Station Eleven, d’Emily St. John Mandel

Because survival is unsufficient.

Ça parle de théâtre et de fin du monde, c’est très bien écrit et prenant, je recommande fortement, et ça vaut le coup de le lire sans en savoir davantage.

Or donc. Station Eleven parle de la fin de la civilisation, une petite pandémie classique s’étant chargé de faire le ménage dans l’Humanité. Parmi les survivants, 20 ans après la pandémie, on trouve The Traveling Symphony : une compagnie d’une vingtaine de personnes qui voyagent le long des Grands Lacs américains, pour jouer des symphonies et des pièces de Shakespeare dans les villages où ils s’arrêtent. Forcément, parfois les villages sont pas composés de gens très rationnels ni sympathiques, et il peut y avoir de petites tensions qui se déclenchent…
Bon, déjà, ça vous fait un roman intéressant, et je m’attendais essentiellement à ça en ouvrant le roman, un post-apo avec des artistes nomades et des représentations théâtrales au coin du feu. Mais en fait, Emily St. John Mandel passe une partie considérable du roman, probablement plus de la moitié, à parler du monde avant la catastrophe, de la vie de quelques personnes, au centre desquelles un acteur célèbre. C’est le genre de truc qui a le potentiel de se rater dans les grandes largeurs et de faire un bouquin très chiant, mais au contraire c’est très réussi. J’ai trouvé des similitudes avec du Philip Roth dans la façon dont l’écriture peut digresser, faire des allers-retours dans le temps (même si les chapitres ont plus tendance à suivre une ligne temporelle donnée que chez Roth).

Allez, parce qu’il faut bien trouver un reproche : l’entrelacement de la vie de certains personnages est pas forcément ultra-crédible.
Spoil (surlignez pour lire) : 

Typiquement, je pense que ç’aurait été mieux que le prophète ne soit pas du tout relié au reste des personnages, là c’est un peu artificiel. Par contre j’ai trouvé que sa mort anticlimactique était intéressante, même si j’étais un peu déçu à la première lecture, à la réflexion on a les états d’âmes du gamin avant et c’est plus intéressant qu’un duel avec Kirsten ou un autre Symphoniste.

Ça parle de perte, de vivre dans un monde changeant, de relations humaines, de théâtre (à la fois beaucoup et pas du tout autant que je m’y attendais). Je l’ai lu complètement crevé dans un avion alors peut-être que j’étais plus sensible et impressionnable que d’habitude, mais j’ai vraiment trouvé que c’était un bon livre, probablement ma recommandation de l’année.

2 réflexions sur « Station Eleven, d’Emily St. John Mandel »

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