Archives de catégorie : Séries

The Handmaid’s Tale

Série adaptée du roman éponyme de Margaret Atwood. C’est très bien fait, c’est glaçant, c’est à voir, mais faut être bien accroché (much much violence psychologique). La série a été renouvelée pour une saison 2, mais la 1 couvre l’intégralité du bouquin, je me demande ce que ça va donner.

Saison 2 :

Ça part un peu dans tous les sens, c’est dommage. Y’a des pistes narratives (l’exfiltration de June) qui sont lancées mais la série décide finalement de les annuler au bout de quelques épisodes pour revenir au statu quo, c’est assez frustrant. Y’a aussi des trucs qui tournent en rond sans que tu saches où ça va : tout ce qui est montré aux Colonies notamment. Oui, ok, et ? Fort agacé aussi 16par le fait que la série a piétiné pendant toute la saison et tout d’un coup il se passe plein de trucs pendant le final juste pour te faire des cliffhangers d’ici la prochaine saison. Surtout des cliffhangers qui n’ont aucun sens comme la décision de June de ne pas partir…
Il y a aussi des trucs intéressants par ailleurs : l’attentat, les tentatives de relations internationales de Gilead, les évolutions de Serena, et la façon dont est mis en scène l’accouchement de June.

Et je suis d’accord avec cet article de The Cut qui explique que la série dans cette seconde saison utilise les violences envers les femmes pour être plus edgy, montrant explicitement les actes de violence plutôt que de se concentrer sur les mécanismes qui peuvent mener à l’acceptation ou à la résistance envers le nouveau régime.

Fleabag, de Phoebe Waller-Bridge

Saison 1 :

J’ai mis quelques épisodes à accrocher, mais c’est vachement bien. Série sur une anglaise d’une vingtaine d’années qui tente de faire vivre le café qu’elle avait monté avec une de ses amies, et de maintenir en forme sa vie amoureuse/sexuelle et sa vie familiale. Il ne se passe pas grand chose mais c’est très drôle, l’héroïne est très très bien écrite, à la fois une personne atroce et géniale, super personnages autour, notamment sa sœur, le personnage auquel je m’identifie le plus.

The City and the City, de Tom Shankland

Adaptation du livre éponyme de China Miéville : Beszel et Ul Qoma sont deux cités entremêlées (pensez à Berlin Est et Ouest, ou Jérusalem), où les habitants de chaque cité sont entraînés dès la naissance à ne percevoir que ce qui appartient à leur cité et à ignorer l’autre, sous peine de voir intervenir une mystérieuse force de police, Breach, intervenir. Dans ce contexte politiquement complexe, une étudiante américaine de l’université d’Ul Qoma est retrouvé morte à Beszel…

Y’a des éléments intéressants dans l’adaptation mais je n’ai pas été fan de tout : j’ai bien aimé l’atmosphère des deux villes, mais le différentiel technologique entre les deux est trop important pour être crédible, même s’il facilite les choses en terme de compréhension visuelle. Quelques incohérences dans le scénario aussi, en terme de motivation des personnages notammment. Enfin, la conclusion est un peu faible mais je crois que c’était déjà le cas dans le roman de Miéville.

Je râle mais globalement c’était une bonne mini-série, ça vaut le coup de la regarder, bons acteurs, belle esthétique, intrigue policière classique un peu compliquée par la nature duale de l’endroit où elle se déroule.

The Exorcist, série télévisée

J’ai regardé en un weekend les 2 saisons de 10 épisodes. C’était la bonne durée pour pouvoir tout regarder d’un coup (la série a été annulée après la seconde saison). Sentiments mitigés : clairement il y a des longueurs, beaucoup de répétitions, et on sent que la série ne sait pas toujours trop où elle va, avec les pouvoirs des démons et leur susceptibilité aux rituels et objets d’exorcisme qui varie énormément d’un épisode à l’autre selon ce qui est utile aux scénaristes. Donc clairement une série dispensable de ce point de vue là. Après, les personnages sont vraiment bien construits et attachants. D’une part le duo d’exorciste dont la dynamique fait toute la série, mais aussi la majorité des personnages secondaires (exceptés ceux qui sont dans la hiérarchie de l’Église).  Ils sont intéressants, divers, subtils, c’est assez cool. Globalement je pense que y’a beaucoup à dire sur les modèles de masculinité présentés par cette série (mais par quelqu’un qui s’y connaît plus que moi)

Gravity Falls, d’Alex Hirsch

Série animée en 2 saisons diffusée par Disney. La série suit les aventures de deux jumeaux, Mabel et Dipper, envoyés passer un été avec leur grand-oncle Stan dans une petite ville de l’Oregon. Stan tient un cabinet de curiosités plein de fausses attractions pour escroquer les touristes, mais les deux jumeaux réalisent vite que la ville est pleine de vraies manifestations paranormales.

J’ai bien aimé, l’histoire est intéressante, 2 saisons c’était le bon format, il y a une vraie conclusion avec des enjeux, c’est cool. Après, y’a pas mal d’épisodes qui tournent autour de l’attraction amoureuse de Dipper (12 ans) pour Wendy (15), et c’est pas super bien amené ni traité, ça c’est un peu dommage. Globalement le traitement des questions de genre dans la série n’est pas fou, c’est le gros reproche que j’aurai à lui faire, sinon j’ai beaucoup aimé.

Jessica Jones, de Melissa Rosenberg

Série Netflix sur une super-héroïne qui travaille comme détective privée. Elle dispose de super-force mais s’en sert de façon discrète, parce que sa tentative précédente de se mettre en lumière en tant que super-héroïne a attiré sur elle l’attention d’un super-vilain capable de contrôler les gens (David Tennant, impérial), ce qui lui a laissé pas mal de traumatismes. Évidemment, le vilain est de retour. La série est cool notamment parce qu’elle inverse pas mal de tropes genrés des films noirs et parle de traumatismes. Elle a aussi le côté bien filmé et « squalor » des séries Marvel/Hell’s Kitchen, qui est assez sympa à regarder.

Saison 2
Malheureusement la saison 2 n’est pas du tout au niveau de la première, au point qu’on a arrêté le visionnage en cours de saison parce qu’on s’ennuyait fortement. Mention spéciale pour le trop archi-éculé des figures mystérieuses qui ressortent du passé de l’héroïne alors qu’on n’en avait pas du tout entendu parler dans la saison 1.

Philip K. Dick’s Electric Dreams

Série télé produite par Amazon en se basant sur des nouvelles de Philip K. Dick. Ca fonctionne comme une anthologie : chaque épisode est un récit indépendant d’une heure. J’ai pas été enthousiasmé, je trouve que le résultat fait un peu cheap. Y’avait des trucs intéressants dans le premier épisode, surtout esthétiquement, mais le tout fait pas très fini. Après c’est dur d’adapter du Dick, et clairement toutes ses nouvelles ne sont pas extraordinaires ni polies aux entournures. Mais bon, je pense quand même qu’il y avait moyen de faire mieux, Amazon s’est bien mieux débrouillé sur l’adaptation de The Man in the High Castle (mais ils y ont probablement mis plus de moyens qu’ici).

Dirk Gently

Saison 1 :
Série de la BBC America basée sur le personnage de Douglas Adams. 8 épisodes, bien réalisés. Ça m’a un peu fait penser à Utopia, y’a beaucoup d’éléments introduits qui ne sont pas dans les livres de Douglas Adams mais qui rendent bien.

Saison 2 :
Un peu moins réussie que la saison 1 (le scénario réussi moins bien l’énorme wtf qui converge soudainement, même si y’a quand même des trucs très imaginatifs et réussis).
Un truc qu’ils ont pas du tout exploité je trouve c’est le clash des systèmes de valeurs entre un univers réaliste et un univers type high fantasy. Mais plein de trucs cools néanmoins, notamment la shériff Tovetino, le design des chevaliers carrés, tout Blackwing…

Stranger Things, des frères Duffer

Une série qui se déroule dans une petite ville tranquille rurale américaine ou des événements mystérieux se déroulent, liés au laboratoire fédéral à la limite de la commune.

Deux saisons sont sorties, que j’ai regardées chacune au moment de sa parution, en compagnie d’OC. C’est sympa à regarder, l’esthétique est belle, la bande-son (aussi bien les morceaux instrumentaux originaux que la musique de l’époque) est super. Après l’histoire n’est pas ultra-originale. La seconde saison étend bien les thèmes développés dans la première et réussit à proposer une suite relativement cohérente, mais je suis dubitatif sur la possibilité de continuer comme ça encore longtemps. On sent des failles de scénario qui s’agrandissent, des personnages qui se comportent de façon stupide juste parce que ça permet de faire avancer l’histoire notamment.

Master of None, d’Aziz Anzari et Alan Yang

Saison 1 :
Série en dix épisodes sur la vie d’un acteur new-yorkais d’origine indienne. La série est efficace, elle parle de relations amoureuses, amicales et familiales, de racisme et de sexisme, de la vie dans nos sociétés occidentales contemporaines et connectées et Anzari est excellent dedans.

Saison 2:
Super premier épisode, filmé en noir et blanc (de façon générale j’aime beaucoup les séries qui font des expérimentations esthétiques de ce genre et sortent un peu de la caméra neutre). De façon générale c’est une bonne saison, je pense que j’ai préféré les épisodes auto-suffisants à ceux qui développaient l’intrigue de la série. Mention spéciale à l’utilisation de la langue (de l’italien principalement mais aussi de la langue des signes, un peu du français), avec des personnages qui parlent tous dans leur langue sans sous-titres incrustés dans la vidéo.

J’ai trouvé la romance développé un peu convenue mais le fil narratif sur la carrière télévisuelle de Dev est intéressant (et j’ai trouvé intéressant d’avoir un personnage (Chef Jeff) présenté du point de vue masculin de Dev comme positif, avant qu’on ait la révélation qu’il est un prédateur sexuel et que Dev se retrouve dans une position inconfortable en travaillant avec lui. Après je trouve qu’il aurait été intéressant d’avoir justement un épisode montrant d’un point de vue féminin les interactions avec Chef Jeff pour que ce ne soit pas présenté juste à travers le regard de Dev (et comme un dilemme un peu abstrait pour lui).

Et pour ne rien gâcher, la bande-son de la série est vachement bien.