Un jeu par le même studio indépendant que World of Goo, 7 Billion Humans et Human Resources Machine. C’est assez court – je l’ai fait en 4h – et basique : on est devant une cheminée, on peut brûler des objets pour récolter des pièces et acheter plus d’objets. Si on fait des combos prédéfinis, on peut récolter des timbres, accélérant la livraison des objets. Ce qui est intéressant c’est l’histoire autour :
Continuer la lecture de Little Inferno, de Tomorrow CorporationConfinement et conséquences
Well well well, here we are again. Un événement bouleversant, et mon mécanisme de vouloir lire tout ce qui est publié sur le sujet pour tenter de mieux comprendre se réactive.
Je vais recenser ici les liens et textes que je trouve les plus intéressants, histoire que ça ne reste pas que dans ma tête. Je vais publier en l’état, actualiser au fur et à mesure, et potentiellement remanier l’article pour faire des catégories, rajouter mon ressenti personnel de la situation.
Sur l’épidémie elle-même :
- Quelques pensées sur Covid-19, de David Madore.
Parenthèse : Je ne vais pas faire le détail précis de comment j’ai chronologiquement intégré des informations sur la pandémie, c’est pas le truc le plus intéressant du monde, même si je dois pouvoir retrouver des logs irc où on fait des blagues référençant le strip d’xckd sur le foreshadowing avec une amie en janvier à propos des articles sur les cas en Chine. Mais c’est à partir de la lecture de l’article de Madore ci-dessus, que j’ai commencé à vraiment passer en mode « ok faut que je comprenne ce sujet et ses implications ». De manière plus générale, je suis assez impressionné par la capacité de Madore de parler de plein de sujets, de développer sa réflexion dessus par écrit d’une façon accessible, et de parler de ses sentiments aussi ouvertement. Fin de la parenthèse (si seulement on avait des signes typographiques pour signaler les ouvertures et fermetures de parenthèses !). - Past Time to Tell the Public: “It Will Probably Go Pandemic, and We Should All Prepare Now”, de Virology Down Under. Cité dans l’article de Madore ci-dessus, et qui était très clair et très utile en temps de préparation de la crise, pour réfléchir à quoi faire pour anticiper une quatorzaine en cas d’infection. Ça s’est révélé aussi pertinent pour anticiper un confinement.
- Coronavirus : « l’origine de l’épidémie de Covid-19 est liée aux bouleversements que nous imposons à la biodiversité », une interview de Philippe Grandcolas, écologue, sur Le Monde. (AJOUT 05/04). Et sur le même sujet, avec des éléments en commun entre les deux textes, Coronavirus : la dégradation de la biodiversité en question, un second article du Monde reprenant une tribune du New York Times.
- « Ce n’est pas le niveau de soins qu’on est en droit d’attendre en France » : interview de Wilfrid Sammut, médecin du SAMU, par Les Jours. Une description du dénuement dans lequel opèrent les hôpitaux en ce moment et des décisions qu’ils ont a prendre. De façon générale la couverture de la pandémie par Les Jours est très bien, si vous cherchez un média à soutenir je vous recommande celui là. (AJOUT 04/04)
- « Il faut cartographier les cas de porteurs du virus et renforcer la surveillance là où existent des clusters », sur le Monde : une interview d’un médecin parasitologue/épidémiologue sur la suite de la gestion de de l’épidémie d’un point de vue sanitaire (AJOUT 09/04)
- Coronavirus en France : « En matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie », le Monde aussi : une interview d’un autre épidémiologue. Pour lui l’ensemble de l’effort de prévention, sous la forme du confinement, est porté par la population. Il y a un manque flagrant d’action de l’Etat sur ce point, alors que des efforts d’isolation des chaines de transmission et d’isolation des cas en dehors de la cellule familiale devraient être menés. AJOUT 16/04
- Coronavirus : ce que la science ignore encore à l’heure du déconfinement : article du monde sur les incertitudes scientifiques qu’il reste en France au moment du déconfinement, notamment sur des points d’épidémiologie sur lesquels il aurait été plus que pertinent de faire du suivi durant le confinement (AJOUT 12/05)
Sur la gestion de la crise par le gouvernement :
Je suis très en colère contre ce gouvernement. Je veux dire, j’étais déjà bien vénère contre elleux avant le début de la crise sanitaire, mais là on atteint un niveau où ce n’est plus seulement une colère sur le plan intellectuel mais un truc qui vient des tripes. Il y a une arrogance, une nullité dans la communication, un refus de reconnaître leurs erreurs, leur méconnaissance du sujet, qui dans cette situation est criminelle.
- Savoir et Prévoir, sur La vie des Idées : chronologie des connaissances sur la pandémie et actions du gouvernement.
- Un long thread twitter par Maitre Pandaï sur le même sujet, plus récent.
- La France échoue au crache-tests, sur Les Jours. Parle à la fois des différentes stratégies de détection et de lutte contre la propagation de l’épidémie, des (non-)choix du gouvernement sur le sujet, et des contraintes géopolitiques et matérielles sur le sujet (AJOUT 01/04)
- Dans la même veine mais sur le sujet des masques, l’enquête de Mediapart Masques : les preuves d’un mensonge d’État (AJOUT 05/04)
- On navigue à l’aveugle et je vais de plus en plus mal, de David Madore
- Covid-19 : impréparation et crise de l’État, par Olivier Borraz et Henri Bergeron, sur AOC. Comment le Gouvernement a créé des structures ad hoc au dernier moment pour gérer la crise, au lieu de se reposer sur les structures existantes, faisant de l’empilement de structures et créant un besoin de mise en contact, apprivoisement mutuel qui est vraiment pas ce dont on a besoin durant une phase de crise. Ce problème étant directement lié à l’hypercentralisation des instances de décision autour de la figure du Président en France, dans une structure Étatique hiérarchisée et qui n’arrive pas à décentraliser. (AJOUT 02/04)
- Il faut dénoncer l’état d’urgence sanitaire pour ce qu’il est, une loi scélérate, une tribune de Raphaël Kempf dans Le Monde. Sur la question de la restriction des libertés publiques, et de la tendance toujours accrue à transposer ces dispositions d’urgence dans le droit commun.
- Sur la question des trucs pas cool que le gouvernement est en train de pousser, il y a le traçage des personnes pour des raisons sanitaires. Pour le moment c’est annoncé comme volontaire, temporaire et par Bluetooth, mais c’est le genre de saleté qui a tendance à rester en place. Une interview intéressante d’Alexandre Archambault sur le sujet, sur Les Jours : « Une appli du gouvernement, c’est l’État qui entre dans ma vie privée ». Y’a aussi une interview des ministres de la santé et du numérique dans le Monde si vous voulez le point de vue gouvernemental sur le sujet.
- Les Jours toujours, sur le même sujet, avec le point de vue de la Quadrature du Net dans l’article : StopCovid : Questions sur un mouchard de poche. Globalement c’est too little too late comme outil, et c’est sans surprise pousser le solutionnisme technologique et la surveillance globalisé pour des bénéfices sanitaires incertains au mieux. AJOUT 16/04
- Sur le traçage toujours, un white paper de l’ACLU (une note blanche ? Je sais pas comment ça se traduit) sur les différentes formes que ça peut prendre et leur efficacité potentielle. AJOUT 09/04.
- Les Connards qui nous gouvernent, de Frédéric Lordon
- L’urgence d’un autre exercice du pouvoir et L’épidémie grossit à la loupe les failles du pouvoir, sur Médiapart
- « Le gouvernement ne se rend pas compte de l’exposition des ménages modestes à la crise », tribune de Michaël Zemmour sur le Monde
- Un thread de Romain Jeanticou sur la mise en balance de la responsabilité individuelle (dans le respect du confinement) avec la gestion globale par l’État, et le focus qui est fait sur les « mauvais comportements ». AJOUT 08/04
Sur les différences de vécu de l’expérience du confinement, et leurs médiatisations :
- La catastrophe du confinement pour les mal-logés, sur Reporterre.
- Familles en HLM : «Si je craque, je fais craquer tout le monde», sur Libération
- Parodie de journal de confinement :
Confinement et santé mentale :
Santé mentale toujours, un article de La Croix : Confinement : « Il est indispensable de maintenir une sociabilisation ». En résumé, garder une structuration temporelle de la journée, limiter son exposition aux infos sur la pandémie à certaines plages horaires, maintenir une sociabilité sous les formes qu’on arrive à lui faire avoir. AJOUT 16/04
Divers :
- Survivre au virus – une méthode anarchiste, sur Mars-infos auto-organisation face à l’urgence sanitaire
- This Is Not the Apocalypse You Were Looking For, de Laurie Penny, sur Wired
Les représentations culturelles de l’apocalypse ne correspondent en rien à ce qui nous arrive. - Humans are not the virus. Don’t be an ecofascist, sur wearyourvoice.
L’article est intéressant en soi, mais je suis pas convaincu par le terme écofascisme. Jean-Baptiste Fressoz affirme que pendant qu’on fantasme un écofascisme, on est actuellement beaucoup plus sur des dérives autoritaires qui vont de pair avec la promotion de l’industrie lourde, et que la vraie menace reste le thermofascisme. Quand on vous vend parle d’écofascisme, on cherche à trouver des aspects positifs à un fascisme dont le programme sera bien plus le fascisme que l’écologie, et promouvra sans souci l’industrialisation pour ses happy few. Bref c’est du greenwashing du fascisme, rien de plus profond. - Les quatre scénarios pour l’hégémonie politique du «monde d’après» sur Mediapart. Article dense qui explore les possibilités d’évolution politique : néolibéralisme-zombie (on continue comme si de rien n’était avec une couche de santé-washing en plus), néoillibéralisme (plutôt que vraiment du fascisme, qui supposerait d’effacer l’individu derrière l’Etat, un mélange d’individualisme et de démocraties autoritaires), réformisme mou à la PS-EELV (les auteurs parlent de gauche élitaire) ; ou enfin (le plus enthousiasmant mais clairement pas le plus probable) un scénario de gauche inclusive. (AJOUT 29/05)
C’est tout pour le moment, je rajouterai des trucs au fil de mes lectures, et j’essayerai de développer un peu plus mon analyse propre au delà de la liste de liens. On verra.
Under the Skin, de Jonathan Glazer
Assez contemplatif. C’est un film de science-fiction mais assez low-key. Une créature qui à l’apparence d’une femme parcourt les rues de Glasgow et les routes d’Écosse dans un van, drague des hommes et les capture. Au bout d’un moment elle dévie de son pattern. C’est filmé avec lenteur, c’est assez joli, par contre je trouve la symbolique de la femme à la fois prédatrice et sans agency propre assez nulle.
Red Dust, d’Hermann et Greg
Western dessiné en 1972, en accès libre pendant le confinement. Un pistolero sans pareil arrive dans une ville où une propriétaire de ranch est opprimée par un mystérieux rival. Prenant fait et cause pour l’opprimée, le pistolero se fait engager comme main d’œuvre sur le ranch. C’est très classique dans le style, mais c’est bien fait et ça se lit très bien.
Le Profil de Jean Melville, de Robin Cousin

Bande dessinée lisible en ligne le temps du confinement. Une agence de détective se voit confier par une multinationale style GAFA une enquête sur des sabotages de câbles sous-marins. Le privé sur l’enquête creuse les pistes et trouve une affaire bien plus complexe que ce dont elle avait l’air à la base. Assez intéressant dans ce que ça raconte : ça parle bien sûr de la mainmise des multinationales des données sur nos vies, de ce que facilite la collecte de données mais aussi de ce qu’on y perd, de l’intérêt des logiciels ouverts par rapport aux logiciels privatifs, du rapport à la mémoire. Je recommande.
Promenade hebdomadaire
Pas trop de possibilités de partir en randonnée ces temps-ci. À défaut, une circumnavigation autour du centre-ville palois, avec une distanciation sociale scrupuleusement respectée.







Star Wars IX : The Rise of Skywalker, de JJ Abrams
C’était… chiant. J’ai fini par regarder le film en x1,5 parce que je voulais quand même savoir ce qui se passait mais que j’étais vraiment saoulé par le déroulement de l’histoire. Y’a pas de construction des personnages, y’a 4000 retournements de situation ce qui fait qu’on a zéro enjeu qui crée de la tension, dont tous les morts qui reviennent à la vie et font des trucs. Y’a yet another menace de destruction de planètes comme dans les trois précédents, encore plus puissantes que les fois précédentes. Eh bah c’est super.
Les gens se baladent toujours d’un bout à l’autre de la galaxie en 5 minutes pour voir le village unique d’une planète entière (sérieusement, l’ensemble de la Galaxie tient sur la carte de Breath of the Wild, c’est vraiment mal dimensionné). Trop de persos secondaires, de lignes narratives introduites et aussitôt jetées. C’est du scenario design by committee.
Y’a des trucs très jolis visuellement par contre (l’Empereur raccordé à une machine, les ruines de l’Étoile de la Mort), mais ça n’en rend que plus frustrant le grand n’importe quoi scénaristique.
Bref, je ne recommande pas.
Ministry of Space de Warren Ellis
Comic uchronique du début du XXIe. Durant les dernières heures de la Seconde Guerre Mondiale, les forces anglaises tentent un gambit et enlèvent l’ensemble des scientifiques allemands qui travaillaient sur le programme V-2. Armée de ces connaissances, l’Angleterre va développer seule dans son coin un programme spatial, et étendre l’Empire au delà du globe terrestre. Le récit alterne entre 2001, la date du premier lancement spatial américain, et les différentes étapes du programme spatial anglais, de 46 aux années 70s. Intéressant dans ce qu’il montre d’un développement différent de la course à l’espace et des développement sociaux de l’Angleterre, et dans les questions qu’il pose sur le coût (financier et moral) du développement d’un tel programme.
Vivarium, de Lorcan Finnegan
Film fantastique de 2020, sur l’aliénation que représentent la vie pavillonnaire et la cellule familiale nucléaire. Il y a 50 ans, ça aurait été particulièrement subversif. Donc bon, le fond du film me laisse perplexe, mais visuellement c’est plutôt réussi. Un couple visite une maison-témoin dans un lotissement tout juste construit. L’agent immobilier les plante là, et ils se rendent compte qu’il leur est impossible de sortir du lotissement. Ils se résignent à habiter là, et remplissent leurs journées comme ils peuvent. La représentation du lotissement comme pile dans l’uncanny valley est assez réussi. Tout est parfait et immuable, les maisons sont toutes identiques, les nuages ressemblent tous à des nuages, le soleil est toujours radieux.
Sympa mais sans plus.
El Hoyo, de Galder Gaztelu-Urrutia
Film de science-fiction espagnol. Un homme se réveille au sein du Trou, une structure carcérale consistant en un empilement d’étages où vivent à chaque fois deux personnes. Chaque jour, une table descend à travers les niveaux, et chacun se nourrit à son tour. Si les premiers niveaux se gavent, rapidement la table est vide… La métaphore sociale n’est pas ultra subtile, mais le film est bien réalisé, et visuellement réussi. Y’a une forte vibe Transperceneige.