Retour vers le futur x Tomboy
Film français sorti en 2021. Le film commence juste après le décès de la grand-mère maternelle de Nelly, 8 ans. Cette dernière part avec ses parents dans la maison de sa grand-mère pour la vider. Le retour dans sa maison d’enfance est trop douloureux pour Marion (la mère) qui part et laisse Nelly et son père gérer la fin du déménagement. Alors qu’elle joue dans la forêt, Nelly tombe sur une fille de son âge, Marion, qui construit une cabane comme celle dont la mère de Nelly lui parlait. Marion ramène Nelly chez elle, et Nelly réalise que Marion est sa mère, qu’elle peuvent voyager entre les deux époques et que Nelly peut revoir sa grand-mère.
J’ai beaucoup aimé. Le film est rapide, il boucle son histoire en 1h12. On retrouve des thèmes de Tomboy avec les enfants qui jouent entre elleux dans la forêt et qui recréent leur monde. Le voyage dans le temps, ici permis par les différents chemins de la forêt, qui permet de se plonger dans l’histoire familiale évoque Retour vers le Futur : de la même façon que Marty va intervenir dans la rencontre entre ses parents, Nelly va rassurer sa mère qui a peur de son opération à venir. On est cependant sur un mode beaucoup plus apaisé et moins épique que Retour vers le Futur (plus sur un trip réalisme magique). Le film n’est d’ailleurs pas tout à fait clair sur la réalité des événements : la Marion adulte part juste avant que Nelly ne rencontre sa version enfant, et revient juste après le départ de la version enfant pour l’hôpital : est-ce que la version enfant n’est pas juste la métaphore d’une relation différente entre la mère et la fille ? (Marion enfant est très peu perturbée quand elle apprend que Nelly est sa fille, ou qu’elle lui parle de la mort de sa mère ; a contrario Nelly interagit dans le passé avec sa grand-mère. Je ne pense pas vraiment qu’il y ait un intérêt à trancher définitivement mais ça fait des pistes de réflexion).
Ça parle logiquement beaucoup de rapport mère-fille sur plusieurs générations, mais en arrière-plan. Au premier plan on voit deux filles tripper, construire une cabane, faire des crêpes, monter une pièce de théâtre, faire du bateau vers une mystérieuse pyramide immergée.
Comme toujours j’aime beaucoup la photographie de Sciamma, la façon qu’elle a de filmer une maison de retraite, un pavillon de banlieue, une forêt. L’usage de la musique est aussi très réussi, avec une bande son qui ne l’utilise qu’à un seul moment, laissant l’émotion être portée la plupart du temps par le jeu des actrices et de l’acteur.