Le préquel à Un Nouvel Espoir qui répond à la question cruciale : « Comment peut-il y avoir une faille de sécurité aussi béante dans l’Étoire Noire ? ». C’est joli, le cast est très divers, après c’est un gros film de guerre avec pas trop de questions sur la psychologie des personnages qui se lancent au combat la fleur au fusil pour peu qu’on leur sorte un discours suffisamment inspiré.
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Ex Machina, d’Alex Garland
Un programmeur de la plus grosse compagnie technologique du monde est invité par son patron, misanthrope et génial à passer une semaine dans sa résidence perdu au milieu de nulle part. Il découvre que son patron a inventé une intelligence artificielle et qu’il doit la tester pour décider si elle passe ou non le test de Turing.
J’ai bien aimé le portrait du patron en brogrammeur (programmeur connard avec les codes de conduites de étudiants des fraternités américaines : grosses cuites et détox le matin, sport et propension à appeler tout le monde « dude »). Mais bon, en terme d’IA je trouve ça relativement limité. Ok ça met en scène la question de l’IA qui doit persuader un agent extérieur de la laisser sortir de sa boîte, mais après ça joue sur le mec un peu reclus qui rencontre une fille intéressante et bon, merci mais j’ai déjà vu ce film trop de fois.
Ça met bien en scène le male gaze mais je trouve que y’a pas tant de recul que ça dessus. Les décors et la maison moderne perdue dans les bois sont très jolis aussi mais pareils, les décors immaculés et somptuaires ça revient trop, je préfère les films un peu plus réalistes.
Après, je suis partagé, parce que y’a plein d’éléments ridicules (genre le mec qui décrète « mon IA peut faire l’amour, y’a une cavité entre ses jambes qui lui donne une sensation de plaisir quand stimulée », vision super triste de la sexualité, dont j’arrive pas trop à dire si c’est une satire volontaire (parce que c’est le personnage connard qui le dit) ou si c’est un manque de recul du film lui-même
Le Problème à Trois Corps, de LIU Cixin
Je n’ai pas été totalement convaincu. L’univers imaginé est intéressant, mais y’a un peu un deus ex machina pour expliquer les mystères du début (même si c’en est un relativement bien pensé), et les relations des personnages paraissent très artificielles (syndrome classique du héros qui a une femme et un enfant avec lesquels il interagit une fois, avant de passer trois heures chez une grand-mère inconnue pour discuter avec elle à bâtons rompus), essentiellement là pour permettre de décrire l’astucieux univers inventé par l’auteur.
Arrival, de Denis Villeneuve
Adapté de The Story of your Life de Ted Chiang. Des vaisseaux extraterrestres arrivent sur Terre et restent stationnaires à quelques mètres au dessus du sol. Toutes les 18h, une trappe s’ouvre et des humains peuvent rentrer dans le vaisseau et passer deux heures dans une salle séparée par une paroi des extraterrestres et de leur environnement. La question que tout le monde se pose est « Pourquoi les extraterrestres sont-els là ? », mais la première à laquelle il faut répondre est « Comment communiquer avec elleux ? ». Un film sur le premier contact qui parle de communication et qui a pour héros une linguiste c’est assez cool. Le film est sympa, j’ai passé un bon moment devant, mais rétrospectivement je trouve qu’il y a des ficelles qui se voient beaucoup dedans : les équipes qui travaillent sur la question sont relativement petites, la société civile totalement absente, et les personnages restent ignorants d’éléments qui devraient leur sauter aux yeux. La reconfiguration des processus de pensée à des niveaux fondamentaux par l’apprentissage d’une nouvelle langue est quand même très douillesque même si le film la met bien en scène. Il me semble que la nouvelle était plus explicite sur le fait que l’héroïne n’est pas certaine d’avoir ou non halluciné au fur et à mesure qu’elle perd la pratique de la langue extraterrestre.
Les Étoiles s’en balancent, de Laurent Whale
Sentiment mitigé. J’ai bien aimé l’univers post-étatique décrit par l’auteur, la vie quotidienne, un monde de récupération et de survie. J’ai encore plus aimé que ça se passe en Île de France (notamment à Meaux, une petite pensée pour JF Copé). Par contre y’a un seul personnage féminin intéressant, qui sert d’intérêt romantique pour le héros, et de demoiselle en détresse à l’occasion. C’est pas fou. Et puis autant ça commence bien, autant la fin balance un retournement de situation mal amené, superflu et absolument pas crédible (qui a un plan sur 50 ans qui consiste essentiellement à inculquer des idéaux opposés aux tiens aux gens et à attendre le bon moment ? Juste non), et les personnages sont quand même très manichéens. Du coup bon, c’est dommage de gâcher un bon univers avec une mauvaise histoire.
The Zero Theorem, de Terry Gilliam
Visuellement très réussi, j’ai beaucoup aimé les décors (l’église notamment) et l’univers, mais l’histoire n’est pas des plus captivantes, y’a un cliché de manic pixie fairy love interest pour l’unique personnage féminin, et je n’ai pas été transporté par la fin du film.
Les Perséides, de Robert Charles Wilson.
C’est bon, je suis à jour de ce qui a été publié de Wilson en français. Vu que j’avais pas eu de mal à lire Burning Paradise en anglais, peut-être que je devrais lire toutes ses futures publications en VO.
Pour en revenir au livre, recueil de nouvelles avec des éléments d’arrière-plan commun. La quatrième de couv parle de « peut-être le livre le plus personnel de RCW », perso je dirai « la preuve qu’il est meilleur dans les formes longues parce qu’il a la place de longuement développer ses idées ». Il y a plein d’idées intéressantes dans ce recueil mais ça finit souvent de façon un peu frustrante. J’ai bien aimé la nouvelle sur la « paracarthographie » (forcément, ça parle à mon explorateur urbain intérieur), qui se rapproche un peu des thèmes d’écriture de China Miéville.
Wayward Pines, saison 2.
Série de M. Night Shyamalan Les mêmes défauts et qualités que la saison 1 (que j’avais vu l’année d’avant d’un seul coup aussi en compagnie des mêmes individus). Une bonne partie des personnages sont totalement idiots, mais c’est relativement crédible in-universe. Je pense que le gavisionnage de la saison entière entre ami⋅e⋅s en une après-midi, tel qu’on l’a fait, est la façon optimale de regarder cette série. Mention spéciale au personnage d’Arlene, qui n’apporte strictement rien aux arcs narratifs mais est un des plus trippants de la saison. Bien joué aussi à l’idée « on tue un personnage qui apparaissait dans la saison 1 par épisode », ça rend assez bien pour clore les arcs de la saison 1 sans trop s’embêter.
Orphan Black, post agrégé
Série d’anticipation de la BBC America sur une femme qui découvre qu’elle est issue d’une expérimentation sur le clonage humain et qu’elle possède plusieurs clones. Tatiana Maslany, l’actrice qui interprète toutes les clones, est magistrale dans son jeu.
Saison 4
J’avais bien aimé le début de la saison, qui virait un peu plus dans le body horror que les saisons précédentes, mais on sent que le concept de la série s’essoufle. Je ne sais pas ce qu’ils pourraient faire pour la relancer mais ce serait cool qu’ils trouvent parce que c’est quand même une super série. Recommencer de zéro avec un autre groupe de clones peut-être ? Il y a quand même des trucs intéressant dans cette saison, notamment tous les flash-backs sur Beth (gros avantage d’avoir la même actrice pour faire des personnages mineurs et majeurs, aucun problème pour décider d’un coupe de développer les mineurs). Le dernier épisode est riche en rebondissements et rebat un peu toutes les cartes du coup je me demande si je ne vais pas quand même regarder la saison 5.
Ghost in the Shell, de Mamoru Oshii
J’ai beaucoup aimé l’ambiance. L’univers est très bien présenté, ça passe par plein de petits détails (et une séquence de deux minutes sans dialogue où on te montre juste des petites scènes de la vie dans l’univers, certes). Des questions philosophiques relatives à la technologie, un bel univers bien présenté et plein d’architecture cool, des combats épiques, tout ce qu’il faut.