolument aucune connaissance du sujet). François Civil joue un perso bien cringe. C’est peut-être un peu trop de bons sentiments avec des situations compliquées qui se résolvent juste en en discutant une fois
(et bon, Élise qui écrit des lettres à sa maman morte en lui disant qu’elle commence sa deuxième vie quand elle passe de la danse classique à la contemporaine c’est quand même très cucul), mais la naissance de la romance entre Élise et Mehdi est filmé de façon crédible et touchante, j’ai trouvé, ainsi que la dynamique de groupe de la compagnie en résidence (même si le perso de Muriel Robin fait un peu trop marraine la bonne fée).

Je recommande si vous n’avez pas peur des films français qui sont des clichés de films français.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, d’Ariane Louis-Seize

Film québécois paru en 2023. Sasha est la petite dernière d’une famille de vampires. Hypersensible, elle refuse de tuer pour se nourrir, ce qui force ses parents à lui préparer des poches de sang (poche à transfusion qu’elle consomme façon pompotes). Jusqu’au jour où sa mère lui pose un ultimatum : elle doit désormais se débrouiller seul, et jusqu’à sa première chasse, elle n’est plus la bienvenue à la maison. Sasha va rencontrer Paul lors d’un cercle de parole pour personnes à idées suicidaires. Paul est prêt à mourir pour qu’elle puisse se nourrir de façon éthique, mais Sasha va proposer qu’ils accomplissent sa dernière volonté avant : aller envoyer chier le mec qui le harcèle à l’école.

C’était assez chouette. L’ambiance des vampires plus ou moins insérés dans la société et avec de grandes questions éthiques fait évidemment penser à What we do in the shadows, mais la vibe québécoise n’est pas exactement similaire. Il y a un peu des longueurs sur la fin, mais globalement le film vaut le visionnage. Mention spéciale au personnage particulièrement tête à claques de JP.

Gueules Noires, de Matthieu Turi


Film d’horreur français de 2023. En 1956, une équipe de mineurs dans une mine du Nord de la France accompagne un scientifique qui veut réaliser des prélèvements dans les niveaux les plus profonds de la mine. Le scientifique va s’avérer être à la recherche des vestiges d’une civilisation antique vénérant une sorte de dieu maléfique endormi. Évidemment, ils vont tomber sur le dieu, le réveiller, et il va décimer les personnages l’un après l’autre.

Il y avait du potentiel, avec une exploitation au maximum d’un budget qu’on sent contraint – après quelques plans en surface en début de film, la grande majorité de l’histoire se déroule dans des galeries de mine et de carrière, avec un éclairage très réduit (mais le film reste lisible, ce qui était une de mes peurs au début. Le design du dieu maléfique fait bien créature souterraine, mais fait aussi pas mal carton-pâte, mais ça marche avec le côté film de genre. Les personnages sont beaucoup trop des archétypes par contre. Les deux prologues qui introduisent le monstre et le héros sont un peu randoms, mais en même temps fonctionnent assez bien pour agrandir la focale du film au delà de la seule journée où prend place l’action principale.

J’ai bien aimé le rattachement de l’histoire au mythe de Cthulhu, qui est fait rapidement en un passage avec un dessin de Cthulhu sur un mur et une mention d’Abdul Al-Rhazed, sans insister dessus. Une grosse incohérence par contre sur le puits de sortie tout droit et qui laisse passer la lumière quand l’action est supposée se dérouler à 1000m sur terre.

Du potentiel avec pas mal de défauts, mais ça m’a donné envie de voir le précédent du même réalisateur.

Vincent doit mourir, de Stéphan Castang

Film français paru en 2023. Vincent, un graphiste sans histoire, voit du jour en lendemain des gens l’attaquer, que ce soit des connaissances ou de parfaits inconnus. Il part se réfugier à la campagne, et apprend qu’il n’est pas seul dans ce cas, les actes de violence déclenchés par la vue de certaines personnes se multiplient. Alors que la tension du pays tout entier va croissante, Vincent tente de survivre dans son coin de campagne, et de fréquenter Margot, la serveuse d’un restaurant avec laquelle il commence une relation.

Fort bon film de genre. La montée de la tension est très bien gérée. C’est bien filmé, les acteurs jouent bien. Je recommande si vous n’avez pas peur des scènes un peu violentes.

Bis Repetita, d’Émilie Noblet

Film français paru en 2024. Une prof de latin qui s’est arrangée pour ne jamais faire cours à ses élèves se retrouve obligée de les emmener à Naples participer à un concours de latin pour sauver l’option dans son lycée. Elle se retrouve flanquée d’un latiniste super enthousiaste, trop content d’encadrer ce qu’il pense être la meilleure classe de latinistes de France. On a des ressorts de comédie très classiques sur un duo que tout oppose, mais avec pas mal de couches en plus avec toute les interactions avec les 5 élèves, très bien caractérisés (et très bien joués). Le côté « qui ose tout » de Delphine Fiat (Louise Bourguoin) fonctionne très bien, et Xavier Lacaille a pas mal le même rôle de premier de la classe que dans Parlement, mais qui lui va très bien. Globalement les blagues tombent juste, c’est bien filmé, tous les personnages sont bien incarnés même les petits rôles (mention spéciale à la proviseure)

Recommandé si vous aimez les films sur le plurilinguisme et les méthodes pédagogiques

Damsel, de Juan Carlos Fresnadillo

Film Netflix paru en 2024. C’était mauvais de façon semi-intéressante et très clairement netflixienne, je dirais. Monde de fantasy générique. Elodie est l’héritière d’un royaume sans ressources dans la toundra. Surprise, la famille royale d’Auria, royaume richissime vient demander sa main contre une dot importante, qui sortira son peuple bien aimé de la misère. Sa famille accepte l’offre, pour découvrir qu’il s’agissait d’un piège sinistre : génération après génération, le royaume d’Auria sacrifie ses princesses à un dragon. Mais Elodie ne va pas se laisser faire, et réussir à déjouer le sort et vaincre le dragon…

C’est clairement un film qui a été généré par algorithme. Une bonne inspiration Game of Thrones (le père d’Élodie, règne sur un royaume glacé et à le look de Ned Stark, il y a une princesse qui se bat contre puis apprivoise un dragon, la famille royale d’Auria a ce dragon pour emblème…), une pincée de Frozen pour les deux princesses sœurs dont l’amour sororal va triompher de tous les obstacles, une storyline pour l’héroïne qui sonne Rise of the Tomb Raider dans le côté meuf qui se fait trainer dans la boue (littéralement) et souffre dans son corps mais va vaincre l’adversité grâce à sa détermination inébranlable, quelques acteurs célèbres (Robin Wright surtout), mais pas des masses d’acteurs en tout parce que ça coûte moins cher (ce qui se voit un peu sur les scènes de mariage princier), beaucoup d’effets spéciaux parce que ça coute moins cher que de tourner en décors réels… Globalement il y a plein de défauts très apparents, mais y’a quand même quelques trucs réussis dedans. Revenir à l’histoire des meufs qui sont sacrifiées aux dragons, ça marche bien. La sororité des princesses (pas Elodie et sa soeur, plutôt les messages que se laissent les différentes princesses sacrifiées au dragon) fonctionne bien, tout l’environnement de la caverne fonctionne bien (avec un côté jeu vidéo dans sa construction, jusqu’à la map laissé par une autre princesse, mais qui est clairement assumé) et la partie chat et souris avec le dragon au début. Le dragon comme métaphore du patriarcat est peut-être un peu heavy-handed mais ça fonctionne quand même pas mal, avec Auria qui est un royaume qui se construit sur le sacrifice des femmes des royaumes voisins (limite un petit côté Thésée et le minotaure), donc finalement une puissance coloniale (qui a en plus réécrit sa propre histoire dans les deux sens : en prétendant être victime du dragon alors qu’ils sont responsables de la situation et en faisant croire au dragon que ce sont les filles de la lignée régnante qui lui sont sacrifiées). Je note aussi la tentative de subvertir le trope de la evil stepmother, qui est immédiatement contre-subverti en remettant une seconde stepmother tout à fait officiellement evil.

Bref, pas ouf, mais des trucs à sauver, ce qui en fait un film finalement plus intéressant qu’un truc totalement vanilla.

Incroyable mais vrai de Quentin Dupieux

Film français paru en 2022. Je n’ai pas été très convaincu, c’est un Dupieux qui tombe un peu à plat pour moi. On suit un couple qui habite dans une maison où un passage permet de rajeunir de trois jours en disparaissant pendant 12h. La femme du couple va être totalement obsédé par cette possibilité et passer son temps dedans pour retrouver ses 20 ans (c’est un peu sexiste comme histoire, non ?) alors que le mec s’en fiche, plus inquiété par son travail dans une compagnie d’assurance, dont le patron s’est fait greffer un pénis électronique dont il est très fier. Voila.