Archives de catégorie : Longs métrages

Films

Films :

Le Faucon maltais, de John Huston. Un classique de film noir. On sait pas trop ce que font les personnages par moment mais très bien sinon. Bogart joue un dur désabusé et macho, les personnages sont tous manipulateurs et à la poursuite d’un trésor fou, les plans et cadrages sont expressifs, vraiment cool.

Metropolis, de Fritz Lang. Sorti en 1927, situé en 2026, science-fiction et expressionnisme allemand. Une réflexion sur la lutte des classes mais avec un point de vue un peu pourri (que Lang lui-même a renié), mais de superbes images et une réalisation qui est partie très très loin (la scène de danse à Yoshirawa, la mort qui danse, les réunions dans les catacombes…)

Before Sunrise, de Linklater. Film romantique des années 80, où un américain rencontre une française dans un train pour Vienne. Ils décident d’y descendre et de passer une journée et une nuit ensemble avant de se séparer. Au début on se dit juste que les personnages sont idiots, mais au fur et à mesure du film j’étais de plus en plus persuadé que c’était voulu de la part du réalisateur : il les montre incertains, tentant de s’impressionner mutuellement puis sur la toute fin acceptant de se montrer vulnérables. Après il y a une esthétique des années 80s et une discussion badante d’un point de vue féministe où on vous dit que les femmes veulent faire du mal aux hommes, mais sinon film intéressant.

Star Wars VII, the Force awakens, de JJ Abrams. Un Star Wars de facture classique. Très beaux décors, des planètes qui semblent faire la taille de la Meurthe et Moselle, beaucoup trop de fils narratifs pour un seul film, des problèmes de filiation. Des héros un peu différent de d’habitude: des vieux, une femme, un noir. La situation politique est incompréhensible par contre (et semble diverger de l’univers étendu) et y’a des trucs qui sont juste mis en place pour les deux suivants. Mais c’était sympa à aller voir.

Les Dissociés, de Golden Moustache. Petit film d’une heure et quart racontant l’histoire de deux personnes qui acquièrent la faculté de changer de corps par contact physique et à qui il arrive des trucs épiques. C’est bien foutu, efficace, les ramifications du changement de corps sont bien exploitées.

Films

Kung Fury Film d’une demi-heure sur un flic de Miami en 1985 qui est un super-héros du kung-fu voyageant dans le temps à l’ère des vikings et des laseraptors puis en Allemagne Nazie pour tuer Hitler, le Kung Führer. Complètement cliché et outrancier, magnifiquement réalisé, un joyau du cinéma.

Buffet Froid, de Bernard Blier. Dans la Défense en construction, trois hommes à la dérive se rencontrent et entretiennent une amitié bâtie sur des déviances communes. Difficile d’en dire plus sans gâcher le plaisir du film, mais c’est un très bon film français qui part un peu dans tous les sens.

Peau d’Âne de Jacques Demy. Adaptation du conte éponyme. Des chansons, le château de Chambord, du WTF, un hélicoptère, des effets spéciaux d’époques.

Green Hornet de Michel Gondry. Film de super-héros qui ne se prend pas au sérieux et joue avec les conventions du genre. Sympa (et puis c’est du Gondry), pas inoubliable non plus.

De rouille et d’os d’Audiard

Je l’avais vu à sa sortie en salle mais j’ai été content de le revoir. C’est une histoire pas très joyeuse ou les gens passent leur temps à faire des erreurs, mais où ils tentent de bien se comporter. C’est filmé avec des plans ou les personnages sont souvent dans un coin, pendant que l’arrière plan se déroule. Le film parle des classes populaires et est original. (parfois j’ai l’impression d’avoir 5 ans tellement mes recensions sont décousues)

Chappie de Neil Bloomkamp

Film présentant l’accession à la conscience d’un robot précédemment utilisé par la police de Johannesburg. J’ai bien aimé le film, il a plein de côtés cools. Je vais commencer par mes critiques : Pas masse de diversité (Y’a deux femmes et elles entrent en contact à aucun moment (ne passe pas le bechdel, donc) et y’a deux personnes de couleurs qui parlent (le personnage principal et le plus moral du film, ce qui est cool) et un policier blessé avec deux répliques). J’y ai aussi vu une police fortement militarisée sans que ce soit vraiment remis en question (tout l’internet et louis lisent une critique de la police dans le film mais je vois pas où : Le méchant c’est une seule personne qui veut la surmilitariser en leur filant un truc avec des armes air/sol et qui est clairement montré comme psychopathe, mais du coup en regard la militarisation actuelle de la police (avec des robots en titane qui tirent à balles réelles sur les gangs) me semble présentée comme « raisonnable ». D’ailleurs quand les robots tombent en panne il y a immédiatement une vague de destruction et d’attaque par les gangs : les robots me semblent présentés comme la bonne solution. Il est dit à la fin du film que la police ne les utilise plus mais c’est parce qu’un robot (Chappie, celui doté d’une conscience) a participé à un casse et que personne n’a compris ce qui s’était passé. Dans le même genre, le Robocop sorti il y a quelques années me semblait bien plus efficace pour montrer les travers de la militarisation et de la délégation au privé des services de police.
Pour passer à ce que j’ai bien aimé : le fait que Chappie fasse son éducation avec un gang et que ses choix de vie, son vocabulaire, ses goûts esthétiques échappent totalement à ce que son concepteur considérait être « bien ». C’est une métaphore absolument pas voilée de l’éducation d’un enfant mais c’est bien fait. J’ai beaucoup aimé aussi le fait que le robot soit raccommodé (membre de rechange pas dans les bons coloris, réparation au scotch, pochoirs, colliers). Le fait de considérer des objets comme non pas finis mais toujours entre deux couches de modification est quelque chose que j’apprécie toujours. Le scénario est parfois un peu mince mais ça n’influe pas sur la qualité générale d’un film (cf Mad Max), et notamment la fin est vraiment intéressante (et laisse plein de questions en suspens pour un second opus). Le fait de transférer l’esprit de Deon dans un corps robotique était très intéressant. J’aurais aimé que le film soit un peu plus contemplatif et s’arrête un peu plus sur les implications et laisse de la place pour une scène où Deon se confronte vraiment à son corps biologique mort (c’est pas tout à fait anodin de se voir tel qu’on s’est toujours perçu mort et depuis l’extérieur). Le fait que Chappie doive la vie à Deon et Deon à Chappie est aussi très symbolique et intéressant (une suite, une suite !). J’ai été un peu agacé qu’ils filent un visage humain à la version robot de Yo-landi par contre. Le fait d’avoir un corps différent de l’humain était justement un détail cool.
La situation finale c’est quand même trois robots conscients dont deux auparavant humains, dépendants de batteries qui ne sont plus en circulation, avec le secret de la création de la conscience et celui de son transfert. C’est quand même un excellent point de départ pour un tome 2.

Land and Freedom, de Ken Loach

Film britannique de 1995. La guerre d’Espagne, depuis le point de vue d’un communiste irlandais qui joint une brigade du POUM. Présentant les enjeux, les dissensions entre les diverses factions des républicains, la réalité de l’engagement, les discussions sur la collectivisation des terres… J’ai beaucoup aimé (petit bémol sur le fait qu’il y ait un subplot romantique qui n’apporte rien à l’histoire, mais c’est vraiment mineur).

Porque la batalla es larga y son muchos, pero nosotros somos muchos más, siempre seremos muchos más. ¡El mañana es nuestro compañeros! La lucha continua. ¡No pasarán! »

Étude sur Paris d’André Sauvage

Un documentaire muet de 1928 présentant Paris à l’époque. Je l’ai vu en ciné-concert, la bande-son était réalisée par acousmatique (une piste sonore mono ou stéréo est envoyée sur un grand nombre de hauts-parleurs avec des caractéristiques techniques différentes dispersés dans la salle, permettant une spatialisation du son). Les images sont assez folles : on voit un Paris bien plus industriel, certaines parties sont méconnaissables, d’autres identiques (les ponts notamment). La façon de Sauvage de filmer est assez moderne, il s’attache aux détails aussi bien qu’aux vues d’ensemble.

Visionnages

Future Cops de Wong Jing. Un nanar Hong-kongais inspiré des personnages de Street Fighter. C’est du n’importe quoi du début à la fin, toujours de façon surprenante, surjouée, absurde. Du coup c’est assez cool à regarder. Je le place à côté de l’adaptation filmique des Trois Mousquetaires pour ça.

Dikkenek, d’Olivier Van Hoofstadt. Un film belge avec des personnages bêtes et méchants. Pour le coup j’ai pas du tout aimé. C’est supposé être un film culte mais je comprends pas pourquoi. Blagues sur le viol, violence gratuite, y’a effectivement quelques passages/répliques marrant-e-s mais ça vaut clairement pas de se taper tout le film.

Kiss Kiss Bang Bang, de Shane Black. Comédie autour de l’élucidation d’un double meurtre. Un Robert Downey Jr. qui joue un cambrioleur pas très malin qui se retrouve acteur à l’essai puis détective amateur. Le film va à toute vitesse et est très sympa. Quelques réserves sur 1/ Les soudaines capacités de visée et de maîtrise d’une arme du héros à la fin. 2/ La morale très année 50 de certains personnages (au premier lieu le héros qui est chevaleresque mais qui comprend pas qu’une fille puisse avoir envie de coucher et qui passe son temps à faire des blagues sur la sexualité de son mentor détective, gay). Contourné cependant quand le partenaire en question utilise l’homophobie d’un méchant pour détourner son attention du fait qu’il a une arme dissimulée sur lui.

THX 1138, de George Lucas. Dans un univers dystopique ou tout le monde est sous drogue contrôlant l’humeur et où la sexualité est illégale, une femme refuse de se plier au système et supprime sa drogue et celle de son colocataire. Je sais pas trop. L’histoire est confuse, c’est une succession de scènes assez peu reliées entre elles finalement. J’ai pas spécialement vu de message. On se laisse porter, y’a des passages cools, mais voilà. J’ai pas été incroyablement marqué. J’ai vu des bouts du remaster récent et il y a des incrustations 3D dégueulasses.

Locke, de Steven Knight. La veille de la coulée de fondations pour un gratte-ciel, le contremaître du chantier décide de partir vers Londres au lieu de rentrer chez lui et prévient son chef et son assistant qu’il ne pourra pas être présent le lendemain. Le film est entièrement tourné dans et autour de sa voiture durant son trajet. Tom Hardy est le seul acteur si l’on excepte quelques plans au début. Le film tourne autour des conversations téléphoniques qu’il a tout au long du trajet avec sa famille, ses collègues et la personne qui l’attend à Londres. La performance d’acteur d’Hardy est très bonne, je comprends le concept du film, mais il ne m’a pas touché pour autant. Trop de plans qui se répètent (y’a pas tant d’angles que ça depuis lesquels filmer une voiture).