Archives de catégorie : Longs métrages

Kingsmen, de Matthew Vaughn

Un film d’espions britannique un peu dépoussiéré. C’est créatif au niveau de la violence et de la mise en scène, le méchant est fort bon (déjà, c’est Samuel L. Jackson, ça aide) mais le scénario est réac à souhait. Ça partait bien pourtant avec un héros issu des classes populaires, mais il adopte juste tous les codes d’une aristocratie élitiste sans se poser de questions, les personnages féminins sont inutiles à souhait (sauf la femme de main du méchant, mais qui visiblement couche avec lui…) et se comptent sur les doigts d’une main. Et en plus la solution du méchant au changement climatique c’est « tuer les pauvres » alors que la majeure partie des émissions sont dues à quelques mégacorporations et à leur politique de profit des actionnaires. Bref, vous pouvez regarder pour la photographie mais avec votre sens critique en action.

Souvenirs de Marnie (思い出のマーニー)

Film du studio Ghibli réalisé par Hiromasa Yonebayashi. Une fille de 12 ans est envoyé à la campagne par sa mère vivre avec des oncles et tantes distants. Elle découvre dans une village une grande maison qui lui semble étrangement familière et commence à avoir des visions d’une fille blonde qui l’entraîne avec elle vivre des aventures étranges…

Très bien réalisé, une petite vibe « Totoro, 10 ans après », on ne sait pas trop où le film veut en venir et s’il faut être inquiet pour le personnage (comme dans Totoro, hein). J’ai trouvé la fin un peu faible (dans le sens où la résolution n’est pas très satisfaisante) et que y’avait un peu de queer-baiting mais globalement c’est un cool film

Waterworld

Film de 1995 de Kevin Reynolds  avec Kevin Costner. Suite à la fonte des glaces, le niveau de la mer est monté jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de terres émergées. Cinq cent ans plus tard, l’Humanité (ou ce qu’il en reste) vit sur des bateaux et plates-formes flottantes. Et se murmure la légende d’une terre émergée, le dryland. C’est du bon post-apocalyptique comme je les aime avec une énorme attention portée au décor, un pendant aquatique à Mad Max bien réussi. Par contre l’histoire tient sur un timbre poche et les rôles féminins sont inexistants. Mais Costner est bon dans son rôle d’anti-héros avec des branchies, mutique et solitaire. Son trimaran transformable est vachement cool aussi. J’ai beaucoup aimé même s’il y a des longueurs.

The Girl with all the Gifts

Film anglais réalisé par Colm McCarthy, depuis un roman de M.R. Carey.

Un film de zombies dont le personnage principale est une fille noire de 10 ans et zombie (et super bien jouée par Sennia Nanua). Ça a l’efficacité des films d’ambiance anglais, avec de bonnes questions posées et des décors très réussis. Quelques trous de scénario mais qu’on lui passe bien volontiers. Ça a un petit côté Je suis une légende (le livre) mais du point de vue des non-humains.

Moana

Créé par les studios Disney.

La princesse d’une île polynésienne part régler un ancien maléfice pour sauver son peuple. La formule Disney classique, bien animée, avec quelques blagues méta sur le fait d’avoir les clichés de ce genre de film mis en scène.C’est sympa, des personnages féminins forts, des mecs qui se comportent comme des connards patriarcaux (bon, et parfois on voit que c’est mal mais parfois c’est juste boys will be boys et les filles doivent les réconforter quand ils sont tristes). Des chansons entraînantes (mais assez peu, il y a des débuts de chansons qui sont juste parlées finalement). Dans l’esthétique ça m’a fait un peu penser à Zelda: The WindWaker.

Rogue One (A Star Wars Story)

Le préquel à Un Nouvel Espoir qui répond à la question cruciale : « Comment peut-il y avoir une faille de sécurité aussi béante dans l’Étoire Noire ? ». C’est joli, le cast est très divers, après c’est un gros film de guerre avec pas trop de questions sur la psychologie des personnages qui se lancent au combat la fleur au fusil pour peu qu’on leur sorte un discours suffisamment inspiré.

Hidden Figures, de Theodore Melfi

L’histoire de trois femmes noires employées par la NASA pour effectuer des calculs avant la mise en service du premier ordinateur, qui vont malgré le racisme omniprésent devenir trois actrices clefs du programme spatial américain. C’est un bon film, bien joué, qui expose clairement l’intérêt de l’intersectionnalité des luttes et met en lumière des personnes clefs du programme spatial qui ont été mises sous le tapis depuis parce que pas de la bonne couleur de peau ni du bon genre… Après il semblerait qu’il ait été whitewashé par rapport aux événements (notamment le personnage du superviseur qui met fin à la ségrégation des toilettes de la NASA, c’est faux, c’est une des femmes noires qui a pris sur elle de le faire.

La La Land, de Damien Chazelle

Un film sur Hollywood. Un énorme travail sur les couleurs, beaucoup d’hommages (La Fureur de Vivre, Mulholland Drive, les comédies musicales, les comédies romantiques,  probablement plein d’autres que je n’ai pas su reconnaître), super musique que je vais probablement écouter en boucle. Film de l’année ça me parait un peu trop élogieux, mais j’ai beaucoup aimé, même si ça a les côtés problématiques d’une comédie romantique. La scène d’ouverture est magnifique (honnêtement j’aurais bien aimé qu’elle donne le la (see what I did there) pour le reste du film et que ce soit davantage une comédie musicale) et a dû être un enfer à tourner. Après la romance des deux personnages, aussi centrale qu’elle soit, fait un peu McGuffin pour voir l’évolution de Mia (et en arrière-plan celle de Seb qui sert plutôt à donner des ailes à Mia qu’il n’est vraiment développé).

Ex Machina, d’Alex Garland

Un programmeur de la plus grosse compagnie technologique du monde est invité par son patron, misanthrope et génial à passer une semaine dans sa résidence perdu au milieu de nulle part. Il découvre que son patron a inventé une intelligence artificielle et qu’il doit la tester pour décider si elle passe ou non le test de Turing.

J’ai bien aimé le portrait du patron en brogrammeur (programmeur connard avec les codes de conduites de étudiants des fraternités américaines : grosses cuites et détox le matin, sport et propension à appeler tout le monde « dude »). Mais bon, en terme d’IA je trouve ça relativement limité. Ok ça met en scène la question de l’IA qui doit persuader un agent extérieur de la laisser sortir de sa boîte, mais après ça joue sur le mec un peu reclus qui rencontre une fille intéressante et bon, merci mais j’ai déjà vu ce film trop de fois.

Ça met bien en scène le male gaze mais je trouve que y’a pas tant de recul que ça dessus. Les décors et la maison moderne perdue dans les bois sont très jolis aussi mais pareils, les décors immaculés et somptuaires ça revient trop, je préfère les films un peu plus réalistes.

Après, je suis partagé, parce que y’a plein d’éléments ridicules (genre le mec qui décrète « mon IA peut faire l’amour, y’a une cavité entre ses jambes qui lui donne une sensation de plaisir quand stimulée », vision super triste de la sexualité, dont j’arrive pas trop à dire si c’est une satire volontaire (parce que c’est le personnage connard qui le dit) ou si c’est un manque de recul du film lui-même