Assez contemplatif. C’est un film de science-fiction mais assez low-key. Une créature qui à l’apparence d’une femme parcourt les rues de Glasgow et les routes d’Écosse dans un van, drague des hommes et les capture. Au bout d’un moment elle dévie de son pattern. C’est filmé avec lenteur, c’est assez joli, par contre je trouve la symbolique de la femme à la fois prédatrice et sans agency propre assez nulle.
Red Dust, d’Hermann et Greg
Western dessiné en 1972, en accès libre pendant le confinement. Un pistolero sans pareil arrive dans une ville où une propriétaire de ranch est opprimée par un mystérieux rival. Prenant fait et cause pour l’opprimée, le pistolero se fait engager comme main d’œuvre sur le ranch. C’est très classique dans le style, mais c’est bien fait et ça se lit très bien.
Le Profil de Jean Melville, de Robin Cousin

Bande dessinée lisible en ligne le temps du confinement. Une agence de détective se voit confier par une multinationale style GAFA une enquête sur des sabotages de câbles sous-marins. Le privé sur l’enquête creuse les pistes et trouve une affaire bien plus complexe que ce dont elle avait l’air à la base. Assez intéressant dans ce que ça raconte : ça parle bien sûr de la mainmise des multinationales des données sur nos vies, de ce que facilite la collecte de données mais aussi de ce qu’on y perd, de l’intérêt des logiciels ouverts par rapport aux logiciels privatifs, du rapport à la mémoire. Je recommande.
Promenade hebdomadaire
Pas trop de possibilités de partir en randonnée ces temps-ci. À défaut, une circumnavigation autour du centre-ville palois, avec une distanciation sociale scrupuleusement respectée.







Star Wars IX : The Rise of Skywalker, de JJ Abrams
C’était… chiant. J’ai fini par regarder le film en x1,5 parce que je voulais quand même savoir ce qui se passait mais que j’étais vraiment saoulé par le déroulement de l’histoire. Y’a pas de construction des personnages, y’a 4000 retournements de situation ce qui fait qu’on a zéro enjeu qui crée de la tension, dont tous les morts qui reviennent à la vie et font des trucs. Y’a yet another menace de destruction de planètes comme dans les trois précédents, encore plus puissantes que les fois précédentes. Eh bah c’est super.
Les gens se baladent toujours d’un bout à l’autre de la galaxie en 5 minutes pour voir le village unique d’une planète entière (sérieusement, l’ensemble de la Galaxie tient sur la carte de Breath of the Wild, c’est vraiment mal dimensionné). Trop de persos secondaires, de lignes narratives introduites et aussitôt jetées. C’est du scenario design by committee.
Y’a des trucs très jolis visuellement par contre (l’Empereur raccordé à une machine, les ruines de l’Étoile de la Mort), mais ça n’en rend que plus frustrant le grand n’importe quoi scénaristique.
Bref, je ne recommande pas.
Ministry of Space de Warren Ellis
Comic uchronique du début du XXIe. Durant les dernières heures de la Seconde Guerre Mondiale, les forces anglaises tentent un gambit et enlèvent l’ensemble des scientifiques allemands qui travaillaient sur le programme V-2. Armée de ces connaissances, l’Angleterre va développer seule dans son coin un programme spatial, et étendre l’Empire au delà du globe terrestre. Le récit alterne entre 2001, la date du premier lancement spatial américain, et les différentes étapes du programme spatial anglais, de 46 aux années 70s. Intéressant dans ce qu’il montre d’un développement différent de la course à l’espace et des développement sociaux de l’Angleterre, et dans les questions qu’il pose sur le coût (financier et moral) du développement d’un tel programme.
Vivarium, de Lorcan Finnegan
Film fantastique de 2020, sur l’aliénation que représentent la vie pavillonnaire et la cellule familiale nucléaire. Il y a 50 ans, ça aurait été particulièrement subversif. Donc bon, le fond du film me laisse perplexe, mais visuellement c’est plutôt réussi. Un couple visite une maison-témoin dans un lotissement tout juste construit. L’agent immobilier les plante là, et ils se rendent compte qu’il leur est impossible de sortir du lotissement. Ils se résignent à habiter là, et remplissent leurs journées comme ils peuvent. La représentation du lotissement comme pile dans l’uncanny valley est assez réussi. Tout est parfait et immuable, les maisons sont toutes identiques, les nuages ressemblent tous à des nuages, le soleil est toujours radieux.
Sympa mais sans plus.
El Hoyo, de Galder Gaztelu-Urrutia
Film de science-fiction espagnol. Un homme se réveille au sein du Trou, une structure carcérale consistant en un empilement d’étages où vivent à chaque fois deux personnes. Chaque jour, une table descend à travers les niveaux, et chacun se nourrit à son tour. Si les premiers niveaux se gavent, rapidement la table est vide… La métaphore sociale n’est pas ultra subtile, mais le film est bien réalisé, et visuellement réussi. Y’a une forte vibe Transperceneige.
Free Solo, de Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi
Documentaire sur l’ascension d’El Capitan, une paroi rocheuse de 900m à mains nues et sans dispositif de sécurité, par Alex Honnold.
Le film montre la préparation d’Honnold, sa pratique de l’escalade, sa relation à ses proches et sa compagne, sa relation avec l’équipe de tournage. On voit ses incertitudes sur ce projet, la peur de son entourage et celle des réalisateurs, inquiets que la présence des caméras soient une pression supplémentaire sur le grimpeur et qu’ils se retrouvent à assister à et filmer sa chute et sa mort. C’est intéressant en terme d’autoréflexivité, c’est impressionnant en terme d’escalade. On voit Honnold tenter l’ascension une première fois et renoncer à un quart du parcours, ne le sentant pas, avant de retenter quelques mois plus tard et finalement réussir.
Un point sur lequel je suis ambivalent est qu’Honnold n’est pas très sympathique. Le film montre clairement qu’il est totalement dévoré par la passion de l’escalade, qu’il fait tout passer après, et qu’il a du mal avec les relations interpersonnelles et la communication, ce n’est pas mis sous le tapis. Mais en même temps, vu que le sujet principal du film est son exploit sportif, il est assez héroïsé par le dispositif du film, du coup c’est difficile de voir si le film a une position là-dessus.
Perso j’en suis sorti en me disant que ok c’était très impressionnant comme exploit, mais qu’il aurait mieux fait de ne pas le faire, pas dans ces conditions, avec ces impacts sur son entourage. Et euh, faut clairement qu’il réfléchisse à la place qu’il laisse à sa compagne dans sa vie.
Contagion, de Steven Soderbergh
Film de 2011 sur une pandémie. C’était pas très bien. Trop d’héroïsme individuel et de décisions stupides et de musiques grandiloquentes. Bref, un peu trop américain/hollywoodien.