Archives de catégorie : Longs métrages

The Martian, de Ridley Scott

Film américain de 2015. La NASA a lancé programme de vols habités vers Mars, les missions Arès. En raison d’une tempête, la mission Arès III évacue la planète en urgence, et abandonne un astronaute sur place, le croyant mort. Mark Watney va alors devoir survivre sur la planète pendant plus d’un an, avec le matériel d’une mission au sol supposée durer 30 jours.
Le film est une grosse réclame pour la NASA et pour le fait de bricoler des trucs dans tous les sens pour faire fonctionner des systèmes de façon pas du tout prévu au départ. J’ai énormément apprécié. C’est pas ailleurs fort bien joué, notamment par Matt Damon dans le rôle principal.

Grosse recommandation.

Interstellar, de Christopher Nolan

Film de SF un peu m’as-tu-vu. Dans un futur proche, les civilisations humaines ont atteint l’effondrement (oui, je wikipédie mon blog en multipliant les liens internes). Les sols trop exploités ne donnent plus rien façon le début des Raisins de la Colère, une phytopathologie touche de plus en plus d’espèces cultivées chaque année. La plupart des grandes institutions (armées, système éducatif) ont fermé, la plupart des humain.e.s sont des fermier.e.s.
Coup de bol, un trou de ver est apparu du côté de Saturne, menant à une autre galaxie avec des systèmes habitables. La NASA, qui existe encore bien qu’avec masse moins de crédit, décide de lancer une expédition à travers ce trou de ver, avec un plan A et un plan B, France Insoumise-style.
Plan A, l’expédition détermine la meilleure planète, transmet l’info à la Terre sur laquelle ils résolvent en parallèle une équation permettant d’utiliser la gravité comme moyen de propulsion, et on envoie tout le monde sur Terre II pour recommencer à saloper allégrement une planète.
Plan B, quelques milliers d’ovules fertilisés à bord – représentant une tonne de charge utile – permettent de relancer l’Humanité sur cette nouvelle planète en laissant les Terrien.ne.s se démerder avec leurs écosystèmes subclaquants. Bon, et puis au milieu du nouveau système solaire, y’a un trou noir, et les trous noirs ça affecte le passage du temps, du coup les gens de l’expédition vieillissent plus vite que les gamin.e.s qu’iels ont laissé sur Terre, et ça C trist.

Vous l’aurez compris au ton du résumé, j’ai pas été convaincu par le film. Le début sur l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle est intéressant mais c’est pas du tout le cœur du film, et toute la partie dans l’espace, nappée de mélo, j’ai trouvé ça super artificiel. Ok y’a de belles images et ça doit être cool à regarder au ciné, mais pour le reste… meh. Ça la joue pseudo-intellectuel avec les trips sur les effets de la relativité, mais sans grand intérêt. Et c’est pas super bien joué en plus, j’ai pas du tout cru aux enjeux sentimentaux du film.

My name is Nobody, de Tonino Valerii

Western de 1973. Il raconte les trajectoires croisées de deux cowboys alors que la Conquête de l’Ouest touche à sa fin. Jack Beauregard est une des légendes de l’Ouest, tireur hors pair et défenseur de la veuve et de l’orphelin, l’incarnation du cowboy platonicien en quelque sorte. Mais il se fait vieux et cherche à quitter l’Ouest pour l’Europe ou il pourra vivre tranquille sans qu’on cherche à le défier pour être celui qui a abattu la légende. Nobody est un jeune homme lunaire, tireur incroyablement rapide aussi, grand admirateur de Beauregard, qui veut le voir accomplir un dernier éclat qui le ferait rentrer dans la légende pour l’éternité. Il correspond assez peu à l’archétype du cowboy pour le coup puisqu’il n’arrête pas de faire le pitre.
Le film montre comment Nobody va manipuler les événements pour aider Jack mais aussi le forcer à accomplir l’exploit qu’il voulait le voir réaliser.

C’est lent comme tout bon western spaghetti. Ça parle du bon vieux thème des faits vs la légende, de la fin d’une époque. De belles scènes (l’affrontement chez le barbier qui ouvre le film, les démonstrations de vitesse de Nobody, le concours de visée dans le bar). Pas enthousiasmé par la bande son par contre, Morriconne part trop sur le côté comique du film à mon goût.
Je suis content de l’avoir vu, mais il n’est pas au niveau de la Trilogie des Dollars je trouve.

Ralph Breaks the Internet, de Rich Moore et Phil Johnston

Par convention mon « de » donne les noms des directeurices, mais pour des gros films d’animation comme ça je devrais peut-être juste nommer le studio ?

La suite de Wreck-it Ralph, que j’avais beaucoup aimé. Pas très convaincu par cette suite, dont j’ai trouvé qu’elle fonctionnait beaucoup par gimmicks et références (et placement de produits notamment Disney).
Des passages sympas cependant, notamment les moments qui se rapportent aux thèmes des princesses (la scène où Vanellope rencontre les autres princesses Disney, le moment où elle se met à chanter, et le sauvetage de Ralph évidemment).

Par ailleurs je sais que ce n’est pas le propos du film mais y’a d’énorme problèmes de cohérence internes : y’a un réseau de téléphone utilisé par les personnages qui sont… dans le réseau de communication ? Et pourquoi les avatars des princesses Disney ont des *pouvoirs* ???

Bref, ça se regarde gentiment mais on sent un peu trop le syndrome « suite d’un Disney »

The Greatest Showman, de Michael Gracey

L’histoire largement romancée de Phinéas Barnum, le créateur du cirque éponyme. Le personnage principal (et son émule), même si le film essaye de les rendre sympathiques, sont visiblement deux beaux connards, bien déterminés à gagner leur place en haut de la société classiste. Y’a un petit écho à Hamilton dans le côté dont Barnum n’est jamais satisfait de ce qu’il a et finit par ruiner son mariage et son cirque dans sa poursuite de la reconnaissance plus large de la société (les parents de sa femme, la bourgeoisie anglaise et américaine)…
Les chorégraphies sont très belles par contre, le film est beau visuellement, et réussit très bien le contraste chorégraphies et musiques modernes avec les costumes et l’époque de l’histoire.

Hereditary, d’Ari Aster

Film d’horreur sorti en 2018. Il est joli dans la mise en scène (les passages brusques jour/nuit sur un plan fixe, certains angles de caméra), y’a des points de scénario intéressants, mais globalement l’histoire reste assez brouillonne, on ne sait pas vraiment quels personnages on suit (même problème que dans The Babadook, où on ne sait pas si le personnage de la mère est un opposant ou un adjuvant. Et pas d’une façon qui rajoute de l’ambiguïté intéressante, plutôt d’une façon qui brouille la compréhension des enjeux).

C’est peut-être une vision personnelle mais pour moi un bon film d’horreur ça reprend les mécanismes de la tragédie antique, avec un côté mécanique implacable, là y’a des trucs qui arrive sans que l’on sache trop pourquoi, les mécanismes ne sont pas cohérent.

The Favourite, de Yórgos Lánthimos

Film qui se passe à la cour de la reine Anne d’Angleterre. Il raconte l’ascension d’Abigail Hill au sein de la cour et la chute symétrique de Sarah, la confidente et amante de la reine, la relation entre les trois femmes, et les relations entre les membres de la cour. C’est assez difficile à décrire, comme film. C’était intéressant à regarder, c’est très bien joué avec de beaux décors, mais je sais pas vraiment quoi en dire de plus.

The Death of Stalin, d’Armando Iannucci

Comédie anglaise sur la bataille pour le pouvoir au sommet du Parti Communiste d’URSS à la mort de Staline. Très caustique, mettant en scène le gang de requins à la tête du Parti et du pays, et le règne de terreur qui fait partir en vrille tout événement avec un tant soit peu de visibilité publique. Les personnages de Béria et de Krouchtchev notamment sont incroyables, sans trop savoir ce qui relève du registre du film et ce qui relève de la réalité.

Le Grand Bain, de Gilles Lellouche

Film français de 2018. Grosse recommandation.

Bertrand, chômeur et en dépression, rejoint l’équipe de natation synchronisée qui s’entraîne dans la piscine qu’il fréquente. Collection d’hommes aux vies un peu bordélique, il va y trouver sa place et l’équipe entière, pourtant totalement amatrice, va s’entraîner pour participer aux championnats du monde de la discipline.

C’était très bien. Les personnages sont filmés avec beaucoup de tendresse (tout en montrant bien qu’ils font pour la plupart des choix désastreux et qu’ils sont assez problématiques par pas mal de points). On s’implique très vite émotionnellement dans le film à leurs côtés (j’ai totalement vécu le stress pré-compétition avec les personnages, je pense que le montage de toute cette séquence est super bien faite, on est totalement dedans). Les personnages des deux entraineuses sont très bien fait aussi, dans leurs relations à l’équipe, entre elles, et dans leur caractères.

Into the Spiderverse, de Bob Persichetti, Peter Ramsey, et Rodney Rothman

Film d’animation Spiderman, qui suit comment Miles Morales devient le nouveau Spiderman de son univers avant de rencontrer des spiderfolks de différentes dimensions.

J’ai bien aimé. Je connaissais déjà le personnage de Miles Morales, un renouvellement bienvenu de Spiderman, et il est bien mis en scène. L’animation du film, avec des éléments graphiques qui reprennent les codes des comics (onomatopées qui apparaissent, représentation physique du spidersense) est intéressante, et la bande-son excellente. On aurait pu se passer de l’embryon de romance entre Gwen et Miles mais sinon c’est un fort bon film.