Archives par mot-clé : gauchimse

La Subsistance au quotidien, de Geneviève Pruvost

Essai de sociologie paru en 2024. La chercheuse est allée en observation sur le terrain et les activités de Florian et Myriam, deux boulangers-paysans qui vivent avec leur fille Lola dans une yourte sur des terres qui leur appartiennent dans un département français non-spécifié (l’introduction de l’ouvrage explique que toutes les personnes et lieux ont été pseudonymisés pour éviter que la focale sur les communautés alternatives présentées ne risque d’attirer sur elles une répression sous une forme ou une autre (sans parler de contrôle policier, l’attribution des terres par la SAFER local aux exploitants agricoles non-conventionnels est déjà assez compliquée). Sur deux séjours de 3 jours, la chercheuse passe à la loupe toutes les activités des deux adultes, mène des entretiens avec eux et de nombreux membres de leur entourage, et mène une démarche d’ethnocomptabilité : elle mesure les temps, les valeurs pécuniaires ou non, les réseaux de relation, les trocs, dons et contre-dons… Le bouquin est composé du récit chronologique des deux séjours reconstitué depuis les notes de la chercheuse, de tableaux d’ethnocomptabilité et d’une partie qui tente de dégager des structures et des éléments généralisables depuis le terrain mené.

C’était très intéressant à lire, la première partie se lit vraiment comme un récit de vie, c’est très abordable pour des résultats de recherche. J’avoue avoir un peu survolé les tableaux (notamment parce qu’ils s’affichaient mal sur ma liseuse, une question de matérialité de l’exemplaire I guess), la troisième partie est aussi assez instructive sur la question de l’articulation luttes frontales/luttes feutrées (NDDL vs des collectifs qui rachètent des parcelles agricoles pour faire du bio pas de supermarché, vendre en circuit direct et vivre dans des yourtes, en gros), l’intrication des activités dans ce genre de mode de vie, la répartition genrée du travail (pas égalitaire, mais largement moins pire que dans d’autres configurations).

Recommandé.

Techno-féodalisme, de Cédric Durand

Essai de 2020 sur les évolutions du capitalisme à l’ère des firmes qui gèrent l’économie des données.

Durand détaille l’idéologie qui soutient les startups: plus que la mise en marché de tout, c’est l’application de la destruction créatrice (renommée disruption) à tout qui est au cœur du phénomène. Sur le papier, ça veut dire tout faire pour favoriser l’entrée de nouveaux petits acteurs sur les marchés qui vont pouvoir challenger les grosses firmes en place fossilisées dans leurs process, et donc ça justifie la flexibilisation du marché du travail, la dérégulation pour ne pas favoriser des méthodes spécifiques, etc…

Dans les faits, s’il y a eu une vague de nouveaux entrants sur les marchés numériques dans les années 90’s, les gagnants de cette période d’instabilité qui ont tiré leur épingle du jeu sont devenus les nouveaux monopoles et font tout pour ne plus être délogeables et rachètent les startups prometteuses depuis leur position de force. La concurrence exacerbée n’était pas un nouveau paradigme mais le moment d’un cycle des marchés.

En parallèle, l’intrusion du numérique dans le monde du travail a conduit à plus de contrôle des exécutants : les cadres sont nomades et autonomes (mais joignables partout et tout le temps), pour tous les autres il y a des scripts détaillés d’actions à faire et des indicateurs mesurés en permanence.

Enfin, la démocratie est érodée par la capture de la conversation publique par les médias de masse concentré entre les mains de quelques firmes et milliardaires. Ces médias personnifient les enjeux politiques, faisant qu’on ne se positionne pas sur des programmes mais sur des personnes (les médias ne sont pas les seuls responsables, les politiques s’engouffrent aussi à fond dans ce système, mais les médias l’accentuent au lieu de le contrer). Avec l’avénement des réseaux sociaux, le phénomène s’est encore accentué : même les déclinaisons entre petits groupes de personnes de la conversation publique sont médiées par des plateforme privées qui revendiquent d’utiliser leur position pour influencer le débat, expérimenter sur les gens, mettre en place du nudge et récolter des données. De plus il est difficile de quitter ces plateformes une fois qu’on y a investit du temps, construit son réseau de relations sociales, personnalisé leur fonctionnement et transféré nos données. On se trouve littéralement inféodé à ces plateformes, travaillant pour elles à créer des données qu’elles peuvent monétiser et avec de forts coûts sociaux rendant difficile de les quitter.

Durand effectue une comparaison entre les modes de production que sont esclavagisme, capitalisme et féodalisme : dans le féodalisme, les producteurs sont libres d’organiser leur production comme ils le souhaitent (les paysans gèrent leurs parcelles et leur temps comme ils l’entendent, contrairement aux salariés d’une entreprise), mais pas de changer de seigneur (saufs coûts prohibitifs dissuasifs, avec la nécessité de reprendre à zéro la culture d’une terre et de laisser tous les gens que l’on connaît derrière soi). L’économie de plateforme des GAFAM s’apparente, sur le point de la création/monétisation des données à ce système.

L’Hypothèse autonome, de Julien Allavena

Essai politique qui revient sur l’histoire du mouvement autonome, de sa naissance dans les usines italiennes jusqu’à ses évocations sur les rond-points des Gilets Jaunes. L’auteur donne une définition de l’autonomie : articuler à la fois des revendications et une lutte pour sortir la société du capitalisme, et la mise en œuvre immédiate dans son quotidien d’une sortie personnelle du capitalisme, en refusant partiellement ou totalement le salariat, en vivant en communautés autonomes et dans des squats, en pratiquant le parasitisme social (détournement d’électricité, vols dans les magasins, sociabilité et/ou activité productive alternatives…), ce que l’auteur définit comme un communisme immédiat.

L’auteur détaille les différents groupes qui se sont revendiqués ou inspirés du concept : d’abord les ouvriers opéraistes italiens, qui veulent non pas aménager le cadre dans lequel ils travaillent comme dans une revendication syndicale, mais bien s’autonomiser de ce cadre, revendiquant qu’ils ont autre chose à faire de leur journée que produire ou que produire dans le cadre de l’usine avec sa hiérarchie. Ça passe par des sabotages, des grèves sauvages, différentes formes d’actions dans l’usine ou à l’extérieur. Il détaille comment ce mouvement va monter en puissance dans l’Italie des 30 Glorieuses, s’étendre au delà des cercles ouvriers pour être approprié aussi par les étudiant.e.s, et intégrer d’autres revendications que celles liées à l’opéraïsme : féminisme, revendications LGBT. Le mouvement autonome se constitue de groupes voire de groupuscules affinitaires : les hiérachies formelles ne sont pas reconnues, donc pas de structure telle qu’un parti ou un syndicat. Rejet des syndicats existants comme participant à l’aménagement du cadre existant (le reproche classique de cogestion des conditions de travail avec le patronat). Les mouvements féministes et LGBT qui intègrent le mouvement autonome vont rejeter les hiérarchies genrées et hétéronormées des orgas de gauches structurées comme celles du capitalisme, mais aussi logiquement celles du mouvement autonome lui-même, avec ses postures virilistes et la romantisation de la violence. Tout le chapitre sur les mouvements féministes qui se réclament de l’autonomie était vachement intéressant. L’auteur détaille aussi comment l’Autonomie va se focaliser sur la contestation de la Métropole (au début du chapitre je pensais que c’était au sens luttes anticoloniales mais non – et c’est peut-être un thème qui manque dans le livre, si ça a correspondu à une réalité) au sens de la ville néolibérale totalisante ; c’est notamment tout le mouvement d’ouverture de squats en Italie et en Allemagne. L’auteur détaille un peu la trajectoire du groupe Camarades en France, qui serait ce qui s’est le plus rapproché d’un noyau de militants autonomes en France, mais dans un mouvement beaucoup moins d’ampleur qu’en Italie ou Allemagne. Il raconte aussi comment la fin des 30 Glorieuses – où l’État tolérait ce genre d’alternatives et où l’abondance relative de la société sans chômage de masse facilitait le fait d’avoir un mode de vie alternatif – va aussi signer le déclin de ce mouvement en Italie et Allemagne, avec une répression largement accrue, et une polarisation sur des affrontements armés avec l’État (le cas le plus connu étant celui des Brigades Rouges), qui va faire disparaitre les modes de vie alternatif au quotidien.

C’était fort intéressant, et sur un sujet que je connaissais assez peu. Les questions de parasitisme/banditisme social et de toute la tension entre actions d’éclat/participation aux luttes ponctuelles d’une part et vie quotidienne alternative d’autre part était très intéressante.

Je recommande

Lutter Ensemble, de Juliette Rousseau

Essai sur les possibilités et modalités pratiques de convergences des luttes à gauche. Juliette Rousseau parle de comment il est possible pour des mouvements marginaux de travailler avec des mouvements plus insérés dans le jeu institutionnel, et comment faire en sorte de prendre en compte les différentes dominations au sein des mouvements de gauche, pour éviter de reproduire les hiérarchies dans les mouvements sociaux. J’ai trouvé le texte assez inégal, mais il y a des passages super intéressants. Les témoignages issues de femmes et de personnes racisées prenant part à la ZAD de NDDL notamment étaient super bien ; les façons dont les organisations palestiniennes posent des conditions avant de travailler avec des organisations israéliennes et en parallèles comment les petites organisations marginales ont travaillé avec les grosses organisations institutionnelles pour la préparation des marches pour le climat newyorkaises était aussi très intéressant. Les réflexions sur les associations qui ont des fonctionnements en non-mixité ou en mixité choisie pour permettre aux dominé.e.s et aux premièr.e.s concerné.es par les causes de s’exprimer plus facilement sans se faire dépasser par les allié.e.s plus privilégié.e.s sont intéressants aussi ; avec le constat que ça marche bien quand c’est prévu dès le départ, et beaucoup plus compliqué à rajouter a posteriori.

Article invité : Flipette & Vénère, de Lucrèce Andreae

Déjà, c’est une histoire de sœurs : cette BD de 340 pages d’une autrice qui est aussi réalisatrice de films d’animation partait avec une longueur d’avance dans mon cœur.

Ensuite, c’est une histoire qui incarne les atermoiements politico-existentiels qui sont les miens et ceux des milieux que je fréquente : Flipette-Clara est l’artiste intello, photographe prometteuse et/mais flippée de s’engager politiquement, découvrant avec maladresse et pas mal de narcissisme les milieux anarcho-associativo-militants que fréquente sa petite sœur, Vénère-Axelle.

Après plusieurs années d’éloignement, les deux jeunes femmes se (re)trouvent mutuellement à la faveur d’un accident d’Axelle. Clara découvre la galerie de personnages haut·es en couleurs (ce qui n’est pas qu’une expression, l’utilisation des couleurs dans la BD est travaillée de façon très frappante, avec un dessin très « clair » et pêchu qui attrape les postures, les gestes, les expressions avec beaucoup d’élégance) entourant sa frangine et confronte ses grands principes, souvent hors-sol, à la « réalité du terrain » parfois pragmatique à rebours des idéaux politiques.

Les sœurs râlent, gueulent, s’engueulent, chialent, s’aiment fort (évidemment) sans trop bien savoir comment se le dire (évidemment) ; il y aurait sans doute des choses à redire, mais ça sera pour vous qui commenterez après avoir lu cette BD que, évidemment, je recommande !

De l’autogestion, ouvrage collectif

Ouvrage édité par la CNT. Les auteurices retracent l’origine du mot (arrivé dans la langue française depuis le serbo-croate à la faveur des expérimentations yougoslaves sur le sujet), et les différentes origines du concept. Iels présentent l’autogestion comme une troisième voie, ni capitalisme néolibéral, ni étatisme totalitaire. Pour elleux, la libération des travailleurs ne peut pas passer par le fait de s’emparer des structures de pouvoir actuel, il doit y avoir leur renversement, et pas seulement dans le sens renversement de l’État bourgeois pour mettre un État ouvrier à la place (la dictature du prolétariat), juste renversement de l’État et être vigilant.e.s sur le fait qu’une autre structure hiérarchique ne se remette pas en place sur ses ruines. « Tout le pouvoir aux soviets », en somme.

Pour en arriver là, il faut des organisations qui dans leur fonctionnement sont déjà autogérées, parce qu’une organisation hiérarchique (ou hétérogérée, comme iels disent) ne va pas réussir à mettre en place l’autogestion : si elle a les travers de l’hétérogestion en elle, elle ne va pas en sortir magiquement.

Toujours pour les auteurices, le type d’organisation à privilégier pour cela est le syndicat, mais un syndicat qui 1/ réussit à rester révolutionnaire, ce qui implique de refuser de cogérer l’existant avec le patronat et l’État, et donc de ne pas accepter certains postes de pouvoir, la mise en place du « fonctionnarisme syndical », faire tourner les postes… Et aussi un syndicat de branche, et non pas d’entreprise : si le but et que le syndicat à terme gère la production par lui-même et se pose des questions sur l’utilité et la réorientation de ladite production, mieux vaut un syndicat qui dépasse une entreprise donnée, sous risque de trop s’attacher à cette entreprise.

Le livre détaille ensuite des expériences d’autogestion divers : le fonctionnement de la CNT elle-même, un local associatif nantais, la ZAD de NDDL, les communautés zapatistes, le Kurdistan syrien, les écoles populaires kanak… (ça ne rentre pas trop dans les détails à chaque fois mais ce sont de bonnes introductions au sujet).

La Médiocratie, d’Alain Deneault

Un essai sur comment les processus et formes de management actuels poussent à promouvoir et responsabiliser des gens moyens : si le système ne cherche pas à avoir des incompétents aux commandes, il ne sélectionne pas non plus des gens qui pourraient remettre en question le cadre. Non pas qu’il y ait une volonté active d’acteurs secrets, mais le middle management engendre le middle management, avec le besoin de remplir les cases des indicateurs pour correspondre à ses objectifs annuels : les gens considérés comme efficaces dans ce cadre vont être sélectionné pour gravir les échelons, où formatés par leur expérience précédente, ils préconiseront la mise en place de nouveaux indicateurs…

Bon, ce point était intéressant mais ce n’était qu’une partie du livre, Deneault part un peu dans tous les sens, et parfois il sacrifie un peu l’argumentation de fond aux effets de forme (il trippe beaucoup sur la polysémie de « moyen » et « milieu » notamment), du coup c’est un peu long pour ce que ça dit.

La Domination policière, de Mathieu Rigouste

Essai publié à La Fabrique, sur le complexe sécuritaro-industriel et la gestion des quartiers de banlieue comme des enclaves endocoloniales.

Le sujet est intéressant, mais j’ai du mal avec le style d’écriture de Rigouste. Ses concepts de « damnés de/à l’intérieur », d’« enférocement » entre autre me paraissent compliquer inutilement le propos.

Pour résumer très rapidement le livre :

  • La gestion des quartiers par la police s’est faite en adaptant les méthodes, et en recyclant les personnels qui s’occupaient de la gestion de l’ordre dans les colonies françaises. On n’est pas exactement sur une gestion coloniale, Rigouste parle d’endocolonial ou de post-colonial pour décrire cette forme particulière du maintien de l’ordre
  • Il y a un business de la répression policière, sans surprise, avec des vendeurs d’armes sublétales, toute une industrie française qui vend à la police (et gendarmerie fr), mais qui marche aussi main dans la main avec elle pour démontrer l’efficacité de ses produits et les exporter. Y’a une endogamie entre les préfets de police, le ministère, ces entreprises, dont certaines sont privées, certaines sont sous tutelle du ministère.
  • La création des BAC et leurs ancêtres en tant qu’unités anti-««criminalité»» permet d’avoir un mode d’action particulier de la police à laquelle la bride est lâchée : autonomie de l’unité, intérêt pour le commissariat parce qu’elles font du chiffre, et terrorisation des quartiers de banlieue : si les BACs se sont multipliées elles ont d’abord existé en banlieue et c’est toujours là qu’elles concentrent leur action. Leur but est d’occuper le terrain, d’empêcher les habitant.e.s d’être tranquille. C’est illustré notamment par ces BACs qui allument toutes les nuits leur gyrophare en plein cœur des quartiers à 4h du mat, pour montrer qu’ils sont là, peuvent se le permettre, et que tant pis pour le sommeil des habitant.e.s. Les BACs recrutent logiquement parmi les policiers ceux qui ont une mentalité de connards (j’allais écrire cowboys mais soyons francs), avec une volonté d’en découdre. Derrière il y a un formatage des effectifs par la façon dont fonctionne les BACs qu’ils intègrent, conduisant un « enférocement » des policiers : tout est fait pour leur faire considérer comme normal de terroriser un quartier, tamponner les scooters, tirer sur les gens, etc.

Nous n’irons plus aux urnes, de Francis Dupuis-Déri

Plaidoyer en faveur de l’abstention, comme le dit le sous-titre. Ça part dans pas mal de directions. Les points qui m’ont semblés les plus intéressants que j’en ai retenus :

  • On reproche aux abstentionnistes de risquer de faire élire les mauvais·es candidat·e·s. Ça suppose qu’il y en ait de bons, et c’est quand même un reproche qu’il serait un peu plus pertinent d’adresser aux votant·e·s qui ont fait le choix en question. Au contraire, une forte participation légitime l’élection, du coup l’abstention est tout à fait raisonnable si on considère que tous les choix sont insatisfaisants, et encore plus si on considère que le mécanisme même de l’élection de représentant·e·s à mandat non-impératif n’est pas bon comme système politique (ce qui est très fortement le point de vue de l’auteur : voter une fois tous les 5 ans pour une personne et non un programme, dans un contexte ou l’électabilité est réservée aux classes supérieures, dépend du fait d’avoir de l’argent et est très fortement influencée par une presse détenue par un oligopôle de milliardaires, n’est pas du tout démocratique à son sens, même si tout le monde dans le système se gargarise du mot démocratie. Parler d’aristocratie élective serait plus juste.
  • On est incité depuis l’enfance, avec les élections de délégué·e·s, les Parlements des enfants et autres mesures, à considérer l’élection de représentants comme la bonne façon de gérer une démocratie. Même si on élit dans ce cas des représentants pour de faux, sans pouvoir d’action concret : l’important est d’apprendre à se déposséder du pouvoir politique : à l’échelle d’une classe, pourquoi a-t-on besoin de délégu·e·s ? On peut très bien faire de la démocratie directe avec une assemblée générale sur les heures de vie de classe, pour gérer les questions qui concernent la vie du groupe.
  • On retrouve souvent à gauche l’argument de la double stratégie pour faire changer la société : participer au processus électoral pour avoir une légitimité et faciliter l’installation des idées défendues dans le débat public, et travailler en dehors du processus électoral : grèves, manifestations, autres actions… Les deux allant de concert. Sauf qu’en fait ça ne marche la plupart du temps que dans un seul sens : la participation aux élections voire aux instances de gouvernement prend du temps, de l’énergie, des moyens qui pourraient être consacrés au militantisme plus direct. A l’inverse les partis ou instances gouvernementales soutiennent peu les syndicats et actions qui leur sont extérieurs. En participant aux élections, on les légitime donc sans gagner beaucoup en retour, assez paradoxal quand le but politique de départ était de sortir de la démocratie représentative. FDD donne des exemples de tentative d’entrisme politique par des groupes anarchistes, satiriques ou prônant le vote blanc/nul qui ont plus ou moins bien marché, mais souvent moins, qu’ils se fassent invalider leur candidature, prennent une taule ou finissent par se détourner de leurs objectif initial, avec une personnalisation du pouvoir.