Archives par mot-clé : danse

Double Murder de la compagnie Hofesh Shechter

Spectacle de danse à la scène nationale d’Albi. Spectacle en deux parties (Clowns et The Fix) écrites à deux moment différents et séparées par 20 minutes d’entracte.

J’ai beaucoup aimé Clowns, moins The Fix. Clowns est très intense, ça commence par cinq minutes survoltés sur un french cancan qui ressemble à un échauffement d’impro surtravaillé/une entrée de clowns sur scène (raccord avec le titre), puis durant 50 minutes, les mouvements sont repris et mis en scène sur une musique plus sombre et lourde, limite lancinante. Le spectacle met en scène sans explication des meurtres à répétition des acteurs les uns par les autres, séparés par des interactions plus légères. Le travail de synchronisation des artistes entre eux et avec la musique est impressionnantes, je note notamment un moment où les acteurs sont en rythme pas seulement sur le temps de base mais sur les variations des percussions, c’était très beau. Le salut chorégraphié qui enchaîne plein de petits tableaux/pas de danse était une super idée aussi. Un bémol sur la gestion des transitions sonores, où il y avait des tracks qui coupaient abruptement, c’était dommage parce que c’était vraiment le seul détail en dessous du reste dans l’exécution de la pièce.

The Fix souffre de la comparaison avec Clowns : la mise en scène est plus moderne, avec une lumière très crue, des acteurs en vêtement ordinaire (la lumière était plus basse et plus chaude dans Clowns, avec des guirlandes de guinguette et des acteurs en costumes crème qui faisaient clowns). La bande-son est plus anecdotique, il y a toujours des mouvements de danse qui sont très beaux mais l’ensemble est moins cohérent, et le final à base de « on va dans la salle faire des câlins aux spectateurs » m’a un peu blasé, j’ai l’impression que c’est la tarte à la crème du bris du quatrième mur.

Beyond Flamenco, de Carlos Saura

Un documentaire de 2016 qui montre différents style de Jota, la famille de danse dans laquelle on trouve le flamenco et le fandango. Un léger carton explicatif au début, puis le film consiste en un enchaînement des différentes danses de la famille par différent.e.s danseuseurs.
J’aurais bien voulu un peu plus d’analyse ou d’explication des différentes danses parce que si pour certaines on est directement pris par la performance technique/le rythme, globalement quand on y connait rien on ressort du film en en sachant pas beaucoup plus à part qu’il y a une grande diversité. Mais ça reste globalement beau à voir. 

Poetry de Maud Le Pladec

Vu au théâtre de Chaillot. Trois personnes sur scène, un guitariste et deux danseuse-r-s. De la musique bruitiste, du post-rock, de la musique qui vient juste de la guitare mais en fait non, des danseuse-r-s qui perçoivent (oreillette) une autre musique que le public, des répétitions, des déformations, des transformations… C’était assez étrange mais très cool. Les interprètes faisaient très propres sur elleux de par leur tenue, ça évoquait la danse dans les soirées étudiantes par moment, quelques mouvements de flamenco à un autre, le dadaïsme (dixit the OC qui s’y connait plus que moi), la drogue. Des variations d’intensité lumineuses et quelques gros flashs qui auraient mérité un [TW : épilepsie]. En résumé, un spectacle pas facile d’accès mais très intéressant.

Flacomen, d’Israel Galvan

Déconstruction du flamenco par Israel Galvan. C’était vachement bien comme toujours avec Galvan (danse dans le noir et au milieu du public, mise en avant des interprètes, dans sur un plateau de pièces de monnaies, avec un corset, avec une ambiance night-club, en dansant sur les pédales d’une grosse caisse, …) Mais Israel Galvan s’est fait une entorse de la cheville durant la performance et n’a pas pu faire la seconde partie du spectacle :(

Naked Lunch de Club Guy & Roni

Spectacle de danse au théâtre de Chaillot, inspiré du roman de William Burroughs. Le spectacle adopte le point de vue de Joan Vollmer, dans ses dernières secondes à vivre avant que William Burroughs ne la tue accidentellement. Ça part dans tous les sens, nudité, spectateurs sur scène, acteurs dans la salle, musique de plein de style différents, dialogues en français, anglais, espagnol, allemand, surtitres qui s’éloignent de ce que disent les personnages, voire leur donne la réplique, brusques ruptures du pacte narratif pour des adresses aux spectateurs… C’était assez jouissif.