Saint-Lizier

(Ville des Linosaures)

[Il reste quelques chansons épargnée par la fonction « aperçu de 30 secondes et il vous faut un compte pour en avoir plus » sur Soundcloud, mais faut viser juste]

Le samedi après-midi, nous avions prévu une randonnée, mais le temps pleuviotant du matin et des risques d’orage annoncé (bien que jamais concrétisés) nous ont fait nous rabattre sur la visite de Saint-Lizier, pas trop loin et plus propice à s’abriter en cas d’orage que la rase campagne.

Le village est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et est effectivement fort joli. Deux églises, une belle vue sur le piémont, de petites ruelles pavées.

Vue sur le village et le piémont depuis le musée
Ruelle du village
Outil dont je ne me rappelle absolument plus la fonction, musée de Saint-Lizier
Musée : exposition sur les chemins de Compostelle, et surtout, charpente

La cathédrale de la Sède est l’église de la ville haute de Saint-Lizier. Elle est notable pour ses peintures du XVIIe retrouvées sous celle du XIXe à l’occasion d’une restauration des boiseries, et restaurées assez admirablement. Des fragments encore plus anciens sont visibles derrières les boiseries de la nef, équipées d’un système permettant de les ouvrir lors de la restauration.

Plafond restauré de la cathédrale de la Sède
Détail du plafond

Le lieu abritait de plus dans le cadre du festival In Situ

Oeuvre de Julie Legrand
Ouvre de Julie Legrand
Julie Legrand, Assemblée

Les Ogres, de Léa Fehner

Film français de 2016. Une troupe de théâtre itinérante qui se déplace en caravane est en tournée dans le Sud de la France avec un spectacle inspirée de deux œuvres de Tchekhov. La vie de la troupe part dans tous les sens. Notamment, le directeur et un des acteurs principaux (nommé Déloyal de façon assez transparente) ont des égos gigantesques, qui laissent assez peu de place aux autres membres de la troupe. Le film suit la troupe sur quelques semaines, montrant leur quotidien toujours un peu précaire, fait d’un bricolage constant des tâches de chacun pour s’adapter aux imprévus, d’une vie intense entre représentations, beuveries, montage et démontage du camp, déplacements en caravane, engueulades, réconciliations, amours et amourettes, concessions (ou non) aux fragilités de chacun.e…

Je recommande très fortement. 

Saint-Girons

[je voulais mettre de la musique sur cet article, mais j’ai l’impression que y’a plus rien comme bonne solution pour intégrer un lecteur musical que les gens peuvent lancer sans compte et sans téléverser  et héberger la chanson toi-même. Où sont passés les grooveshark de notre enfance ? Bref, vous pouvez aller écouter Cherry Lipstick d’Adam Naas sur votre plate-forme privative favorite]

Weekend à Saint-Girons, où j’ai été accueilli par Léa. Une promenade de nuit le premier jour dont vous trouverez les photos plus bas (assez peu de photos réussies, les lampes au sodium qui baignent de loin en loin la ville n’étant pas idéales). Passage dans le centre-ville, présentation par Léa d’un kiosque à musique à plafond parabolique (dedans il y a un écho conséquent, inaudible dès qu’on est à l’extérieur du kiosque).

Le lendemain, marché du samedi matin (l’institution de Saint-Girons). C’était assez cool comme marché effectivement. On y a fait le plein de légumes, fromages, thé et bières.

La ville n’est pas très grande, jolie, en cours de contre-gentrification (on voit les traces d’une gloire bourgeoise passée, liée aux papeteries qui ont fermé et à l’ancienne gare, mais la population actuelle semble plus pauvre, la ville un peu en déshérence), fortement hippie, ça donne une ambiance sympa.

Vue de la ville, de jour
Clocher de l’église et maisons
Intérieur de l’église et orgue
Détail du confessionnal
Balcon et lampe au sodium
Plaque d’égouts ouvragée
Berges du Salat
Pharmacie de nuit

Steampunk World, édité par Sarah Hans

Recueil de nouvelles steampunk. Une introduction au début du recueil explique la démarche : il s’agit de faire sortir le steampunk du monde occidental (et de la période de la révolution industrielle) pour voir comment les éléments constitutifs s’adaptent à d’autres contextes historiques.
Et ça marche ma foi assez bien. Toutes les nouvelles ne sont pas du même niveau, mais il y en a de très cools dont on voudrait bien voir les univers étendus, notamment celle qui raconte le mélange du steamkraft inventé en Prusse avec les traditions de l’empire Ottoman, celle au Siam, celle avec l’enquêtrice néo-zélandaise du Bureau des Phénomènes Inhabituels de la Couronne Britannique. 

Darkest Dungeon, de Red Hook

Jeu de combat au tour par tour et de gestion de ressources. Un châtelain s’est livré à des expériences impies dans son manoir, faisant apparaître des créatures eldritchiennes avant de se donner la mort. En tant que son héritier, vous devez recruter des combattants de différentes classes, que vous envoyez combattre dans différentes parties du domaine pour vaincre créatures et boss, faire monter les héros en niveau, récupérer des artefacts et de l’argent, améliorer l’état du village qui vous sert de camp de base, et finalement être capable de reprendre le donjon du domaine. Les morts de vos héros sont définitives, les combats peuvent leur donner des caractéristiques handicapantes ou améliorantes qu’ils gardent pour les prochaines expéditions, et en plus de leur vie il faut prendre garde à leur stress de peur qu’ils ne succombent à une crise cardiaque.

Le design du jeu est très beau, c’est de la 2D assez statique (ce qui fait qu’il tourne sur des ordis peu performants) avec des dessins façon gravures fortement encrées. Le système de gestion est intéressant, on met un peu de temps à bien comprendre comment tirer parti au mieux des différents paramètres, gérer les capacités des combattants… Mais une fois le jeu bien pris en main c’est assez répétitif, quelques créatures dont les boss qui sortent du lot mais sinon les donjons se ressemblent fortement. Y’a deux DLC qui a priori rajoutent de la diversité, mais là le jeu de base je trouve que j’ai fait le tour, et par contre je n’arrive pas à bien finetuner ma combinaison de héros à emmener dans le Donjon le Plus Sombre, du coup je pense que je vais lâcher le jeu ici.

I feel good, de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Comédie française de 2018. Jean Dujardin joue un peu paumé qui croit totalement au discours néolibéral. Il cherche l’idée que le rendra « immensément riche » et ne fait pas grand chose d’autre. N’ayant plus aucune ressource, il rejoint sa sœur qui dirige le centre Emmaüs de Lescar, dans les environs de Pau. Là, il tente de vendre l’idée qu’il a enfin trouvée à divers compagnons travaillant dans le centre.

Ça se regarde, mais c’est pas le film du siècle. Y’a des longueurs, des scènes où on sait pas trop où elles vont, des moments pas très subtils. Y’a des trucs cools aussi, mais on aurait voulu que le film élabore plus dessus. Par exemple les compagnons qui jouent de la musique de nuit dans le centre endormi. Le film s’en sert juste pour marquer le passage du temps, mais ça donne parmi les scènes les plus jolies. Les péripéties du voyage en Bulgarie sont aussi parmi les moment les plus sympa du film, mais totalement annexe à son propos : la limousine bricolée, la visite du monument abandonné (aparté : raaaah, j’ai tellement envie d’aller l’explorer), la dispersion des cendres sur les flammes jumelles… Bref, tout les moments où le film fait un peu de la poésie sont cools, mais ils sont pas vraiment reliés au reste du film. Je pense que j’aurai préféré un documentaire un peu poétique sur le centre Emmaüs, dans l’absolu. 

École abandonnée.

Ça faisait quelques temps que je n’avais pas pris de photos, et encore plus de temps que je n’avais pas fait d’exploration. Deux choses rattrapées par ce dimanche pluvieux, avec l’exploration de cette école de communication abandonnée, sise dans une villa bourgeoise du Sud-Ouest de la France. Beaucoup de photos ratées : ça faisait trop longtemps que je n’avais pas photographié dans la pénombre, j’avais oublié qu’il faut prendre des appuis stables pour éviter les photos floues et grainées de partout. Bon, y’en avait quand même quelques unes de récupérables. Le bâtiment était beau, plusieurs étages, des dépendances derrière que je n’ai pas pris le temps d’explorer en raison de la pluie. Très peu de tags à l’intérieur, ce qui limite un peu l’intérêt photographique il faut le dire, même si l’architecture offre déjà pas mal de beaux éléments à découvrir.

Approche
Vue d’ensemble
Serre et couleurs d’automne
Serre fortifiée
Noir et blanc et couleur
Voie humide
Brûleur
Cheminée, détails
Cheminée, détail
Vers Labo
Panneau de texte
Porte verte
Sol bleu
Couloir et portes
Mansarde et cloison défoncée
Couloir
Cheminée « risques biologiques »

Les Frères Sisters, de Jacques Audiard

Western.

L’histoire de deux frères tueurs à gages en 1851. Sur les ordres de leur patron peu recommandable, ils poursuivent un chimiste parti vers la Californie en pleine ruée vers l’or. On voit leur vie quotidienne, leur relation dysfonctionnelle entre eux et avec le reste du monde, et en parallèle la vie du chimiste et d’un autre homme qu’il rencontre en chemin. C’est bien filmé, les décors sont très beaux. Quelques longueurs mais on passe un très bon moment devant. La relation des frères est bien mise en scène, le côté « monde ouvert » des Etats-Unis de l’époque aussi (toutes ces nuits à la belle étoile en traversant le territoire en ligne droite à cheval). Ca a été tourné en Espagne et en Roumanie, les paysages sont très beaux, et la musique d’Alexandre Desplats rend bien dans le film. 

Mia Madre, de Nanni Moretti

Film italien. Une réalisatrice tourne un film social avec un acteur principal ingérable, et en parallèle doit faire face à la dégradation rapide de la santé de sa mère.

Je l’ai pas regardé dans les meilleures conditions (dans le train en tentant d’avoir du wifi par ailleurs), mais j’ai pas été enthousiasmé outre-mesure. C’était intéressant, mais je m’attendais à ce que ce soit plus sur le deuil post-décès qu’à la période d’anticipation où la santé de la mère se dégrade. Et puis les parties cinéma sont joliment tournées, mais les films sur des persos dans le milieu du cinéma je trouve toujours ça un peu nombriliste.

Après c’était intéressant quand même, mais j’ai largement préféré Habemus Papam du même réalisateur

Nox, de Fred Cavayé, Quoc Dang Tran et Jérôme Fansten

Série Canal + sur une enquête policière dans les sous-sols de la Ville-Lumière. C’est pas très bien. Les actions et motivations des personnages n’ont aucun sens, les sous-sols sont totalement fantaisistes mais sans proposer quelque chose d’intéressant, et y’a pas mal de personnages clichés/de fausse subversion « ooooh, la témoin du meurtre est une actrice porno ! Oh là là on va montrer un studio de porno ! Bon on va montrer rien en fait, et puis de toute façon le potentiel subversif du porno en France en 2018 je demande à voir, mais whoooou on s’est fait plaiz’ en insistant bien sur le fait qu’elle était actrice porno. »

Ne recommande pas.