Manga uchronique : un navire des forces de Défense japonaises se trouve pris dans un phénomène inexpliqué et remonte le temps de 2002 à 1942. Le décalage technologique fait qu’il peut totalement modifier le cours des batailles maritimes de la guerre du Pacifique. J’ai mis le manga sur ma liseuse ce qui fait que j’ai tout sous la main sans avoir à en trimballer n tomes. Sauf qu’en fait je me suis aperçu que l’intégralité de ce que j’avais c’était environ un tiers du manga. Et que l’histoire avançait vraiment lentement. Donc j’ai abandonné là où j’en étais (je suis pas sûr que des traductions soient disponibles plus avant de toute façon)
Archives de catégorie : Arbres morts ou encre électronique
Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski
Fantasy basée sur les légendes et croyances celtiques. J’ai mis du temps à rentrer dedans, mais après l’écriture très fine de Jaworski vous porte juste. Très sympa mais juste un premier tome donc rien n’est résolu pour le moment.
La trilogie du Chaos en marche de Patrick Ness
Intéressant au début mais un peu décevant. Ça commence comme de la YA pas très originale, le premier tome en subvertit les clichés pour faire quelque chose d’intéressant, puis les deux autres retombent dedans. Le premier tome présente un narrateur non-fiable et une critique du masculinisme qui sont assez cool, mais qui sont globalement abandonnées après, même si le deuxième tome montre l’établissement d’une dictature misogyne.
Lectures et films, m
Livres :
Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud. J’ai beaucoup aimé. Livre miroir de L’Étranger de Camus, la contre-enquête donne un nom (Moussa) à l’homme tué par Meursault. Il ne raconte pas sa vie mais celle de son frère après le meurtre, la construction de sa vie autour de ce frère disparu, de cette mort absurde, l’arrivée de l’indépendance du pays et son rapport à sa mère. Ici, le livre s’appelle L’Autre et a été écrit par Meursault lui-même, et le héros n’y reconnaît ni son frère ni son pays. D’où la nécessité de livrer sa version. Le livre joue sur les codes de l’hommage, de la fanfiction et de la réécriture à la fois.
Une brève histoire du néolibéralisme de David Harvey. Essai sur l’apparition et la diffusion du néolibéralisme. Assez intéressant. J’étais pas d’accord avec toutes les analyses du livre (et je trouvais que certains points étaient avancés sans vraiment être étayés). La thèse principale d’Harvey est que le projet néolibéral vise en premier lieu à la restauration d’un pouvoir de classe pour les dominants en permettant notamment un accaparement des richesses. Ainsi la théorie du néolibéralisme est écartée à chaque fois qu’elle est en contradiction avec ce projet. Du coup le livre critique peu la théorie néolibérale, puisque pour l’auteur, cette théorie n’a que peu d’importance par rapport à la réalité du déploiement des projets néolibéraux.
La Plage d’Alex Garland. Dans les 90’s, un backpacker anglais entend parler d’une plage mythique en Thaïlande épargnée par le tourisme de masse. Il la trouve et très vite l’Éden se révèle un enfer. Ça se lit vite mais c’est prenant. Influences d’Apocalypse Now et de Robinson Crusoé, voire même de Las Vegas Parano.
L’Emprise de Marc Dugain. Thriller politique français. Ça évoque le nucléaire, Anne Lauvergeon en filigrane, des rétrocommissions… Mais pas très convaincant. Tout l’appareil politico-industriel semble dans les mains de trois clampins, les politiciens sont très corrompus et les patrons très corrupteurs… Un peu trop simpliste.
Antimanuel d’économie de Bernard Maris. Exposition de plusieurs concepts ou idées reçues de l’économie. Le but de Maris est de montrer que la mathématisation de l’économie est surtout une manière de lui donner une « scientificité » et une technicité nullement justifiées, pour cacher une difficulté de l’économie à décrire le monde tel qu’il est.
Good Omens de Neil Gaiman et Terry Pratchett. Les 7 derniers jours avant l’Armageddon, du point de vue d’un ange, d’un démon, d’une sorcière, d’un chasseur de sorcière, des cavaliers de l’Apocalypse et de l’Antéchrist. Mais rien ne se passe comme prévu par les pouvoirs qui sont : l’ange et le démon ont pactisé, l’Antéchrist a été égaré, et la seule personne qui comprend quoi que ce soit est une sorcière morte depuis 400 ans. J’avais lu ce bouquin il y a longtemps et je l’ai relu à l’annonce de la mort de Pratchett. La ligne narrative de Crowley et Aziraphale est bien, celle des cavaliers aussi même si un peu convenu, mais celle d’Adam a mal vieilli (où convenait mieux à mes 14 ans). Ça reste un bon bouquin mais il n’est clairement pas au niveau du souvenir que j’en avais.
Films :
Birdman d’Alejandro González Iñárritu. Un acteur de blockbuster qui a connu la gloire dans les années 90 (joué par un acteur de blockbuster qui a connu la gloire dans les années 90) tente de se faire connaître avec l’adaptation à Broadway d’un roman de Carver. Il entend son personnage de super-héros lui parler et possède des supers-pouvoirs. Il travaille avec sa famille et un acteur obsédé par la réalité du théâtre. Tout le film est tourné en un seul plan-séquence. La musique est soudainement diégétique. Le film est complètement méta sur l’univers des acteurs, très noir et très drôle, parfois au même moment (il y a quand même quelques longueurs). Je recommande
Réalité, de Quentin Dupieux. Un cameraman qui veut produire son propre film doit trouver le meilleur gémissement du monde pour être financé. Parallèlement, Vérité trouve une cassette dans un sanglier et tente de la visionner. Mélangeant rêve, réalité, films dans les films, temporalité, personnages, Réalité devient de plus en plus déconstruit et méta au fur et à mesure qu’il avance. À voir.
We were here. Documentaire composé d’images d’archives et de témoignages sur l’épidémie de SIDA à San Francisco. C’est parfois assez dur, mais je pense que c’est intéressant d’avoir une connaissance de ces événements.
Lectures, n
Sans télé, on ressent davantage le froid de Titiou Lecoq. Le livre est composé d’extraits de son blogs Girls and Geeks. J’avais commencé à lire son blog il y a quelques années sur les recommandations de mon autre significatif de l’époque (c’est bien, on dirait une anecdote à elle). C’est un peu comme un fragment d’autobiographie, c’est bien. J’avais pas lu les premiers posts, au bout d’un moment ça a rattrapé ma lecture de son blog, c’était assez intéressant comme phénomène. Comme voir le début d’un film qu’on avait attrapé en cour de route. Je me dis que je devrais rajouter plus de texte entre les photos ici.
À nos amis du Collectif Invisible.
Faites demi-tour dès que possible, recueil de nouvelles régionales de La Volte. Un peu décevant par rapport à la production habituelle de La Volte. Deux nouvelles vraiment bien (une dans le Vercors par Damasio), une en Alsace par je sais plus qui. Les autres sont pas mauvaises mais pas enthousiasmantes. Celle de Beauverger (DCDD), qui ouvre le recueil est cool aussi mais pas transcendante. Mais lisez celle de Damasio.
Pour changer, quelques commentaires sur les films que j’ai vu récemment.
Natural Born Killers
Film d’Oliver Stone sur un scénario de Tarantino, qui fleure bon les années 90. Un couple de tueurs en séries, qui gagnent une notoriété sans cesse plus grande via la couverture des médias. Mélange de plein de styles visuels (sitcom, animé, film de prison, flashs d’image). J’étais perplexe au début, mais l’accumulation crée quelque chose d’intéressant. On est à mi-chemin entre les romans de Thomas Day et un clip de Pryapisme (TW épilepsie). Le film est assez sexiste par contre. On peut noter une apparition de Robert Downey Junior en reporter complètement déglingué.
Dear White People
Film indépendant qui parle des tensions raciales sur le campus d’une université américaine fictive. Le film explore les réactions de plusieurs personnages au racisme, en montrant les différentes approches prises par les Noirs plutôt que d’en faire une communauté homogène comme souvent au cinéma. Là j’ai un peu de mal avec la photographie par contre : pour un film qui parle de question sociales, tout le monde est très beau, très bien habillé, la lumière est douce… Le film s’attarde un peu trop sur les relations sentimentales des différents personnages sans que ça aille vraiment quelque part. Durant le générique de fin, des images provenant de différentes universités rappelle que les événements présentés dans le film (soirée universitaire sur le thème « Déguisez-vous en cliché raciste de Noir ») ne sortent pas de l’imagination des scénaristes mais sont monnaie courante (aux US mais aussi en France).
Le Concile de Fer, de China Miéville
Un roman situé dans l’univers de la Nouvelle-Crobuzon. De la fantasy très éloignée de Tolkien, avec des enjeux politiques, de la crasse, des guerres absurdes…
Ici, l’influence du trotskisme de Miéville se fait sentir à plein. Il parle d’organisation de grèves, de lutte armée, de l’instauration de Communes, de division des gauches… Ses descriptions des réunions de discussion trotskistes sont criantes de vérité.
Ça parle de révolution syndicale lors de la création d’une ligne de chemin de fer, et du fait de réussir ou non à étendre la révolution, et à en perpétuer le souvenir.
Lectures
Essentiellement des livres que j’ai lu pour préparer les concours. Il faudrait que je lise d’autres trucs mais bon, je suis un peu pressé par le temps…
Le casse du continuum de Léo Henry. Un Ocean’s Eleven à l’échelle galactique. Les personnages sont bien trop des clichés, et la bonne idée du livre (le chronominot) est complètement sous-exploitée. Dommage.
La Constitution, commentée par Guy Carcassonne et Marc Guillaume, douzième édition. Bien plus sexy que ce à quoi je m’attendais, ce livre est vraiment intéressant. Un commentaire du bloc de constitutionnalité article par article, avec une perspective historique et juridique, dans un style enlevé.
Introduction à l’économie de Jacques Généreux. Je l’avais déjà lu, un court livre qui explique clairement les notions de base de l’économie.
Discours de la Servitude Volontaire d’Étienne de la Boétie. Court texte du BFF de Montaigne, sur la façon dont le contrat social soumet un pays entier à un tyran, par un renoncement collectif à la liberté.
L’administration Le sujet est intéressant (et puis je prépare un concours là dessus donc je ferai mieux d’être intéressé), mais le livre est mal fait, avec beaucoup de répétitions.
Qu’est-ce qu’une Nation ? d’Ernest Renan. Je vais vous spoiler, mais pour Renan c’est un sentiment de communauté (dû à une histoire commune ou autre) et une volonté de vivre ensemble. Ça semble pas absurde.
Que sais-je ? – Droit du travail d’Alain Supiot. Présente les différentes formes de droit du travail dans différents pays et le rôle des négociations sociales. Parle de la notion de droit du travail en France comme standard minimal pour la défense des travailleurs (et comment cette notion de seuil minimal est mise à mal par les négociations qui peuvent passer en dessous de certains seuils à condition de faire mieux que le seuil sur d’autres points).
Les Institutions de l’Union Européenne. Même collection que L’administration. Cette fois-ci c’est le sujet qui est mal fait. L’UE c’est un sacré bordel. Du coup je n’arrive pas à savoir ce que je voudrais en garder. Tout casser ça me semble dommage, y’a quand même des trucs sympa, mais quand on voit les montages absurdes que c’est et le verrouillage du libéralisme que ça entraîne….
Introduction à la politique économique de Jacques Généreux. Il m’a fallu pas mal de temps pour le lire, pourtant il n’est ni gros ni complexe, au contraire il expose plutôt bien les concepts lui aussi. J’ai l’impression de beaucoup mieux en profiter avec tout le bagage économique que j’ai récupéré en lisant les autres livres autour (et notamment tous les trucs pas directement économiques mais important quand même comme les histoires de partenaires sociaux et compagnie)
Julian, de Robert Charles Wilson
Extension par RCW de sa novella Julian, un conte de Noël. Le livre se passe au XXIIe siècle, dans une Amérique que la disparition de l’énergie bon marché a ramené au niveau technologique du XIXe siècle. Si l’Amérique décrite est intéressante (étendue à 60 États par la conquête du Canada, retournée à un système féodal tout en se réclamant des symboles d’une démocratie vidée de son sens), le côté hommage à Mark Twain et roman d’aventure d’un protagoniste campagnard à qui il arrive des aventures étonnantes est quand même agaçant par moment.
Lectures
Une nouvelle fournée de critiques littéraires, ce que j’ai lu depuis fin août.
Le Chemin des âmes de Joseph Boyden, raconte l’histoire d’un indien cree engagé dans les troupes canadiennes durant la première guerre mondiale. Revenu au Canada, il se rappelle les combats en flashbacks entremêlés avec les récits de la vie de sa tante. Bien écrit et prenant.
Petit éloge de l’anarchisme de John C. Scott. Texte sous forme de fragments, qui propose un regard anarchiste sur différentes facettes de la société. Les fragments sont d’intérêt inégal, mais le livre était globalement intéressant. Il y a pas mal de recoupements avec le point de vue communiste (logiquement), mais diverge sur la possibilité d’un gouvernement central de ne pas dégénérer en État plu ou moins policier.
Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde : sous Napoléon III, un noble fortuné inscrit à la Société de Géographie recueille un matelot français qui a vécu pendant 18 ans parmi une tribu aborigène. Le livre oscille entre les lettres d’Octave de Vallembrun au Président de la Société de Géographie et le récit de la vie du matelot Pelletier en Australie. Le livre parle de préjugés culturels et tacle joliment le mythe du Robinson.
Pour en finir avec Eddy Bellegueule, d’Édouard Louis. Chronique de la violence ordinaire dans les classes populaires. Édouard Louis raconte son enfance dans un village ouvrier du Nord. Le livre est court mais très percutant.
The Outsorcerer Apprentice, de Tom Holt. Dans un pays de conte de fées, une petite fille qui porte son repas à son père bûcheron dans la forêt s’interroge sur la viabilité d’un modèle économique où toutes les familles coupent du bois pour le vendre à une ville lointaine. Non loin, un chevalier se demande quelle taille fait le royaume si chaque tueur de dragons reçoit en partage la main de la fille du roi et la moitié du royaume. Surtout qu’il semble y avoir un nombre affreusement grand de dragons à tuer… Tom Holt fait se rencontrer avec succès les modèles économiques et les schémas narratifs des comptes de fées, avec comme résultat un roman vraiment plaisant à lire.
L’insurrection qui vient du Collectif Invisible. Présentation d’une pensée radicale d’extrême-gauche. C’est intéressant par moment, mais ça devient rapidement verbeux et il y a pas mal d’affirmation gratuites. Le tract Mise au point, par les mêmes, est plus intéressant à mon sens. Après je suis d’accord avec l’importance de mettre en place des Communes, une action locale et des réseaux de solidarité.
The Time Roads de Beth Bernobich
Le bouquin commençait bien, avec une uchronie originale (une Irlande impériale), mais ne sait pas trop où il va. Quatre histoires différentes, se passant dans des versions différents d’un univers, avec un concept de voyage dans le temps à peine exploité… C’est dommage.