Archives par mot-clé : comédie romantique

Schmigadoon!, de Cinco Paul et Ken Daurio

Série télévisée musicale de 2021. Un couple de médecins new-yorkais de notre époque et dont la relation se déteriore se retrouve lors de vacances romantiques coincés dans la ville magique de Schmigadoon, une ville fonctionnant selon les standards des comédies musicales de l’âge d’Or. Là, leurs interactions avec les différents habitants va leur faire prendre conscience que l’amour (comme la Révolution – mais ça c’est moi qui rajoute, pas la série) n’est pas un acquis mais toujours un process.

C’était sympa (mais je suis pas très difficile en terme de série/comédie musicale), mais anecdotique. Le décalage entre les deux protagonistes modernes (dont un des deux n’aime pas les comédies musicales et refuse de chanter) et le reste du cast coincé 75 ans plus tôt et beaucoup trop réjoui fonctionne très bien. Mention spéciale à Kristin Chenoweth qui trippe à fond dans le rôle de la méchante, leader des Mothers Against the Future.

Feel Good, de Mae Martin et Joe Hampson

Série anglaise de 2020. Mae Martin, canadienne, débarque en Angleterre pour se produire dans un club de stand-up. Elle commence une relation avec George, une anglaise pour qui c’est sa première relation non-hétéro. La série est légère au début, mais prend un tour plus tendu : George cache sa relation avec Mae à ses amis et à sa famille, Mae essaye de dissimuler et de ne pas gérer son passé d’opiomane, même si elle finit par aller à reculons à des réunions des Addicts Anonymes.

J’étais un peu dubitatif au début, mais on se laisse bien prendre par la série. Elle traite beaucoup de thèmes à la fois, c’est très dense (Mae, le personnage et l’actrice visiblement aussi, est une boule d’énergie qui parle super vite et ne tient pas en place). Les personnages secondaires (la mère de Mae, Phil le coloc de George, la sponsor de Mae et sa fille) sont très réussis. La façon dont la série parle de la relation à la drogue est intéressante aussi. En comparaison avec Elementary qui abordait (de loin, même si c’était un des traits qui définissait le personnage principal) aussi ce point, on a ici des personnages plus crédibles malgré l’angle comédie : ils ont de bonnes intentions mais ça ne suffit pas toujours, et pour autant ils peuvent se comporter comme des connards ou faire des erreurs.

C’est court, 7 épisodes (je sais pas s’il y aura une S2, les pistes sont ouvertes pour mais il faut voir si c’est considéré comme rentable par Netflix), et ça vaut le coup d’être regardé, on passe un bon moment devant sans que ce soit révolutionnaire.

Saison 2 :

Il y a eu une seconde saison. Six épisodes, donc encore plus court, mais très réussie. La série oscille entre le Canada et l’Angleterre, alors que Mae essaye de comprendre, exprimer et gérer une partie des événements de son adolescence. La relation entre Mae et George est plus complexe et plus équilibrée, les personnages secondaires sont toujours très réussis (Phil ♥). C’est une saison qui parle de façon très intéressante de la gestion du trauma (pas du tout comme un how-to mais plutôt comme un « voilà ce qui est fait parfois, c’est pas top mais c’est la seule façon de gérer que certains ont ».
J’ai été beaucoup plus enthousiaste sur cette seconde saison que ce que j’avais dit sur la précédente (mais mon souvenir de la 1 était aussi avec le temps plus enthousiaste que ma revue à chaud). Je recommande l’ensemble du coup.

How to steal a million, de William Wyler

Film de cambriolage de 1966, avec Audrey Hepburn et Peter O’Toole.
Audrey Hepburn joue la fille d’un faussaire d’art parisien. Mais par orgueil, celui-ci prête une statue contre-faite à un musée, qui pour pouvoir l’assurer dans le cadre de l’exposition, commandite une expertise qui révélera à coup sûr la contrefaçon. Il ne reste plus qu’une solution : voler la statue avant l’expertise. Hepburn s’associe donc avec un voleur qu’elle a surpris chez elle, afin de mener à bien le cambriolage.

C’est très bien fait. Le duo entre Hepburn et son partenaire masculin est très classique pour un film d’Hepburn, son personnage joue l’ingénue ; c’est parfois au premier degré parfois au second. Le rôle masculin est protecteur mais arrive aussi à se mettre dans la merde tout seul. Le personnage d’Hepburn ne fait pas grand chose dans le cambriolage lui-même, et un peu plus de consentement avant d’embrasser les gens n’aurait pas fait de mal, mais c’est l’époque qui veut ça.
Mention pour l’acteur qui joue le père faussaire, qui cabotine à mort et c’est fort drôle. Le scénario (et notamment le cambriolage) est assez réussi aussi, il reste simple et efficace.

Charade, de Stanley Donen

Film de 1963. Regina Lampert apprend en rentrant à Paris la mort de son mari, qui avait vendu auparavant tous leurs biens, accumulant la somme de 250 000 dollars, introuvables. Elle apprend que la fortune de son mari, qui avait toujours été élusifs sur son passé, provenait d’un chargement d’or qu’il aurait dû fournir à la Résistance Française durant la Guerre. Les 3 autres membres de son ancienne équipe qui avaient détourné l’or avec lui, veulent leur part, et le gouvernement Américain veut récupérer le tout. Personne ne sait où est l’argent, et rapidement les morts s’accumulent, sans qu’on sache qui est le responsable…

Les rôles principaux sont tenus par Hepburn et Grant, très bons comme toujours. Les dialogues sont très bien écrits, il y a un petit côté Tontons Flingueurs (d’ailleurs sorti la même année, imaginez le crossover !) dans l’équipe de gangsters avec des répliques qui font mouche dans tous les sens. Je recommande.

Run, de Vicky Jones

Série comico-romantique de 2020. 15 ans après leur séparation, Billy et Ruby décident de tout plaquer du jour au lendemain pour se retrouver et traverser ensemble les États-Unis en train. C’était leur promesse de jeunes adultes idéalistes, mais la réalisation 15 ans plus tard est plus compliquée, leurs deux vies ayant bien changé depuis.

J’ai beaucoup aimé le début. De façon générale c’est bien filmé et y’a plein de bon passage aussi bien en terme de comédie que de relations humaines. La fin de la saison est plus faible pour moi, dans le sens où il y a un événement majeur qui arrive, et qui devrait faire changer le ton de la série plus que ce qu’il ne le fait, là où il n’est traité que comme une péripétie de plus.

Le Discours, de Fabrice Caro

Court roman français. Adrien participe à un dîner de famille chez ses parents. Il a envoyé avant d’arriver un texto sans réponse à sa copine avec qui ils sont « en pause », et au début du repas, le copain de sa sœur lui demande de faire un discours pour le mariage. On suit le discours intérieur d’Adrien tout au long du repas, alors que l’absence de réponse de Sonia et l’absurdité de la vie humaine le dépriment de plus en plus, qu’il se remémore sa relation, et qu’il imagine différentes amorces de discours tout en tentant de suivre la conversation autour de la table.

Ça se lit très vite et c’est exactement dans la même veine que toutes les BDs de Fabcaro, avec la tendance des personnages à prendre tout sur le mauvais niveau de lecture et à faire de grands non-sequitur.

Breakfast at Tiffany’s, de Blake Edwards

Un écrivain – qui n’a rien écrit depuis son premier recueil de nouvelles et vit aux crochets de sa maitresse – rencontre sa nouvelle voisine, Holly Golightly, une socialite qui vit de petits boulots et tente de trouver un riche célibataire à épouser. Sous des apparences enjouées et évaporées, Holly cache de profondes angoisses, apaisées par la contemplation de la bijouterie Tiffany, dont le luxe bourgeois lui évoque des jours meilleurs. Les deux vont rapidement se rapprocher et éprouver des sentiments l’un pour l’autre, contrariés par la quête d’un riche mari d’Holly…

J’ai beaucoup aimé, c’est assez cool (bon, si on vire les passages racistes sur le voisin japonais). Les deux persos principaux sont originaux. Si Paul est taillé comme un dieu grec, pour le reste il n’est pas exactement le mec parfait héros de comédie romantique. Holly est aussi super intéressante (et très bien joué par Hepburn), c’est un peu une subversion par anticipation de la manic pixie fairy girl.

Je recommande.

Perdrix, d’Erwan Le Duc

Comédie romantique française de 2019. Juliette Webb déménage dans les Vosges. Suite au vol de sa voiture contenant toutes ses possessions, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Pierre Perdrix, sympathique mais particulièrement amorphe.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance absurde un peu entre Dupieux et Peretjatko (ouais je name-droppe). C’est joliment filmé aussi, avec de beaux paysages (les Vosges semblent très télégéniques dans le film). Seul point négatif, la romance au coeur du film est vue et revue, à base de manic pixie fairy girl qui vient redonner à un homme enfermé dans sa routine le goût de vivre. Mais le film reste fort bien quand même, je recommande.

He’s just not that into you, de Ken Kwapis

Une comédie romantique de 2009 (regardée avec OC) qui parle de la mésinterprétation des signaux envoyés par la personne d’intérêt, notamment par les femmes biberonnées aux comédies romantiques et à toute une culture leur disant que quand les hommes se comportent comme des connards c’est qu’ils sont attirés par toi mais ne savent pas le montrer.

Le point de départ est intéressant, et les petits face caméra des débuts de chapitres sont fort bien vu, mais pour le reste le film ne correspond pas à ce qu’il annonce dans son intro. Parce que le problème c’est que la moitié des personnages sont soit idiots soit ont des comportements qui les rangent dans la catégories des psychos ou sociopathes. Sérieusement, y’a des moment où une volte-face du film en un slasher serait tout à fait possible. Un peu plus de diversité dans les personnages/les romances aurait été bienvenue aussi, parce qu’à part quelques gays caricaturaux en arrière-plan…

Mais y’a aussi des personnages/des romances cools, et notamment le fait que ça finisse avec des persos dont le happy ending c’est de se retrouver seuls et tranquilles plutôt que désastreusement mal accompagnés. Après j’en retiens pas mal que la culture US du date est un satané désastre. Et que Tinder a probablement fait beaucoup pour les personnages du film.

La La Land, de Damien Chazelle

Un film sur Hollywood. Un énorme travail sur les couleurs, beaucoup d’hommages (La Fureur de Vivre, Mulholland Drive, les comédies musicales, les comédies romantiques,  probablement plein d’autres que je n’ai pas su reconnaître), super musique que je vais probablement écouter en boucle. Film de l’année ça me parait un peu trop élogieux, mais j’ai beaucoup aimé, même si ça a les côtés problématiques d’une comédie romantique. La scène d’ouverture est magnifique (honnêtement j’aurais bien aimé qu’elle donne le la (see what I did there) pour le reste du film et que ce soit davantage une comédie musicale) et a dû être un enfer à tourner. Après la romance des deux personnages, aussi centrale qu’elle soit, fait un peu McGuffin pour voir l’évolution de Mia (et en arrière-plan celle de Seb qui sert plutôt à donner des ailes à Mia qu’il n’est vraiment développé).