Archives par mot-clé : science-fiction

Le Paradoxe de Fermi, de Jean-Pierre Boudine

Après l’effondrement de la civilisation, un homme raconte dans un cahier comment ça c’est passé. Je suis jamais très satisfait par les versions françaises de ce trope (à l’exception de la trilogie Chromozone, de Beauverger, qui était fort cool). Cet ouvrage ne fait pas exception à la règle, hélas. C’est très pessimiste et s’il y a des passages intéressants ce n’est pas globalement passionnant, même si j’ai bien aimé le réalisme de la difficulté de la survie en milieu naturel.
Mais franchement je ne crois pas à son effondrement total de la civilisation, il y aurait des reconstructions à des échelles locales, son idée de poussées de violence qui empêcherait toute reconstruction, juste non.

Steven Universe, de Rebecca Sugar

Saison 1 et 2
Série d’animation relatant les aventures de Steven, enfant vivant avec les Crystal Gems, des créatures non humaines protégeant la Terre. Inclusif, joyeux, avec des chansons, c’est assez cool (Et vous pouvez en trouver une analyse plus poussée ici).

Saison 3
La série continue d’être très bien. Si vous avez des enfants, faites leur regarder, si vous n’en avez pas regardez-la vous-même (si vous avez des enfants, regardez-la avec eux d’ailleurs). Des problèmes et questions commencent à trouver leurs réponses (les traumatismes de Pearl, le passé de Greg, le passé de Rose…

Saison 4 et 5 ?
C’est un peu dur de suivre où s’arrêtent les saisons au vu de la politique de diffusion de Cartoon Network. Mais ça continue d’être fort cool, des éléments de l’univers plus vaste se dévoilent peu à peu (on a vu Homeworld, des détails sur le bris de Pink Diamond, des explications sur les origines de Lion…) C’est cool, on voit que Rebecca Sugar a un plan d’ensemble pour le dessin animé et le déroule peu à peu.

Nightfall, d’Asimov et Silverberg

Un concept intéressant : une planète dans un système solaire avec 6 soleils, où la conjonction des astres fait que la surface est toujours éclairée. Comment réagirait la population si soudainement la nuit tombait ? J’ai pas été fan de l’exécution cependant (je pense qu’il est temps d’admettre que je n’ai jamais été enthousiasmé par l’écriture de Silverberg). Y’a des bon morceaux néanmoins (c’est intéressant d’avoir un passage conséquent du livre qui se passe après la Nuit), mais ça reste pas mal de la SF à la Papa dans le style, et la conclusion est bien pourrie (« ouais, rejoignons le système religieux fondamentaliste et ultra-élitiste perrave, on pourra le changer de l’intérieur ! Youpi ! »)

Le Château des Millions d’Années, de Stéphane Przybylsi

J’ai pas aimé du tout. j’ai lu un tiers du bouquin avant d’abandonner. Une histoire d’espion SS observé par des extraterrestres et qui trouve des artefacts dans des vallées du Moyen-Orient tout en séduisant toutes les femmes sur son passage. On dirait un mauvais pulp avec une grosse tartine de décor historique et une fascination malsaine pour les nazis (et dire « mais oh là là ils sont méchants et le protagoniste il est pas d’accord avec leur idéologie » ça suffit pas à dédouaner). Bref, je recommande pas et je comprends pas du tout l’engouement de la critique, notamment parce que j’ai trouvé en plus le style très plat.

Last Year, de Robert Charles Wilson

En 1877, des visiteurs d’un futur parallèle ont construit une ville dans les plaines de l’Illinois, pour proposer des visites touristiques dans l’Amérique de 77 aux visiteurs du Futur, et un aperçu – expurgé – du futur aux originaires de 1877.

Le roman explore les conséquence de cette interaction entre les deux mondes, depuis le point de vue de 1877. Forcément ça parle de colonisation, d’éthique et de droit civiques et sociaux. C’est bien mené, comme la plupart du temps avec RCW. J’espère qu’il a prévu une suite parce que y’a de quoi faire, que ce soit voir comment évolue 1877 ou comment se passent les choses dans le Futur ou dans d’autres mondes contactés.

Silo, de Hugh Howey

Silo et Silo Origins, de Hugh Howey. Après la fin du monde, la vie en vase clos d’une communauté humaine dans un silo de 144 étages, en attendant que l’atmosphère redevienne respirable. C’est bien foutu, original, prenant. Vraiment une bonne surprise. Il y a un tome trois que je n’ai pas encore lu.

[EDIT: Tome 3 (Silo Generations) lu. Il est intéressant aussi mais il se précipite un peu vers la conclusion de l’histoire. Il y a des passages qui auraient mérité moins d’ellipses, des pistes juste évoquées qui auraient pu être explorées plus avant, et je trouve qu’on aurait pu avoir pas mal de passages techniques en plus pour expliciter certains trucs (qu’on trouvait davantage dans le premier tome qui était bien davantage du technicalPorn que les deux suivants, ce qui m’allait tout à fait).]

Globalement c’est un univers encore très largement exploitable, et je me demande où en sont toutes les fanfictions.

Legationville, de China Miéville

Une planète aux confins du monde connu humain, où se trouve une race d’extraterrestres pour qui la langue ne peut que décrire le réel, le mensonge étant inconcevable. Des manœuvres politiques humaines vont venir créer le chaos dans la délégation humaine sur la planète. Comme toujours chez Miéville, bien écrit, ça parle de structures de pouvoir, de mondes étranges, quelques allusions à des récits maritimes transposés dans l’espace (assez clairement, le bouquin pourrait se passer à l’échelle d’une planète, avec des océans et des continents.)

Rogue One (A Star Wars Story)

Le préquel à Un Nouvel Espoir qui répond à la question cruciale : « Comment peut-il y avoir une faille de sécurité aussi béante dans l’Étoire Noire ? ». C’est joli, le cast est très divers, après c’est un gros film de guerre avec pas trop de questions sur la psychologie des personnages qui se lancent au combat la fleur au fusil pour peu qu’on leur sorte un discours suffisamment inspiré.

Ex Machina, d’Alex Garland

Un programmeur de la plus grosse compagnie technologique du monde est invité par son patron, misanthrope et génial à passer une semaine dans sa résidence perdu au milieu de nulle part. Il découvre que son patron a inventé une intelligence artificielle et qu’il doit la tester pour décider si elle passe ou non le test de Turing.

J’ai bien aimé le portrait du patron en brogrammeur (programmeur connard avec les codes de conduites de étudiants des fraternités américaines : grosses cuites et détox le matin, sport et propension à appeler tout le monde « dude »). Mais bon, en terme d’IA je trouve ça relativement limité. Ok ça met en scène la question de l’IA qui doit persuader un agent extérieur de la laisser sortir de sa boîte, mais après ça joue sur le mec un peu reclus qui rencontre une fille intéressante et bon, merci mais j’ai déjà vu ce film trop de fois.

Ça met bien en scène le male gaze mais je trouve que y’a pas tant de recul que ça dessus. Les décors et la maison moderne perdue dans les bois sont très jolis aussi mais pareils, les décors immaculés et somptuaires ça revient trop, je préfère les films un peu plus réalistes.

Après, je suis partagé, parce que y’a plein d’éléments ridicules (genre le mec qui décrète « mon IA peut faire l’amour, y’a une cavité entre ses jambes qui lui donne une sensation de plaisir quand stimulée », vision super triste de la sexualité, dont j’arrive pas trop à dire si c’est une satire volontaire (parce que c’est le personnage connard qui le dit) ou si c’est un manque de recul du film lui-même

Le Problème à Trois Corps, de LIU Cixin

Je n’ai pas été totalement convaincu. L’univers imaginé est intéressant, mais y’a un peu un deus ex machina pour expliquer les mystères du début (même si c’en est un relativement bien pensé), et les relations des personnages paraissent très artificielles (syndrome classique du héros qui a une femme et un enfant avec lesquels il interagit une fois, avant de passer trois heures chez une grand-mère inconnue pour discuter avec elle à bâtons rompus), essentiellement là pour permettre de décrire l’astucieux univers inventé par l’auteur.