Film anglais de 1969. Dans les années 30, Jean Brodie est enseignante dans une école pour jeunes filles conservatrice. Excentrique, elle ignore le curriculum et parle de sa vie et de ses aspirations à ses élèves.
Ça vaut le coup de le voir sans en savoir beaucoup plus.
Comédie romantique anglaise parue en 1994. On assiste – comme le titre l’indique à quatre mariage et un enterrement, auxquels on retrouve la même bande d’ami•es qui appartiennent de plus ou moins loin à l’aristocratie britannique, dont Charles (Hugh Grant), le protagoniste, qui va tomber amoureux d’une américaine (Andie McDowell) rencontrée aux différents mariages. On suit l’évolution de leur relation alors qu’iels ne se voient que de loin en loin.
Le film est resté assez moderne : on a le regard cynique du groupe d’amis sur les mariages friqués où ils vont, les rôles genrés sont ok (la cohorte d’ex de Charles sont un peu clichés, mais c’est pour l’effet comique), c’est Charles qui tombe raide dingue de Carrie qui est plus distanciée, c’est lui qui prend un gros risque pour être avec elle (et un risque qui n’est pas prestigieux socialement). Les dialogues avec beaucoup d’humour anglais et de bitching sur le reste de l’assistance sont très réussis.
Film anglais de 2017. Johnny travaille dans la même ferme que son père et sa grand-mère. Vu leurs âges et l’AVC de son père, c’est lui qui s’épuise à faire la majorité des travaux de la ferme, sous la férule de son père qui désapprouve sa façon de gérer les choses. Un jour arrive Gheorghe, un travailleur journalier roumain. Si Johnny l’antagonise à chaque occasion au début, les deux hommes vont développer une attirance l’un envers l’autre, qui s’épanouit quand ils campent ensemble sur le plateau où les moutons de la ferme passent leurs journées, mais qui va devoir ensuite affronter la complexité de la vie dans le reste du monde, avec les autres personnes autour.
C’est un bon film, je recommande. Un contexte pas joyeux qui en fait un film social sur le monde paysan anglais, de beaux paysages ruraux, un très beau pull rouge (et un très beau Gheorghe), une romance assez jolie à voir se développer. Le personnage de Johnny n’est pas très sympathique, mais c’est volontaire et il est bien caractérisé. Gheorghe au contraire à l’air d’avoir toutes les qualités, il apparait dans la vie de Johnny comme un deus ex machina.
Film de la franchise James Bond, paru en 1995. Pierce Brosnan incarné 007, qui est à la poursuite de mafieux russes qui ont dérobé une arme spatiale de l’ancienne URSS. Ce faisant, il va croiser une assassin et une programmeuse russe, ainsi que d’anciens collègues de la CIA et du MI-6.
C’était rigolo à regarder, mais c’est assez guignolesque. Des courses poursuite en tank, une base sous-marine, une montre qui permet de faire du rappel, tous les tropes sont là. Les personnages féminins sont d’une indigence rare (sauf M jouée par Judy Dench), entre les love interests vapides et l’assassin qui a des orgasmes quand elle tue des gens… La relation entre Bond et Alec est plus intéressante, avec le regard sur le passé peu glorieux du Royaume-Uni qu’elle permet.
J’avais oublié que les James Bond de cette époque se prenaient aussi peu au sérieux, en fait Archer c’est très peu parodique vu le niveau qu’on atteint déjà là.
Film britannique sorti en 2016. Daniel Blake est charpentier. Suite à une crise cardiaque, il est en arrêt de travail. Commence pour lui un parcours absurde dans l’administration britannique pour réussir à toucher son allocation d’invalidité ou à défaut ses droits au chômage. En parallèle il rencontre Katie, récemment arrivée à Newcastle et dans les mêmes galères administratives que lui. Il va l’aider a aménager son appartement et garder ses enfants quand elle va chercher du boulot.
Malheureusement fidèle aux procédures réelles, le film montre comment les administrations gérant le chômage sont avant tous des machines à broyer, conçues pour être inaccessibles et incompréhensibles aux gens qu’elles sont supposées aider.
Je recommande, mais comme tous les Ken Loach, pour un jour où vous n’êtes pas trop déprimé.
Film anglais de 2021. Ellie, jeune étudiante en design fraichement débarquée à Londres depuis sa campagne anglaise, loue une chambre dans une pension et commence à avoir des visions de l’occupante de la chambre dans les années 60, Sadie. D’abord émerveillée par le côté glamour de la période, elle réalise rapidement que le monde du spectacle de l’époque est entremêlé avec celui du crime et de la prostitution et que la misogynie y est omniprésente.
Plein de très bons éléments, un excellent début notamment : toutes les séquences de vision/rêve d’Ellie sont très réussies, le côté onirique est très bien rendu par l’alternance spectatrice/participante au rêve et par le côté non linéaire. Le jeu sur les reflets dans les miroirs était très bien trouvé aussi, dommage qu’il disparaisse au bout d’un moment. Par contraste avec le début très réussi, j’ai trouvé que la seconde partie avait beaucoup plus de longueurs et un peu trop de changements de genre/retournements de situation, ce qui perd un peu le spectateur. Visuellement ça reste très réussi tout du long, mais je pense que l’histoire aurait pu être simplifiée un peu et le film gagner une vingtaine de minutes.
Film anglais de 2021. En sortie de confinement, un scientifique anglais part sur un site de recherche au cœur d’une vieille forêt anglaise. Accompagné d’une ranger du parc, il s’enfonce à pied dans la forêt pour rejoindre le site. Mais alors qu’ils campent à mi-chemin, ils se font agresser par des inconnus qui détruisent leurs moyens de communication et leur volent leurs chaussures. Partant de là, les choses vont continuer à partir en latte, et les deux protagonistes vont perdre le contact avec la réalité et un fonctionnement logique des choses.
J’ai pas mal aimé. Y’a des longueurs et des éléments bizarres, même en terme de montage parfois y’a des cut to black étranges, un pour lequel on s’est même demandé si c’était pas un bug du fichier. J’ai notamment aimé tout le parallélisme qui est fait entre l’approche ésotérique et l’approche scientifique : les protagonistes tombent sur deux personnages qui prétendent comprendre ce qui se passe dans la forêt en utilisant des clefs de compréhension présentées comme opposées, mais finalement leur relation aux protagonistes va être la même, et leurs approches mêmes converger. J’ai bien aimé aussi tout le côté psychédélique et le travail sur l’image pour faire ressentir aux spectateurs les changements de perception, avec une bande son électronique qui est à la fois intra et extradiégétique puisque un des persos fait des expériences sur la perception sonore. L’horreur reste finalement assez légère : il y a quelques passages légèrement gore, mais on a plus l’impression d’un film qui s’approprie par moment les codes du film d’horreur que d’un film d’horreur en soi. La fin reste ouverte (ainsi que l’interprétation des phénomènes), c’est plutôt réussi.
Film anglais de 1947. Dans l’Inde coloniale, un dignitaire indien offre à une congrégation de nonnes un ancien harem perdu dans les montagnes, pour qu’elles en fassent un monastère. Le seul européen en contact avec elle est un anglais débraillé au service du dignitaire indien, qui leur sert d’agent de liaison malgré son incompatibilité de caractère avec les religieuses. Dans cet environnement trop « intense », les bonnes sœurs vont avoir de plus en plus de mal à se conformer à leurs vœux.
C’était assez cool. On suit principalement la jeune mère supérieure qui a des réminiscences de sa vie avant les ordres et qui doit interagir avec Mr. Dean, l’agent de liaison, qui est de plus en plus dévêtu à chaque fois (et qui est à la fois la figure tentatrice et totalement ridicule quand il arrive en short sur un tout petit poney). Toutes les nonnes ont du mal à se conformer à leur voeux mais elles y réagissent différemment : la mère supérieure tente quand même de garder tout en ordre, la sœur jardinière demande à être transférée au plus vite dans un autre monastère, et une autre va se laisser sombrer dans la psychose, persuadé que la mère supérieure agit contre elle. Les nonnes doivent en parallèle gérer leur rapport à la population locale qui fréquente leur école et leur dispensaire, notamment une jeune indienne qu’elles hébergent, l’héritier du dignitaire qui vient assister à leurs cours, la factotum du harem… Ce qui rajoute des couches d’interaction qui n’ont rien à voir avec la bonne marche d’un monastère. Le crescendo final est très réussi, la tension prend bien. Le symbolisme n’est pas subtil (la pureté en blanc, la tentation en rouge ! Des gouttes de sueur en gros plan pour bien faire passer la maladie !) mais ça s’explique bien par la date de sortie du film, et ça marche toujours très bien en le regardant aujourd’hui.
Les montagnes d’arrière-plan sont très manifestement peintes mais ça rajoute du charme au film.
Film britannique de 1995. La guerre d’Espagne, depuis le point de vue d’un communiste irlandais qui joint une brigade du POUM. Présentant les enjeux, les dissensions entre les diverses factions des républicains, la réalité de l’engagement, les discussions sur la collectivisation des terres… J’ai beaucoup aimé (petit bémol sur le fait qu’il y ait un subplot romantique qui n’apporte rien à l’histoire, mais c’est vraiment mineur).
Porque la batalla es larga y son muchos, pero nosotros somos muchos más, siempre seremos muchos más. ¡El mañana es nuestro compañeros! La lucha continua. ¡No pasarán! »