Archives de catégorie : Longs métrages

When Harry met Sally, de Rob Reiner

Comédie romantique sortie en 1989. On suit les rencontres de Sally et Harry à travers 12 ans de leur vie. D’abord covoitureuseurs que tout oppose, iels deviennent ami.es puis finalement réalisent qu’iels ont des sentiments l’un.e pour l’autre.

C’est assez daté en termes d’esthétique (ou alors c’est NY de façon générale), c’est sympa mais sans être la comédie qui a le mieux vieilli du monde : tout le trip sur « est-ce que les femmes et les hommes peuvent être ami.es » c’est quand même une autre époque (enfin même pas une autre époque, Four weddings and a funeral date de la même époque et répond totalement par l’affirmative à la question). Mais au moins y’a pas de scène où le mec court à travers un aéroport (bon, il court à travers le Nouvel An).

Three billboards outside Ebbing, Missouri, de Martin McDonagh

Film étatsunien paru en 2017. Mildred Hayes loue trois panneaux publicitaires pour interpeller le shériff de sa ville sur l’absence de progrès dans l’enquête sur le meurtre de sa fille. Même si ça n’est pas évident au premier abord, le film s’avère être une comédie (assez noire). C’est pas mal les montagnes russes en termes de ton et de sentiments, mais très bon film, bien filmé, Frances McDormand est très très forte dans le rôle principal.

Recommandé.

(J’aime beaucoup aussi Bon Baisers de Bruges, du même réalisateur)

Aliens, de James Cameron

Second volet de la franchise Alien, sorti en 1986. Après 57 ans de dérive de son pod de secours dans l’espace, Ellen Ripley est interceptée par un vaisseau humain. Ramenée en orbite autour de la Terre, elle explique les événements d’Alien à une commission dubitative, qui retient surtout qu’elle a activé le protocole d’auto-destruction d’un vaisseau spatial coûtant 42 millions de dollars, alors que la planète où elle dit avoir découvert le vaisseau spatial contenant les œufs d’Aliens est colonisée depuis 20 ans sans aucun incident à déplorer. Mais cet état de fait change quand la colonie ne répond soudain plus. Ripley est alors recrutée comme consultante indépendante pour le contingent de Space Marines envoyés sur place voir ce qu’il en est. Surprise surprise, il y a bien des Aliens sur la planète, et pas qu’un seul cette fois-ci. C’est de nouveau à Ripley de sauver le jour.

J’ai bien aimé, j’ai vu la version extended cut, qui fait 2h34 – ce qui est un peu trop long – mais l’esthétique SF des 80’s fonctionne bien. Elle fonctionne même largement mieux que dans l’hommage qu’est Alien: Romulus, où ils ont gardé l’esthétique des décors, mais les éclairages, les personnages fonctionnent moins bien à mon sens : notamment dans Aliens les personnages transpirent, c’est quelque chose qui j’ai l’impression a totalement disparu dans les films plus récents. On a aussi des Marines trop sûrs de leurs compétences, une relation mère/fille de substitution, un corporate boy absolument atroce, le design de la Reine, et évidemment un exosquelette à fonction de chariot élévateur.

Je recommande si vous aimez Sigourney Weaver en exosquelette et les métaphores sur la maternité.

Alien: Romulus, de Fede Álvarez

Film de science-fiction de 2024, dans la franchise Alien. Un groupe de travailleurs sous contrat avec la Weyland-Yutani abordent une station de recherche abandonnée pour récupérer les matériaux leur permettant de partir vers une planète non-affiliée à la corporation. Sauf que si la station a été abandonnée, c’est à cause d’expérimentations sur des Aliens qui ont (évidemment mal tournées). L’arrivée de ces nouveaux humains va conduire à une nouvelle traque par les créatures.

J’ai bien aimé le début. L’esthétique science-fiction des années 80 est bien rendue, l’exploration initiale de la station désertée fonctionne bien. Mais c’est trop long, et la menace devient trop grande à la fin : le fait d’avoir une demi-douzaine d’Aliens, normalement les protagonistes ne survivent juste pas du tout (et l’espèce d’hybride humain/alien, eurk). Des scènes intéressantes : le passage dans le couloir avec les facehuggers, le passage avec l’acide qui flotte en zéro gravité.

L’affaire Nevenka, d’Icíar Bollaín

Film espagnol de 2024. Le film revient sur le harcèlement sexuel qu’Ismael Alvarez, maire de Ponferrada a infligé à Nevenka Fernandez, conseillère municipale, durant les années 99-2001. Après avoir été sous l’emprise du prédateur sexuel, Nevenka Fernandez va réussir à s’en détacher et déposer une plainte qui aboutira à un procès et une condamnation, la première pour un homme politique espagnol.

Le film décrit en détail comment Nevenka revient dans son village natal de Ponferrada, est honoré que la majorité en place lui propose de poste de conseillère municipale exigeant (elle préside la commission des finances) pour le nouveau mandat, est impressionnée par le personnage public d’Ismael, maire charismatique qui semble connaître tout le monde dans le village. Le film montre ensuite les approches répétées d’Ismael, la relation qu’ils ont brièvement (et où déjà Nevenka se sent mal), et surtout la descente aux enfers une fois qu’elle a mis fin à la relation et qu’Ismael Alvarez va la harceler, avec des messages et des appels répétés en permanence (la tension instillée à chaque fois par le déclenchement de la sonnerie du portable de Nevenka est très bien rendue), des dévalorisations en public et en privé alternées avec des déclarations d’amour, de la culpabilisation, des pressions via son entourage, de l’isolement, et des abus sexuels frontaux. Puis enfin, on a l’exfiltration de Nevenka, sa reconstruction progressive, sa décision de porter plainte et le procès, qui aboutira à la condamnation d’Ismael Alvarez.

C’était dur à regarder. Le film ne prend pas de pincettes pour montrer la réalité du harcèlement et son impact physique et mental sur Nevenka Fernandez. Je pense qu’il aurait été possible de passer moins de temps sur la partie descente aux enfers et plus sur la reconstruction. Il y a notamment une scène d’abus sexuels (dans la chambre d’hôtel) qui est assez horrible, et j’aurai bien voulu un peu plus de TW autour du film. En plus, l’histoire se déroulant au début des années 2000, Nevenka est très peu crue, très peu soutenue (même par sa propre famille) : à la violence du harcèlement sexuel vient s’ajouter celle d’une isolation quasi-totale à Ponferrada, où tout le village est dépendant des subventions de la mairie. C’est l’exfiltration à Madrid qui va sauver Nevenka, exfiltration opérée par deux amies qui la mettent dans un car après l’avoir trouvée chez elle dans un état de détresse psychologique absolue – mais qui in fine ne témoigneront pas à son procès parce que trop à risque de voir leur vie détruite…

C’est bien filmé, l’actrice principale joue super bien (l’acteur qui joue Ismael Alvarez aussi d’ailleurs mais dans un tout autre registre), mais gros TW. Allez-y en groupe, quand ça va plutôt bien mentalement et avec du temps pour débriefer après.

Last Straw, d’Alan Scott Neal

Film étatsunien paru en 2024. Nancy est manageuse dans le diner de son père. Restée seule pour le service du soir, elle va devoir affronter une bande d’assaillants qui ont encerclé le restaurant.

J’ai bien aimé. C’est bien filmé, une séquence sous drogue qui retranscrit bien l’état second du personnage, des révélations plutôt réussies, des personnages ambigus. Un home invasion qui va droit au but et raconte son histoire en 1h30, je recommande si vous aimez le genre.

We are zombies, d’Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell

Film de zombies canadien paru en 2023. L’apocalypse zombie est arrivée. Sauf que… non ? Les morts reviennent à la vie mais ils ne sont pas affamés de chair humaine. Par contre ils sont infatigables (mais prompts à perdre des morceaux de corps), ce qui les rend très compétitifs sur le marché de l’emploi (surtout qu’ils n’ont pas besoin de manger). Dans une ville dominée par la Coleman Corporation, Karl et Freddie se font passer pour des employés de l’entreprise pour collecter des zombies chez les gens, mais au lieu de les emmener dans les « maisons de retraite » de la corporation, ils les revendent à un artiste qui utilise les corps pour ses performances. Jusqu’à ce que la corporation décide de se venger de cette perte de revenus.

C’était assez réussi. Ca fait film de série B des années 80/90 (pensez Kung Fury pour l’esthétique rétro), avec des personnages particulièrement stupides – la comédie basée sur les idiots ça marche assez bien – dans un univers lui aussi stupide.

Je recommande dans le genre qui ne se prend pas du tout au sérieux.

The Last Stop in Yuma county, de Francis Galluppi

Film étatsunien paru en 2023. Dans l’Arizona des années 70/80, un représentant en couteaux s’arrête pour prendre de l’essence dans un diner perdu au milieu de nulle part. Mais le camion-citerne est en retard, et il doit attendre en compagnie des autres clients, qui s’avèrent pour certains assez peu recommandables…

Je n’ai pas été convaincu. C’est très lent à monter sans que ça serve à caractériser les personnages. Ca veut trop faire un hommage aux classiques du genre je trouve, c’est bien maîtrisé mais ça manque un peu de choses à dire (et le personnage principal n’est pas très bien joué, ce qui sort un peu du film).

Sans que ce soit désastreux, je trouve que ça ne vaut pas le visionnage.

My Own Private Idaho, de Gus Van Sant

Film étatsunien de 1991. Regardé parce que je voulais approfondir la filmographie de River Phoenix après avoir vu Running on Empty. Mike et Scott sont deux gigolos gays qui vivent dans la rue. Mike (River Phoenix) est à la recherche de sa mère qui l’a abandonné quand il était jeune, et souffre de narcolepsie. Scott (Kaenu Reeves) est le fils du maire de la ville. Les deux partent dans une quête pour retrouver la mère de Mike. Ce dernier a des sentiments pour Scott, mais ils ne sont pas réciproques : pour Scott, la vie dans la rue est temporaire, un jour il se rangera, pour se caser dans une relation hétérosexuelle et prendre sa place d’héritier de la famille.

C’était assez wtf. Ça part dans plein de directions, c’est en partie adapté de Shakespeare (Henri IV partie 1, spécifiquement), il y a des parties qui sont assez radicalement différentes les unes des autres même s’il y a toujours Mike et Scott comme fil rouge.

Je sais pas trop ce que j’en ai pensé.