Archives de catégorie : Screens, thousands of them.

Videodrome, de David Cronenberg

Film de 1983 de Cronenberg, typiquement cronenbergien, avec des trucs technologico-organiques. C’est assez daté mais intéressant à voir. C’est un film sur la télévision et le pouvoir des images, mais avec des vidéocassettes, mais qui reste d’actualité (enfin si vous supposez que l’actualité c’est de filer des tumeurs hallucinatoires aux gens avec des vidéos qui les reprogramment, mais « en même temps », les vidéos de propagande des djihadistes…)

Escape from New York, de John Carpenter

Film de 1981, au scénario basique : Manhattan est devenue une prison de haute sécurité géante (sic), l’avion du président se crashe dedans (resic), et on envoie le meilleur élément de l’armée américaine le chercher. Sauf que les États-Unis ont une petite tendance facho (indiquée par le fait de changer une de ses plus grandes villes en prison sans espoir de réinsertion), que le Président est méprisable et que l’agent des Forces Spéciales a été condamné pour le braquage de la réserve fédérale.

J’ai une certaine affection pour ce film mais y’a rien d’incroyable dedans, même s’il pose une ambiance (avec le trip tout le monde avec des costumes chelous parce que y’a pas de société stable dans la prison et que comme chacun sait, anarchie=costumes chéper, tsé). Le principal mérite de ce film, pour être honnête, c’est d’avoir permis par son succès un peu random qu’on demande à Carpenter de refaire un truc du même genre et que lui, taquin, commette Escape from LA, suite-décalque upped to eleven du premier, qui pour le coup est très bien.

Le Domaine des Dieux, par Alexandre Astier

Adaptation en film d’animation du tome d’Astérix éponyme.

J’ai beaucoup aimé, l’animation était très réussie (notamment les scènes où la caméra se balade dans la forêt, ce qui aurait je pense très difficile à retranscrire dans un film pas d’animation), le rythme est bon, la répartition des actions entre les personnages (entre Astérix et Obélix mais aussi entre les persos secondaires) est mieux réussie que dans les albums, les retournements de situation sont bien faits (notamment la neutralisation d’Obélix, ce qui est souvent ce qui pêche dans les albums), et les gags originaux sont bien trouvés.

Vincent n’a pas d’écailles, de Thomas Salvador

Je recommande le film, si vous voulez le regarder juste sur cette recommandation sans rien en savoir ne lisez pas la suite.
[SPOILERS] Film français d’une heure vingt. Vincent, jeune homme pas super bien inséré dans la société, débarque dans une nouvelle région. Il travaille dans une entreprise de construction et devient ami avec u de ses collègues et est attiré par Lucie. Accessoirement, il se trouve qu’il a un super-pouvoir : sa force physique est décuplée quand il est en contact avec de l’eau. C’est un bon film de super-héros français : il ne se passe pas grand chose, les personnages se contentent de traîner les uns avec les autres et de discuter et d’être posé dans leur vie. La directions des acteurs laisse parfois un peu à désirer (film français, j’ai dit), mais l’histoire est cool (même si je trouve que le héros est vriament pas dégourdi dans son utilisation de son pouvoir, notamment lors de la scène de course-poursuite).

Un regret : il y avait une occasion en or de faire une scène post-générique dans le style des films Marvel/des blockbusters US en général (dans l’idéal, Samuel L. Jackson dans son personnage de Nick Fury ou un équivalent québécois qui vient recruter Vincent)

Master of None, d’Aziz Anzari et Alan Yang

Saison 1 :
Série en dix épisodes sur la vie d’un acteur new-yorkais d’origine indienne. La série est efficace, elle parle de relations amoureuses, amicales et familiales, de racisme et de sexisme, de la vie dans nos sociétés occidentales contemporaines et connectées et Anzari est excellent dedans.

Saison 2:
Super premier épisode, filmé en noir et blanc (de façon générale j’aime beaucoup les séries qui font des expérimentations esthétiques de ce genre et sortent un peu de la caméra neutre). De façon générale c’est une bonne saison, je pense que j’ai préféré les épisodes auto-suffisants à ceux qui développaient l’intrigue de la série. Mention spéciale à l’utilisation de la langue (de l’italien principalement mais aussi de la langue des signes, un peu du français), avec des personnages qui parlent tous dans leur langue sans sous-titres incrustés dans la vidéo.

J’ai trouvé la romance développé un peu convenue mais le fil narratif sur la carrière télévisuelle de Dev est intéressant (et j’ai trouvé intéressant d’avoir un personnage (Chef Jeff) présenté du point de vue masculin de Dev comme positif, avant qu’on ait la révélation qu’il est un prédateur sexuel et que Dev se retrouve dans une position inconfortable en travaillant avec lui. Après je trouve qu’il aurait été intéressant d’avoir justement un épisode montrant d’un point de vue féminin les interactions avec Chef Jeff pour que ce ne soit pas présenté juste à travers le regard de Dev (et comme un dilemme un peu abstrait pour lui).

Et pour ne rien gâcher, la bande-son de la série est vachement bien.

Kingsmen, de Matthew Vaughn

Un film d’espions britannique un peu dépoussiéré. C’est créatif au niveau de la violence et de la mise en scène, le méchant est fort bon (déjà, c’est Samuel L. Jackson, ça aide) mais le scénario est réac à souhait. Ça partait bien pourtant avec un héros issu des classes populaires, mais il adopte juste tous les codes d’une aristocratie élitiste sans se poser de questions, les personnages féminins sont inutiles à souhait (sauf la femme de main du méchant, mais qui visiblement couche avec lui…) et se comptent sur les doigts d’une main. Et en plus la solution du méchant au changement climatique c’est « tuer les pauvres » alors que la majeure partie des émissions sont dues à quelques mégacorporations et à leur politique de profit des actionnaires. Bref, vous pouvez regarder pour la photographie mais avec votre sens critique en action.

Souvenirs de Marnie (思い出のマーニー)

Film du studio Ghibli réalisé par Hiromasa Yonebayashi. Une fille de 12 ans est envoyé à la campagne par sa mère vivre avec des oncles et tantes distants. Elle découvre dans une village une grande maison qui lui semble étrangement familière et commence à avoir des visions d’une fille blonde qui l’entraîne avec elle vivre des aventures étranges…

Très bien réalisé, une petite vibe « Totoro, 10 ans après », on ne sait pas trop où le film veut en venir et s’il faut être inquiet pour le personnage (comme dans Totoro, hein). J’ai trouvé la fin un peu faible (dans le sens où la résolution n’est pas très satisfaisante) et que y’avait un peu de queer-baiting mais globalement c’est un cool film