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Article invité : recommandations webcomics Mc

Suite à mon article sur Wilde Life, Mc a remarqué que c’était un webcomics qu’il connaissait et suivait de longue date, et qu’il aurait pu me le recommander. Du coup, il a accepté de faire une liste de recommandations de webcomics, que je publie ici avec son aimable autorisation (J’adore dire que j’ai des aimables autorisations, je trouve ça hyper-classe)

==Pas d’histoire, tous ultra-connus==
Saturday Morning Breakfast Cereal => geek must-read (update /jour)
Cyanide & happiness => humour noir, souvent nsfw (update souvent)
xkcd => geek must-read (update 3/semaine)
Commit Strip => la vie quotidienne dans une SS2I, nécessite souvent une certaine culture informatique (en français, update souvent)
PhD comics => la vie académique, nécessite souvent une certaine culture académique (updates irrégulières)
Dilbert => l’absurde de la vie en entreprise (NB: l’auteur est un crackpot trumpiste avec un blog chelou) (quotidien)
Existential Comics => philosophique, ultra intéressant (hebdomadaire, suivre @existentialcoms sur twitter est un bonus cool)

==Histoire==
The Order of the Stick => une histoire de jeu de rôle type D&D, très recherchée, 1111 épisodes (updates rares)
Boy who fell => style manga, sur un enfant enlevé dans les enfers (vus comme une sorte de monde parallèle). Histoire très captivante, univers assez développé (iirc aidé par pas mal de trucs parallèles sur tumblr mais je ne les suis pas) (update 2/semaine)
Wilde Life => déjà présenté (ici)
Metacarpolis => « an adventure/sci-fi/fantasy/comedy/whatever comic », histoire très absurde et souvent comique (le alt-text aide, comme dans wildelife) (update 2/semaine)
Ctrl+Alt+Del => thème jeux vidéos, originellement une longue histoire (finie), maintenant alternant entre un reboot de celle-ci et des strips indépendants (updates 3/semaine)
Always Human => histoire d’amour dans un contexte SciFi, histoire terminée, art sublime, musique composée pour aller avec l’histoire, personnages cool auxquels on s’identifie facilement, probablement une des seules histoires qui aura autant réussi à me faire sourire et pleurer.

Au niveau de ceux que je recommande particulièrement (et où ya de quoi dire des trucs en reviewant), ya OOTS mais qui demande un certain investissement et frustre quand on arrive à la dernière update (enfin ça prend qq jours quand même); wilde life; TBWF et always human. Metacarpolis vient après, et CAD aussi (c’est un peu dur de se mettre dedans sans un certain investissement, mais ça existe depuis 2002, et l’histoire longue de base [finie bien que rebootée] est cool^^)

Les Sentiments du Prince Charles, de Liv Strömquist

Bande dessinée sur les rapports et les différents positionnement hommes/femmes dans une relation hétéro dans la société hétéropatriarcale actuelle.

C’est très intéressant, en tant que mec hétéro moi-même j’y ai très vite reconnu pour partie mes propres comportements. Et ça met bien en évidence que se dire et se vouloir féministe, même en s’étant documenté, même en faisant preuve de bonne volonté, ne permet pas d’effacer tout le conditionnement social que la société vous a inculqué. La lutte est intérieure et de tous les instants.

Après j’ai pas été convaincu pareil par toutes les parties de la BD : je suis tout à fait d’accord avec ce qu’elle raconte mais parfois t’as l’impression que c’est assené juste en mode « c’est comme ça et voilà » et tu restes un peu sur ta faim sur les mécanismes, mais après toutes les références sont précisées donc c’est possible de creuser.

Wilde Life, par Pascalle Lepas

Un webcomic assez cool et fort bien dessiné. Recommandé par un ami suite à ma recommandation de Long Exposure. Ca parle de phénomènes fantastiques dans une petite ville, et d’amitiés improbables. L’univers est assez intéressant, faisant du neuf avec des tropes vieux comme le monde (sorcières, fantômes, loups-garous…).

Ça vaut le coup de lire les alt-texts des pages, où l’autrice commente les idioties de ses personnages et est hilarante en qq mots.

Kobane Calling, de Zerocalcare

Un reportage sous la forme d’une bande dessinée. Zerocalcare est un journaliste romain qui est allé dans différentes partie du Kurdistan (en Turquie, en Irak et en Syrie, jusqu’à Kobané même peut après que la ville a chassé l’Etat Islamique). Son reportage est bien foutu, interroge ses propres motivations à vouloir aller voir ce qui se passe là-bas, présente le confédéralisme démocratique mis en place au Rojava, la lutte armée, interviewe des militaire et des civils kurdes ou non… C’est documenté, c’est engagé en en étant conscient et en ne cherchant pas à prétendre le contraire (ce qui suffit à en faire un meilleur reportage que la plupart, sans compter toute la masse d’éthique journalistique en plus et la qualité du boulot).

Je recommande très fortement.

Erased (僕だけがいない街), de Kei Sanbe

Seinen en 8 tomes sur un trentenaire wannabe mangaka qui vivote dans sa vie, en subissant ce qu’il appelle des « rediffusions » : un retour en arrière dans le temps de quelques minutes jusqu’à ce qu’il trouve comment éviter l’arrivée d’un accident autour de lui. Un jour, la mort d’un de ses proches le renvoie 20 ans en arrière jusque dans son enfance, où il réalise qu’il doit empêcher la disparition de trois de ses camarades de classe pour briser la chaîne causale qui mène à la mort de son proche à 30 ans…

C’est bien dessiné, l’histoire est prenante, les plot-twists sont plutôt bien trouvé (ce n’est pas en mode Death Note ou Liar’s Game avec des plans ultra-retors, mais l’auteur explore bien ses deux périodes temporelles et le fait que le narrateur pense au début qu’avec ses raisonnements d’adultes et ce qu’il croit se souvenir de la période il va pouvoir tout empêcher quand en fait il se rappelle de très peu.

Black Hammer, de Jeff Lemire

Un comic étrange, enfin surtout juste un premier tome pour le moment. Des super-héros sont coincés dans une petite ville de province dans ce qui a l’air d’être un univers de poche, avec des pouvoirs altérés. C’est assez crépusculaire, ça me rappelle une nouvelle que j’avais écrit à 16 ans (en toute modestie), et c’est intriguant pour la suite. On aussi des flashbacks sur les origines des différents héros qui dévient tous du cliché du héros, avec une forte inspiration de Watchmen.

Le Capital, version manga

Une forme plus légère à lire que le texte original de Marx.

Globalement je connaissais déjà pas mal des concepts exposés dedans. J’avais tenté de lire Le Capital à une époque mais c’est assez largement imbuvable, je dois dire. Le livre 1 tel que présenté dans cette version ne m’a pas apporté grand chose, le second était plus intéressant, mais je suis perplexe sur la notion que la plus-value ne peut venir que de la variable d’ajustement salaire. C’est peut-être juste une différence d’époque, mais pour moi si le travail est bien à l’origine de la création de valeur, ce travail peut être effectué par des machines (voire des robots), c’est bien toute la question de la robotisation actuelle de la société.