Archives de catégorie : Longs métrages

Kubo and the two strings, de Travis Knight

Animé par le studio Laika, qui avait aussi fait l’excellent Coraline, et qui a surtout la particularité de faire de l’animation en stop motion avec des maquettes plutôt qu’en numérique. L’histoire est cool et originale (surtout au début, y’a quand même un moment où ça retombe plus dans les tropes de films de quête et où ça aurait pu être plus subtil, le film ouvrant des pistes pour une histoire où les « méchants » pourraient avoir des motivations complexes et finalement non ils sont juste méchants. Les retournements de situation sont prévisibles mais les blagues sont cool, l’univers beau et l’animation magnifique. Ça m’a pas mal fait penser à Zelda par certains côtés.

Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki

Deux filles et leur père aménagent dans une nouvelle maison en bordure d’une grande forêt. Elles se rendent compte rapidement que la forêt abrite des esprits de la Nature. Le film est cool, il a le même esprit que Si tu tends l’oreille, cet espèce de description d’un été japonais qui s’étire pour les enfants (c’est un peu comme ça aussi que je vois la conclusion de Good Omens de Pratchett/Gaiman). La relation entre les deux sœurs est cool. et le film est cool et enjoué. Par contre je trouve qu’il pourrait totalement y avoir une version horrifique, où les esprits ne sont pas bienveillants, en changeant très peu au film (d’ailleurs Internet ne s’y est pas trompé, il existe des théories comme quoi Totoro serait un Dieu de la Mort et les deux héroïnes le voient parce qu’elles meurent au cours du film. Il existe aussi des trailers dans le style des films d’horreur.

Comment c’est loin, d’Orelsan

Deux aspirants rappeurs qui n’ont rien sorti depuis un freestyle il y a cinq ans se voient poser un ultimatum par leurs producteurs : soit ils ont une chanson d’ici le lendemain, soit c’en est fini de leur collaboration (et de l’appartement gratuit). C’est un film sur l’ennui, sur la panne d’inspiration, sur le confort des rêves qu’on ne tente pas de réaliser, sur le quotidien dans lequel on s’enferme parce que faire des efforts c’est fatiguant. C’est bien vu et bien réalisé. Je suis un peu dubitatif à propos de la fin (parce que ça finit bien, et bon, c’était cool sur le moment mais c’est pas très réaliste).

Le clip de Des Histoires à raconter pour se faire une idée :

Films

Tom à la Ferme, de Xavier Dolan. Film assez noir et perturbant. A l’enterrement de son compagnon, un homme rencontre sa belle-famille, qui ignorait que le défunt n’était pas hétéro. Il tombe vite sous l’emprise de Francis, le frère violent de son ex-amant. La relation entre les deux hommes, mais plus généralement entre tous les personnages est bien malsaine. Mais le film est intéressant. Il met bien en scène la relation dysfonctionnelle entre Tom et Francis, et le syndrome de Stockholm qui se développe chez Tom.

A Series of Unfortunate Events, de Brad Silberling. Adaptation des trois premiers livres de la série éponyme. J’aime beaucoup l’esthétique gothique du film. Jim Carrey est très bon en Comte Olaf. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu de suite.

Si tu tends l’oreille, de Yoshifumi Kondō. Film du studio Ghibli. J’ai bien aimé la première partie, le côté été qui s’étend, film coming of age, l’héroïne qui bouquine à la bibliothèque, écrit des chansons pour ses potes et se balade dans son quartier. Je suis moins fan de la seconde partie, l’histoire d’amour est un peu brusquée, tu sens que l’héroïne est pas très heureuse dans son marathon d’écriture.

Before Midnight de Richard Linklater. Troisième volet de la série des Before. On retrouve les deux mêmes personnages, très bien joué⋅e⋅s par Hawke et Delpy. Les personnages sont moins idiots, de par la majorité qu’ils ont gagné. J’ai trouvé le début et la fin de la dispute un peu forcés, et la dispute déséquilibrée : on est vachement davantage du côté du mec qui n’a pas l’air de monter en épingle tout ce qui dit l’autre et qui ne passe pas de leur couple à des grandes généralités en cinq secondes. Je l’ai largement préféré aux deux précédents.

Le Projet Inachevé, de Manolis Papadakis

Sur l’occupation de la place Syntagma à Athènes en 2011, pour protester contre le mémorandum de la Troïka.

Très intéressant, on voit les énormes similitudes dans l’organisation avec Nuit Debout (et c’est un peu pessimiste du coup vu que ça a été un échec). Le point de vue adopté par le documentaire est un peu paradoxal puisque c’est « les actions violentes et la multiplicité des pratiques ont desservi le mouvement » alors que l’occupation pacifique de la place se fait totalement défoncer par les CRS-like ultra-violents.

Ghost in the Shell, de Mamoru Oshii

J’ai beaucoup aimé l’ambiance. L’univers est très bien présenté, ça passe par plein de petits détails (et une séquence de deux minutes sans dialogue où on te montre juste des petites scènes de la vie dans l’univers, certes). Des questions philosophiques relatives à la technologie, un bel univers bien présenté et plein d’architecture cool, des combats épiques, tout ce qu’il faut.

La Tortue Rouge, de Michaël Dudok de Wit

Dessin animé sans paroles. C’était très joli et assez étrange. Un homme se retrouve naufragé sur une île. Une tortue rouge détruit les radeaux qu’il construit. Il tente de tuer la tortue, mais elle se transforme en femme… Difficile de décider de ce qui est une hallucination ou le monde réel dans le film. C’est très poétique, très joli. Je trouve que la femme/tortue n’as pas trop de motivation propre et semble un peu une <i>manic pixie turtle girl</i> mais j’ai bien aimé le film quand même. Les passage en nuance de gris durant les nuits étaient vachement cools.

Vincennes, l’université perdue, de Virginie Linhart

Un documentaire composé d’images d’archives et d’entretiens, sur l’Université de Vincennes, construite en trois mois après Mai 68 et détruite en trois jours après son évacuation. Une université ouverte à tou⋅te⋅s, avec une implication réelle des élèves dans les programmes, et une très forte politisation. Ça faisait assez rêver, malgré les problèmes de gestion et de drogue (après, le documentaire est très clairement en faveur de l’université).