Archives par mot-clé : film français

Le Goût des Autres, d’Agnès Jaoui

Film français de 2000. On suit les trajectoires croisées de Castella (Jean-Pierre Bacri), un chef de petite entreprise totalement imperméable à la culture, qui lors d’une représentation de Bérénice est soudain bouleversé par le texte et l’actrice principale ; de sa femme, sa soeur, son garde du corps, son chauffeur ; de Clara l’actrice de Bérénice et de diverses personnes qui travaillent en lien avec elle dans le monde de la culture.

C’était très bien. Le sujet est complexe, qui parle de goût culturel et de dominations plus ou moins symboliques, mais très bien traité. Y’a des moments où on cringe pour les personnages (quand Castella passe à raison pour un idiot fini au restaurant), mais c’est très réaliste comme présentation des choses. Le film réussit aussi très bien à retourner le personnage de Castella, qui très antipathique au départ, devient le héros du film, la perception qu’on a de lui évoluant graduellement. Les lignes narratives de tous les personnages sont réussies, la relation Manie/Vincent est très bien notamment. Chabat a un rôle un peu en arrière plan mais il est excellent dedans. Idem pour le personnage d’Angélique, qui n’est franchement qu’esquissé dans le film, mais est super réussie aussi.

Globalement, très bon film choral, avec un excellent traitement du sujet.

Microbe et Gasoil, de Michel Gondry

Deux collégiens versaillais qui galèrent à s’intégrer dans leur environnement bourge et conformiste (en restant quand même pas mal bourgeois et conformiste eux-mêmes, tbh) décident de construire une voiture autour d’un moteur de tondeuse à gazon et de partir en road-trip sur leurs deux mois d’été, chacun disant à sa famille qu’il passe ses vacances dans la famille de l’autre.

C’est sympa à voir. Les deux comparses ont déguisé leur voiture en cabane de jardin ; faute de pouvoir la faire homologuer pour une circulation sur les routes, ils peuvent se camoufler à l’approche de la police. Ils ont de grandes discussions de collégiens sur l’apparence, la conformité, l’influençabilité, les filles (les personnages féminins du films sont pas légion et assez clichés, hélas).

C’était sympa à voir, sans être un des meilleurs Gondry.

Article invité : L’une chante, l’autre pas, d’Agnès Varda

L’une c’est Pauline qui, à 17 ans, vient en aide à l’autre, Suzanne, sa voisine de 22 ans, qui n’a ni les ressources ni l’énergie de poursuivre sa troisième grossesse. Le film suit le parcours de ces deux femmes pendant 15 ans, l’amitié profonde qui les lie, leurs combats pour s’émanciper des pressions parentale, maritale, conjugale, reproductive, sexuelle. À travers elles, on suit en filigrane les luttes féministes des années 60-70 (contraception, avortement, Planning familial, etc.). C’est un film que j’ai trouvé très doux et réjouissant par sa manière d’incarner des propos politiques et militants dans des histoires du quotidien, de beaux personnages et des chansons géniales. Bref : il faut regarder L’une chante, l’autre pas !

Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert

Film français de 1972. Pour démasquer son second qui veut prendre sa place, le chef d’un service d’espionnage français fait croire qu’un quidam lambda est un agent dormant. Le second met tous les moyens de sa cellule secrète sur la surveillance du dit quidam, qui s’avère être un musicien particulièrement gaffeur (interprété évidemment par Pierre Richard). Des quiproquos et des gags visuels s’ensuivent.

J’ai bien aimé. Y’a une petite vibe Au Service de la France. Les personnages féminins servent exclusivement d’intérêt amoureux/sexuel, ça c’est un peu dommage, mais sinon c’est rigolo dans la narration.

Yves, de Benoît Forgeard

Film français de 2019. Un wannabe rappeur pas très malin qui vit amorphe dans la maison de feue sa grand-mère est sélectionné pour un programme de test d’un frigo intelligent. Le frigo améliore radicalement sa vie en l’aidant a écrire ses chansons et à séduire la représentante de la compagnie de frigos intelligent qui suit le test. Et par aider je veux dire que le frigo fait tout le boulot.

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Le Daim, de Quentin Dupieux

Georges quitte tout pour acheter un blouson à franges en daim, et s’installe dans le village du vendeur. Là, il décide – de concert avec le blouson – de réaliser son rêve d’être la seule personne au monde à porter un blouson. Payant au début les gens pour qu’ils jurent devant caméra de ne plus jamais porter de blouson, il se rend finalement compte qu’il y a une façon bien plus simple d’arriver à son but. En parallèle, George commence à tourner un film amateur, et s’y retrouve poussé par une monteuse qui est serveuse comme job alimentaire…

Beaucoup plus direct que les films habituels de Dupieux, on a même un scénario qui va d’un point A à un point B ici ! Le film parle d’obsession et de cinéma, Dujardin et Haenel sont très bons dans leur rôles.
Je recommande, sans que ce soit un film ultra marquant pour autant.

Perdrix, d’Erwan Le Duc

Comédie romantique française de 2019. Juliette Webb déménage dans les Vosges. Suite au vol de sa voiture contenant toutes ses possessions, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Pierre Perdrix, sympathique mais particulièrement amorphe.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance absurde un peu entre Dupieux et Peretjatko (ouais je name-droppe). C’est joliment filmé aussi, avec de beaux paysages (les Vosges semblent très télégéniques dans le film). Seul point négatif, la romance au coeur du film est vue et revue, à base de manic pixie fairy girl qui vient redonner à un homme enfermé dans sa routine le goût de vivre. Mais le film reste fort bien quand même, je recommande.

L’Heure de la Sortie, de Sébastien Marnier

Film français de 2018. Professeur remplaçant dans un collège privé, Pierre Hoffmann se retrouve confronté à une bande d’élève de troisième « précoces ». Toujours ultra sérieux, détachés des autres, soudés en un petit groupe, ils braquent le reste du collège mais sont encensés par l’équipe enseignante ravie de la réputation d’excellence qu’ils apportent au collège. Pierre se retrouve rapidement en conflit avec la bande qui refuse l’intervention des adultes quand l’un d’eux se fait frapper par un autre élève du lycée. Sur fond de canicule, la tension va grandissante alors que Pierre découvre des films enregistrés par la bande.

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Le Grand Bain, de Gilles Lellouche

Film français de 2018. Grosse recommandation.

Bertrand, chômeur et en dépression, rejoint l’équipe de natation synchronisée qui s’entraîne dans la piscine qu’il fréquente. Collection d’hommes aux vies un peu bordélique, il va y trouver sa place et l’équipe entière, pourtant totalement amatrice, va s’entraîner pour participer aux championnats du monde de la discipline.

C’était très bien. Les personnages sont filmés avec beaucoup de tendresse (tout en montrant bien qu’ils font pour la plupart des choix désastreux et qu’ils sont assez problématiques par pas mal de points). On s’implique très vite émotionnellement dans le film à leurs côtés (j’ai totalement vécu le stress pré-compétition avec les personnages, je pense que le montage de toute cette séquence est super bien faite, on est totalement dedans). Les personnages des deux entraineuses sont très bien fait aussi, dans leurs relations à l’équipe, entre elles, et dans leur caractères.

Au Poste !, de Quentin Dupieux

« Film policier » de Quentin Dupieux. Un flic (Poelvoorde) prend la déposition d’un témoin, lors d’une nuit qui s’éternise dans un commissariat. Les niveaux de narration s’entremêlent, le suspect parlant dans ses flash-backs à des personnes qu’il a rencontré dans le commissariat, pour leur expliquer qu’il les rencontrera plus tard…

C’était surprenamment compréhensible pour un Dupieux. J’ai bien aimé l’esthétique années 80’s du film. Bonne durée aussi, 1h15, c’est cool les films qui savent présenter leur histoire sans s’égarer dans des durées interminables.