Très jolis décors un peu steampunk, de belles ambiances, mais scénario sans intérêt et avec des trous énormes.
Archives de catégorie : Screens, thousands of them.
A Series of Unfortunate Events
Adaptation par Netflix de la série de livres éponyme. C’est bien adapté, avec pas mal de clins d’œil au spectateur (« Aller au cinéma ? Je préfère regarder des longs formats télévisuels de chez moi, c’est bien plus confortable »), de confusion sur l’époque à laquelle se déroule l’histoire, et de références pour celleux qui ont lu les livres (détails d’arrière plan, catchphrases faisant référence aux tomes à venir ou à ceux d’All the Wrong Questions), et une histoire qui s’écarte du canon pour donner des éléments nouveaux et pour intégrer dès le début les éléments qui n’arriveront que dans les tomes suivants dans les livres. Bref, un énorme appel du pied aux fans.
Saison 2
Adaptation des livres 5 (The Ersatz Elevator) à 9 (The Carnivorous Carnivale). Des ajouts à l’histoire des livres avec des scènes qui ne suivent pas les orphelins mais des personnages adultes qui tentent de les aider. Quelques divergences du canons mais plutôt intéressantes. J’ai beaucoup aimé l’adaptation de The Hostile Hospital, pourtant pas le meilleur tome sur le papier mais très bien réalisée. Toujours des références méta et une cohérence in-universe plus grande de par le fait de savoir dès le début où ils vont. Une (unique) référence explicite à All the Wrong Questions, durant laquelle il est dit qu’ils ne pouvaient pas en parler avant pour des raisons de copyright. Je ne sais pas si ça veut dire qu’ils ont récupéré les droits depuis, mais si c’est le cas ce serait cool qu’à la suite d’ASOUE (il ne reste qu’une saison 3 de 8 épisodes avant d’atteindre la fin des livres), ils enchaînent sur une adaptation d’ATQW.
Saison 3
Meh. Le début de la saison était pas mal, mais dans les deux épisodes qui couvrent The Penultimate Peril, ils retirent toute l’ambiguïté morale – notamment en ce qui concerne les événements de la génération précédente – pour proposer dans un contresens complet de l’œuvre originelle une adaptation manichéenne où y’a des gentils, des méchants et de malheureux concours de circonstances. De plus, le jeu d’acteur devient très lisse, avec beaucoup de déroulé de dialogues (mais il reste de très beaux décors, que ce soit le sous-marin pieuvre ou l’hôtel Dénouement). Le problème empire encore dans The End où la série prend le contre-pied du livre en voulant refermer toutes les questions et renouer tous les fils, alors que la thèse du livre c’est que y’a plein de questions ouvertes et de récits qui s’entremêlent sans forcément de logique d’ensemble. Et ils explicitent le contenu du sucrier !!! Bref, assez déçu par cette fin.
Au Poste !, de Quentin Dupieux
« Film policier » de Quentin Dupieux. Un flic (Poelvoorde) prend la déposition d’un témoin, lors d’une nuit qui s’éternise dans un commissariat. Les niveaux de narration s’entremêlent, le suspect parlant dans ses flash-backs à des personnes qu’il a rencontré dans le commissariat, pour leur expliquer qu’il les rencontrera plus tard…
C’était surprenamment compréhensible pour un Dupieux. J’ai bien aimé l’esthétique années 80’s du film. Bonne durée aussi, 1h15, c’est cool les films qui savent présenter leur histoire sans s’égarer dans des durées interminables.
Bad Times at the El Royale, de Drew Goddard
Dans les années 70, 5 personnes se retrouvent dans un hôtel sur le déclin situé à cheval sur la frontière Nevada/Californie. Chacun.e cache un secret, qui va être révélé au fur et à mesure de l’avancée du film, avec des flashback et des twists.
J’ai bien aimé. Le film n’invente rien mais il est de très bonne facture, avec une palanquée d’acteurices connus et doués. Le côté film d’époque est bien mis en scène avec tous les marqueurs qui vont bien (architecture, guerre du Vietnam, actualité sociale). Le film aurait pu être plus court par contre, 2h20 c’est long et certaines révélations/retournements sont un peu gros (mais on reste accroché, contrairement à Avengers par exemple).
Le Retour du Héros, de Laurent Tirard
Comédie historique française. A l’orée des guerres napoléoniennes, un capitaine de l’armée se fiance avec Pauline Beaugrand. Il est mobilisé juste après, et Pauline, sans nouvelles, dépérit. Sa sœur Elisabeth décide alors d’écrire des lettres au nom du capitaine, auquel elle invente une vie rocambolesque et héroïque, avant de le faire mourir dans des circonstances tragiques. Mais plusieurs années après, le capitaine réapparaît et s’il est bien loin d’être à la hauteur de la réputation qui lui a été taillée par Elisabeth, il est bien décidé à en tirer tout ce qu’il en peut.
C’est sympa. Une bonne comédie française, un peu à la Jane Austen, avec ses costumes et son héroïne volontariste. Les deux rôles principaux écrasent un peu tous les autres cependant. Le film aurait pu éviter la romance finale entre les deux, même si elle reste très annexe par rapport au reste du film. J’ai passé un bon moment devant.
Il miracolo, de Niccolò Ammaniti
Série italienne de 2018. Lors d’une descente de police chez un mafieux, l’unité de l’armée qui intervient découvre une statue en plastique de la Vierge qui pleure des larmes de sang, 9 litres par heure. Il n’y a pas de truc, il n’y a pas d’explication physique raisonnable, c’est un miracle. Un miracle que le général d’armée en charge de l’intervention met au secret, informant juste le premier ministre. Premier ministre qui n’avait pas besoin de ce problème en plus, empêtré dans un référendum sur une sortie de l’Italie de l’UE qui devait être imperdable et semble soudain cristalliser toutes les tensions du pays.
Comment juger cette série ? J’ai regardé les 8 épisodes en un weekend et j’ai bien aimé, mais a posteriori… il se passe pas grand chose et le scénario n’a pas beaucoup de sens. Mais c’est bien filmé, la bande-son est impeccable, c’est cool de regarder une série non anglophone. Les persos masculins sont intéressants, les persos féminins par contre assez majoritairement caricaturaux (sauf peut-être la chimiste). Je recommande, mais j’aurai voulu un meilleur scénar.
Black Mirror, saison 3 & 4
Bandersnatch :
Sans grand intérêt. L’idée de faire un film interactif était intéressante et bien réalisée d’un point de vue technique, mais le scénario est vraiment creux. Ça part très vite en méta sur l’interactivité, ce qui donne quelques scènes rigolotes certes, mais ça se sent qu’ils ont fait ça parce qu’ils étaient à court d’idée pour faire d’autres trucs. Et par ailleurs ça n’a aucun rapport thématique avec le reste de Black Mirror.
Saison 4 :
J’ai trouvé cette saison largement inférieure aux précédentes (et comme la précédente était déjà faiblarde, voir infra, ça sent quand même bien la pente descendante).
Globalement, mon reproche c’est que ce qu’il y avait d’intéressant dans les premières saisons c’était « Comment tel développement technologique pourrait bouleverser (pour le pire, généralement) la société ? ». Là, c’est plus « comment tel développement technologique pourrait être très mal utilisé dans tel cas particulier ? », ce qui est sans surprise beaucoup moins fort. Tu ne finis pas les épisodes en te disant « ouais ça fait réfléchir quand même ».
Le premier, le concept de dénoncer une relecture de Star Trek comme une fantaisie de pouvoir de mec blanc sans tout le côté progressiste est intéressant, mais pour le reste bof. Le second c’est celui qui fait le plus Black Mirror originel je trouve. J’ai trouvé Metalhead (le cinquième) sympa à regarder et bien réalisé, mais c’est pas du Black Mirror et c’est vu et revu depuis Second Variety de Philip K. Dick (adapté à l’écran dans Planète Hurlante). Crocodile et Hang the DJ n’ont aucun intérêt en tant qu’épisode de Black Mirror, mais Hang the DJ est rigolo à regarder. J’ai détesté Black Museum, le final qui reprend le concept de l’épisode White Christmas en moins bien. Aucun intérêt narratif, et il est juste voyeuriste (en faisant semblant de dénoncer ce qu’il te donne à voir), avec des valeurs de merde (trop cool la vengeance et la souffrance !).
Saison 3 :
J’ai trouvé cette saison plus faible que les deux précédentes. L’épisode San Junipero est cool, Shut up and dance est très bien réalisé (et glaçant, notamment parce qu’il pourrait se dérouler maintenant) mais pour les autres je trouve qu’ils sont restés très convenus. Les thèmes ont déjà été explorés depuis longtemps par d’autres œuvres, et parfois avec plus de subtilités. J’ai particulièrement été agacé par le dernier où j’ai apprécié le fait d’avoir des personnages principaux féminins dans des rôles classiquement masculins, mais l’histoire est mal racontée, les retournements de situations se voient venir à des kilomètres et y’a d’énormes failles dans le scénario.
The Ballad of Buster Scruggs, des frères Coen
Film composé de 6 courts métrage indépendants mais tous tournés dans le même style, dans une ambiance de western. C’est intéressant mais j’aurai préféré une histoire développé sur toute la durée du film. Là il n’y à guère que Near Algodones et All Gold Canyon qui présentent une histoire complète, je trouve. Les autres sont intéresante mais manquent de développement.
Kin, de Josh et Jonathan Baker
Un film de science-fiction discrète. Détroit, de nos jours. Un adolescent s’introduit dans des bâtiments abandonnés pour y récupérer des métaux à revendre pour se faire un peu d’argent de poche. Un jour, il y trouve une arme futuriste. Simultanément, son frère sort de prison et doit de l’argent aux caïds locaux…
J’ai vu pas mal de mauvaises critiques mais je pense que j’ai bien aimé pour la raison pour laquelle les gens n’ont pas aimé : c’est pas un film qui t’impose un univers de SF. Y’a des éléments, mis en scène avec de bons effets spéciaux, mais c’est pas le cœur de l’histoire. Les deux frères se retrouve dans un road-trip crapuleux, et leur arme futuriste y joue le rôle de toute arme dans ce genre de situation, elle n’est pas placée à part par son origine mystérieuse. Très bonne bande-son de Mogwai, de beaux décors et de jolis plans. Le perso de Milly est intéressant mais c’est pas un perso féminin original pour un sou, et c’est le seul… Et la fin fait assez greffée sur le reste du film pour pouvoir y coller une suite, le ton dénote complêtement avec le reste. Mais j’ai globalement beaucoup aimé l’ambiance.
Recommandé.
Sorry to bother you, de Boots Riley
Film américain surréaliste. Un homme décroche un post de base dans une entreprise de télémarketing. En utilisant sa « voix de blanc », il devient incroyablement doué dans son job, et est promu « Power Caller », passant de la vente d’encyclopédies à celle d’armement à des dictateurs, ou de force de travail captive à des compagnies fabriquant des ordiphones. Il doit choisir entre sa carrière, le succès et la richesse, et ses convictions et ses amis.
Le fim est assez WTF à pas mal de moment mais fort sympa, un côté Terry Gilliam dans l’approche cinématographiques.
Je recommande.