Bastard Battle, de Céline Minard

Un court roman écrit en français moyenâgeux (ou pseudo-moyenâgeux ? Je saurai pas dire) qui raconte comment en 1437, un seigneur (le Bastard du titre) terrorise la Lorraine et la Champagne en pillant le pays. Établi à Chaumont, il s’en fait chasser par une bande improbable de sept héros dont deux débarqués on ne sait comment d’Asie, une bande de sept samouraïs qui vont organiser la défense de la ville en autogestion.

Ça se lit vite, c’est intéressant mais je ne suis pas tombé à la renverse non plus.

Chew, de John Layman et Rob Guillory

Série de comics en 12 tomes. Suite à une pandémie de grippe aviaire, le poulet a été déclaré illégal, et la FDA est devenu l’agence fédérale la plus puissante des USA. Elle enquête sur tout les crimes liés à la nourriture, qui sont légions dans un monde où certaines personnes, comme le héros de la série, ont des super-pouvoirs liés à la nourriture. Tony Chu, le héros, est cibopathe : il peut voir le passé de ce qu’il consomme, faculté relativement utile quand on est enquêteur – si vos collègues acceptent de vous voir mordre à belles dents dans les cadavres.

La série est assez barrée, avec des questions d’influence extraterrestres, des sectes millénaristes, un marché noir du poulet, un coq de combat surpuissant, des superpouvoirs absurdes… Le dessin est sympa aussi, assez cartoonesque par moment, on sent que les auteurs se sont faits plaisir avec cette série (notamment toutes les doubles pages « Poyo vs… » sont géniales). Ca ne renouvelle pas profondément le genre, mais j’ai passé un bon moment en lisant les 12 tomes (même si pas totalement convaincu par la fin).

Kin, de Josh et Jonathan Baker

Un film de science-fiction discrète. Détroit, de nos jours. Un adolescent s’introduit dans des bâtiments abandonnés pour y récupérer des métaux à revendre pour se faire un peu d’argent de poche. Un jour, il y trouve une arme futuriste. Simultanément, son frère sort de prison et doit de l’argent aux caïds locaux…

J’ai vu pas mal de mauvaises critiques mais je pense que j’ai bien aimé pour la raison pour laquelle les gens n’ont pas aimé : c’est pas un film qui t’impose un univers de SF. Y’a des éléments, mis en scène avec de bons effets spéciaux, mais c’est pas le cœur de l’histoire. Les deux frères se retrouve dans un road-trip crapuleux, et leur arme futuriste y joue le rôle de toute arme dans ce genre de situation, elle n’est pas placée à part par son origine mystérieuse. Très bonne bande-son de Mogwai, de beaux décors et de jolis plans. Le perso de Milly est intéressant mais c’est pas un perso féminin original pour un sou, et c’est le seul… Et la fin fait assez greffée sur le reste du film pour pouvoir y coller une suite, le ton dénote complêtement avec le reste. Mais j’ai globalement beaucoup aimé l’ambiance.

Recommandé.

Sorry to bother you, de Boots Riley

Film américain surréaliste. Un homme décroche un post de base dans une  entreprise de télémarketing. En utilisant sa « voix de blanc », il devient incroyablement doué dans son job, et est promu « Power Caller », passant de la vente d’encyclopédies à celle d’armement à des dictateurs, ou de force de travail captive à des compagnies fabriquant des ordiphones. Il doit choisir entre sa carrière, le succès et la richesse, et ses convictions et ses amis.
Le fim est assez WTF à pas mal de moment mais fort sympa, un côté Terry Gilliam dans l’approche cinématographiques.
Je recommande.

Sovok, de Cédric Ferrand

Uchronie qui se passe dans une Russie post-URSS alternative. On suit la vie quotidienne de trois urgentistes travaillant pour Blijnni, une compagnie d’ambulances sous contrat avec le secteur public. Tout fonctionne au backchich, la rumeur dit que le Président du pays s’est enfui à l’étranger, les coupures d’électricité sont quotidiennes à Moscou, la police politique est partout. Et une nouvelle compagnie, européenne, profite de l’ouverture du pays pour concurrencer Blijnni sur sa mission.
C’est assez cool. Le livre n’expose pas de grands concepts, c’est juste la vie des trois urgentistes lors de leur service, avec une société déliquescente et de petites touches d’uchronies – pas trop mises en avant, juste en toile de fond – comme contexte.

Bâtir aussi, des Ateliers de l’Antémonde

Uchronie anarchiste. En 2011, le mouvement des printemps arabes gagne de l’ampleur et gagne l’Europe. Après une période de révolution assez dure et une transition subséquente assez violente en raison de l’effondrement brutal des circuits d’approvisionnements mondialisés et de la société capitaliste, l’Europe reprend le cours de sa vie. On découvre à travers 6 nouvelles la vie et les opinions d’habitant.e.s de cette nouvelle société, où la vie ne va pas de soi : la gestion de l’héritage de l’Antémonde (villes, pollutions, ressources, schémas mentaux) est délicate, et les questions d’organisation et d’articulation des collectifs omniprésentes. Le livre est parfois un peu didactique (surtout la première nouvelle, où certains extraits de dialogue font vraiment exposés de positions politiques décalquées d’un tract), mais globalement il est intéressant dans le fait qu’il montre le débat permanent qu’un tel monde demanderait, les différentes personnes et collectifs ayant des visions et des envies différentes, qu’il s’agit d’arbitrer sans autorité centrale. Ça parle réparation de lave-linge, manufacture de bicyclette, collectivisation des tâches pénibles, lutte contre le sexisme, collectifs lesbiens en non-mixité…
Je recommande.

The Rain, de Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo.

Série post-apocalyptique danoise. Une compagnie pharmaceutique a relâché un virus dans l’atmosphère, rendant la pluie au dessus d’une zone du Danemark mortelle. Le scientifique qui a aidé à créer le virus met ses enfants à l’abri dans un bunker créé par l’entreprise pour les cas d’urgence. Puis il disparaît. Six ans plus tard, arrivés au bout des stocks de nourriture du bunker, les enfants se résolvent à sortir…
Le concept est vachement bien, la réalisation pêche un peu par moment. Durant l’épisode 3 notamment, les personnages agissent de façon totalement incohérente. Pour le reste c’est joliment filmé. De beaux paysages, des dynamiques de groupe intéressantes (même si on s’attendrait à ce que Rasmus et Simone, après 6 ans à se fréquenter exclusivement l’un l’autre, soit un peu moins à l’aise en présence soudaine d’autant d’inconnus). 

Venom, de Ruben Fleischer

Film inspiré du personnage de Marvel qui apparaît dans les histoires de Spider-Man. C’était pas un très bon film. L’histoire n’a pas grand intérêt, une jolie séquence de course-poursuite en moto mais le reste des scènes de combat ne sont pas très intéressantes. Persos clichés. Y’avait du potentiel pour faire qq chose d’intéressant en montrant le symbiote avec plusieurs hôtes, mais in fine alors qu’ils auraient pu faire des trucs intéressant avec des enfants, des personnes âgées, un chien… la seule autre symbiose qu’on voit (à part le méchant, ofc) c’est l’intérêt amoureux du héros, et surprise surprise, la symbiose est sursexualisé. Trèèèèès imaginatif dis-donc. 
Ne recommande pas.