Quatrième jour, principalement dans le Trastevere. Un peu de géocaching, des photos de street art, des nuées immenses d’étourneaux dans le parc Garibaldi (et un guitariste électrique qui vivait sa meilleure vie), quelques visites d’églises
Rome (2/8)
Sainte Marie Majeure (et petit déjeuner hors de prix dans un café), Domus Aurea, le Colisée (et pizza), parc de la villa Celimontana, Casa Romane del Celio, Cirque Maxime, Jardin des Orangers, quartier juif (et artichauts à la juive). Une journée avec beaucoup de déambulations et beaucoup de sites antiques ou religieux.
Rome (1/8)
Sept jours de vacances à Rome avec OC. Première fois dans la ville pour moi, seconde pour elle. On a eu des conditions météos assez idéales pour la mi-novembre. Première nuit du côté du parc Borghese, puis on a bougé dans un autre hébergement du côté de la gare de Termini, plus centrale pour se déplacer.
Quelles impressions sur la ville ? Déjà, c’est large, espacé, avec des espaces de nature préservés. La construction progressive sur des milliers d’années et sur une zone étendue depuis le début donne un style très particulier, avec à la fois une densité incroyable de vestiges historiques, de couches de bâtiments sur un même site, et en même temps de la place pour des rues larges, des parcs, de la nature. La construction sur une zone avec des collines donne aussi de nombreuses perspectives et points de vue sur la ville. Personnellement j’ai énormément aimé cette forme urbaine.
Nickel Boys, de Colson Whitehead
Roman états-unien publié en 2019, inspiré de faits réels. On suit la vie d’Elwood Curtis durant son enfance à Tallahassee (Floride), durant son incarcération à la maison de redressement Nickel et durant sa vie d’adulte à New York des années plus tard. Nickel est un endroit atroce, où les enfants sont battus, et inspiré d’une maison de redressement réelle, Dozier. Le roman est court mais prenant (et secouant).
Je le rapproche de Delicious Foods pour le sujet traité, mais ce n’est pas la même période temporelle – et pas le même style d’écriture.
House of Suns, d’Alastair Reynolds
Space opera de 2008, qui n’a pas peur des gros concepts. Des millions d’années dans le futur, l’Humanité s’est répandue dans la Voie Lactée, où elle est la seule espèce biologique intelligente. De nombreux empires spatiaux ont émergé puis se sont effondrés. Les traversant et les appuyant, les Lignées sont un agent de stabilité dans la galaxie. Il s’agit de plusieurs groupes de clones d’humains ayant vécu dans le Système solaire originel. Chaque Lignée comportait à l’origine 1000 clones, qui voyagent à des vitesses quasi-luminiques et ont donc vécu des millions d’années en temps absolu, quelques centaines en temps subjectif. On suit Purslane et Campion, deux clones de la Lignée Gentienne qui se rendent au rassemblement de la Lignée. Mais le rassemblement a été attaqué et la Lignée ne compte plus que quelques dizaines de membres, qui doivent impérativement qui est derrière cette attaque et quels en sont les motifs.
J’ai bien aimé les concepts (des vies étendues sur des millions d’années ! Des vaisseaux spatiaux qui mesurent des dizaines de kilomètres ! Des intelligences qui se sont éloignées totalement de l’esprit humain originel !), mais les personnages sont un peu ratés. Les relations entre les membres de la lignée notamment sont pas du tout intéressantes alors qu’on parle de gens qui partagent des souvenirs communs et remélangent régulièrement leurs souvenirs : là iels ont juste des relations tout à fait classique de collègues de travail. Toute la partie dans la réalité virtuelle est aussi sans intérêt (surtout qu’elle se conclut sans vraiment apporter quelque chose à l’histoire plus large). Bref, de belles idées de SF qui marchent bien pour un space opera mais un besoin d’édition globale du bouquin pour mieux faire fonctionner le tout.
A Cosmology of Monsters, de Shaun Hamill
Roman de réalisme horrifique états-unien de 2019. On suit Noah Turner et quelques autres membres de sa famille qui vivent dans une petite ville texane. Noah est ami avec un monstre, une espèce de loup-garou que visiblement lui seul peut voir. Il travaille dans la maison hantée familiale, une attraction dans laquelle il joue le monstre qui poursuit les visiteurs, et a basé son costume sur l’apparence du monstre qu’il voit. On va découvrir au fil du livre la relation entre la famille de Noah et le monstre.
J’ai pas mal aimé, c’est assez original dans l’horrifique. On suit la famille Turner sur deux générations, le point de vue de la narration étant toujours celui de Noah qui raconte la vie de ses parents et parle de ses sœurs. Le côté éléments fantastiques se marrie bien avec la vie quotidienne des Turner, la passion du père pour les romans de Lovecraft et autres écrivains du genre, la difficulté de trouver une activité qui rapporte des revenus sans être un travail insupportable. Les explications du côté fantastique des choses restent seulement esquissées, mais ça fonctionne bien comme ça.
Je recommande si vous aimez le genre (rien de très gore dans le livre, c’est plus dans le style mystères inexpliqués, forces maléfiques, hantage).
The Murders of Molly Southbourne, de Tade Thompson
Série de trois courts livres de science fiction, The Murders of Molly Southbourne étant suivi de The Survival of Molly Southbourne et de The Legacy of Molly Southbourne. On suit donc Molly Southbourne, une femme dont le sang a la propriété de générer des doubles d’elle-même : si une goutte de son sang tombe à terre, elle va absorber la matière tout autour d’elle même pour créer une nouvelle Molly, du même âge que la Molly originelle au moment du saignement. Petit problème : tous ces doubles tentent d’assassiner la Molly originelle. L’histoire du premier tome est racontée par Molly a un de ses doubles, revenant sur sa vie depuis son enfance. Les tomes deux et trois vont étendre un peu l’univers, détaillant l’origine du pouvoir de Molly, l’existence de d’autres personnes avec la même capacité et les relations de Molly au reste du monde. Le tout dans une uchronie discrète puisque toute l’action se passe dans des années 90’s où la fertilité humaine a drastiquement chuté depuis bientôt dix ans.
Sans être révolutionnaire c’était sympa à lire, le format suite de novella était cool. Le premier peut se lire en standalone et fait une centaines de pages, c’est pas mal pour savoir si on aime bien le style de l’auteur.
Sonate d’automne, d’Ingmar Bergman
Film suédois de 1978. On suit les échanges entre deux femmes, Eva et sa mère Charlotte. Après la mort d’un ami proche de Charlotte, Eva lui propose devenir la rejoindre dans le presbytère où elle habite avec son mari. Si l’invitation est proposée de bonne foi, Eva se rend compte à l’arrivée de Charlotte qu’elle lui en veut toujours énormément de ne pas avoir été présente pendant son enfance et d’avoir sacrifié sa famille à sa carrière de pianiste. Les deux femmes vont échanger pendant toute une nuit sur leur perception des années passées, avant que Charlotte ne reparte.
C’est un film assez lent. L’action est principalement composée des dialogues entre Charlotte et Eva, avec quelques personnages secondaires – le mari d’Eva, sa sœur, différents personnages dans les flashbacks. La tension monte progressivement entre les deux protagonistes jusqu’à des scènes qui si elles en reste à un affrontement purement verbal, pourrait avoir leur place dans un film d’horreur en terme de tension. Globalement j’ai bien aimé, mais faut être serein sur les relations interpersonnelles intenses et pas très fonctionnelles.
Rennes 2022
Quatre jours à Rennes à l’occasion d’un mariage dans la famille. J’étais déjà venu dans la ville en 2018 pour voir des ami.es, qu’on n’a pas réussi à croiser cette fois-ci :(
Le Génie Lesbien, d’Alice Coffin
Essai politique sur le féminisme, le lesbianisme militant et le journalisme situé, dans le contexte de la France contemporaine.
Je n’ai pas appris grand chose dans la première partie sur l’importance de la représentation et les questions de « neutralité journalistique » vs « point de vue situé », mais si vous ne connaissez rien au sujet je pense que c’est une bonne introduction.
Par contre j’ai été très intéressé par les éléments sur la participation des militantes lesbiennes dans plein de combats politiques qui les concernait parfois mais parfois pas – j’avais entendu parlé de certains points de loin et d’autres pas du tout, c’était intéressant d’avoir une synthèse du sujet.
Je recommande.