Archives de catégorie : Screens, thousands of them.

The Swimmer, d’Eleanor et Frank Perry

Film de 1968. Un homme entre deux âges de la bourgeoisie américaine décide de rentrer chez lui depuis la maison d’amis à lui en passant par toutes les piscines des propriétés sur le chemin, appartenant aux gens de ses cercles sociaux. L’expérience commence bien pour lui-même si les gens sont perplexes devant son idée, mais graduellement, il devient clair que l’homme tente d’ignorer les événements récents malheureux de sa vie et de revivre une version idéalisée de son passé. Les gens lui sont de plus en plus ouvertement hostile plus il s’approche de chez lui, et son passé est peu à peu révélé, en contradiction avec la fable à laquelle il s’accroche et où il aurait toujours son statut de jeune bourgeois séducteur bien intégré dans la société.

J’ai bien aimé, mais la réalisation est datée, avec des cadrages assez baroques, des plans en surimpression les uns sur les autres et quelques longueurs

Lucky, de John Carroll Lynch

Un film avec des vieux qui trippent dans une petite ville paumée aux US. Franchement, c’est l’essence du film. On suit notamment Lucky, un vieux cowboy tranquille dans sa routine, et sa position nihiliste sur l’existence en phase avec l’acceptation de son grand âge. C’est un film où on se laisse porter par l’absence d’événement et où on regarde des personnages et on s’attache à elleux.

C’est assez cool d’avoir un film avec des acteurs vraiment vieux, ça change du jeunisme du cinéma plus mainstream.

Logan, de James Mangold

Un film dans l’univers des X-men, mais assez largement éloigné des autres instances de la série, et de façon fort positive. On est dans un proche futur, les mutants ont cessé d’apparaître, la plupart des anciens mutants sont morts, et ceux qui restent ne sont pas bien vaillants : le professeur Xavier souffre de crises épileptiques et Wolverine d’une intoxication permanente due au métal qui recouvre ses os… L’ambiance est un peu crépusculaire, et c’est là dedans que débarque une jeune mutante poursuivie par une entreprise maléfique et que Wolverine va devoir protéger malgré son envie de ne pas du tout être mêlé à tout ça…

Les personnages sont dans un sale état, la violence physique n’est pas esthétisée ni euphémisée, les personnages principaux sont mortels, ça part en road trip halluciné, j’ai beaucoup aimé, surtout en comparaison des films Wolverine précédent qui étaient des désastres sans nom…

Stranger Things, des frères Duffer

Une série qui se déroule dans une petite ville tranquille rurale américaine ou des événements mystérieux se déroulent, liés au laboratoire fédéral à la limite de la commune.

Deux saisons sont sorties, que j’ai regardées chacune au moment de sa parution, en compagnie d’OC. C’est sympa à regarder, l’esthétique est belle, la bande-son (aussi bien les morceaux instrumentaux originaux que la musique de l’époque) est super. Après l’histoire n’est pas ultra-originale. La seconde saison étend bien les thèmes développés dans la première et réussit à proposer une suite relativement cohérente, mais je suis dubitatif sur la possibilité de continuer comme ça encore longtemps. On sent des failles de scénario qui s’agrandissent, des personnages qui se comportent de façon stupide juste parce que ça permet de faire avancer l’histoire notamment.

Universal Paperclips, de Decision Problems

Un jeu en texte (plus une illustration minimaliste sur la fin) où l’on incarne une intelligence artificielle qui gère une production de trombones. Une seule instruction : augmenter la production. Ce que l’on va s’employer à faire, par tous les moyens possibles. Comme souvent dans les cliqueurs, y’a pas grand chose à faire per se (on peut tenter d’optimiser la stratégie prise pour finir le jeu plus rapidement, ou paramétrer un autocliqueur pour améliorer ses clics, mais ça va pas beaucoup plus loin), mais ce qui est intéressant c’est l’histoire. Ici, le fait que si l’on donne une unique instruction à une IA sans mettre des barrières éthiques, ça peut potentiellement assez mal tourner…

Unbreakable, de M. Night Shyamalan

Un homme est le seul survivant d’un accident de train particulièrement violent, sans la moindre égratignure. Il est contacté par un galeriste atteint de la maladie des os de verre qui lui explique qu’ils sont des reflets opposés et qu’il est invulnérable, ce qui prédisaient les comics, dernier avatar d’une forme de mémoire collective picturale décrivant l’existence de surhommes protégeant les communautés humaines. Yep. Yep yep yep. Ce n’est que le début, mais franchement dans la plupart des raisonnements des personnages, et surtout d’Elijah Price, toute notion de causalité est simplement absente. Perso ça m’a pas mal sorti du film.

Après, autant le scénario tient pas la route 5 secondes, autant les cadrages et la façon de filmer sont vachement cools, avec des scènes montrées dans des miroirs, dans le reflet sur un écran de télé, à travers des rideaux, et mention spéciale à la scène du train, filmée entre deux sièges, ne laissant qu’une petite partie de l’écran pour l’action, avec des pivots de la caméras faisant office de champ/contrechamp pour montrer les deux personnages.

Get Out, de Jordan Peele

Thriller de 2017. Un couple composé d’un homme noir et d’une femme blanche part rencontrer les parents de la femme au fond d’une tranquille banlieue résidentielle paumée. L’homme s’inquiète du potentiel racisme de sa belle-famille et très vite se rend compte que les choses ont l’air encore plus inquiétantes que ça…

Fort bien fait, original par rapport au genre, met sur le devant de la scène les questions raciales qui sont habituellement largement laissées de côté dans ces films (où on tue la minorité visible (souvent un homme noir) dès le début et merci bien, c’était juste par hasard mais tout le monde, victime comme serial killer est fort tolérant et en faveur de la diversité). Y’a deux trois points qui étaient incohérents dans le scénario, mais globalement très cool, j’ai appécié de le voir. Pas trop de jump scare, un suspense habilement dosé :)

He’s just not that into you, de Ken Kwapis

Une comédie romantique de 2009 (regardée avec OC) qui parle de la mésinterprétation des signaux envoyés par la personne d’intérêt, notamment par les femmes biberonnées aux comédies romantiques et à toute une culture leur disant que quand les hommes se comportent comme des connards c’est qu’ils sont attirés par toi mais ne savent pas le montrer.

Le point de départ est intéressant, et les petits face caméra des débuts de chapitres sont fort bien vu, mais pour le reste le film ne correspond pas à ce qu’il annonce dans son intro. Parce que le problème c’est que la moitié des personnages sont soit idiots soit ont des comportements qui les rangent dans la catégories des psychos ou sociopathes. Sérieusement, y’a des moment où une volte-face du film en un slasher serait tout à fait possible. Un peu plus de diversité dans les personnages/les romances aurait été bienvenue aussi, parce qu’à part quelques gays caricaturaux en arrière-plan…

Mais y’a aussi des personnages/des romances cools, et notamment le fait que ça finisse avec des persos dont le happy ending c’est de se retrouver seuls et tranquilles plutôt que désastreusement mal accompagnés. Après j’en retiens pas mal que la culture US du date est un satané désastre. Et que Tinder a probablement fait beaucoup pour les personnages du film.

La Fille du 14 juillet, d’Antonin Peretjatko

Un joyeux bazar. Durant leurs vacances d’été brutalement réduites à quelques jours (le gouvernement ayant décidé d’avancer la rentrée d’un mois pour lutter contre La Crise), Hector et Truquette tentent de se séduire mutuellement. Il se passe sans cesse plein de trucs et tous les personnages sont complètement lunaires, un classique chez Peretjatko. Mention spéciale au personnage du docteur Placenta, absolument génial. Petit bémol, les persos féminins sont assez passifs dans le film.

Miller’s Crossing, des frères Coen

Film de gangsters des frères Coen, sorti en 1990. Durant la Prohibition, un désaccord entre deux parrains mafieux dégénère entre une guerre ouverte entre les deux gangs pour le contrôle de la ville. Parmi les trahisons, les retournements et les double-jeux, le bras droit d’un des parrains tente de tirer son épingle du jeu.

Fort bien, très Frères Coenien même s’il présente une curieuse obsession pour les chapeaux.