Archives de catégorie : Séries

Okkupert

Série d’anticipation politique norvégienne. Après une crise climatique, la Norvège porte au pouvoir le parti écologiste, qui décide d’arrêter totalement l’exploitation des énergies fossiles norvégiennes et de lancer des centrales au thorium à la place. Mais l’UE et la Russie ne l’entendent pas de cette oreille et passent un accord : des troupes russes occupent les plates-formes pétrolières norvégiennes et relancent la production. La série suit le gouvernement norvégien, un journaliste et la société civile qui réagissent à cette perte de souveraineté et à celles qui risquent de s’ensuivre. C’est assez bien fait. Visiblement les Norvégien⋅ne⋅s ne portent pas l’UE dans leur cœur, els la considère comme une bande de connards manipulateurs (et, well, on peut pas trop leur donner tort). La série présente les renoncements obligés du gouvernement Berg, qui n’a aucune marge de manœuvre pour lutter contre l’alliance UE/Russie. On peut y voir des parallèles avec ce qu’a vécu le gouvernement Tsipras en Grèce. On voit aussi les pertes progressives de libertés civiles dans la société norvégiennes, les compromis avec la Russie, l’aspiration à une résistance et la question de la différence résistance/terrorisme, les tensions/rapprochement entre les services de sécurité norvégiens et ceux russes, qui ont tellement moins de réglementations compliquant leur boulot… C’est vraiment intéressant, même si certaines scènes peuvent sembler un peu forcées/mal jouées. La fin de la saison voit une escalade brutale de la tension qui fait que la saison 2 ne peut plus trop ressembler à la 1, et des personnages qui changent un peu vite d’intensité avec laquelle ils agissent, mais ça reste crédible.

Wayward Pines, saison 2.

Série de M. Night Shyamalan Les mêmes défauts et qualités que la saison 1 (que j’avais vu l’année d’avant d’un seul coup aussi en compagnie des mêmes individus). Une bonne partie des personnages sont totalement idiots, mais c’est relativement crédible in-universe. Je pense que le gavisionnage de la saison entière entre ami⋅e⋅s en une après-midi, tel qu’on l’a fait, est la façon optimale de regarder cette série. Mention spéciale au personnage d’Arlene, qui n’apporte strictement rien aux arcs narratifs mais est un des plus trippants de la saison. Bien joué aussi à l’idée « on tue un personnage qui apparaissait dans la saison 1 par épisode », ça rend assez bien pour clore les arcs de la saison 1 sans trop s’embêter.

Orphan Black, post agrégé

Série d’anticipation de la BBC America sur une femme qui découvre qu’elle est issue d’une expérimentation sur le clonage humain et qu’elle possède plusieurs clones. Tatiana Maslany, l’actrice qui interprète toutes les clones, est magistrale dans son jeu.

Saison 4
J’avais bien aimé le début de la saison, qui virait un peu plus dans le body horror que les saisons précédentes, mais on sent que le concept de la série s’essoufle. Je ne sais pas ce qu’ils pourraient faire pour la relancer mais ce serait cool qu’ils trouvent parce que c’est quand même une super série. Recommencer de zéro avec un autre groupe de clones peut-être ? Il y a quand même des trucs intéressant dans cette saison, notamment tous les flash-backs sur Beth (gros avantage d’avoir la même actrice pour faire des personnages mineurs et majeurs, aucun problème pour décider d’un coupe de développer les mineurs). Le dernier épisode est riche en rebondissements et rebat un peu toutes les cartes du coup je me demande si je ne vais pas quand même regarder la saison 5.

Agent Carter, saison 2

Saison 1 :
Un spin-off du film Captain America qui se concentre sur le personnage de Peggy Carter. Après la guerre, elle intègre les services spéciaux américains mais le machisme y règne et elle est considérée comme une secrétaire insubordonnée plutôt qu’une agente à part entière. Le côté rétro-SF est sympa, la mise en scène du sexisme intéressante (il y a plusieurs passages où un feuilleton radiophonique « Captain America » passe à la radio où Peggy est mise en scène comme une demoiselle éplorée (et qui je suppose colle pas mal aux comics Captain America qui sont sortis à cette période), avec Peggy exaspérée à chaque fois, c’est plutôt bien trouvé.

Saison 2 :
Un peu déçu par cette saison. Beaucoup de trous de scénario et des personnages très clichés.

Films et séries

Films :

Le Trésor de la Sierra Madre, de John Huston. Film de 1948 où Humphrey Bogart joue avec deux autres acteurs un trio de chercheurs d’or américains dans la sierra mexicaine. Brigands, outsider, jalousie, tout y est. Le film se passe sur un rythme lent mais dure 2h donc il y a pas mal de péripéties au final. Les acteurs sont excellents et l’histoire à un petit côté tragédie grecque intemporelle.

The Congress, d’Ari Folman. Robin Wright, jouant son propre rôle, accepte de se voir digitalisée pour que le studio Miramount puisse utiliser son image dans n’importe quelle production. Ce faisant, elle devient l’égérie de la révolution numérique qui va mélanger réalité et fiction de façon indiscernable … Un film assez perché et audacieux dans son traitement, qui se perd dans quelques longueurs et arcs narratifs convenus et dispensables, mais dans l’ensemble très intéressant à regarder.

Salaam Bombay!, de Mira Nair. Film sur les enfants des rues de Bombay dans les années 80. C’est pas un film avec un sujet très joyeux et il ne romanticise pas la vie de ses sujets (prostitution, prison, drogues, tout y est), mais c’est un beau film néanmoins. Les acteurs étaient vraiment des enfants des rues, ce qui est assez notable.

Impardonnable, de et avec Clint Eastwood. Un ancien cow-boy rangé de la boisson et des meutres accepte un contrat pour gagner 1000$ pour élever ses enfants, dans un Far-West qui n’accepte plus les règlements de comptes extrajudiciaires. Eastwood met en scène le crépuscule du Far-West dans une histoire parfois un peu lente mais impressionnante.

Relève de Thierry Demaizière et Alban Teurlai. Sur la création du ballet Clear, Bright, Loud, Forward par Benjamin Millepied en parallèle avec ses fonctions de directeur de la danse à l’Opéra de Paris. Bien filmé, cool musique, une perspective intéressante sur la création artistique non pas isolée mais prise en relation avec tous les autres facteurs qui vont l’influencer : administratif, conflits sociaux, aspects techniques, choc des cultures, …

De Battre mon Cœur s’est arrêté, de Jacques Audiard. Un film avec des gens pas très heureux et pas très sympas, dont un qui tente de trouver une issue. C’est joliment filmé, c’est déjà daté alors que c’est pas si vieux (ou alors je vieillis vraiment plus que ce que je me rends compte. La vieillesse est un naufrage et elle commence à 25 ans. Bref), ça parle de relations familiales et d’épanouissement personnel.

Jeux vidéos :

Kairo. Des architectures impossibles, aucun contexte, des énigmes pas très compliquées. C’est sympa. Y’a une histoire cachée, mais je l’aurai jamais trouvée si je ne l’avais pas lue sur la page wikipedia du jeu. C’est calme et joli mais c’est pas dément non plus.

Papo y yo Des architectures impossibles, des énigmes pas très compliquées, quelques finitions manquantes dans les interactions entre éléments, mais un jeu qui prend aux tripes et vous donne des sentiments. Récemment porté sur Linux dans Steam. Je recommande.

Séries et dessins animés :

The Man in the High Castle Adaptée du roman de Philip K. Dick. Très lente, intéressante dans son esthétique, joli générique, mais un scénario sans intérêt, qui évacue les questions intéressantes du bouquin de Dick. Les premiers épisodes sont très prévisibles dans leur déroulement et certaines lignes narratives sont superflues, mais une belle attention portée aux détails pour nous présenter un monde dyschronique dans lequel l’Amérique s’est très bien accommodée de la victoire nazie. Après, c’est leeeeeeent et convenu.

Galavant, saison 2 Je n’ai pas été enthousiasmé par les deux premiers épisodes, mais ensuite la série repart aussi bien quand durant la première saison. Plein de chansons absurdes, des personnages qui s’accrochent à leurs clichés et qui n’en sont que plus géniaux, un Moyen-Âge de pacotille, ♥.

Rick and Morty, par Dan Harmon. Série animée, hommage à toute la SF dans son intégralité. Un grand-père scientifique génial, alcoolique et sans scrupule et son petit-fils voyagent à travers les dimensions et l’espace dans des aventures existentialistes et plus absurdes les unes que les autres. Très réussie. [EDIT 2020 : J’ai un peu changé d’avis sur R&M au fur et à mesure. Il y a toujours de très bons épisodes, jusque dans les derniers que j’ai vu (l’épisode sur la continuité narrative notamment), mais y’a aussi des moments pas très intéressants, où bon, tu attends un peu que l’épisode se passe. Rick est un personnage trop puissant et indifférent pour que la série puisse lui opposer des enjeux intéressants, que ce soit en terme de narration où d’évolution du personnage.]

Luther, saison 4. Un peu moins réussie que les précédentes, on sent que le concept s’essouffle. Idris Elba traîne toujours son spleen de détective en proie à l’horreur du monde, les criminels sont toujours horribles.

Mr. Robot

Un hacker asocial se fait recruter par un anarchiste pour abattre la plus grosse entreprise mondiale et le système de dettes américain. Les méchants sont très méchants mais les gentils sont assez ambigus (le héros est incapable d’accorder sa confiance aux gens et espionne tous les gens autour de lui). Assez surprenant, informatiquement correct, bien filmé, couleurs désaturées.

J’ai des amis qui ont énormément accroché, perso je trouve ça sympa mais pas plus.

Misfits, Saison 4

Parfaite. Une saison avec des vrais morceaux de surréalisme dedans, les nouveaux acteurs sont à la hauteur des anciens et il ne se passe toujours rien dans la banlieue londonienne frappée par « The Storm ».

De façon générale j’ai beaucoup aimé cette série, les premières saisons étaient vraiment super, une baisse de régime après, mais ils ont su s’arrêter à temps.

Elementary, de Robert Doherty

Après avoir soigné son addiction à la cocaïne, Sherlock Holmes est envoyé à New York par son père et se voit adjoindre un compagnon qui doit veiller à son sevrage, Joan Watson, ancienne chirurgienne. Encore une adaptation de Sherlock Holmes, me direz-vous ; encore une bonne, vous répondrais-je. Elementary vaut le détour et je remercie picomango de me l’avoir fait découvrir.

[EDIT 2018 : La première saison est vraiment bonne (format procedural, faut aimer mais ça marche bien pour de l’enquête policière) ; le gros intérêt de cette version c’est qu’elle nous présente un Sherlock génial sans qu’il soit pour autant obligé d’être un insupportable connard avec tout le monde autour de lui ; ici Sherlock se préoccupe des gens qui l’entourent. Watson n’est pas le sujet de ses blagues mais une égale dans le duo. Et on ne nous colle pas une romance artificielle entre les deux sous prétexte qu’els ne sont pas du même genre et que donc bim les loi de l’hétéroattractivité sont immuables.

Après, le duo entre les 2 persos fonctionne super bien sur la première saison, bien sur la seconde, puis ça se délite. C’est dommage parce que les personnages secondaires des premières saisons sont très bien, mais ça se dégrade. J’ai fini par abandonné à la saison 4 je crois, mais je recommande vraiment les 2 premières saisons.]

Parks and Recreation, de Greg Daniels et Michael Schur

Série télé avec Amy Poehler, sur le service municipal des parcs et jardins dans la petite ville de Pawnee, Indiana. Série comique toute en sourires, c’est la série bon esprit qui vous met un sourire aux lèvres et vous redonne fois en l’Humanité. Le jeu de l’actrice principale est excellent, les personnages sont forts et originaux. Pour tous les soirs d’hiver.
La première saison est un peu poussive, surtout quand on a pas l’habitude du format documenteur de ce genre de séries, mais ça vaut vraiment vraiment le coup d’avancer dedans pour être happé par la série.