Jardin partagé

Ma colocation s’est inscrite dans un jardin partagé. On a récupéré un terrain en pente sur lequel on a créé des terrasses, avant de planter des tomates, des courges, des poivrons, de la lavande, des haricots… C’est un beau projet, qui demande pas mal de travail initial mais qui est assez satisfaisant : on voit les choses avancer d’une fois sur l’autre.

Avant les travaux
Avant les travaux, zoom
Terrasses en construction
Kiwitier
Mad Max !
Terrasses
Artichaut
Tomates et poivrons
Terrasses vues du dessus
Vue depuis notre parcelle
Vue depuis notre parcelle 2

Lovecraft Country, de Matt Ruff

Dans l’Amérique des années 50, une famille noire doit affronter à la fois le racisme d’une société ségrégée et des phénomènes surnaturels liés à une société occulte de magicien.ne.s.

La prémice était intéressante, mais j’ai été un peu déçu par la réalisation, malheureusement. Déjà, le type de surnaturel n’est pas celui de l’horreur cosmique à la Lovecraft, le titre est donc un peu trompeur. C’est dommage, parce que l’idée de subvertir le racisme de Lovecraft et de montrer que bien évidement les Grands Anciens et le KKK s’entendraient très bien est très intéressante. Mais bon, ce n’est pas si grave que ça.

Par contre, plus problématique, la structure du roman est assez ratée. On dirait largement plus une suite de nouvelles, où les personnages principaux sont très passifs, et où les événements leur arrivent dessus au moment où c’est pratique pour faire avancer le récit.

J’espère que la série qui adapte le roman saura sublimer tout ça, parce qu’il y a quand même de bonnes idées dedans.

Charade, de Stanley Donen

Film de 1963. Regina Lampert apprend en rentrant à Paris la mort de son mari, qui avait vendu auparavant tous leurs biens, accumulant la somme de 250 000 dollars, introuvables. Elle apprend que la fortune de son mari, qui avait toujours été élusifs sur son passé, provenait d’un chargement d’or qu’il aurait dû fournir à la Résistance Française durant la Guerre. Les 3 autres membres de son ancienne équipe qui avaient détourné l’or avec lui, veulent leur part, et le gouvernement Américain veut récupérer le tout. Personne ne sait où est l’argent, et rapidement les morts s’accumulent, sans qu’on sache qui est le responsable…

Les rôles principaux sont tenus par Hepburn et Grant, très bons comme toujours. Les dialogues sont très bien écrits, il y a un petit côté Tontons Flingueurs (d’ailleurs sorti la même année, imaginez le crossover !) dans l’équipe de gangsters avec des répliques qui font mouche dans tous les sens. Je recommande.

The Underground Railroad, de Colson Whitehead

Roman de 2016. Le roman suit principalement le périple de Cora, une esclave qui s’échappe d’une plantation de coton en Géorgie. Le roman alterne de long chapitre avec des noms d’États où l’on découvre comment s’y déroule l’odyssée de Cora, et des chapitres plus courts avec des noms de personnages, qui racontent l’histoire de différents personnages secondaires qui croisent la route de l’héroïne. J’ai bien aimé le procédé. J’ai aussi beaucoup aimé l’histoire et le style de la narration, les différentes facettes et version de l’oppression des Noirs américains qui sont montrées (avec évidemment la plantation esclavagiste qui est le pire du pire, mais aussi les expérimentations médicales en Caroline du Sud, l’épisode atroce du Tennessee, les chasseurs d’esclaves, la version plus optimiste de la ferme de Valentine, même si ça finit mal…). Le roman décrit aussi l’Underground Railroad, qui normalement était le nom métaphorique des réseaux aidant les esclaves en fuite à rejoindre les États du Nord, comme un vrai chemin de fer souterrain, dont l’origine ou l’étendue n’est jamais vraiment expliquée. C’est une idée intéressante, après ce n’est pas du tout le cœur du bouquin, qui est très bien indépendamment de ce point.

Je recommande grandement.

L’architecture de survie, de Yona Friedman

Court livre de 1977. Ça parle d’architecture de façon très générique. Ça m’a un peu déstabilisé au début, je m’attendais plus à un manuel pratique, mais au final c’était assez intéressant et ça reste assez actuel pour un livre de 77. L’auteur parle de l’épuisement des ressources et du besoin d’avoir une empreinte des Humain.e.s sur la planète, architecture comprise, qui soit la plus légère possible, si on veut justement assurer la survie de l’Humanité sur le long terme. Il discute ensuite de ce qu’apporte l’architecture ou plus généralement le bâti de façon très basique : une protection contre les conditions climatiques, de l’intimité, une collecte d’eau potentielle sur les toits, un espace pour les cultures autour des habitations, des espaces publics. Il s’attarde aussi sur la forme bidonville de l’architecture, qu’il considère comme l’exemple de l’architecture de survie, avec l’autoplanification des habitations, la gestion commune des espaces publics, l’empreinte légère par rapport aux villes, les circuits courts… Il parle de l’importance de faire des communautés à une petite échelle ou les gens se connaissent et se sentent attachés à la communauté.
Et il parle aussi de l’importance de l’autoplanification pour que les habitations répondent aux besoins des habitant.e.s, avec l’idée que les architectes professionnels devraient être davantage dans une position de conseillers que d’experts-décidants.

C’est court, illustré, et intéressant, je recommande.

Run, de Vicky Jones

Série comico-romantique de 2020. 15 ans après leur séparation, Billy et Ruby décident de tout plaquer du jour au lendemain pour se retrouver et traverser ensemble les États-Unis en train. C’était leur promesse de jeunes adultes idéalistes, mais la réalisation 15 ans plus tard est plus compliquée, leurs deux vies ayant bien changé depuis.

J’ai beaucoup aimé le début. De façon générale c’est bien filmé et y’a plein de bons passages aussi bien en terme de comédie que de relations humaines. La fin de la saison est plus faible pour moi, dans le sens où il y a un événement majeur qui arrive, et qui devrait faire changer le ton de la série plus que ce qu’il ne le fait, là où il n’est traité que comme une péripétie de plus.

La Médiocratie, d’Alain Deneault

Un essai sur comment les processus et formes de management actuels poussent à promouvoir et responsabiliser des gens moyens : si le système ne cherche pas à avoir des incompétents aux commandes, il ne sélectionne pas non plus des gens qui pourraient remettre en question le cadre. Non pas qu’il y ait une volonté active d’acteurs secrets, mais le middle management engendre le middle management, avec le besoin de remplir les cases des indicateurs pour correspondre à ses objectifs annuels : les gens considérés comme efficaces dans ce cadre vont être sélectionné pour gravir les échelons, où formatés par leur expérience précédente, ils préconiseront la mise en place de nouveaux indicateurs…

Bon, ce point était intéressant mais ce n’était qu’une partie du livre, Deneault part un peu dans tous les sens, et parfois il sacrifie un peu l’argumentation de fond aux effets de forme (il trippe beaucoup sur la polysémie de « moyen » et « milieu » notamment), du coup c’est un peu long pour ce que ça dit.

The Library at Mount Char, de Scott Hawkins

Roman fantastique de 2015. Carolyn, avec 11 autres enfants, a été adoptée par Père. Durant 20 ans ils ont étudié dans la Librairie rassemblée par Père, qui s’avère contenir la somme de toutes les connaissances du monde, chaque enfant dans sa section dédiée, avec interdiction formelle de s’intéresser aux sections des autres.
Aujourd’hui Père a disparu et la Librairie est inaccessible. Les ennemis de Père risquent de se mettre en marche, et parmi les 12 disciples une lutte de pouvoir va commencer…

C’était intéressant. C’est du fantastique voir de l’horrifique (dans le sens lovecraftien du terme, mais avec une mythologie qui n’est *pas* celle de Lovecraft, et ça c’est assez cool), et d’un point de vue plus proche de celui des Grands Anciens que de celui des humains. Le déroulement de l’histoire est intéressant, les pièces se mettent en place petit à petit, la mythologie de l’univers est sympa. En terme de structure, ça aurait mérité un peu plus d’édition, la dernière partie étant rajouté de façon un peu artificielle après la « victoire ». Ce qui y est raconté est intéressant et clairement une partie importante de l’histoire donc il ne faut pas s’en passer, mais il y avait probablement moyen de l’intégrer de façon plus fluide au reste du livre. Par ailleurs peut-être un peu trop d’affection pour les militaires de la part de l’auteur par rapport à ce que j’aurai voulu, mais ça reste un point mineur.

Je recommande en tant que roman pas prise de tête.