Archives de catégorie : Des livres et nous

The Scholomance, de Naomi Novik

Tome 1 : A Deadly Education

Galadriel, fille d’une mage-guérisseuse hippie, a été acceptée dans la Scholomance, la seule école de magie du monde. Si on y apprend bien l’usage des sorts, la fonction principale de la Scholomance est plus basique : elle sert de forteresse pour protéger les jeunes sorciers de toutes les créatures maléfiques qui se nourrissent de magie et visent en priorité les magiciens les plus inexpérimentés. Mais les défenses de l’École sont imparfaites, et des maleficaria parviennent régulièrement à entrer, fournissant le parfait incitatif pour apprendre au plus vite des sorts pour se protéger.

J’ai beaucoup aimé (j’ai lu le tome plus ou moins d’un seul coup). Beaucoup de questions qui restent sans réponse à la fin, mais le tome a quand même en soi une fin satisfaisante. J’espère que Novik va aborder dans le tome suivant les raisons qui font qu’à la fois l’école et la magie de l’univers fonctionnent d’une façon qui semble faite pour tuer les élèves et créer des prophéties autoréalisatrices ; parce que ça fait un fort bon univers mais si la réponse est juste « parce que c’est fun » c’est un peu dommage.

Le fonctionnement de la communauté magique est intéressant et original : la magie demande beaucoup plus d’énergie pour fonctionner en présence des personnes sans pouvoirs, ce qui justifie l’isolation de la communauté magique. Parallèlement, la magie est une énergie convoitée par toutes les créatures maléfiques, ce qui fait que les sorcièr.es sont toujours sur la défensive. Toute la mise en scène d’une méritocratie biaisée en faveur de ceux déjà au sommet de la pyramide est fort intéressante, et très réussie.

Enfin, par rapport aux Novik précédents (ceux que j’ai lus en tous cas), la dynamique de couple est plus intéressante et moins clichée. J’espère que ça va continuer dans les tomes suivants. De ce point de vue là j’ai un peu l’impression de lire une version réussie de La Passe-Miroir. Le personnage de himbo d’Orion est très réussi. Pour l’intrigue plus générale, l’école de magie où les élèves sont misérables et en danger de mort fait penser à Vita Nostra, en moins russe et plus jeunesse dans l’écriture.

Tome 2 : The Last Graduate

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Écofascismes, d’Antoine Dubiau

Essai publié en 2022. L’auteur note que si en France l’écologie est entrée dans le champ politique à la faveur de mai 68 et a été en conséquence étiquetée à gauche, il n’est pour autant pas impossible d’avoir des mouvements libéraux ou fascistes écologistes et autocohérent, qui ne seraient pas juste du greenwashing. Pour l’heure, le fascisme occidental reste largement un carbofascisme, défendant les fossiles tant qu’il peut, mais deux processus conjoints de fascisation de l’écologie (en même temps que du reste de la société) et d’écologisation du fascisme (avec l’intégration d’éléments nouveaux dans les doctrines des fascismes historiques) rendent possible la bascule vers un écofascisme.

Fascisation de l’écologie
Plusieurs axes possibles. Des postures misanthropes (l’Humain est pourri par essence, il faut s’en débarrasser pour sauver la planète) et malthusiennes (le problème c’est la surpopulation) glissent très facilement vers des postures racistes (il faut se débarrasser de certaines catégories de la population, pour laisser de la place pour d’autres, par essence meilleures).
Par ailleurs « l’Humain est par essence violent et destructeur de la Nature » peut servir à excuser des dominations au sein de l’espèce humaine : si on prétend que la domination est naturelle, allons-y à fond les ballons.
Les récits effondristes et survivalistes participent aussi de la fascisation : ils présentent l’effondrement et la mort de millions de gens comme un mal nécessaire pour redémarrer sur des bases plus saines (c’est aussi une vision très occidentalo-centrée puisque la crise climatique en place plutôt que l’effondrement qui vient est le quotidien de beaucoup de populations dans le monde déjà). De plus, on est sur une rhétorique de la survie des plus forts, bien en phase avec une société de la loi du plus fort.
Idée aussi de l’inefficacité de la démocratie : elle serait trop court-termiste (avec la durée des mandats et l’objectif de la réélection) et trop lente (avec la recherche du consensus) pour pouvoir répondre à la crise. Il faudrait dès lors un État d’urgence ou un régime autoritaire pour sauver l’environnement, une sorte de dictature éclairée en vert.

Écologisation du fascisme
Si le fascisme est initialement à fond pour les fossiles, depuis les réinventions idéologiques de la Nouvelle Droite, du GRECE et d’Alain de Benoist, intégration d’éléments écologiques depuis les années 80, avec une vision antimoderniste de l’écologie, mélant conservatisme, critique de la société de consommation et de l’uniformisation du monde et défense des particularismes régionaux.
La défense des races humaines supérieures était devenu la défense des cultures humaines supérieures chez les fachos. Avec les apports de l’écologie, proposent d’en revenir aux groupes ethniques : les populations humaines seraient adaptées finement à leur environnement comme n’importe quelle espèce dans son environnement (vision fausse de populations statiques). Du coup, il y a une adéquation population/environnement et il faut protéger ce couple : justifie la défense de «  » »notre patrimoine » » » contre des invasions extérieures de populations maladaptées au milieu. C’est à la fois la pureté de la race et la protection de l’environnement naturel et culturel. Mobilisation du vocabulaire de l’écologie pour soutenir des thèses racistes et xénophobes en les couvrant d’un vernis pseudoscientifique.
Un autre courant (le précédent étant généralement antichrétien, glorifiant les populations de l’Europe païenne contre un christianisme tête de pont de la modernité) est l’écologie intégrale (catholique). Ce courant considère que la Nature pose des bornes à ce que l’Humain doit faire. Dépasser ces bornes est contre-nature et rompt l’équilibre H/Nature. Sans surprises, ces bornes sont l’avortement, la remise en question de l’hétérosexualité, la PMA, et tous les autres marqueurs de la modernité sociale (qui n’irait donc plus juste contre les traditions mais contre l’équilibre de la Nature)

Nature de l’écofascisme
Du coup, l’écofascisme, quid ? Ce serait un fascisme qui s’intéresse pas seulement à la Nature en tant que grand concept (l’ordre naturel dont il se réclame vs la modernité décadente), mais en tant qu’environnement immédiat, parce que l’environnement du groupe humain qui se revendique du fascisme est dans cette idéologie inextricablement lié à cet environnement, qui l’a façonné. La défense du groupe passe donc par la défense de l’environnement, contre l’étranger inadapté qui va l’abimer (en excédant sa capacité de charge mais aussi parce qu’intrinsèquement il n’est et ne peut lui être adapté) en plus de dégrader la culture du groupe fasciste (ça c’est un élément qui persiste depuis le fascisme classique). Le fascisme reprétend s’appuyer sur des bases biologiques dans l’écofascisme. La vision fixiste des communautés qui ne se mélangent pas et qui sont adaptées à leur environnement a pour corolaire que les frontières sont vues comme naturelles : si elles séparent des communautés par nature incompatibles, il faut les défendre, et elles ne pouvaient pas être à une autre place puisqu’elles séparent des communautés naturellement différentes.

La Longue Route, de Bernard Moitessier

Livre français de 1971. Il s’agit du journal de bord de Bernard Moitessier lors du trajet en solitaire qu’il effectuera de Plymouth à Tahiti en passant par les caps de Bonne-Espérance, Leeuwin, Horn, Bonne Espérance et Leeuwin. Pas d’erreur de copier-coller, il s’agissait bien d’1,5 tour du monde. Parti pour un tour du monde à la base (la première édition du Golden Globe), Moitessier décide de ne pas remonter vers Plymouth mais de continuer à naviguer, puisqu’il se sent bien sur la mer et qu’il a des provisions en quantité suffisante. Une décision assez radicale puisque femme et enfants l’attendaient à terre, et qu’il n’avait aucune nouvelle d’eux (ni de grand monde, sa radio étant visiblement assez peu disserte).

J’ai beaucoup aimé le récit. C’est accessible même sans rien connaître aux bateaux, Moitessier raconte la succession des jours, les conditions météos variables, son état d’esprit et sa santé physique et mentale, le quotidien de la veille sur un bateau, l’entretien qu’il en fait, les accidents qui surviennent, les interactions avec les animaux marins. Perso ça me donne envie d’aller parcourir le GR10, mais votre réaction peut varier selon relation personnelle à la Nature et à l’appel des grands espaces.

The Bone Shard Daughter, d’Andrea Stewart

Roman de fantasy publié en 2020, premier tome de la série The Drowning Empire. L’histoire se passe sur un archipel composé d’îles mouvantes. L’Empire des Sukais règne sur cet archipel. Il y a longtemps, la magie du premier Sukai a permis de vaincre les Alangas, des créatures mythiques qui régnaient sur les humains. Les Alanga ne sont plus qu’un lointain souvenir, mais l’Empire collecte toujours un éclat d’os du crane de chaque sujet : ces éclats d’os sont utilisés pour animer des constructs, des machines magiques qui gèrent l’Empire, et qui seraient théoriquement une ligne de défense contre le retour des Alangas. On suit 4 points de vue : Jovis, un contrebandier qui va se découvrir d’étranges pouvoirs, Sand, une esclave sur une île isolée, Phalue, la fille du gouverneur d’une île opulente, et Lin, la fille de l’empereur.

Je n’ai pas été enthousiasmé. La prémisse est intéressante, mais les personnages ne sont pas passionnants, on voit venir pas mal de révélations de loin, et le style n’est pas fou. On passe pas un mauvais moment à le lire, mais c’est un roman de fantasy tout à fait quelconque.

Théorie du drone, de Grégoire Chamayou

Un bouquin qui part d’une approche philosophique pour réfléchir à comment l’usage des drones de combat transforme la notion de guerre, de combats et de soldats.

L’idée principale est que les drones transforment la guerre, d’une guerre asymétrique à une guerre unilatérale. Or le principe de la guerre, ce qui la fonde en droit comme un espace particulier où l’homicide est légal, c’est qu’il y a une relation de réciprocité : on peut tuer parce qu’on peut être tué. Si un des côtés est inatteignable, ce n’est plus la guerre, c’est des assassinats ciblés. On ne peut pas se réclamer du droit de la guerre dans ces conditions, ni même s’en réclamer moralement.

Du coup, l’usage des drones vient avec toute une modification de ce qui est vu comme les valeurs de l’armée : Ce qui est considéré comme la bravoure ce n’est plus de mettre en tant que soldat son intégrité physique en jeu, c’est d’accepter les troubles psychiques que l’activité de tuer à la chaîne peut provoquer. Ce qui était à l’époque de la guerre du Viet-nam vu comme un argument contre les conflits militaires devient un élément réclamé par l’armée comme la preuve de la valeur des troupes.

Une autre modification, pas forcément causée par les drones mais qu’ils accompagnent, est l’intolérabilité pour les pays occidentaux de voir des morts dans leur camp. Le corolaire, c’est que l’usage de drones ou d’une force disproportionnée, s’ils permettent d’éviter les morts occidentaux, deviennent acceptables même s’ils s’accompagnent d’un plus grand risque de tuer des civils du camp adverse. Alors que la protection des civils est dans le droit normal de la guerre primordial, la division ne se fait plus entre civils et militaires mais entre les nôtres et les autres, selon un prisme bien nationaliste. Pour le justifier moralement, on en vient à considérer que tous les civils participent finalement un peu au combat, comme appui plus ou moins lointain des combattants adverses.

Le traitement automatisé des quantités astronomiques de données issues des drones de renseignement change aussi la facon dont le renseignement est effectué : il ne s’agit plus d’identifier formellement untel et untel comme étant des combattants ennemis, il s’agit d’identifier des patterns correspondant au profil-type du combattant ennemi, avec une notion assez lâche de combattant puisqu’il n’y a plus à proprement parler de combat ou de zone de combat. C’est donc des réseaux de relation, des endroits visités, des conversations interceptées qui vont servir à monter un dossier identifiant tel personne suivi comme suffisamment impliquée pour être considérée comme un ennemi et déclencher une frappe. Peu importe l’identification de la cible par un nom si le comportement correspond aux marqueurs.

Globalement c’était dense mais intéressant comme lecture.

Tinker, Taylor, Soldier, Spy, de John Le Carré

Roman d’espionnage britannique paru en 1974. George Smiley, ancien espion récemment à la retraite depuis une opération qui a catastrophiquement mal tourné, est rappelé officieusement par des agents toujours actifs. Une découverte récente laisse penser qu’il y aurait une taupe russe au plus au niveau du Cirque, l’agence britannique de renseignements. Smiley doit conduire une enquête en dehors de tous canaux officiels, pour démasquer la taupe sans l’alerter. Vont suivre 300 pages d’espionnage débridé, a base de courses poursuites à Venise, gadgets astucieux et… Non. Ce n’est pas ce genre de roman d’espionnage. 300 pages d’espionnage dans les règles de l’art à base de coups de fils passés depuis une cabine téléphonique à chaque fois différente, code a base de bouteilles de lait laissées sur le perron et entretien avec d’anciens agents pour corroborer leurs versions d’une nuit cruciale arrivée 3 ans auparavant. L’ambiance est crépusculaire, avec des agents vivant dans le souvenir d’un Empire britannique au centre du Grand Jeu alors que l’Empire n’est plus, professant se battre pour des valeurs quand finalement l’espionnage ne vaut plus que pour lui même, et des recrutements effectués au sein de la noblesse britannique et des grands colleges anglais avec un élitisme décomplexé.

Je recommande.

Delicious Foods, de James Hannaham

Roman étatsunien publié en 2015. On suit une mère – Darlene – et son fils – Eddie – sur plusieurs dizaines d’années avec de nombreuses ellipses temporelles. Le gros du roman se concentre sur le temps que Darlene et Eddie passent sous l’emprise de Delicious Foods, une compagnie agricole qui les « emploie » dans le cadre d’un système néo-esclavagiste. La compagnie recrute son personnel parmi des addicts au crack, auxquels elle fait signer un contrat bidon avant de les regrouper au milieu d’une immense propriété agricole sans moyen de transport, et en fournissant de la drogue pour les retenir sur place. Les « employés » touchent un salaire mais misérable et totalement modulable selon la volonté du contremaître, et ne peuvent acheter de la nourriture, un logement ou de la drogue qu’à la compagnie, à des tarifs prohibitifs, augmentant sans cesse leur dette envers celle-ci.

Le roman entremêle les points de vue de Darlene, d’Eddie et de Scotty, la personnification du crack, qui va parler à la place de Darlene tout le temps de son addiction. La jeunesse de Darlene et le point de vue d’Eddie sont écrits à la troisième personne, Scotty parle à la première (et en AAVE), et dans les derniers chapitres Darlene parlera aussi à la première personne une fois son addiction derrière elle. Le chapitre introductif du livre, qui raconte l’évasion d’Eddie de Delicious Foods puis sa vie ensuite, en laissant plein de zones d’ombres, est très fort et donne fortement envie de lire le reste du livre pour avoir le fin mot de l’histoire.

C’est dur mais j’ai beaucoup aimé et je recommande.

Three Californias: The Wild Shore, de Kim Stanley Robinson

Roman de science-fiction post-apocalyptique étatsunien publié en 1984, premier d’une trilogie imaginant trois futurs différents pour le comté d’Orange, en Californie. Dans ce volume, les USA ont connu une attaque terroriste de grande ampleur dévastant l’ensemble de ses centres urbains dans les années 80s. Une politique isolationniste a été mise en place sous la pression de la Russie à l’ONU, et le pays est maintenu éloigné du reste du monde, les tentatives de rétablir des communications et infrastructures longue distance sont empêchées par des frappes depuis des satellites qui surveillent le pays. La côte Ouest est surveillée par le Japon, les îles et archipels ayant été annexés. On suit Henry, qui vit dans une communauté sur l’ancien site de San Onofre. Son village vit de cultures et de pèche. Henry et les autres jeunes sont éduqués par Tom, un ancien qui a connu le monde d’avant la chute et leur raconte l’Amérique en déformant un peu la réalité à des fins pédagogiques. Henry et ses amis vont se joindre à une tentative d’union avec la communauté de San Diego pour empêcher une expédition japonaise de débarquer sur le continent pour permettre à de riches touristes de voir les si pittoresques ruines de l’Amérique.

Sans être le roman de l’année, c’était sympa. Un côté roman d’apprentissage dans un univers post-apo principalement paisible et bien décrit. Bonne lecture d’été.

The Secret History, de Donna Tartt

Roman étatsunien de 1992. Richard Papen, de Californie, débarque grâce à une bourse d’études dans une École de la côte Est des États-Unis. Il est rapidement attiré par un petit groupe d’élèves qui suivent un cursus exclusif de langues anciennes, dirigé pour la majeure partie de leurs cours par un unique professeur charismatique. Il va intégrer ce groupe, en faire l’essentiel de sa sociabilité, et finir par couvrir un meurtre commis par certains d’entre eux.

J’ai beaucoup aimé, des trois romans de Tartt c’est clairement le meilleur à mon sens. Le style et l’immersion fonctionnent bien, on est vraiment aux côtés du narrateur alors qu’il raconte son implication grandissante dans la vie du groupe, les relations entre les différents personnages, l’effet que le meurtre à sur leurs vies, leur santé mentale. Le rôle d’outsider de Richard (il est le seul californien, et pauvre, dans un univers d’héritiers de fortunes de l’est des US) est bien montré et lui donne un point de vue particulier. L’évolution de sa perception de certains personnages (notamment Henry) au fur et à mesure du roman est particulièrement réussie aussi.

Bref, je recommande fortement.

W ou le souvenir d’enfance, de Georges Perec

Roman français de 1975. Le livre alterne entre deux narrations. D’une part, des chapitres décrivant les fragments de souvenirs que Perec a de son enfance, les quelques souvenirs de ses parents et ceux de ses familles et lieux d’accueil pendant la guerre, en mettant en avant les contradictions et les possibles reconstitutions a posteriori. D’autre part, des chapitres écrits en italiques racontant deux histoires. D’abord la mission confiée à un déserteur de retrouver l’enfant dont l’identité a servi de base pour créer les faux papiers qu’il utilise. Puis la description en suivant les codes de l’utopie d’une île au large de l’Amérique du Sud, qui abrite une société autarcique tout entière consacrée à l’organisation permanente de compétitions sportives. Sauf qu’il s’avère assez rapidement que les compétitions sont truquées, les athlètes tenus en esclavage, et que le tout tient plus des Hunger Games que des Jeux Olympiques. W s’avère une métaphore de l’idéologie nazie et des camps.

J’ai bien aimé, la structure est intéressante, le sujet aussi, avec la mise en parallèle de la mémoire personnelle (ou de son absence) et du système responsable de la disparition de ses parents. J’ai vu des parallèles avec Les Vestiges du jour à la fois dans l’arrière plan de la seconde guerre mondiale et dans le narrateur non-fiable qui petit à petit en revenant sur ce qu’il dit introduit de nouveaux éléments qui font reconsidérer ce qui avait été affirmé à la base.