Le préquel à Un Nouvel Espoir qui répond à la question cruciale : « Comment peut-il y avoir une faille de sécurité aussi béante dans l’Étoire Noire ? ». C’est joli, le cast est très divers, après c’est un gros film de guerre avec pas trop de questions sur la psychologie des personnages qui se lancent au combat la fleur au fusil pour peu qu’on leur sorte un discours suffisamment inspiré.
Archives de catégorie : Screens, thousands of them.
Hidden Figures, de Theodore Melfi
L’histoire de trois femmes noires employées par la NASA pour effectuer des calculs avant la mise en service du premier ordinateur, qui vont malgré le racisme omniprésent devenir trois actrices clefs du programme spatial américain. C’est un bon film, bien joué, qui expose clairement l’intérêt de l’intersectionnalité des luttes et met en lumière des personnes clefs du programme spatial qui ont été mises sous le tapis depuis parce que pas de la bonne couleur de peau ni du bon genre… Après il semblerait qu’il ait été whitewashé par rapport aux événements (notamment le personnage du superviseur qui met fin à la ségrégation des toilettes de la NASA, c’est faux, c’est une des femmes noires qui a pris sur elle de le faire.
Utopia, de Dennis Kelly
Série sur un complot par une organisation extra-gouvernementale maléfique. L’histoire et les personnages sont cools, et j’aime beaucoup les choix de mise en scène : la palette de couleurs très vives, les focales courtes qui font que l’arrière-plan, même s’il contient des personnages s’approchant, reste flou, et qui te fait prendre conscience de la présence de la caméra, à rebours de beaucoup de séries qui tentent de la gommer au maximum.
Petit bémol au niveau de l’histoire, on a l’impression qu’ils vivent dans un univers où on n’a pas inventé les photocopieurs et y’a quelques incohérences dans les comportements des gens (quand leur troisième révélation de volte-face est absurde parce que si vraiment ils étaient de ce côté là depuis le début, ils avaient mille occasions avant). La saison 2 est moins cohérente que la première, c’est dommage (trop de révélations, faites trop vites, je dirai).
Mais c’est toujours aussi bien filmé, et l’épisode 1, qui est intégralement un flash back sur la génération précédente, filmé avec une caméra d’époque, est génial.
La La Land, de Damien Chazelle
Un film sur Hollywood. Un énorme travail sur les couleurs, beaucoup d’hommages (La Fureur de Vivre, Mulholland Drive, les comédies musicales, les comédies romantiques, probablement plein d’autres que je n’ai pas su reconnaître), super musique que je vais probablement écouter en boucle. Film de l’année ça me parait un peu trop élogieux, mais j’ai beaucoup aimé, même si ça a les côtés problématiques d’une comédie romantique. La scène d’ouverture est magnifique (honnêtement j’aurais bien aimé qu’elle donne le la (see what I did there) pour le reste du film et que ce soit davantage une comédie musicale) et a dû être un enfer à tourner. Après la romance des deux personnages, aussi centrale qu’elle soit, fait un peu McGuffin pour voir l’évolution de Mia (et en arrière-plan celle de Seb qui sert plutôt à donner des ailes à Mia qu’il n’est vraiment développé).
Ex Machina, d’Alex Garland
Un programmeur de la plus grosse compagnie technologique du monde est invité par son patron, misanthrope et génial à passer une semaine dans sa résidence perdu au milieu de nulle part. Il découvre que son patron a inventé une intelligence artificielle et qu’il doit la tester pour décider si elle passe ou non le test de Turing.
J’ai bien aimé le portrait du patron en brogrammeur (programmeur connard avec les codes de conduites de étudiants des fraternités américaines : grosses cuites et détox le matin, sport et propension à appeler tout le monde « dude »). Mais bon, en terme d’IA je trouve ça relativement limité. Ok ça met en scène la question de l’IA qui doit persuader un agent extérieur de la laisser sortir de sa boîte, mais après ça joue sur le mec un peu reclus qui rencontre une fille intéressante et bon, merci mais j’ai déjà vu ce film trop de fois.
Ça met bien en scène le male gaze mais je trouve que y’a pas tant de recul que ça dessus. Les décors et la maison moderne perdue dans les bois sont très jolis aussi mais pareils, les décors immaculés et somptuaires ça revient trop, je préfère les films un peu plus réalistes.
Après, je suis partagé, parce que y’a plein d’éléments ridicules (genre le mec qui décrète « mon IA peut faire l’amour, y’a une cavité entre ses jambes qui lui donne une sensation de plaisir quand stimulée », vision super triste de la sexualité, dont j’arrive pas trop à dire si c’est une satire volontaire (parce que c’est le personnage connard qui le dit) ou si c’est un manque de recul du film lui-même
Penelope Fiction
Sherlock, S04E01, The Six Teachers
J’ai pas aimé. C’est lent, c’est mal filmé (toutes ces surimpressions, bon sang, on est dans les 80’s ou quoi ?), les énigmes sont prévisibles et sans trop d’intérêt, on a un bon cliché de Woman in the Fridge ainsi que de meuf qui est totalement downgradé par rapport à la puissance qu’elle devrait avoir, plus quelques clichés orientalistes pour la bonne mesure. C’est tous les tics d’écriture pourris de Moffat, sans les côtés intéressants. Donc je vais arrêter les frais là pour cette série et garder du temps pour regarder des trucs intéressants au moins par un aspect à la place.
Mulholland Drive, de David Lynch
Seconde fois que je le vois. Y’a plein de trucs qui restent très peu clairs, mais je trouve qu’on l’appprécie davantage la seconde fois.
La Loi de la Jungle, d’Antonin Peretjatko
Un stagiaire du Ministère de la Norme part en Guyane faire certifier un projet de piste de ski. C’est une comédie joyeusement absurde, avec beaucoup de non-sens. Il y a un petit côté L’Étreinte du Serpent dans le voyage halluciné dans la jungle avec les mêmes rencontres avec des communautés absurdes.
La Sociale, de Gilles Perret
Film sur la mise en place de la Sécurité Sociale par Ambroise Croizat et Jacques Laroque au sortir de la seconde guerre mondiale, et sur les attaques et remises en cause qu’elle a subi. Images d’archives, entretien avec des témoins de l’époque, des historiens et économistes actuels et des opposants à la Sécu, mais aucune entrée dans les mécanismes du fonctionnement lui-même. Personnellement j’ai bien aimé, mais on peut rester sur sa faim.