Archives par mot-clé : Un Noël surréaliste

Krampus, de Michael Dougherty

Film US de 2015, avec Adam Scott et Toni Colette. Les disputes perpétuelles d’une famille durant la période de Noël conduisent le plus jeune membre à souhaiter que sa famille disparaisse. Cet anti souhait de Noël invoque le Krampus, l’équivalent du Père Fouettard dans la mythologie austrobavaroise. Le Krampus va s’emparer des membres de la famille l’un après l’autre, les poussant à s’unir par delà leurs désaccords.

J’ai bien aimé perso. C’est de l’horreur grandguignolesque, le Krampus utilisant des tropes de Noël détournés : il descend par la cheminée, il a des petits lutins maléfiques et des jouets psychopathes qui l’aident. Les acteurs jouent tous bien et y’a des moyens sur les effets spéciaux. Les rôles sont très traditionnels avec les pères qui protègent la famille et se sacrifient ; les femmes se défendent aussi mais sont beaucoup plus dans la réaction. Après bon les films d’horreur sont souvent conservateurs. De la même façon quand la famille parle de s’unir, c’est la famille libérale qui fait un pas vers leurs cousins républicains pour accepter de manier des armes à feu et déclamer « Qu’un berger protège son troupeau ». Meh.

J’ai bien aimé que la fin reste ambiguë, et la séquence de flashback en animation était cool. Par contre dissensus parmi les personnes avec qui je l’ai regardé, certain.e.s ont trouvé que l’humour et l’horreur se neutralisaient l’un l’autre et que ça marchait pas du tout.

Zanzibar : Last Day.

Cinquième et dernier jour.

Je rend ma chambre mais négocie pour laisser mon sac à l’hôtel pour la journée. Mon avion est à 19h20, je partirai vers cinq heures. Mais il me reste peu de batterie sur mon baladeur mp3 et peu de pages à lire, il va donc falloir occuper la journée. Je visite l’ancien dispensaire anglais, dans lequel de l’art local est exposé. Je vais acheter des cartes postales. Je visite le fort arabe, quatre tours, quatre murs et un champ au milieu. Je retourne me poser sur la plage. J’arpente la ville dans tous les sens. Rien y fait, les minutes passent comme des heures. En désespoir de cause, je pars déjeuner à midi pile. Je rentre dans un bar. Visiblement, il a connu des jours meilleurs. Je suis le seul client, il n’y pas deux chaises en plastique appareillées, un mec dort sous un des ventilos. La serveuse prend ma commande, je détaille le décor. Deux frigos qui contiennent des bières, dont de la Tusker (bière kényane, en Tanzanie on boit de la Kilimanjaro ou de la Safari), une étagère d’alcools forts avec du VAT 69 (whisky premier prix indien, sert aussi de carburant aux tracteurs de la révolution verte), une banderole « Happy New Year » qui a l’air d’être resté là pendant un an, des ballons de baudruche à moitié dégonflés accrochés sur les murs. En fond sonore, les infos en anglais et en swahili, alternativement. Je commence à somnoler, le regard sur la nappe et ses brulures de cigarette. La serveuse revient, me dit que ce sera bientôt prêt, et part changer la radio. Elle lance un CD de chant de Noël de Roy Orbison. Dreaming of a White Christmas, Jingle Bells et Let it Snow s’enchainent. L’ambiance est carrément devenue surréaliste. Mon plat arrive, c’est un délice. Quelques grains de sable dans le riz, mais les feuilles d’épinard avec une sauce coco/curry sont succulentes.
Je ressors, treize heures. Plage à nouveau, cybercafé, exploration méthodique de chaque petite ruelle. Je réordonne les contacts dans mon répertoire téléphonique, je supprime d’ancien textos ; le temps ne semble toujours pas vouloir couler.
Les vendeurs ambulants m’auront laissé étonnamment tranquille, pour un touriste désœuvré. Mais je suppose que le T shirt que je portais (blanc avec une étoile rouge et Russian Spring d’écrit : c’était le plus Noëlique que je pouvais faire) les a repoussé : chacun sait qu’il ne faut pas embêter les russes.
Enfin, il est cinq heures. Je repasse à l’hôtel, récupère mon sac et part à la gare routière. Je cherche le daladala pour l’aéroport. Un homme me l’indique, puis me demande de payer les 3000 Tsh pour prix de la course. Plait-il ? Je me suis renseigné, le trajet coute 300Tsh. Je lui dis, il me dit que celui là est un express, à l’aéroport en 20 minutes. Je lui répond que je m’en fous. Je fais mine de sortir, il me dit que 1000 Tsh seront suffisant. Je lui réplique que non, certainement pas, 300Tsh ou rien. Il hausse les épaules et s’en va. Le daladala démarre, le contrôleur, le vrai, me demande le prix de la course, je lui file 1000 et il me rend 700, tout va bien.
Formalités d’aéroport expédiées en 10 minutes, échange de Merry christmas avec les autorités, lecture, avion, formalités d’arrivée (passées en un dixième du temps de ma première entrée au Kenya), taxi, maison, réveillon, Time’s up, dodo.