Artzmendi et Mondarrain

Randonnée avec OC en pays Basque, en partant du Pas de Roland sur la Nive. Nous sommes montés le long d’une crête jusqu’à une station radar, redescente jusqu’à une série de cols marquant la frontière avec l’Espagne, puis emprunt de la crête de l’autre côté de la vallée pour le retour jusqu’à la Nive. Le soleil a bien tapé, mais c’était très beau. Nous avons vu de nombreux rapaces, des potok, des vaches, des moutons, un serpent et des chèvres, ainsi que le GR 10, des bornes frontières, des cromlechs et des sommets.

Début de randonnée
Vue sur la plaine
Rapace
Station radar sur la crête. Avec le brouillard ça faisait une ambiance mystérieuse idéale.
Sommet d’Artzmendi
Ancienne borne frontière
Aquarelle
Le GR 10 qui serpente au loin
La Nive

Que faire des classes moyennes ?, de Nathalie Quintane

Court essai sur les classes moyennes. Comme le dit Quintane dans le livre, au final la question qu’elle considère s’avère bien davantage êtres Que deviennent les classes moyennes ?
Globalement elles restent les mêmes, avec un cout d’entrée symbolique sous la forme d’éléments matériels (autrefois l’armoire à glace, maintenant divers symboles) et un capital culturel, une stabilité à travers le temps qui est finalement très surprenante au regard des évolutions radicales du prolétariat et des plus aisés.

Ça se lit vite et j’ai beaucoup aimé le style, je recommande.

La Passe-Miroir, de Christelle Dabos

Série de fantasy française

Tome 1 : Les Fiancés de l’Hiver

On suit Ophélie, une femme avec la capacité de lire le passé des objets et de leurs propriétaires en les touchant, et d’utiliser deux miroirs géographiquement proches comme des portails. Ophélie est née sur Anima, une partie du monde où tou.te.s ont des pouvoirs de lecture d’objets comme elle, mais doit partir au début du livre au Pôle, où se trouve la famille de l’homme à qui elle a été mariée pour des raisons diplomatiques. Elle découvre une société fortement différente de la sienne, stratifiée en classes, avec une élite divisée en clans qui se livrent à une lutte violente pour les places de pouvoir.

L’univers est intéressant mais ce premier tome met pas mal de temps à démarrer. L’héroïne comme le/la lecteurice sont perdu.e.s dans un monde dont ils n’ont pas les codes, et la logique de l’histoire se met en place progressivement. C’est réaliste, mais c’est aussi un peu frustrant au début. On est parti sur de l’intrigue de cour avec plusieurs niveaux de bluff, et on découvre petit à petit le passé et l’organisation de l’univers, et les différents pouvoirs dont disposent les familles humaines.

On verra ce que ça donne dans les tomes suivants, ça se lit relativement vite.

Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune

Le tome commence directement à la suite du précédent ; le mariage d’Ophélie est Thorn est imminent, et la cour de la Citacielle est secouée par de mystérieuses disparitions dans l’Ambassade, supposée son lieu le plus sûr. L’histoire avance vite et est bien prenante, mais la fin du tome a été gâchée pour moi par le retour du refoulé du Jedi d’une bonne grosse relation hétéronormée où pour zéro raison Ophélie tombe amoureuse de Thorn (et vice-versa, même si le vice-versa on avait des indices depuis le tome précédent). C’est vraiment un élément assez artificiel et qui mine l’intérêt de l’histoire. La dynamique entre les perso d’Archibald et d’Ophélie est bien plus intéressante par exemple.

Tomes 3 et 4 (La Mémoire de Babel, La Tempête des Échos)

M’ouais. Les défauts du tome précédent n’ont fait que s’accentuer. Autant le premier tome était un peu trop lent, autant là c’est le défaut contraire. L’autrice introduit toujours plus de lieux, concepts, personnages… La répétition de la dynamique ou Ophélie se retrouve dans des endroits nouveaux dont elle doit peu à peu apprendre les règles tout en étant maintenue dans l’obscurité fait très artificiel. En parallèle, sa capacité à tout comprendre au passé du monde à partir d’indices ultra-ténus dans le dernier tome est particulièrement peu crédible.

Globalement, les décors mis en place par Dabos font rêver : on visualise facilement les arches, les lieux différents, les atmosphères. Elle arrive à leur donner des caractéristiques propres et marquantes. Par contre la façon dont ses personnages principaux évoluent dans ce décor n’est pas du tout satisfaisante. La romance Thorn/Ophélie est de plus en plus cringeante. L’intrigue principale devient de plus en plus confuse et la résolution en est fort peu satisfaisante. Il y a un peu un côté mauvais jeu vidéo dans ces lieux et événements qui sont en attente de l’héroïne pour se remettre à se dérouler, je trouve. Tout tourne autour d’elle, sa présence débloque l’avancée de l’histoire, ça fait très artificiel.

Gavarnie II

Seconde tentative de voir le cirque de Gavarnie. La randonnée fut de nouveau en compagnie d’OC, avec un de mes colocs en plus. Nous avons été plus chanceux que la fois précédente, puisque cette fois nous avons eu un grand soleil. Randonnée via les vires plutôt que de prendre la route goudronnée au fond de la vallée. C’était très beau, on a traversé des névés et des éboulis, on a vu des rapaces et des isards. La grande cascade était impressionnante, et il y avait encore une bonne couche de neige sur les sommets.

Sommets
Les falaises au dessus du cirque
Petite cascade bucolique
Cascades !
De beaux plis dans la roche
La Grande cascade

The Little Friend, de Donna Tartt

Un épais roman qui se passe dans le Mississipi des années 70s. Harriet Cleve Dufresnes, benjamine d’une famille anciennement aristocratique du Sud, décide de trouver qui a tué son frère 12 ans plus tôt et de punir le meurtrier. Résumé comme ça on dirait un polar, mais à part que c’est la motivation principale d’Harriet, le livre s’éloigne rapidement de l’enquête policière. Harriet a 12 ans. Même si elle est intelligente et pleine de motivation sa conception de l’enquête est très personnelle, et ses idées partent dans tous les sens. Et de plus, sa conception enfantine de la justice va rapidement se heurter à la réalité sociale de la vie dans une ville en déclin comportant une bonne part de racisme. En parallèle des aventures d’Harriet, on suit la vie de sa famille, avec sa dignité aristocratique mais le poids du meurtre de Robin, et la vie de la famille Ratliff, des rednecks qui cuisinent des amphétamines dans un trailer au fond des bois.

Le livre est dense, mais très réussi dans ses descriptions. L’autrice prend son temps, ça part dans tous les sens, on n’a pas le fin mot de l’enquête, mais c’était plaisant à lire, une fois rentré dedans.

Knives Out, de Rian Johnson

Film de 2019. Un romancier à succès est retrouvé dans son bureau, la gorge tranchée, à l’issue d’une réunion de famille. Tout pointe vers un suicide, mais un détective – qui a été engagé par un client resté anonyme – soupçonne qu’il y a plus dans cette histoire que ce qui est visible au premier abord.

Le film est bien. De nombreux rebondissements mais qui restent crédibles dans le cadre de l’histoire. C’était intéressant de prendre le point de vue de Marta plutôt que celui du détective (qui est montré comme sympathique mais un peu inepte, pour la plupart les réponses lui tombent dessus, comme il l’admet lui-même). On voit comment elle est prise par les événements et les machinations de la familles de gens friqués et tous insupportables. Les différents membres de la famille sont d’ailleurs très réussis, dans le côté « riche palette de riches connards ».

Je recommande.

Steven Universe Future, de Rebecca Sugar

Une courte série en 20 épisodes qui vient à la suite de la beaucoup plus longue série Steven Universe. Il y avait eu un long métrage animé à la fin de la série, qui était assez décevant. Il fallait caser en 1h et quelque une histoire compréhensible par des novices de la série, ça s’était pas mal fait au détriment du développement des personnages, c’était assez décevant de finir SU là dessus après le joyau qu’avait été la série.

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La Domination policière, de Mathieu Rigouste

Essai publié à La Fabrique, sur le complexe sécuritaro-industriel et la gestion des quartiers de banlieue comme des enclaves endocoloniales.

Le sujet est intéressant, mais j’ai du mal avec le style d’écriture de Rigouste. Ses concepts de « damnés de/à l’intérieur », d’« enférocement » entre autre me paraissent compliquer inutilement le propos.

Pour résumer très rapidement le livre :

  • La gestion des quartiers par la police s’est faite en adaptant les méthodes, et en recyclant les personnels qui s’occupaient de la gestion de l’ordre dans les colonies françaises. On n’est pas exactement sur une gestion coloniale, Rigouste parle d’endocolonial ou de post-colonial pour décrire cette forme particulière du maintien de l’ordre
  • Il y a un business de la répression policière, sans surprise, avec des vendeurs d’armes sublétales, toute une industrie française qui vend à la police (et gendarmerie fr), mais qui marche aussi main dans la main avec elle pour démontrer l’efficacité de ses produits et les exporter. Y’a une endogamie entre les préfets de police, le ministère, ces entreprises, dont certaines sont privées, certaines sont sous tutelle du ministère.
  • La création des BAC et leurs ancêtres en tant qu’unités anti-««criminalité»» permet d’avoir un mode d’action particulier de la police à laquelle la bride est lâchée : autonomie de l’unité, intérêt pour le commissariat parce qu’elles font du chiffre, et terrorisation des quartiers de banlieue : si les BACs se sont multipliées elles ont d’abord existé en banlieue et c’est toujours là qu’elles concentrent leur action. Leur but est d’occuper le terrain, d’empêcher les habitant.e.s d’être tranquille. C’est illustré notamment par ces BACs qui allument toutes les nuits leur gyrophare en plein cœur des quartiers à 4h du mat, pour montrer qu’ils sont là, peuvent se le permettre, et que tant pis pour le sommeil des habitant.e.s. Les BACs recrutent logiquement parmi les policiers ceux qui ont une mentalité de connards (j’allais écrire cowboys mais soyons francs), avec une volonté d’en découdre. Derrière il y a un formatage des effectifs par la façon dont fonctionne les BACs qu’ils intègrent, conduisant un « enférocement » des policiers : tout est fait pour leur faire considérer comme normal de terroriser un quartier, tamponner les scooters, tirer sur les gens, etc.

Men in Black: International, de F. Gary Gray

Film de science fiction dans la licence Men In Black. C’était assez anecdotique. Dommage parce que l’introduction était bien, Tessa Thompson est super bien en surdouée obsédée par les Men In Black depuis une rencontre durant son enfance. Son infiltration dans les MIB est une bonne séquence Mais dès que l’histoire commence, tout s’affadit. On nous colle l’habituelle créature comic relief un peu relou, les rebondissement qui passent d’un lieu à l’autre sont pas passionnants. Le design des adversaires principaux est cool par contre.