Archives de catégorie : Spectacle vivant

Poetry de Maud Le Pladec

Vu au théâtre de Chaillot. Trois personnes sur scène, un guitariste et deux danseuse-r-s. De la musique bruitiste, du post-rock, de la musique qui vient juste de la guitare mais en fait non, des danseuse-r-s qui perçoivent (oreillette) une autre musique que le public, des répétitions, des déformations, des transformations… C’était assez étrange mais très cool. Les interprètes faisaient très propres sur elleux de par leur tenue, ça évoquait la danse dans les soirées étudiantes par moment, quelques mouvements de flamenco à un autre, le dadaïsme (dixit the OC qui s’y connait plus que moi), la drogue. Des variations d’intensité lumineuses et quelques gros flashs qui auraient mérité un [TW : épilepsie]. En résumé, un spectacle pas facile d’accès mais très intéressant.

Flacomen, d’Israel Galvan

Déconstruction du flamenco par Israel Galvan. C’était vachement bien comme toujours avec Galvan (danse dans le noir et au milieu du public, mise en avant des interprètes, dans sur un plateau de pièces de monnaies, avec un corset, avec une ambiance night-club, en dansant sur les pédales d’une grosse caisse, …) Mais Israel Galvan s’est fait une entorse de la cheville durant la performance et n’a pas pu faire la seconde partie du spectacle :(

Les Liaisons Dangereuses, mise en scène de Christine Letailleur

Au Théâtre de la Ville. Assez impressionnant. Acteurices en costumes d’époque, musique d’époque puis beaucoup plus moderne sur la fin de la pièce. La mécanique du texte de Choderlos de Laclos se déroule, d’un jeu de séduction beauf mais qui n’a pas l’air d’avoir trop de conséquence à un viol assumé, des vies brisées et une mort. La mise en scène accompagne bien cette évolution. Quelques trigger warnings auraient été les bienvenues.

Naked Lunch de Club Guy & Roni

Spectacle de danse au théâtre de Chaillot, inspiré du roman de William Burroughs. Le spectacle adopte le point de vue de Joan Vollmer, dans ses dernières secondes à vivre avant que William Burroughs ne la tue accidentellement. Ça part dans tous les sens, nudité, spectateurs sur scène, acteurs dans la salle, musique de plein de style différents, dialogues en français, anglais, espagnol, allemand, surtitres qui s’éloignent de ce que disent les personnages, voire leur donne la réplique, brusques ruptures du pacte narratif pour des adresses aux spectateurs… C’était assez jouissif.

Gala, de Jérôme Bel

Vu au théâtre de la ville. Sur invitation de Marion N.L., qui l’avait déjà vu à la Commune (je crois). C’est un spectacle de danse avec des danseurs professionnels et amateurs passant sur plusieurs styles de danse, successivement ou simultanément. C’est inclusif, c’est très cool, j’avais un peu envie de frapper mon voisin qui riait sur les passages les moins réussis, mais au bout d’un moment la mayonnaise prend (cette expression vous est offerte par l’année 83) et tout le public est à fond sur tous les acteurs.

Perso ça m’a fait poser pas mal de question sur ma pratique de spectateur (on avait des super places au rang 2), j’ai un rapport assez distancié et intellectualisé à ce qui se passe sur scène, j’étais limite « Oh c’est bon c’est un peu facile » quand la salle faisait « Awwww » quand c’était au tour des enfants de passer. Mais du coup est-ce que je réprime pas aussi mes sentiments dans ce genre de cas ? Je me laisse beaucoup plus porter par les émotions brutes quand je regarde un film tout seul chez moi par exemple et que je suis pas en représentation devant mon copublic. Bref. Questions, questions. Si vous avez l’occasion d’y aller allez-y, c’est très cool.

Pinocchio, de Joël Pommerat

J’aime pas l’histoire de Pinocchio. J’oublie périodiquement, mais c’est vachement sombre et ultra moralisateur (soyez de bons enfants ou tous les malheurs du monde vous tomberont sur la gueule. Yay). Ceci posé en préambule, la mise en scène de Pommerat était superbe. Un narrateur qui semble être Pinocchio adulte, des changements de scène pendant qu’un seul personnage est éclairé, des effets spéciaux réussis (la mer faite avec de la fumée et un laser bleu, vachement cool). La pièce est publicisée comme accessible aux enfants, mais ça n’a pas poussé Pommerat à retirer la scène de pendaison ni le fait de faire travailler un animal jusqu’à l’épuisement avant de le noyer pour récupérer sa peau. Pinocchio, quoi.