Archives de catégorie : Longs métrages

The Endless Summer, de Bruce Brown

Documentaire scripté de 1966. Le réalisateur suit deux surfeurs californiens qui décident de faire un tour du monde pour éviter l’hiver californien et son océan trop froid à leur goût. Ils franchissent plusieurs fois l’équateur pour rester dans des conditions estivales tant qu’ils peuvent.
C’était assez intéressant, avec un format inattendu. Le réalisateur commente au fur et à mesure les images, les techniques de surf, l’intérêt des différents spots, les relations des protagonistes avec les locaux. Y’a pas mal du malaise d’époque aussi, avec des petites remarques racistes ou sexistes (quand un des persos est plus ou moins en train de harceler une australienne notamment).

Par contre j’aurai voulu voir un peu plus sur le côté psychologique, parce que là tout est toujours parfait, alors qu’en fait ce genre d’entreprise, le fait de se barrer à trois (surtout à l’époque où les communications n’étaient pas folles), le fait d’avoir une quête qui va forcément se finir un jour (ils reviennent à la maison, ils peuvent se payer un an d’été, pas davantage, ça crée une tension avec l’idée d’ « été infini »), ça pose pas mal de questions qui ne sont pas du tout abordées dans le film.

L’Heure de la Sortie, de Sébastien Marnier

Film français de 2018. Professeur remplaçant dans un collège privé, Pierre Hoffmann se retrouve confronté à une bande d’élève de troisième « précoces ». Toujours ultra sérieux, détachés des autres, soudés en un petit groupe, ils braquent le reste du collège mais sont encensés par l’équipe enseignante ravie de la réputation d’excellence qu’ils apportent au collège. Pierre se retrouve rapidement en conflit avec la bande qui refuse l’intervention des adultes quand l’un d’eux se fait frapper par un autre élève du lycée. Sur fond de canicule, la tension va grandissante alors que Pierre découvre des films enregistrés par la bande.

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Yesterday, de Danny Boyle

Jack Malik est un chanteur anglais qui fait les kermesses et les pubs. Il aime énormément la musique, mais seuls son amie et manageur et lui-même croient en son talent. Un jour, Jack réalise que personne sauf lui ne se rappelle des Beatles. Il décide alors de reprendre leurs chansons…
C’est divertissant mais pas incroyable, des reproches sur le personnage féminin principal qui est un cliché de Manic Pixie Fairy Girl (alors que les autres seconds rôles sont plutôt réussis, mention spéciale aux parents et à la manager).
Spoilers ci-dessous

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Us, de Jordan Peele

Film d’horreur de 2019. J’avais beaucoup aimé Get Out, le premier film de Jordan Peele, j’ai été moins enthousiasmé par Us. Les acteurs sont très bons, la dynamique familiale est cool, avec une mère de famille déterminée, un père un peu pataud, mais personne de débile qui fait les erreurs habituelles des persos de films d’horreur. C’est bien filmé aussi, avec de jolis plans (l’escalator, la scène de danse/combat…).
Cependant, le scénario m’a laissé dubitatif. Ca n’a qu’assez peu de sens. Paraît que c’est métaphorique, mais je vois pas trop de quoi. La logistique de la vie quotidienne des Tethered me laisse perplexe (et encore plus la façon dont ils se sont procurés plusieurs millions de tenues rouges et paires de ciseaux). Le retournement de situation se voit venir à des kilomètres.
Bref, pas convaincu par le scénario.

Parasite, de Bong Joon-ho

Film coréen, palme d’Or à Cannes en 2019. La vie de deux familles coréennes, une de la classe supérieure, à qui tout sourit dans la vie, et une issue des classes travailleuses, survivant sur des petits boulots. Les riches sont beaux, méprisants et plein de violence de classe. Les pauvres sont roublards et pas mal des connards aussi. Peu à peu ils vont s’infiltrer dans la vie de la famille riche.

Spoils après le séparateur

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Iron Sky II : The Coming Race, de Timo Vuorensola

La suite d’Iron Sky, logiquement. Clairement plus de moyens que le premier, mais toujours autant de WTF. Suite aux événements du premier film, la surface de la Terre est dévastée. L’Humanité survit dans l’ancienne base nazie sur la Lune, qui se dégrade de jour en jour. Une mission de la dernière chance se monte pour aller récupérer sur Terre, ou plutôt dans la Terre, une source d’énergie qui permettrait de remettre en marche une navette et d’atteindre Mars. Mais récupérer cette source d’énergie ne sera pas de tout repos : la Terre Creuse est le foyer d’une race reptilienne extraterrestre qui contrôlait l’Humanité avant la destruction de la surface de la Terre… oh, et il y a des dinosaures aussi.

Le scénario est plein de trous, mais on regarde pas le film pour ça. On le regarde pour voir des Nazis montés sur des dinosaures, dans une base lunaire. Et pour toutes les idées WTF que le film place. Ça se regarde bien, j’aurai juste bien voulu qu’on se passe de la romance inutile de la toute fin du film.

Captain Marvel, d’Anna Boden et Ryan Fleck

Film de super-héros de l’univers Marvel sorti en 2019. Vers est une soldate de l’armée Kree, une civilisation extraterrestre qui se bat contre les Skrulls, une autre civilisation extraterrestre. Elle se retrouve sur Terre et découvre que l’Histoire manichéenne qu’on lui a raconté sur la guerre qu’elle mène et ses propres origines ne sont peut-être pas aussi véridique que ce qu’elle pensait.

J’ai trouvé ça très classique. Un peu trop militariste à mon goût, y’a des soldats, des pilotes de chasse, des employés d’agences gouvernementales américaines secrètes. Une petite vibe Men In Black par moment, mais sinon c’est vachement Superman version Marvel. Ok c’est cool d’avoir des films avec des persos principaux féminins, mais moins de classicisme serait bien aussi.

The Wandering Earth, de Frant Gwo

La survie de l’Humanité sur Terre est en péril mortel. Un homme accepte de partir pour une mission spatiale de la dernière chance. Il laisse son fils et sa fille sur terre à la charge de son propre père. Sa femme est morte. Un de ses enfants lui en veux beaucoup d’être parti dans l’espace. Il espère pouvoir revenir même si ça prendra longtemps, mais il est possible que la survie de l’Humanité lui demande de faire le sacrifice ultime…
Eh non, ce n’est pas Interstellar. C’est un film chinois de 2019, adapté d’un roman. Le soleil va se transformer en nova pour des raisons de scénario, et l’Humanité s’unit derrière un but incroyablement ambitieux : bouger toute la Terre vers un autre système solaire, en lui mettant des petits réacteurs de propulsion. Pour réussir, le plan nécessite d’utiliser Jupiter comme fronde gravitationnelle, mais la trajectoire est serrée et la Terre risque d’être capturé par le puits de gravité de la géante gazeuse… Bon, et par ailleurs bouger la Terre dans l’espace implique de rendre la surface inhabitable le temps du voyage (températures glaciales dues à l’éloignement du Soleil). Les gens vivent dans des cités souterraines et toute l’économie est planifiée et collectivisée, le film est discrètement communiste.
Qu’est-ce que j’en ai pensé ? C’est un film à gros budget et grand spectacle. Les images sont belles, les personnages larger-than-life. C’est intéressant de voir ce genre de film qui ne soit pas une production hollywoodienne, mais après les personnages sont très clichés, les rôles féminins inintéressants. Ça se regarde bien, mais faut pas chercher de la profondeur.

The Martian, de Ridley Scott

Film américain de 2015. La NASA a lancé programme de vols habités vers Mars, les missions Arès. En raison d’une tempête, la mission Arès III évacue la planète en urgence, et abandonne un astronaute sur place, le croyant mort. Mark Watney va alors devoir survivre sur la planète pendant plus d’un an, avec le matériel d’une mission au sol supposée durer 30 jours.
Le film est une grosse réclame pour la NASA et pour le fait de bricoler des trucs dans tous les sens pour faire fonctionner des systèmes de façon pas du tout prévu au départ. J’ai énormément apprécié. C’est pas ailleurs fort bien joué, notamment par Matt Damon dans le rôle principal.

Grosse recommandation.

Interstellar, de Christopher Nolan

Film de SF un peu m’as-tu-vu. Dans un futur proche, les civilisations humaines ont atteint l’effondrement (oui, je wikipédie mon blog en multipliant les liens internes). Les sols trop exploités ne donnent plus rien façon le début des Raisins de la Colère, une phytopathologie touche de plus en plus d’espèces cultivées chaque année. La plupart des grandes institutions (armées, système éducatif) ont fermé, la plupart des humain.e.s sont des fermier.e.s.
Coup de bol, un trou de ver est apparu du côté de Saturne, menant à une autre galaxie avec des systèmes habitables. La NASA, qui existe encore bien qu’avec masse moins de crédit, décide de lancer une expédition à travers ce trou de ver, avec un plan A et un plan B, France Insoumise-style.
Plan A, l’expédition détermine la meilleure planète, transmet l’info à la Terre sur laquelle ils résolvent en parallèle une équation permettant d’utiliser la gravité comme moyen de propulsion, et on envoie tout le monde sur Terre II pour recommencer à saloper allégrement une planète.
Plan B, quelques milliers d’ovules fertilisés à bord – représentant une tonne de charge utile – permettent de relancer l’Humanité sur cette nouvelle planète en laissant les Terrien.ne.s se démerder avec leurs écosystèmes subclaquants. Bon, et puis au milieu du nouveau système solaire, y’a un trou noir, et les trous noirs ça affecte le passage du temps, du coup les gens de l’expédition vieillissent plus vite que les gamin.e.s qu’iels ont laissé sur Terre, et ça C trist.

Vous l’aurez compris au ton du résumé, j’ai pas été convaincu par le film. Le début sur l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle est intéressant mais c’est pas du tout le cœur du film, et toute la partie dans l’espace, nappée de mélo, j’ai trouvé ça super artificiel. Ok y’a de belles images et ça doit être cool à regarder au ciné, mais pour le reste… meh. Ça la joue pseudo-intellectuel avec les trips sur les effets de la relativité, mais sans grand intérêt. Et c’est pas super bien joué en plus, j’ai pas du tout cru aux enjeux sentimentaux du film.