Archives de catégorie : Longs métrages

They Live, de John Carpenter

Film de science-fiction de 1988. Un ouvrier acquiert par hasard des lunettes lui permettant de voir la propagande dissimulée dans la publicité et les extraterrestres dissimulés parmi la classe dominante.

C’était un film emblématique des années 80s que je voulais voir depuis longtemps. Superbe intro, super musique. Une scène de bagarre incroyable. Un sous-texte (enfin un surtexte, il est très peu subtil) de lutte des classes. Un personnage féminin intéressant. Par contre clairement trop de flingues et de tentatives de régler les problèmes avec.

Je recommande, c’est un truc à avoir vu.

La Terre et le Sang, de Julien Leclercq

Film d’action sorti par Netflix ce mois-ci. Le butin en cocaïne du braquage d’une gendarmerie est confié par un des braqueurs à son frère réticent, qui le planque dans la scierie où il est en réinsertion. Le commanditaire du braquage débarque avec son gang à la scierie pour récupérer la drogue.

Le film dure 1h20, c’est bien, je trouve qu’on fait trop peu de films concis ces temps-ci. J’ai trouvé les images très belles. La scène d’ouverture dans la voiture sous la pluie est très réussie. Les plans sur le travail à la scierie avant que l’action ne débarque sont super aussi. De façon générale le lieu est très bien filmé, c’est cool d’avoir ce genre d’endroits rarement filmés à l’écran.
Par contre je trouve que ce n’est pas très bien joué, surtout au début ; une fois que la tension prend il n’y a plus trop de dialogue, et c’est surtout ça qui péchait. Le seul rôle féminin ne sert pas à grand chose, ça c’est dommage. Un point scénaristiquement intéressant c’est que les dealeurs tentent par deux fois de négocier la situation, c’est le patron de la scierie qui choisit de régler la situation par la violence. Mais à part ce point, les personnages de dealeurs sont assez clichés.

Globalement, plein d’éléments intéressants, mais il manque un truc pour que le film prenne vraiment.

Under the Skin, de Jonathan Glazer

Assez contemplatif. C’est un film de science-fiction mais assez low-key. Une créature qui à l’apparence d’une femme parcourt les rues de Glasgow et les routes d’Écosse dans un van, drague des hommes et les capture. Au bout d’un moment elle dévie de son pattern. C’est filmé avec lenteur, c’est assez joli, par contre je trouve la symbolique de la femme à la fois prédatrice et sans agency propre assez nulle.

Star Wars IX : The Rise of Skywalker, de JJ Abrams

C’était… chiant. J’ai fini par regarder le film en x1,5 parce que je voulais quand même savoir ce qui se passait mais que j’étais vraiment saoulé par le déroulement de l’histoire. Y’a pas de construction des personnages, y’a 4000 retournements de situation ce qui fait qu’on a zéro enjeu qui crée de la tension, dont tous les morts qui reviennent à la vie et font des trucs. Y’a yet another menace de destruction de planètes comme dans les trois précédents, encore plus puissantes que les fois précédentes. Eh bah c’est super.

Les gens se baladent toujours d’un bout à l’autre de la galaxie en 5 minutes pour voir le village unique d’une planète entière (sérieusement, l’ensemble de la Galaxie tient sur la carte de Breath of the Wild, c’est vraiment mal dimensionné). Trop de persos secondaires, de lignes narratives introduites et aussitôt jetées. C’est du scenario design by committee.
Y’a des trucs très jolis visuellement par contre (l’Empereur raccordé à une machine, les ruines de l’Étoile de la Mort), mais ça n’en rend que plus frustrant le grand n’importe quoi scénaristique.

Bref, je ne recommande pas.

Vivarium, de Lorcan Finnegan

Film fantastique de 2020, sur l’aliénation que représentent la vie pavillonnaire et la cellule familiale nucléaire. Il y a 50 ans, ça aurait été particulièrement subversif. Donc bon, le fond du film me laisse perplexe, mais visuellement c’est plutôt réussi. Un couple visite une maison-témoin dans un lotissement tout juste construit. L’agent immobilier les plante là, et ils se rendent compte qu’il leur est impossible de sortir du lotissement. Ils se résignent à habiter là, et remplissent leurs journées comme ils peuvent. La représentation du lotissement comme pile dans l’uncanny valley est assez réussi. Tout est parfait et immuable, les maisons sont toutes identiques, les nuages ressemblent tous à des nuages, le soleil est toujours radieux.

Sympa mais sans plus.

El Hoyo, de Galder Gaztelu-Urrutia

Film de science-fiction espagnol. Un homme se réveille au sein du Trou, une structure carcérale consistant en un empilement d’étages où vivent à chaque fois deux personnes. Chaque jour, une table descend à travers les niveaux, et chacun se nourrit à son tour. Si les premiers niveaux se gavent, rapidement la table est vide… La métaphore sociale n’est pas ultra subtile, mais le film est bien réalisé, et visuellement réussi. Y’a une forte vibe Transperceneige.

Free Solo, de Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi

Documentaire sur l’ascension d’El Capitan, une paroi rocheuse de 900m à mains nues et sans dispositif de sécurité, par Alex Honnold.

Le film montre la préparation d’Honnold, sa pratique de l’escalade, sa relation à ses proches et sa compagne, sa relation avec l’équipe de tournage. On voit ses incertitudes sur ce projet, la peur de son entourage et celle des réalisateurs, inquiets que la présence des caméras soient une pression supplémentaire sur le grimpeur et qu’ils se retrouvent à assister à et filmer sa chute et sa mort. C’est intéressant en terme d’autoréflexivité, c’est impressionnant en terme d’escalade. On voit Honnold tenter l’ascension une première fois et renoncer à un quart du parcours, ne le sentant pas, avant de retenter quelques mois plus tard et finalement réussir.

Un point sur lequel je suis ambivalent est qu’Honnold n’est pas très sympathique. Le film montre clairement qu’il est totalement dévoré par la passion de l’escalade, qu’il fait tout passer après, et qu’il a du mal avec les relations interpersonnelles et la communication, ce n’est pas mis sous le tapis. Mais en même temps, vu que le sujet principal du film est son exploit sportif, il est assez héroïsé par le dispositif du film, du coup c’est difficile de voir si le film a une position là-dessus.

Perso j’en suis sorti en me disant que ok c’était très impressionnant comme exploit, mais qu’il aurait mieux fait de ne pas le faire, pas dans ces conditions, avec ces impacts sur son entourage. Et euh, faut clairement qu’il réfléchisse à la place qu’il laisse à sa compagne dans sa vie.

The Room, de Christian Volckman

Film fantastique. Un couple emménage dans une nouvelle maison isolée. Ils y découvrent une pièce qui fait apparaître tout ce qu’ils y demandent. Au début ils se vautrent dans le luxe avec enthousiasme, puis ils demandent un enfant, et là les choses commencent à mal se passer.

J’ai été assez déçu. Il y avait du potentiel, visuellement c’est assez joli, mais le film n’a vraiment rien à raconter. La dynamique du couple est perrave, on est sur des schémas de relations personnelles un peu réac, tu comprends pas les motivations des personnages…
Bref, meh.

Breakfast at Tiffany’s, de Blake Edwards

Un écrivain – qui n’a rien écrit depuis son premier recueil de nouvelles et vit aux crochets de sa maitresse – rencontre sa nouvelle voisine, Holly Golightly, une socialite qui vit de petits boulots et tente de trouver un riche célibataire à épouser. Sous des apparences enjouées et évaporées, Holly cache de profondes angoisses, apaisées par la contemplation de la bijouterie Tiffany, dont le luxe bourgeois lui évoque des jours meilleurs. Les deux vont rapidement se rapprocher et éprouver des sentiments l’un pour l’autre, contrariés par la quête d’un riche mari d’Holly…

J’ai beaucoup aimé, c’est assez cool (bon, si on vire les passages racistes sur le voisin japonais). Les deux persos principaux sont originaux. Si Paul est taillé comme un dieu grec, pour le reste il n’est pas exactement le mec parfait héros de comédie romantique. Holly est aussi super intéressante (et très bien joué par Hepburn), c’est un peu une subversion par anticipation de la manic pixie fairy girl.

Je recommande.