Archives par mot-clé : révolution

Un peuple et son roi, de Pierre Schoeller

Film français de 2018. On suit une partie de la Révolution française, de la prise de la Bastille à la mort de Louis XVI. Le film suit à la fois les débats de l’Assemblée (nationale puis constituante) et le point de vue de parisien.nes du peuple : une lavandière, un souffleur de verre et un ancien paysan qui les rejoint en montant à Paris lors du retour du roi depuis Varennes. On suit notamment l’évolution des sentiments envers le roi, de « il faut lui faire quitter Versailles pour qu’il comprenne la réalité du pays, il est mal conseillé » à « il doit mourir pour que la révolution vive ». On voit les débats de l’Assemblée sur ce sujet, le vote solennel, les différents points de vue politiques, les moments de violence.

J’ai beaucoup aimé, c’était bien filmé et très intéressant. C’est difficile d’un point de vue de néophyte de juger de la réalité historique, mais ça avait l’air réaliste en tous cas, et ça recoupait d’autres récits qui je connaissais (mes souvenirs de cours, la bande dessinée Révolution, la série Netflix…)

La Révolution des Damnés, de Melody Cisinski

Premier tome d’une bande dessinée sur une révolution russe incluant des éléments fantastiques. On suit Yuri, un membre des brigades anarchistes, qui infiltre le train blindé ou les russes blancs abritent la dernière héritière des Romanov dans l’espoir d’une restauration. En parallèle on voit le passé de Yuri, son adolescence dans son village, et le triangle amoureux qu’il formait avec Elena et Nikita, son camarade qui a obtenu un poste de commandement dans l’armée bolchevique et est en train de réveiller des puissances occultes.

Il y a des points intéressants dans l’histoire, mais on reste un peu sur sa faim avec juste ce premier tome ; typiquement le Kotchei réveillé par Nikita n’apparaît que relativement tard, on voudrait en avoir plus (surtout que c’est quand même lui qui fait la couverture). Mais je suis totalement motivé par une histoire qui mêle gros robots, révolution russe et légendes slaves.

Dans le fond comme dans la forme, il y a deux ruptures de ton qui m’ont un peu perturbées :

  • Sur la forme, le design des personnages est très toonesque, avec par contre des couleurs très sombre, une bonne partie de la BD est en nuance de gris avec seulement quelques éclats de couleur.
  • Sur le fond, on alterne des moments adultes ou sombres, avec des charniers, du sexe, et des moments plus légers ou le héros blague avec son cheval ou joue avec l’héritière Romanov.

Ça donne un peu l’impression que la BD oscille en fond comme en forme entre deux styles ; j’attends de voir ce que l’autrice veut en faire dans les tomes suivants, surtout que maintenant que tous les enjeux sont posés, le kotchei entré en scène et l’action lancée, on devrait arriver aux passages les plus intéressants.

Révolution, de Florent Grouazel et Younn Locard

BD-fleuve sur la Révolution Française. Ce premier tome se concentre sur les débuts, l’été 1789 essentiellement. On alterne entre différents points de vue, les députés de l’Assemblée Nationale, la noblesse, le peuple de Paris, différent.e.s révolutionnaires. La BD mèle des figures historiques (Lafayette, Louise-Reine Audu, Marat) et des personnages inventés. Gros travail de documentation en amont, beau dessin, période intéressante et narration non-manichéenne, je recommande fortement.

Classe ouvrière et Révolution, de F. Bon et M.-A. Burnier

Livre écrit en 71 autour des questions : le prolétariat est-il toujours une classe révolutionnaire ? Y a-t-il des classes révolutionnaires par nature ? En revenant au texte de Marx et en citant aussi Lénine et Jerry Rubin, les auteurs répondent par la négative aux deux questions : pour eux, le côté révolutionnaire d’une classe vient de sa position dans la société et de circonstances extérieures, pas simplement du fait d’être la classe opprimée dans une configuration donnée. Accessible et assez intéressant, je le trouve étonnamment d’actualité pour un livre écrit en 71.

Trouvé dans la rue.

Le Concile de Fer, de China Miéville

Un roman situé dans l’univers de la Nouvelle-Crobuzon. De la fantasy très éloignée de Tolkien, avec des enjeux politiques, de la crasse, des guerres absurdes…
Ici, l’influence du trotskisme de Miéville se fait sentir à plein. Il parle d’organisation de grèves, de lutte armée, de l’instauration de Communes, de division des gauches… Ses descriptions des réunions de discussion trotskistes sont criantes de vérité.
Ça parle de révolution syndicale lors de la création d’une ligne de chemin de fer, et du fait de réussir ou non à étendre la révolution, et à en perpétuer le souvenir.