Archives de catégorie : Des livres et nous

Project Hail Mary, d’Andy Weir

I spend a lot of time un-suiciding this suicide mission.

Roman de hard SF étatsunien, sorti en 2021. Un astronaute américain se réveille amnésique dans un vaisseau spatial avec deux cadavres. Il va progressivement se rappeler sa vie menant jusqu’à ce point : Il fait partie du projet Dernière Chance, une mission visant à établir pourquoi une étoile proche de la Terre est la seule qui n’est pas affectée par les astrophages, une forme de vie mystérieuse qui fait rapidement baisser l’énergie émise par le soleil et menace la vie sur Terre.

On suit en parallèle la vie de l’astronaute avant l’embarquement et sa vie à bord du vaisseau, où basiquement il utilise ses connaissances scientifiques extensives pour plein de trucs, de comprendre où il est à macGyverer des solutions aux problèmes techniques qui se posent l’un après l’autre.

Globalement, j’ai bien aimé l’histoire. L’idée des astrophages et le fait de tirer toutes les implications de leur existence est assez cool, ça fait très SF à la Arthur C. Clarke. Les problèmes techniques pour permettre l’existence du projet Dernière Chance (même si « le vote secret unanime de l’ONU fait vraiment « ta gueule c’est magique » pour permettre à l’auteur d’étaler les aspects techniques sans avoir à se préoccuper de tout le social et politique ») puis le déroulé de la mission après le réveil de Grace sont de bons rebondissements, intéressant à lire. La vision du premier contact est cool aussi même si c’est pas tant « deux espèces radicalement différents se rencontrent » que « deux nerds accessoirement d’espèces radicalement différentes se rencontrent ». Par contre, à part Rocky, tous les personnages sont assez faibles – le perso principal inclus. On sent que l’écriture de personnages et de relations c’est pas ce qui fait tripper Andy Weir. Un peu dommage que Grace retrouve la mémoire parfaitement séquentiellement aussi, ça fait un peu forcé.

Malgré ces quelques points négatifs, c’est un fort bon roman de hard SF, je recommande.

Histoire du Fils, de Marie-Hélène Lafon

Roman français, prix Renaudot 2020. On suit la famille d’André Léoty sur plusieurs générations et des deux côtés : la vie d’André lui même, qui grandit à Figeac dans l’entre-deux-guerres, élevé par son oncle et sa tante, mais aussi la jeunesse de son père qui ignore l’existence de son fils, différents épisodes de la vie de sa mère montée à la capitale, la mort de son oncle paternel, le point de vue de ses enfants…

La question au cœur de la vie d’André, c’est sa relation à son père absent. Sa mère a décidé de qu’il n’y avait pas besoin de lui dans le paysage (et de ce que le roman nous en donne à voir, elle a raison), mais la question est visiblement une énigme pour André, un secret de famille. L’identité de ce père lui étant révélé à l’âge adulte, il effectue deux tentatives pour l’approcher, sans succès, et visiblement la question est passé à ses enfants. Ce qui me laisse perplexe personnellement, ça n’a pas du tout l’air d’être l’élément le plus intéressant de sa vie et il n’a pas manqué de figures paternelles par ailleurs, mais bon. J’ai préféré les différentes tranches de vies des membres de la famille racontées chapitre par chapitre à cette quête centrale.

Par ailleurs, ça se lit bien, mais j’ai trouvé le style un peu artificiel par moment, avec des adjectifs mis parce qu’il faut mettre des adjectifs, et des tournures ou mots surannés qui reviennent de façon un peu forcée.

Numero Zero, d’Umberto Eco

Roman italien de 2015. L’action se passe dans les années 90s. Le narrateur est recruté pour participer à la fondation d’un journal financé par un homme d’affaires. Il s’agit sur la première année de produire douze numéro zéro, des maquettes montrant ce que le journal pourra être. Mais c’est un jeu de dupes : le rédacteur en chef prévient que l’homme d’affaires n’a pas l’intention de lancer le journal à terme, ces numéros zéro écrits a posteriori des événements doivent juste le placer en position de force (en démontrant le pouvoir de nuisance du journal) pour échanger l’abandon du journal contre une entrée au capital de telle ou telle société.

On va suivre en parallèle la construction du premier numéro zéro, qui se fait de compromission en compromission – il ne faut pas toucher aux intérêts de l’homme d’affaires, mais par contre les ragots ça fait vendre, on n’a pas de temps pour de l’enquête de fonds mais on peut repackager ce qui a été écrit dans d’autres titres… – et la théorie d’un des collègues du narrateur qui en se plongeant dans les archives historiques, échafaude l’idée que Mussolini n’est pas mort à la fin de la guerre mais s’est caché au Vatican ou en Amérique latine et qu’un coup d’état appuyé par les services secrets a failli le ramener au pouvoir…

Ça se lit vite, mais je n’ai pas été très convaincu. Disons que le côté « la presse privée c’est pas bien », en 2023 je suis assez convaincu, et en plus là le portrait en est sacrément caricatural donc on a du mal à y croire vraiment. Côté théorie du complot c’est intéressant mais il n’y a pas assez de place pour développer dans un court roman qui traite aussi d’autres thèmes. Je recommande plutôt Le Pendule de Foucault du même auteur.

Apocalypse blanche, de Jacques Amblard

Roman de science-fiction français paru en 2022 chez La Volte. En 2050, deux énormes secousses sismiques ont anéanti la majeure partie de l’Humanité, désormais réduite à quelques millions de personnes. Les secousses ont aussi rehaussé des montagnes de part le globe, notamment le mont McKinley en Alaska, nouveau toit du monde culminant à au moins 16 000 mètres. Le narrateur, alpiniste de Chamonix, va à plusieurs reprises mener des expéditions pour atteindre son sommet, mais des phénomènes mystérieux vont à chaque fois l’empêcher de dépasser le camp 4, et ceux alors qu’il se murmure qu’une nouvelle secousse sismique pourrait bien une bonne fois pour toute faire disparaître l’Humanité…

J’ai bien aimé, mais c’est de la SF pour une acceptation assez lâche du mot. Y’a plein d’éléments qui sont poétiques ou oniriques, on n’est pas du tout sur du post-apo classique (j’aurai bien aimé aussi un traitement plus classique du sujet, mais le roman tel qu’il est écrit fonctionne tout à fait), on se rapproche un peu de ce que propose Sabrina Calvo. Il y a toute une technologie développé sur le végétal (avec des tentes en feuilles de hêtre et des xylocoptères), une apocalypse qui a été curieusement sélective, une recherche sur la forme du texte (et un gros trip sur les notes de bas de page).

Monts et Merveilles, de Nicolas Texier

Tome 1 : Opération Sabines

Uchronie imprégnée de fantasy se déroulant dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. La magie existe dans le monde, mais a fortement reculé en Europe continentale où la science a commencé à la remplacer. Aux Royaumes-Unis par contre, l’usage de la magie est encore une part importante de la vie quotidienne. C’est pourquoi sur les prémonitions d’une augure, les services secrets recrutent un mage et son serviteur pour aller exfiltrer un physicien vénitien qui intéresse fortement l’armée du Nouvel Empire Romain, l’équivalent dans ce monde du IIIe Reich.

C’était assez prenant. Le livre est raconté du point de vue de Julius Khool, le serviteur du mage, le plaçant dans la tradition des aventures de Sherlock Holmes ou de Hercule Poirot, d’autant plus qu’il s’agit d’un ancien militaire. Le mage n’a rien d’un détective hors pair par contre, et c’est à Julius que revient aussi ce rôle. Contrairement au rôle traditionnel du narrateur de ce genre de roman, il se met du coup beaucoup plus en avant, évoquant ses souvenirs de campagnes notamment. C’est un personnage très réussi, j’ai trouvé, et qui porte vraiment le roman.

L’univers est cool aussi, avec une inexistence du christianisme et des explosions, poussant des armées du XXe siècle à des combats à l’épée. Les éléments d’uchronie sont intéressants, l’influence de la magie et des traditions celtes sur l’univers est assez cool. C’est le premier d’une série, j’irai lire les autres.

Tome 2 : Opération Jabberwock

On retrouve le duo Caroll/Julius Khool du tome 1, qui partent cette fois-ci aux Amériques, suivant une piste provenant de feu les parents de Caroll. En jeu, rien de moins qu’Excalibur, l’épée de la légende arthurienne, qui aurait été exfiltré dans les colonies monothéistes il y a plusieurs siècles par ses gardiens, et que l’enchanteur espère retrouver pour aider les Royaumes-Unis dans la guerre qui vient de se déclencher contre le Nouvel Empire.

On retrouve plusieurs tableaux classiques de l’image littéraire de l’Amérique (dans la littérature de genre) : un Massachusetts discrètement lovecraftien, une Chicago remplie de gangsters avec un twist magique, et un western partiellement onirique, vu du côté des nations indiennes, qui semblent dans l’uchronie de Texier avoir bien mieux résisté à l’arrivée des colons blancs. Durant ces trois parties, on voit l’impact de la guerre d’influence autour d’Excalibur, qui a modifié l’histoire des États-Unis et des territoires non-incorporés. Le style reste assez fidèle à celui du premier tome, avec une grande place laissée aux émotions de Julius Khool. Comme dans le premier volume, le duo se voit accompagné par des personnages secondaires qui rajoutent des facettes à leurs échanges : un automate construit par le père de Caroll, une chanteuse de jazz native-américaine avec ses propres objectifs. Le rythme du livre est plutôt réussi, avec des péripéties qui s’enchaînent bien (après une introduction un peu lente avant que les événements ne se mettent proprement en branle).

J’ai beaucoup aimé ce tome 2 aussi, plus qu’un dernier avec ces personnages, dont j’attends la sortie en poche avec impatience.

Tome 3 : Opération Loreleï

J’ai trouvé ce dernier tome un peu moins réussi que les deux précédents. Les deux personnages principaux subissent beaucoup les situations, et le découpage en trois grandes parties (la quête du roi Arthur, la contre offensive en Angleterre et l’infiltration dans l’empire romain) sont un peu trop tonalement distinctes, on a l’impression de trois sous-nouvelles, et le côté « découverte du cadre de l’uchronie » joue moins que dans les deux premiers tomes. La conclusion boucle de façon satisfaisante le cycle par contre, en faisant revenir des personnages croisés dans le premier tome.

The Priory of the orange tree, de Samantha Shannon

Roman de fantasy britannique publié en 2019. Le royaume d’Inys existe dans un monde où une race de dragons réapparait tous les 500 ans et menace de détruire l’Humanité. Il y a 1000 ans, le fondateur du royaume, Galian le Saint, a vaincu l’Innommable, le plus puissant de tous les dragons. La légende dit que celui-ci ne pourra pas réapparaitre tant qu’une descendante du Saint est à la tête du royaume d’Inys. Mais l’histoire officielle d’Inys est fabriquée de toute pièce, et la réalité est bien moins glorieuse. On va suivre en parallèle l’histoire de plusieurs personnages en lien avec la cour d’Inys ou vivant à l’autre bout du monde, qui vont converger dans une quête pour empêcher le retour de l’Innommable et lever le voile sur la réalité de ce qui s’est passé il y a 1000 ans.

Bon. Sur le papier ça avait l’air cool. Il y a d’ailleurs des éléments assez réussis ; la religion d’Inys basée sur les Six Vertus Chevaleresques donne une chrétienté moyenâgeuse alternative assez réussi. La cour d’Inys de façon générale marche assez bien. L’idée de regarder derrière l’histoire officielle ce qui s’est réellement passé est intéressante (mais peu réussie). Le côté « Inys met tous les Dragons dans le même sac alors qu’il y a des Dragons d’eau et de feu aux intérêts radicalement opposés » marche aussi. Pour le reste par contre…

Je pense que le problème principal que j’ai avec ce bouquin, c’est qu’il tente à la fois d’avoir une approche moderne avec des enjeux féministes, des persos LGBT+ et racisés, une vision non-occidentale de l’histoire (which is good) … et qu’il colle le tout sur de la high-fantasy pas du tout déconstruite (which is not good). Du coup on se retrouve avec « mais en fait l’histoire officielle cache une part d’ombre » et simultanément « Draconis le grand Dragon est très très méchant et veut détruire l’Humanité par principe » (et nos monarques sont nobles et altruistes, pour ne rien gâchersauver). Ainsi que mes pet-hate : « Ce mystère qui a un millénaire est caché derrière une énigme qui à la fois a survécu jusqu’à nous et qui demande 15 secondes de réflexion pour la comprendre » et « l’objet qu’on cherchait était en nous depuis le début » (littéralement). Je peux pas suspendre mon incrédulité dans ces conditions, désolé, malgré beaucoup d’autres idées intéressantes. Il y a des personnages qui marchent bien (Sabran, Ead, Loth) et d’autres beaucoup moins (Tané, Niclays), mais tout est de toute façon noyé dans la guimauve d’une high-fantasy qui perso me fait penser à Eragon (et c’est tout sauf un compliment).

Bref, je ne recommande pas.

Petit Manuel de l’habitant participatif, de Samuel Landé

Essai publié en 2020. L’auteur décrit son parcours au sein de structures d’accompagnement de projets d’habitat participatif, et sa vision sur le processus de construction des projets d’habitat participatif, et ce que peuvent apporter ces projets en termes de renouvellement des formes d’habitat et de participation à la vie collective.

Globalement je pense que j’aurai été plus intéressé par un manuel plus pratique (un manuel de l’habitat plutôt que de l’habitant.e), mais il y a quand même pas mal d’éléments de réflexion intéressants dans cet ouvrage. L’auteur parle notamment du mouvement d’institutionnalisation de l’habitat participatif : là où il était quelque chose d’alternatif avec une volonté (potentielle, ça veut pas dire que tous les projets l’avaient) de bousculer l’existant et de requestionner les positions des citoyens dans la cité et dans la production de la cité, c’est devenu un item parmi d’autres de beaucoup de projets métropolitains, avec un cahier des charges à la base et un tableau d’indicateurs pour évaluer la réussite des projets à la livraison des bâtiments. Du coup s’il faut rentrer dans des cases, on ne va plus bousculer grand chose. De plus, cette vision de l’habitat participatif se focalise souvent sur la livraison des bâtiments, pas la vie dedans après, ce qui est pourtant la finalité en soi d’un projet d’habitat. S’il s’agit juste d’un montage financier et juridique pour la construction, l’intérêt en soi n’est pas apparent…

Par ailleurs, Samuel Landé insiste sur une vision dialectique de la construction des projets : l’idée n’est pas d’avoir tout le monde d’accord dès le début sur la vision du projet et donc de partir de groupes très homogènes, mais d’arriver à concilier différentes visions, expliciter les non-dits, admettre que l’ensemble des envies et des critères regardés ne sont pas compatibles, qu’il va peut-être falloir faire le choix de diminuer la qualité écologique pour permettre à toutes les bourses de rester dans le projet (ou l’inverse, ou diminuer la surface des espaces privés… bref la question c’est qu’il faut faire des arbitrages sans que certains accaparent la prise de décision).

La Pierre Jaune, de Geoffrey Le Guilcher

Roman d’anticipation français paru en 2021. Le livre imagine les conséquences d’un attentat sur l’usine de retraitement des déchets radioactifs de La Hague : un accident nucléaire rendant toute une partie de l’Europe de l’Ouest inhabitable. Mais au lieu de suivre sur le long terme les changements géopolitiques que ça impliquerait, la narration se focalise sur une communauté autonome vivant sur une presqu’île bretonne, dans les mois suivants l’accident. La narration est portée par Jack, un policier anglais qui s’était infiltré dans la communauté dans les jours précédant l’accident pour confirmer la présence de deux militants anglais. D’une position d’outsider, il va progressivement s’intégrer à la communauté, alors que la chute des réseaux de communication le coupe de tout contact avec sa hiérarchie policière.

J’ai bien aimé. Le côté « deux minutes dans le futur » avec un faux discours de Macron fonctionne bien. Les articles de blog publiés par le collectif et repris par lundi.matin et al sont franchement crédibles. On sent que l’auteur a bossé le sujet de l’accident nucléaire (le point de départ du roman, expliqué dans la préface est un rapport scientifique sur les conséquences d’un tel accident ou attentat). Le roman est relativement court (je l’ai lu en une nuit) mais campe bien ses personnages et leurs nuances de gauchisme. Jack et son passé de flic tourmenté sont finalement les moins crédibles. Les évolutions géopolitiques transmises par bribes via les rares moments où la communauté réussit à avoir des nouvelles du monde extérieur sont tristement crédibles (une gestion du problème qui fait penser à celle du covid…), et la façon dont le livre plonge le lecteur dans le point de vue de Jack pour l’en arracher sur le dernier court chapitre fonctionne assez bien.

Je recommande.

Noon du soleil noir de LL Kloetzer

Novella de fantasy française parue en 2022. On est dans un univers de fantasy assez classique, avec une ville-capitale qui existe depuis des éons où la ville est construite sur de la ville construite sur de la ville. Yors est un ancien mercenaire qui gagne sa croûte au jour le jour. Il fait la rencontre de Noon, magicien autoproclamé qui débarque de nul part, et se met à son service. Noon a une vision très codifiée de la magie, qu’il exerce surtout en basculant dans un monde-reflet, où il interagit avec des entités mystérieuses ou les morts. Il va se comporter comme un Sherlock Holmes, ouvrant une boutique mais ne voulant s’occuper que de cas intéressants et réellement magiques, ce qui va finir par vraiment arriver avec la disparition d’un médaillon lié à un ancien dieu-serpent…

J’ai bien aimé. J’ai tout lu en une soirée, c’est une fantasy très classique, avec une vibe Jaworsky/Miéville et un côté enquête à la Sherlock Holmes (avec le duo de personnages principaux, le narrateur qui rapporte ce que fait son maître ou ami qui a plus de compétences, la recherche d’un item disparu…). Y’a pas des masses de personnages féminins (après y’a pas des masses de personnages tout court, on voit surtout Yors et Noon).

Entre fauves, de Colin Niel

Roman français de 2020. Martin est agent du parc national des Pyrénées, obsédé par la Nature et farouchement anti-chasse. Apolline est chasseuse à l’arc, fille d’un notable palois, et en partance pour la Namibie pour y chasser un lion classé animal problématique. Komuti est un éleveur himba, dont le troupeau a été décimé par le lion en question. Leurs trois vies vont se croiser dans une narration qui fait des allers retours temporels pour raconter en parallèle la chasse du lion par Komuti et Apolline, et l’identification d’Apolline par Martin à partir d’une photo de sa chasse postée sur les réseaux sociaux.

J’ai bien aimé. J’avais peur que ce soit assez cliché au début, mais la narration propose plusieurs fausses pistes, donne en parallèle le point de vue des trois personnages (et ce qu’ils s’imaginent les uns sur les autres) et les fait évoluer. L’empathie qu’on peut avoir pour le personnage de Martin au début s’évapore au fur et à mesure du roman. C’est écrit un peu comme une murder (et comme une tragédie, pour un sous-plot qu’on voit venir de loin mais qui marche bien dans le style He who fights monsters…).