Archives par mot-clé : science-fiction

The Wild Robot, de Chris Sanders

Film d’animation paru en 2024. Suite à une tempête, un conteneur contenant un robot domestique ultra perfectionné s’écrase sur une île pleine d’animaux. Programmé pour assister les humain.es, le robot va tordre sa programmation pour venir en aide aux animaux.

C’était très joli (très belle animation), l’histoire est touchante, mais pas ultra profonde non plus : les animaux sont un peu trop anthropomorphisés dans leurs comportements et leurs relations interespèces – mais bon à la base c’est un film pour les enfants, je sais pas si une éthologie exacte des opposums les auraient enthousiasmés.

Aliens, de James Cameron

Second volet de la franchise Alien, sorti en 1986. Après 57 ans de dérive de son pod de secours dans l’espace, Ellen Ripley est interceptée par un vaisseau humain. Ramenée en orbite autour de la Terre, elle explique les événements d’Alien à une commission dubitative, qui retient surtout qu’elle a activé le protocole d’auto-destruction d’un vaisseau spatial coûtant 42 millions de dollars, alors que la planète où elle dit avoir découvert le vaisseau spatial contenant les œufs d’Aliens est colonisée depuis 20 ans sans aucun incident à déplorer. Mais cet état de fait change quand la colonie ne répond soudain plus. Ripley est alors recrutée comme consultante indépendante pour le contingent de Space Marines envoyés sur place voir ce qu’il en est. Surprise surprise, il y a bien des Aliens sur la planète, et pas qu’un seul cette fois-ci. C’est de nouveau à Ripley de sauver le jour.

J’ai bien aimé, j’ai vu la version extended cut, qui fait 2h34 – ce qui est un peu trop long – mais l’esthétique SF des 80’s fonctionne bien. Elle fonctionne même largement mieux que dans l’hommage qu’est Alien: Romulus, où ils ont gardé l’esthétique des décors, mais les éclairages, les personnages fonctionnent moins bien à mon sens : notamment dans Aliens les personnages transpirent, c’est quelque chose qui j’ai l’impression a totalement disparu dans les films plus récents. On a aussi des Marines trop sûrs de leurs compétences, une relation mère/fille de substitution, un corporate boy absolument atroce, le design de la Reine, et évidemment un exosquelette à fonction de chariot élévateur.

Je recommande si vous aimez Sigourney Weaver en exosquelette et les métaphores sur la maternité.

Alien: Romulus, de Fede Álvarez

Film de science-fiction de 2024, dans la franchise Alien. Un groupe de travailleurs sous contrat avec la Weyland-Yutani abordent une station de recherche abandonnée pour récupérer les matériaux leur permettant de partir vers une planète non-affiliée à la corporation. Sauf que si la station a été abandonnée, c’est à cause d’expérimentations sur des Aliens qui ont (évidemment mal tournées). L’arrivée de ces nouveaux humains va conduire à une nouvelle traque par les créatures.

J’ai bien aimé le début. L’esthétique science-fiction des années 80 est bien rendue, l’exploration initiale de la station désertée fonctionne bien. Mais c’est trop long, et la menace devient trop grande à la fin : le fait d’avoir une demi-douzaine d’Aliens, normalement les protagonistes ne survivent juste pas du tout (et l’espèce d’hybride humain/alien, eurk). Des scènes intéressantes : le passage dans le couloir avec les facehuggers, le passage avec l’acide qui flotte en zéro gravité.

Elder Race, d’Adrian Tchaikovsky

« Toute technologie suffisamment avancée, etc. »

Novella de science-fiction/fantasy publiée en 2021.

Dans la capitale de Lannesite, la quatrième fille de la reine entend parler d’un démon qui ravage les royaumes forestiers voisins. Elle a été bercée toute sa jeunesse des exploits de son ancêtre, qui avait vaincu un démon avec l’aide du sorcier Nyrgoth. Alors contre l’avis de la cour, elle part demander l’assistance du sorcier, reclus dans sa tour au milieu des montagnes.

Dans son poste d’observation au milieu des montagnes, Nyr est en hibernation prolongée, dans l’attente d’un contact de la Terre. Il y a 300 ans, il a rompu tout les protocoles de sa mission d’observation scientifique et aidé Astresse, une reine locale, à vaincre un seigneur de guerre qui avait réussi à s’emparer d’une technologie originaire de la Terre. Une descendante d’Astresse vient à nouveau le solliciter, est-ce s’impliquer dans les affaires des locaux lui permettra d’oublier la dépression que l’isolement perpétuel fait peser sur lui ?

La novella raconte l’histoire en alternant entre les points de vue de Lynesse et de Nyr, et leurs tentatives de communication, compliquées par le fait que les mots n’ont pas le même sens pour eux deux : quand Nyr dit « scientifique », Lynesse interprète le mot comme « sorcier », leur compréhension de l’histoire du monde et du fonctionnement de l’univers n’est pas la même, ce qui pour Lynesse est des mythes anciens et de l’histoire, voire son propre passé pour Nyr, qui en revanche a du mal avec les conventions sociales et les sous-entendus du langage de Lynesse.

Les personnages sont un peu des archétypes de leur genre, mais la nouvelle fonctionne bien pour mettre en scènes les différences de perception liées aux différences de culture/niveau technologique, type cargo cult. Je pense que le concept fonctionne bien en tant que novella, ça aurait été un peu trop mince pour tout un roman par contre.

Protectorats, de Ray Nayler

Recueil de nouvelles, paru en 2023 au Bélial (les nouvelles ont originellement été publiées dans des magazines en anglais, mais il n’existe pas de recueil équivalent en anglais). Certaines des nouvelles partagent un univers uchronique commun, où les États-Unis ont exploité la technologie d’une soucoupe volante tombée sur leur territoire en 38 pour gagner une énorme avance technologique et à la fin de la seconde guerre mondiale, repousser les communistes jusqu’en Russie, gardant toute l’Europe et une partie de l’Asie Mineure sous la forme de « protectorats », d’où le titre du recueil.

J’ai bien aimé l’écriture, l’auteur installe ses univers uchroniques ou science-fictif avec efficacité. Les uchronies sont l’occasion d’une SF « à la papa » avec des voitures volantes, des espions russes et des robots qui jouent au baseball, qui fonctionne très bien (surtout qu’il y a quand même un élément plus moderne dans le fait que les US ne sont pas vraiment pour autant présentés comme l’empire du Bien (que fait notre administration avec toute cette puissance ?), et que les personnages sont hantés par des PTSD liés à ce qu’ils ont fait pendant la guerre. Les nouvelles plus futuristes parlent pas mal de ce qu’est la conscience, surtout si elle devient transférable dans d’autres corps, identiques ou différents, de ce qu’est la frontière de l’Humanité avec des androïdes qui luttent pour leur droits et des IA qui élèvent des enfants.

Je recommande pour de la SF classique et efficace.

La Fabrique des lendemains, de Rich Larson

Recueil de nouvelles de science-fiction d’un auteur canadien, paru en 2020. Les longueurs des nouvelles sont variables. Globalement le recueil est intéressant, les nouvelles installent toutes rapidement des univers bien caractérisés (ce qui est un challenge à faire dans un format nouvelles). Les nouvelles ne proposent pas des styles ou des traitements super originaux – il y a pas mal de cyberpunk/biopunk assez classique notamment, mais c’est bien écrit et prenant. Une nouvelle était au dessus du lot par son originalité, pour moi : En cas de désastre sur la lune. J’ai aussi bien aimé L’Homme Vert s’en vient, plus classique, mais qui est assez longue et a donc la place de raconter son histoire.

Doctor Who

Saison 14
Nouveau Docteur, sous les traits de Ncuti Gatwa. J’ai pas été très convaincu par la saison. Très bon épisode 2 (The Devil’s Chord), 73 yards et Rogue étaient intéressants aussi, le reste c’était un peu du filler. Final en deux parties qui était nul nul nul. J’ai bien aimé les épisodes de transition avec Tennant aussi, évidemment pour le fait de revoir Tennant, mais les histoires (au moins pour les 1 et 2) fonctionnaient bien aussi

Saison 12
Meh. Les défauts de la saison précédentes sont toujours tous là, voire exacerbés. On n’arrive pas à s’intéresser aux enjeux, trop de persos principaux avec peu de profondeur. Les épisodes les plus intéressants sont ceux qui rajoutent un peu de fil narratif sur l’échelle de la saison, mais c’est dommage de rater tous les one-shot à ce point. Bons points pour Fugitive of the Judoon ainsi que pour le final, donc. J’ai apprécié les hommages aux saisons précédentes, mais ça ne suffit pas à masquer l’absence de développement de certaines histoires. Les pistes introduites pourraient par contre donner des choses intéressantes pour la prochaine saison s’ils les creusent et s’ils mettent en avant le personnage joué par Jo Martin.

Saison 11
Sentiments mitigés. Le personnage de la 13e Docteure est très bien en soi, mais y’a des épisodes où il ne se passe pas grand chose. Je comprends la volonté de se démarquer des saisons précédentes et de leurs grands arcs sur la saison entière, mais parfois c’est quand même assez dépourvu d’enjeux. De très bons épisodes cependant : Kerblam!, Rosa, The Witchfinders, Arachnids in the UK. Je pense qu’un des problèmes de la saison c’est le trop grand nombre de compagnons : même s’ils sont intéressant, ça divise trop le temps d’écran.

Saison 10
Une très bonne saison. C’est la dernière avec Moffat comme showrunner, ce que je trouve une bonne nouvelle (si le/la remplaçant.e est à la hauteur, mais Moffat n’avait plus grand chose à apporter à la série). Les épisodes étaient globalement solides, l’arc narratif à l’échelle de la saison était sympa mais venait pas trop parasiter les histoires de chaque épisode. Pas mal de remarques et éléments progressistes. J’ai trouvé que le tryptique sur les Moines était la partie la plus faiblarde de la Saison, avec beaucoup de lenteurs. Le reste était cool, l’esthétique du final était superbe. Ça se finit un peu brutalement et c’est vraiment dommage que Bill ne soit compagnonne que pour une saison, j’espère qu’on aura l’occasion de la revoir. On a vu la mort de Missy, mais on peut aussi espérer que le temps n’étant pas linéaire, on ait quand même l’occasion de la revoir (et c’était un plaisir de revoir John Simm aussi, sa version du Master est super).
[Edit au 17/07/2017 : et le prochain Docteur est une Docteure (Doctoresse ? Doctrice ? Bah, de toute façon je regarde en VO et c’est épicène) ! Ça va être vachement cool, j’espère qu’ils vont fortement insister sur le côté personnage puissant et pas le diluer. Beaucoup d’attentes.]

Doctor Who Christmas Special S10
Petit épisode de Noël de Doctor Who pour patienter en attendant la prochaine saison. Il parlait relativement peu de Noël et fonctionnait plutôt bien. Des comics, des super-pouvoirs, des aliens très méchants, et des pistes laissées ouvertes que Moffat va probablement réutiliser dans son grand adieu à la série.
[EDIT 07/2017 : finalement, non]

Doctor Who Christmas Special S07
Avec des bonhommes de neige maléfiques. Il commençait bien, poétique et tout (un escalier qui mène sur un nuage, où est perché une cabine téléphonique), de jolies répliques (« It’s… smaller on the outside! ») mais la fin est un peu brouillonne, avec deux retournements de situation qui s’annulent en 5 minutes, et un personnage féminin fort qui finalement meurt stupidement. (Note d’Août 2013 : Globalement ce verdict s’applique à tous les épisodes qui suivront)

Monk and Robot, de Becky Chambers

Deux courts roman de solarpunk étatsuniens, publiés en 2021 et 2022. Sur Panga, une lune habitée, les Humain.es vivent dans une société post-scarcity et qui a réalisé sa transition écologique. Ces événements sont arrivés suite à l’accès à la conscience des robots, qui des siècles auparavant, ont décidé de s’éloigner de la société humaine et de partir vivre dans la nature. Les Humain.es n’ont plus jamais entendu parlé d’eux, et ont respecté leur promesse de laisser les robots en paix, en rendant à la Nature (et aux robots donc) 50 % de la surface de la Lune.

Dans cette société, Dex, un.e moine non-binaire, n’arrive pas à trouver sa place. Après avoir vécu des années dans un monastère consacré à Allalae, une des six divinités du panthéon pangéen, iel décide de devenir un.e moine itinérant.e, offrant du thé et une session d’écoute aux personnes qui le désirent. Mais cette seconde vie lea lasse aussi au bout d’un moment, et iel part dans les terres renaturés, avec pour objectif un ancien monastère où iel espère pouvoir entendre une espèce de criquet éteinte dans les terres toujours habitées par les Humain.es. Sur le chemin du monastère, iel va rencontrer Mosscap, un.e robot envoyé.e comme ambassadeur par les sien.nes, qui avaient promis il y a des siècles de revenir rencontrer l’Humanité. Mosscap arrive avec une question qu’iel souhaite poser à chaque Humain.e qu’iel rencontrera : de quoi les Humain.es ont-iels besoin ?

C’était assez chouette, comme tout ce que j’ai lu de Becky Chambers. Lire des histoires positives où la tension vient des angoisses internes des personnages plutôt que de circonstance adverses extérieures est intéressant, et ce n’est pas facile à écrire je trouve, donc kudos à l’autrice pour ces réussites répétées. Le personnage de Mosscap qui est émerveillé par des éléments qui sont totalement anodins pour l’Humanité mais étrangers pour lui fonctionne très bien (le passage où après avoir appris que les Humain.es n’ont pas de souvenir de leurs premières années, il demande qu’on montre une photo de lui et un bébé au bébé quand il aura commencé à former des souvenirs « pour qu’il sache qu’on était amis même avant qu’il s’en rappelle : <3 <3 <3). Les angoisses de Dex sur sa place dans le monde, le besoin d’avoir un but dans sa vie même dans une société post-scarcity et même en adhérant à une vision de la vie où il ne pense pas que l’univers ait un arc téléologique, ça résonne pas mal.

Bref, reco comme toujours pour Chambers jusqu’ici.

Méandre, de Matthieu Turi

Film de science-fiction de 2020. Une femme est prise en voiture sur une route déserte. Elle se réveille dans une pièce métallique, vêtue d’une combinaison futuriste et d’un bracelet qui laisse s’écouler un décompte. Elle est dans un labyrinthe rempli de pièges, dont elle doit s’échapper en un temps limité.

On est sur un scénario ultraclassique (vous aurez tous pensé à Cube), mais plutôt bien mis en scène, avec une économie de moyens (il y a en tout et pour tout 4 persos à l’écran dans le film, dont 2 qui pourraient être joués par le même acteur). Y’a un côté Cube donc, mais aussi un côté Gravity, avec l’histoire d’une femme qui doit sans cesse aller de l’avant alors que tout s’effondre autour d’elle (et avec un arc deuil/renaissance). C’est pas parfait comme film, mais y’a du potentiel. J’ai préféré à Gueules Noires du même réalisateur. Il faudrait un peu plus de direction d’acteur, et un scénario un peu moins elliptique, et ce serait très bien.

Le Problème à trois corps, de David Benioff et D. B. Weiss

Série Netflix parue en 2024, adaptée du roman de Liu Cixin. La première moitié de la saison est sympa (jusqu’à l’événement « eye in the sky », après bof bof, y’a plus vraiment de grand mystère, et je trouve les personnages de moins en moins crédibles dans leurs actions au fur et à mesure que ça avance. Y’a des moyens pour filmer, on sent le grand spectacle, mais ça ne me suffit pas vraiment. Toute la storyline de Will était inintéressante au possible, et on est dans une vision de l’Histoire qui repose sur les épaules de quelques visionnaires (éventuellement despotiques comme Wade) et scientifiques de génie qui guident les masses apeurées qui me saoule fortement.

Bref, moyen.