Archives mensuelles : novembre 2016

Les Étoiles s’en balancent, de Laurent Whale

Sentiment mitigé. J’ai bien aimé l’univers post-étatique décrit par l’auteur, la vie quotidienne, un monde de récupération et de survie. J’ai encore plus aimé que ça se passe en Île de France (notamment à Meaux, une petite pensée pour JF Copé). Par contre y’a un seul personnage féminin intéressant, qui sert d’intérêt romantique pour le héros, et de demoiselle en détresse à l’occasion. C’est pas fou. Et puis autant ça commence bien, autant la fin balance un retournement de situation mal amené, superflu et absolument pas crédible (qui a un plan sur 50 ans qui consiste essentiellement à inculquer des idéaux opposés aux tiens aux gens et à attendre le bon moment ? Juste non), et les personnages sont quand même très manichéens. Du coup bon, c’est dommage de gâcher un bon univers avec une mauvaise histoire.

Adaptation, de Spike Jonze

Sur un scénario de Charlie Kaufman. Un scénariste doit adapter The Orchid Thief mais n’y arrive pas. Il voit sa vie partir en latte au fur et à mesure que son angoisse de la feuille blanche gagne en ampleur. Un film sur son propre processus d’écriture, méta comme du Kaufman. Les acteurs sont très bons, l’histoire est wtf mais par moment un peu indulgente (vu que toute grosse ficelle ou lacune peut jouer le jeu du méta, c’est un peu facile), mais trippant à voir, les différents niveaux de narration s’imbriquent bien.

Synecdoche, New York, de Charlie Kaufman

Un metteur en scène de pièce de théâtre avec des fonds illimités décide de créer la pièce de théâtre la plus honnête possible et commence à imiter la vie à l’échelle 1:1. Il se met lui-même en scène pendant que sa vie personnelle et son corps se dégradent. Le film est cool et très WTF. La narration n’en est pas linéaire, et les différents niveaux de la mise en abyme semblent poreux. Le film prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure. Il m’a évoqué Birdman et Primer.

Ponyo sur la Falaise, de Hayao Miyazaki

Pour un Miyazaki j’ai été un peu déçu. Les personnages sont attachants et la magie de l’univers trippant mais le scénario n’a pas beaucoup de sens, les randoms inserts de termes biologiques tombent comme des cheveux sur la soupe (« l’océan retrouvera sa richesse du Dévonien ! », « Elle a absorbé de l’ADN humain ! »), et je trouve l’animation de la mer et des vagues assez peu réussie alors que c’est au centre du film. Mais les deux enfants (Sosuke et Ponyo) ainsi que les petites vieilles de la maison de retraite sont trippants, et tous les personnages sont sympa.

Kubo and the two strings, de Travis Knight

Animé par le studio Laika, qui avait aussi fait l’excellent Coraline, et qui a surtout la particularité de faire de l’animation en stop motion avec des maquettes plutôt qu’en numérique. L’histoire est cool et originale (surtout au début, y’a quand même un moment où ça retombe plus dans les tropes de films de quête et où ça aurait pu être plus subtil, le film ouvrant des pistes pour une histoire où les « méchants » pourraient avoir des motivations complexes et finalement non ils sont juste méchants. Les retournements de situation sont prévisibles mais les blagues sont cool, l’univers beau et l’animation magnifique. Ça m’a pas mal fait penser à Zelda par certains côtés.