Archives de catégorie : Longs métrages

Unbreakable, de M. Night Shyamalan

Un homme est le seul survivant d’un accident de train particulièrement violent, sans la moindre égratignure. Il est contacté par un galeriste atteint de la maladie des os de verre qui lui explique qu’ils sont des reflets opposés et qu’il est invulnérable, ce qui prédisaient les comics, dernier avatar d’une forme de mémoire collective picturale décrivant l’existence de surhommes protégeant les communautés humaines. Yep. Yep yep yep. Ce n’est que le début, mais franchement dans la plupart des raisonnements des personnages, et surtout d’Elijah Price, toute notion de causalité est simplement absente. Perso ça m’a pas mal sorti du film.

Après, autant le scénario tient pas la route 5 secondes, autant les cadrages et la façon de filmer sont vachement cools, avec des scènes montrées dans des miroirs, dans le reflet sur un écran de télé, à travers des rideaux, et mention spéciale à la scène du train, filmée entre deux sièges, ne laissant qu’une petite partie de l’écran pour l’action, avec des pivots de la caméras faisant office de champ/contrechamp pour montrer les deux personnages.

Get Out, de Jordan Peele

Thriller de 2017. Un couple composé d’un homme noir et d’une femme blanche part rencontrer les parents de la femme au fond d’une tranquille banlieue résidentielle paumée. L’homme s’inquiète du potentiel racisme de sa belle-famille et très vite se rend compte que les choses ont l’air encore plus inquiétantes que ça…

Fort bien fait, original par rapport au genre, met sur le devant de la scène les questions raciales qui sont habituellement largement laissées de côté dans ces films (où on tue la minorité visible (souvent un homme noir) dès le début et merci bien, c’était juste par hasard mais tout le monde, victime comme serial killer est fort tolérant et en faveur de la diversité). Y’a deux trois points qui étaient incohérents dans le scénario, mais globalement très cool, j’ai appécié de le voir. Pas trop de jump scare, un suspense habilement dosé :)

He’s just not that into you, de Ken Kwapis

Une comédie romantique de 2009 (regardée avec OC) qui parle de la mésinterprétation des signaux envoyés par la personne d’intérêt, notamment par les femmes biberonnées aux comédies romantiques et à toute une culture leur disant que quand les hommes se comportent comme des connards c’est qu’ils sont attirés par toi mais ne savent pas le montrer.

Le point de départ est intéressant, et les petits face caméra des débuts de chapitres sont fort bien vu, mais pour le reste le film ne correspond pas à ce qu’il annonce dans son intro. Parce que le problème c’est que la moitié des personnages sont soit idiots soit ont des comportements qui les rangent dans la catégories des psychos ou sociopathes. Sérieusement, y’a des moment où une volte-face du film en un slasher serait tout à fait possible. Un peu plus de diversité dans les personnages/les romances aurait été bienvenue aussi, parce qu’à part quelques gays caricaturaux en arrière-plan…

Mais y’a aussi des personnages/des romances cools, et notamment le fait que ça finisse avec des persos dont le happy ending c’est de se retrouver seuls et tranquilles plutôt que désastreusement mal accompagnés. Après j’en retiens pas mal que la culture US du date est un satané désastre. Et que Tinder a probablement fait beaucoup pour les personnages du film.

La Fille du 14 juillet, d’Antonin Peretjatko

Un joyeux bazar. Durant leurs vacances d’été brutalement réduites à quelques jours (le gouvernement ayant décidé d’avancer la rentrée d’un mois pour lutter contre La Crise), Hector et Truquette tentent de se séduire mutuellement. Il se passe sans cesse plein de trucs et tous les personnages sont complètement lunaires, un classique chez Peretjatko. Mention spéciale au personnage du docteur Placenta, absolument génial. Petit bémol, les persos féminins sont assez passifs dans le film.

Miller’s Crossing, des frères Coen

Film de gangsters des frères Coen, sorti en 1990. Durant la Prohibition, un désaccord entre deux parrains mafieux dégénère entre une guerre ouverte entre les deux gangs pour le contrôle de la ville. Parmi les trahisons, les retournements et les double-jeux, le bras droit d’un des parrains tente de tirer son épingle du jeu.

Fort bien, très Frères Coenien même s’il présente une curieuse obsession pour les chapeaux.

Videodrome, de David Cronenberg

Film de 1983 de Cronenberg, typiquement cronenbergien, avec des trucs technologico-organiques. C’est assez daté mais intéressant à voir. C’est un film sur la télévision et le pouvoir des images, mais avec des vidéocassettes, mais qui reste d’actualité (enfin si vous supposez que l’actualité c’est de filer des tumeurs hallucinatoires aux gens avec des vidéos qui les reprogramment, mais « en même temps », les vidéos de propagande des djihadistes…)

Escape from New York, de John Carpenter

Film de 1981, au scénario basique : Manhattan est devenue une prison de haute sécurité géante (sic), l’avion du président se crashe dedans (resic), et on envoie le meilleur élément de l’armée américaine le chercher. Sauf que les États-Unis ont une petite tendance facho (indiquée par le fait de changer une de ses plus grandes villes en prison sans espoir de réinsertion), que le Président est méprisable et que l’agent des Forces Spéciales a été condamné pour le braquage de la réserve fédérale.

J’ai une certaine affection pour ce film mais y’a rien d’incroyable dedans, même s’il pose une ambiance (avec le trip tout le monde avec des costumes chelous parce que y’a pas de société stable dans la prison et que comme chacun sait, anarchie=costumes chéper, tsé). Le principal mérite de ce film, pour être honnête, c’est d’avoir permis par son succès un peu random qu’on demande à Carpenter de refaire un truc du même genre et que lui, taquin, commette Escape from LA, suite-décalque upped to eleven du premier, qui pour le coup est très bien.

Le Domaine des Dieux, par Alexandre Astier

Adaptation en film d’animation du tome d’Astérix éponyme.

J’ai beaucoup aimé, l’animation était très réussie (notamment les scènes où la caméra se balade dans la forêt, ce qui aurait je pense très difficile à retranscrire dans un film pas d’animation), le rythme est bon, la répartition des actions entre les personnages (entre Astérix et Obélix mais aussi entre les persos secondaires) est mieux réussie que dans les albums, les retournements de situation sont bien faits (notamment la neutralisation d’Obélix, ce qui est souvent ce qui pêche dans les albums), et les gags originaux sont bien trouvés.

Vincent n’a pas d’écailles, de Thomas Salvador

Je recommande le film, si vous voulez le regarder juste sur cette recommandation sans rien en savoir ne lisez pas la suite.
[SPOILERS] Film français d’une heure vingt. Vincent, jeune homme pas super bien inséré dans la société, débarque dans une nouvelle région. Il travaille dans une entreprise de construction et devient ami avec u de ses collègues et est attiré par Lucie. Accessoirement, il se trouve qu’il a un super-pouvoir : sa force physique est décuplée quand il est en contact avec de l’eau. C’est un bon film de super-héros français : il ne se passe pas grand chose, les personnages se contentent de traîner les uns avec les autres et de discuter et d’être posé dans leur vie. La directions des acteurs laisse parfois un peu à désirer (film français, j’ai dit), mais l’histoire est cool (même si je trouve que le héros est vriament pas dégourdi dans son utilisation de son pouvoir, notamment lors de la scène de course-poursuite).

Un regret : il y avait une occasion en or de faire une scène post-générique dans le style des films Marvel/des blockbusters US en général (dans l’idéal, Samuel L. Jackson dans son personnage de Nick Fury ou un équivalent québécois qui vient recruter Vincent)