Archives de catégorie : Longs métrages

Port Authority, de Danielle Lessovitz

Film de 2019. Paul, un jeune homme blanc un peu paumé débarque à New York. Il se lie d’amitié avec un autre mec blanc un peu louche qui lui fournit une place dans un centre d’accueil pour SDF et le recrute dans son équipe de « déménageurs », en fait des mecs qui expulsent les familles pauvres avec des loyers impayés. En parallèle, Paul tombe amoureux de Wye, une fille noire et trans qui fréquente la scène ball. Les deux aspects ne sont pas exactement compatibles et vont finir par s’entrechoquer.

Je trouve que le film passe beaucoup de chosse au personnage principal. Il se comporte pas mal comme un connard, mais comme c’est le héros les gens en tolèrent beaucoup plus de lui que ce qu’ils ne devraient. De plus c’est assez clairement le personnage le moins intéressant du film. C’est dommage parce que par ailleurs c’était intéressant d’avoir un film qui montre la scène ball (perso c’est le genre de truc que je connais absolument pas), mais pourquoi cet insert assez forcé d’un perso blanc ? D’ailleurs au début du film un perso lui dit « t’es pas le bienvenu ici, t’as tout le reste de la ville à dispo, ici c’est un safe space pour les personnes queers racisées, barre-toi », ce qui paraissait fort bien, mais ensuite tout le reste du film le montre qui se réincruste sans être called out de nouveau, juste parce qu’une meuf crushe sur lui.

Globalement, avis mitigé.

Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma

Film historique sortie en 2019. En 1770, une peintre, Marianne, se rend sur une île pour faire le portrait d’une jeune femme, Héloïse. Ce portrait sera présenté au potentiel futur mari d’Héloïse pour qu’il accepte ou non le mariage, et Héloïse refuse d’être peinte.

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Spiderman: Far From Home, de Jon Watts

Assez peu d’intérêt. Du Marvel très classique, et centré sur un spiderman adolescent qui alterne entre son voyage scolaire en Europe et sa crainte de ne pas être à la hauteur comme héros. Pour les mêmes thématiques, regardez plutôt le Spiderman II de 2004, au moins Spiderman bossera pas pour une agence gouvernementale cheloue. Ou alors regardez Into the Spiderverse pour une animation et une BO cool.

Roubaix, une lumière, d’Arnaud Desplechin

Film français de 2019. On suit les intervention d’un commissariat de police de Roubaix, dirigé par le commissaire Daoud. Au fil du film, en enquête en particulier va prendre de plus en plus de place à l’écran, celle sur l’assassinat d’une femme âgée pour un vol dérisoire.

J’ai un sentiment mitigé sur le film. J’ai bien aimé la façon dont est montrée cette enquête principale. Le film passe du temps sur toute la période de garde à vue des suspectes principales, comment les policiers les séparent, leur mettent des coups de pression, réussissent peu à peu à les faire passer aux aveux par tout un dispositif psychologique. Le film prend son temps là dessus et c’est très bien. La relation entre les deux suspectes est aussi explorée, c’est intéressant.
Par contre, le reste du film me pose problème : en 2019 en France faire un polar où tous les flics sont de bons samaritains, prétendre au réalisme social avec zéro mention de racisme/sexisme/violences policières, avec une misère et une criminalité qui n’ont pas de cause visible, c’est très étrange. Les flics sont préoccupés par les courses de chevaux et les doutes sur leur foi catholique, ils sont tous forts affables, tout le monde les accueille avec courtoisie, même les suspects… C’est un peu hors sol.

Perdrix, d’Erwan Le Duc

Comédie romantique française de 2019. Juliette Webb déménage dans les Vosges. Suite au vol de sa voiture contenant toutes ses possessions, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Pierre Perdrix, sympathique mais particulièrement amorphe.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance absurde un peu entre Dupieux et Peretjatko (ouais je name-droppe). C’est joliment filmé aussi, avec de beaux paysages (les Vosges semblent très télégéniques dans le film). Seul point négatif, la romance au coeur du film est vue et revue, à base de manic pixie fairy girl qui vient redonner à un homme enfermé dans sa routine le goût de vivre. Mais le film reste fort bien quand même, je recommande.

The Endless Summer, de Bruce Brown

Documentaire scripté de 1966. Le réalisateur suit deux surfeurs californiens qui décident de faire un tour du monde pour éviter l’hiver californien et son océan trop froid à leur goût. Ils franchissent plusieurs fois l’équateur pour rester dans des conditions estivales tant qu’ils peuvent.
C’était assez intéressant, avec un format inattendu. Le réalisateur commente au fur et à mesure les images, les techniques de surf, l’intérêt des différents spots, les relations des protagonistes avec les locaux. Y’a pas mal du malaise d’époque aussi, avec des petites remarques racistes ou sexistes (quand un des persos est plus ou moins en train de harceler une australienne notamment).

Par contre j’aurai voulu voir un peu plus sur le côté psychologique, parce que là tout est toujours parfait, alors qu’en fait ce genre d’entreprise, le fait de se barrer à trois (surtout à l’époque où les communications n’étaient pas folles), le fait d’avoir une quête qui va forcément se finir un jour (ils reviennent à la maison, ils peuvent se payer un an d’été, pas davantage, ça crée une tension avec l’idée d’ « été infini »), ça pose pas mal de questions qui ne sont pas du tout abordées dans le film.

L’Heure de la Sortie, de Sébastien Marnier

Film français de 2018. Professeur remplaçant dans un collège privé, Pierre Hoffmann se retrouve confronté à une bande d’élève de troisième « précoces ». Toujours ultra sérieux, détachés des autres, soudés en un petit groupe, ils braquent le reste du collège mais sont encensés par l’équipe enseignante ravie de la réputation d’excellence qu’ils apportent au collège. Pierre se retrouve rapidement en conflit avec la bande qui refuse l’intervention des adultes quand l’un d’eux se fait frapper par un autre élève du lycée. Sur fond de canicule, la tension va grandissante alors que Pierre découvre des films enregistrés par la bande.

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Yesterday, de Danny Boyle

Jack Malik est un chanteur anglais qui fait les kermesses et les pubs. Il aime énormément la musique, mais seuls son amie et manageur et lui-même croient en son talent. Un jour, Jack réalise que personne sauf lui ne se rappelle des Beatles. Il décide alors de reprendre leurs chansons…
C’est divertissant mais pas incroyable, des reproches sur le personnage féminin principal qui est un cliché de Manic Pixie Fairy Girl (alors que les autres seconds rôles sont plutôt réussis, mention spéciale aux parents et à la manager).
Spoilers ci-dessous

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Us, de Jordan Peele

Film d’horreur de 2019. J’avais beaucoup aimé Get Out, le premier film de Jordan Peele, j’ai été moins enthousiasmé par Us. Les acteurs sont très bons, la dynamique familiale est cool, avec une mère de famille déterminée, un père un peu pataud, mais personne de débile qui fait les erreurs habituelles des persos de films d’horreur. C’est bien filmé aussi, avec de jolis plans (l’escalator, la scène de danse/combat…).
Cependant, le scénario m’a laissé dubitatif. Ca n’a qu’assez peu de sens. Paraît que c’est métaphorique, mais je vois pas trop de quoi. La logistique de la vie quotidienne des Tethered me laisse perplexe (et encore plus la façon dont ils se sont procurés plusieurs millions de tenues rouges et paires de ciseaux). Le retournement de situation se voit venir à des kilomètres.
Bref, pas convaincu par le scénario.

Parasite, de Bong Joon-ho

Film coréen, palme d’Or à Cannes en 2019. La vie de deux familles coréennes, une de la classe supérieure, à qui tout sourit dans la vie, et une issue des classes travailleuses, survivant sur des petits boulots. Les riches sont beaux, méprisants et plein de violence de classe. Les pauvres sont roublards et pas mal des connards aussi. Peu à peu ils vont s’infiltrer dans la vie de la famille riche.

Spoils après le séparateur

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