Archives mensuelles : avril 2016

Du côté de République

Promenade entre Bastille et République vendredi soir.
J’ai commencé à renseigner le street-art que je rencrontrais et photographiais dans un SIG, d’ailleurs. J’ai décidé de mettre les catégories ‘artiste, description, lien vers une photo sur ce blog’. La localisation est renseignée quand je rentre le point dans la base. Ca pose déjà des questions comme « Quand c’est une collaboration entre deux artistes, je renseigne ça comment pour que les données soient exploitables ? » Classique difficulté à faire se conformer le monde réel à des jolies catégories bien rangées.

#backtothestreet vermoulu
#backtothestreet vermoulu
#backtothestreet
#backtothestreet
#backtothestreet et petite annonce
#backtothestreet et petite annonce
Kraken étêté
Kraken étêté
Kraken et échafaudage
Kraken et échafaudage
Boulevard des Filles du Calvaire
Boulevard des Filles du Calvaire
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Avril et le Monde Truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares

Dans un monde uchronique ou l’Humanité n’a jamais découvert l’électricité et où les Napoléons règnent toujours sur la France en 1941, une fille cherche à recréer le sérum que ses parents chimistes avaient créés juste avant leur mystérieuse disparition. Un dessin animé dans le style de Tardi avec de l’uchronie, du steampunk, de l’écologie, j’ai bien aimé même s’il y a quelques longueurs.

Les Liaisons Dangereuses, mise en scène de Christine Letailleur

Au Théâtre de la Ville. Assez impressionnant. Acteurices en costumes d’époque, musique d’époque puis beaucoup plus moderne sur la fin de la pièce. La mécanique du texte de Choderlos de Laclos se déroule, d’un jeu de séduction beauf mais qui n’a pas l’air d’avoir trop de conséquence à un viol assumé, des vies brisées et une mort. La mise en scène accompagne bien cette évolution. Quelques trigger warnings auraient été les bienvenues.

Naked Lunch de Club Guy & Roni

Spectacle de danse au théâtre de Chaillot, inspiré du roman de William Burroughs. Le spectacle adopte le point de vue de Joan Vollmer, dans ses dernières secondes à vivre avant que William Burroughs ne la tue accidentellement. Ça part dans tous les sens, nudité, spectateurs sur scène, acteurs dans la salle, musique de plein de style différents, dialogues en français, anglais, espagnol, allemand, surtitres qui s’éloignent de ce que disent les personnages, voire leur donne la réplique, brusques ruptures du pacte narratif pour des adresses aux spectateurs… C’était assez jouissif.

Films

Merci Patron de François Ruffin. Le rédac-chef de Fakir tente d’injecter un peu de dialogue social dans les assemblées d’actionnaires LVMH, persuadé que Bernard Arnault est un bon bougre au fond qui n’a juste pas conscience des conséquences de ses actions. Peine perdue. Il décide alors de porter à la connaissance de Bernard le cas de la famille Klur, ancien⋅ne⋅s ouvrièr⋅e⋅s d’un groupe liquidé par Bernard Arnault et en difficulté financière, convaincu que Bernard voudra bien les aider. Film tourné en partie en caméra cachée, grinçant mais enthousiasmant, parlant de lutte des classes, de représentation médiatique, de stratégie de communication… À aller voir dans les rares salles qui le passe.

Les Portes de la Nuit de Marcel Carné. Tourné en 45 et se passant dans Paris tout juste libéré, le film raconte avec unité de temps, lieu et action la rencontre à Barbès durant une nuit d’anciens résistants et collaborateurs, et l’histoire d’amour tragique entre deux personnes. C’est joué très théâtralement, selon les standards de l’époque, Jean Vilar est magistral dans le rôle du Destin.

Je ne suis pas féministe, mais… de Sylvie et Florence Tissot. Entretien avec Christine Delphy revenant sur son parcours (un film complémentaire, L’Abécédaire de Christine Delphy revient davantage sur ses idées), entrecoupé d’extraits d’images d’archives et de chansons. Le film balaie sa vie de son enfance à sa participation en 2004 aux manifestations contre les lois islamophobes interdisant le port du voile.

Les Nouveaux Chiens de Garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. Film montrant que les trois piliers d’une presse libre (indépendance, objectivité, pluralisme), ne sont pas respectés en France de par la dépendance des journaux aux grands groupes industriels qui les possèdent et de par le petit nombre d’experts et intervenants qui appartiennent aussi aux conseils d’administrations de grandes sociétés et fréquentent les politiques.

Twelve Angry Men de Sidney Lumet. Un jury se retire pour délibérer du cas d’un jeune qui aurait assassiné son père. Tous sauf un (Henry Fonda) sont prêts à le condamner sur le champ. Un huis-clos se déroule, le temps d’obtenir un verdict unanime. Très bon film, très intense alors qu’il n’y a que de la discussion et aucune action. Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles.

La Belle Saison de Catherine Corsini. Film sorti en 2015 sur l’histoire d’amour à Paris et dans un petit village de la France profonde entre deux femmes en 1971. Ça parle de féminisme, des problèmes de l’agriculture, de queerness et de coming-out, du regard des autres et de courage personnel, de relations familiales et de militantisme. J’étais pas trop persuadé par le jeu des acteurices au début mais on se laisse prendre.

Before Sunset, de Richard Linklater. La suite de Before Sunrise. Les personnages disent toujours autant de platitudes et galèrent toujours autant à avoir une vie qui les satisfassent. J’ai moins aimé que le premier où j’ai trouvé qu’ils avaient plus l’air de jouer à être des adultes parce qu’ils étaient vraiment adolescent⋅e⋅s.

The Lobster, de Yorgos Lanthimos. Un film assez dépressif sur une société où chacun⋅e est forcé⋅e de trouver l’amour sous peine d’être changé en animal ou exclu parmi les parias qui vivent dans la forêt. Belles images, inventif, satire sociale, nonsense, assez cool si vous êtes en forme émotivement.