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Quiz, de James Graham

Mini-série documentaire anglaise en trois épisodes. On suit la création du programme télé Who wants to be a millionnaire (adapté en France comme Qui veut gagner des millions), énorme succès d’audience et qui est vendu par la télé anglaise au reste du monde et notamment aux américains (plutôt que l’inverse, ce qui était le cas habituel). On suit surtout l’engouement que le programme suscite, et comment une communauté de fans de pub quiz vont s’unir pour passer les étapes de présélection. Et surtout comment parmi ceux là, le cas d’une famille ou un frère, une sœur et son mari vont successivement se retrouver candidats du jeu, le mari devenant la seconde personne de l’histoire du programme à atteindre le million, mais d’une façon qui mènera à un procès pour fraude. On suit alors les arguments de l’accusation puis de la défense, la question de la médiatisation du procès et de la présentation des preuves (la chaine télé qui est partie au procès éditant le montage mettant en évidence les éléments de fraude).

J’ai bien aimé le côté fiction documentaire. La période couverte est à la fois proche de nous (le jeu est inventé en 1997, l’émission où le mari est soupçonné d’avoir triché est filmée le 09/09/2001, l’enquête se passe dans les jours qui suivent le Onze Septembre) et fort différente dans l’accès aux informations – internet existe mais n’est pas du tout omniprésent comme aujourd’hui. Les personnages sont très très anglais (la série en joue), c’est sympa à regarder sans être inoubliable.

I May Destroy You, de Michaela Coel

Série anglaise en partie autobiographique sur la vie d’une jeune écrivaine noire et sur les conséquences que son viol a sur sa vie. On suit principalement la vie d’Arabella (et ses difficultés à écrire son second livre), et de deux ami·e·s les plus proches, Terry, aspirante actrice, et Kwame, prof de fitness en club.

La série décrit un milieu et des personnes rarement montrées à la télévision, et auquel je suis moi-même profondément étranger. C’était très interessant pour ça, pour cette défamiliarisation. Je me rends notamment compte que j’ai des réflexes classistes devant, genre « ralala ils consomment trop de drogues » ou « mais comment ils peuvent dire que le réchauffement climatique osef ? », c’est d’autant plus intéressant pour moi de pouvoir réfléchir à pourquoi c’est ça ma première réaction et comment faire pour l’éviter.

Les personnages sont intéressants parce qu’absolument pas manichéens. Arabella n’est pas la « bonne victime », Terry et Kwame tentent de la soutenir comme ils peuvent mais font des erreurs, les personnages secondaires sont nuancés aussi. L’impact psychique de l’agression sur Arabella est montré de façon détaillée, les mécanismes de coping qu’elle met en place aussi, qu’ils soient sains ou non. J’ai juste été déçu par la ligne narrative de Kwame ; le jeune gay qui se perd dans le sexe et qui est sauvé par une relation longue et pas centrée sur le sexe, c’est assez cliché et conservateur par rapport au reste de la série.

Point de vue bande-son, parfois la série verse un peu trop dans le côté « on va mettre des morceaux obscurs ou des reprises edgy pour montrer qu’on est une série hype », mais l’utilisation qu’ils font de la musique est sinon intéressante, notamment le fait de la couper abruptement pour montrer des changements d’ambiance.

Enfin, le dernier épisode est très réussi dans sa construction je trouve, alors que c’était loin d’être évident de réussir à conclure proprement une série comme ça.

The ABC Murders, d’Alex Gabassi

Adaptation en mini-série du roman d’Agatha Christie du même nom, avec John Malkovich dans le rôle d’Hercule Poirot. Je n’ai pas lu le roman mais visiblement la série rajoute tout un contexte à l’enquête, que j’ai beaucoup aimé : Hercule Poirot n’est plus en activité, ses contacts dans la police ont pris leur retraite, et l’atmosphère au Royaume-Uni en cette année 33 est au fascisme montant, rendant le détective belge assez peu apprécié. Une seconde ligne narrative de la série tourne autour du passé d’Hercule Poirot : qui était-il avant d’arriver en Angleterre en tant que réfugié belge en 14-18 ? La résolution est intéressante, mais le traitement de cette ligne narrative est particulièrement poussif, avec les mêmes flashbacks d’Hercule répétés ad nauseam. Le tout dure trois heures, je recommande.

Killing Eve, de Phoebe Waller-Bridge

Série anglaise sur le jeu de chat et souris entre une tueuse à gages et une enquêtrice des services secrets anglais.
J’ai beaucoup aimé les personnages, avec des britanniques très britanniques et une tueuse originale, et la relation entre les deux personnages principaux est très intéressante, mais j’ai été moins fan du scénario : la saison ne fait que 8 épisodes et commence très bien, mais ça devient vite n’imp en terme de vraisemblance (enfin pas vraisemblance parce que l’histoire de base n’est pas très vraisemblable, plutôt en terme de cohérence interne) de ce que font les personnages. Notamment les agents anglais, dès qu’ils visitent un autre pays, leurs comportements deviennent absurdes (remarquez on peut imaginer que ça s’inscrit dans le même univers que Au Service de la France du coup).

Sentiments mitigés.

Fleabag, de Phoebe Waller-Bridge

Saison 1 :

J’ai mis quelques épisodes à accrocher, mais c’est vachement bien. Série sur une anglaise d’une vingtaine d’années qui tente de faire vivre le café qu’elle avait monté avec une de ses amies, et de maintenir en forme sa vie amoureuse/sexuelle et sa vie familiale. Il ne se passe pas grand chose mais c’est très drôle, l’héroïne est très très bien écrite, à la fois une personne atroce et géniale, super personnages autour, notamment sa sœur, le personnage auquel je m’identifie le plus.