On continue avec les #backtothestreet repérés lors de la promenade.







Il y avait des tags haineux autour de l’église où doit avoir lieu la cérémonie en mémoire de mon père. Avec quelques ami⋅e⋅s nous sommes allez les recouvrir d’un message plus inclusif et aimant. (On n’a taggué qu’au dessus des pochoirs précédents qui étaient tous sur le sol, on n’a absolument pas dégradé les murs de l’église ou d’un autre bâtiment, je précise, sait-on jamais).
Mon père est mort le 29 novembre. J’étais à Grenoble, théoriquement pour trois semaines, pour me faire des contacts et chercher un emploi sur place. Je suis revenu par le premier train quand mon frère m’a appris la nouvelle. Je n’arrive pas encore a vraiment réaliser, pour le moment. J’alterne des phases de pleurs et des phases où ça va, mais j’ai toujours le réflexe de me dire que je pourrais lui parler de quelque chose, lui demander de l’aide sur un point. L’idée que je ne pourrai plus jamais lui parler est simplement horrible. « Plus jamais » est une notion inconcevable.
Depuis qu’il avait un ordiphone, mon père faisait beaucoup de photos, et il avait un bon œil pour ça. Je lui avait plusieurs fois dit de mettre ses photos sur un blog ou une plateforme quelconque. Nous avions même créé le blog ensemble (Le Photograffeur), il m’avait dit qu’il travaillait à un premier article (un truc qui partait dans tous les sens avec n références à la mythologie, je lui avais conseillé de commencer beaucoup plus simple). Le projet n’a jamais abouti, le blog est resté vide à l’exception de la photo d’en-tête que nous avions téléversé ensemble. J’ai récupéré environ 3000 photos sur l’ordinateur familial, je vais faire le tri et les mettre en ligne, soit sur ce blog soit sur celui qui aurait pu être le sien.
Depuis que j’ai appris sa mort, j’ai envie de documenter les choses, les moments, de ne pas laisser se perdre les sensations, les impressions, les ressentis. J’avais déjà cette envie avant, sinon je ne tiendrai pas un blog, mais c’est devenu beaucoup plus présent d’un coup. Peut-être que c’est banal à la mort d’un proche, mais j’ai vraiment peur de laisser échapper les choses. J’ai pris des photos dans le train en me disant que c’est des photos qu’il aurait prises lui.
J’ai trouvé une palette dans la rue récemment. Du coup, en m’inspirant de designs trouvés sur Internet, j’ai fait un fauteuil de type Adirondack (essentiellement avec du bois non issu de la palette, certes, mais chuut).
La structure est faite avec des pièces de bois de section 40×40 mm², réparties ainsi :
Deux pièces de 580 mm de long (traverses du dos)
Deux pièces de 1045 mm de long, coupées à 75° d’un côté (pieds arrières)
Deux pièces de 579 mm de long, coupées à 15° des deux côtés, coupes parallèles (pieds avant)
Deux pièces de 790 mm de long, coupées à 15° d’un côté (montants du dos)
Deux pièces de 669 mm de long, coupées à 15° d’un côté, à 30° de l’autre (accoudoirs).
L’assise est constituée de 5 planches de 500 mm de long récupérées sur la palette
Le dos est constitué de 4 planches de 720 mm de long, provenant aussi de la palette.
[Edit du 10/07/2017 : j’ai enfin terminé d’assembler la structure. Les planches de l’assise et du dossier sont clouées en place. Il est joli à l’oeil et confortable, encore plus quand on le recouvre d’un coussin]