Archives de catégorie : Longs métrages

Twelve Angry Men, de Sidney Lumet

Film étatsunien paru en 1957. Un jury se retire pour délibérer du cas d’un jeune qui aurait assassiné son père. Tous sauf un (Henry Fonda) sont prêts à le condamner sur le champ. Un huis-clos se déroule, le temps d’obtenir un verdict unanime. Très bon film, très intense alors qu’il n’y a que de la discussion et aucune action. Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles.

Avril et le Monde Truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares

Dans un monde uchronique ou l’Humanité n’a jamais découvert l’électricité et où les Napoléons règnent toujours sur la France en 1941, une fille cherche à recréer le sérum que ses parents chimistes avaient créés juste avant leur mystérieuse disparition. Un dessin animé dans le style de Tardi avec de l’uchronie, du steampunk, de l’écologie, j’ai bien aimé même s’il y a quelques longueurs.

Films et séries

Films :

Le Trésor de la Sierra Madre, de John Huston. Film de 1948 où Humphrey Bogart joue avec deux autres acteurs un trio de chercheurs d’or américains dans la sierra mexicaine. Brigands, outsider, jalousie, tout y est. Le film se passe sur un rythme lent mais dure 2h donc il y a pas mal de péripéties au final. Les acteurs sont excellents et l’histoire à un petit côté tragédie grecque intemporelle.

The Congress, d’Ari Folman. Robin Wright, jouant son propre rôle, accepte de se voir digitalisée pour que le studio Miramount puisse utiliser son image dans n’importe quelle production. Ce faisant, elle devient l’égérie de la révolution numérique qui va mélanger réalité et fiction de façon indiscernable … Un film assez perché et audacieux dans son traitement, qui se perd dans quelques longueurs et arcs narratifs convenus et dispensables, mais dans l’ensemble très intéressant à regarder.

Salaam Bombay!, de Mira Nair. Film sur les enfants des rues de Bombay dans les années 80. C’est pas un film avec un sujet très joyeux et il ne romanticise pas la vie de ses sujets (prostitution, prison, drogues, tout y est), mais c’est un beau film néanmoins. Les acteurs étaient vraiment des enfants des rues, ce qui est assez notable.

Impardonnable, de et avec Clint Eastwood. Un ancien cow-boy rangé de la boisson et des meutres accepte un contrat pour gagner 1000$ pour élever ses enfants, dans un Far-West qui n’accepte plus les règlements de comptes extrajudiciaires. Eastwood met en scène le crépuscule du Far-West dans une histoire parfois un peu lente mais impressionnante.

Relève de Thierry Demaizière et Alban Teurlai. Sur la création du ballet Clear, Bright, Loud, Forward par Benjamin Millepied en parallèle avec ses fonctions de directeur de la danse à l’Opéra de Paris. Bien filmé, cool musique, une perspective intéressante sur la création artistique non pas isolée mais prise en relation avec tous les autres facteurs qui vont l’influencer : administratif, conflits sociaux, aspects techniques, choc des cultures, …

De Battre mon Cœur s’est arrêté, de Jacques Audiard. Un film avec des gens pas très heureux et pas très sympas, dont un qui tente de trouver une issue. C’est joliment filmé, c’est déjà daté alors que c’est pas si vieux (ou alors je vieillis vraiment plus que ce que je me rends compte. La vieillesse est un naufrage et elle commence à 25 ans. Bref), ça parle de relations familiales et d’épanouissement personnel.

Jeux vidéos :

Kairo. Des architectures impossibles, aucun contexte, des énigmes pas très compliquées. C’est sympa. Y’a une histoire cachée, mais je l’aurai jamais trouvée si je ne l’avais pas lue sur la page wikipedia du jeu. C’est calme et joli mais c’est pas dément non plus.

Papo y yo Des architectures impossibles, des énigmes pas très compliquées, quelques finitions manquantes dans les interactions entre éléments, mais un jeu qui prend aux tripes et vous donne des sentiments. Récemment porté sur Linux dans Steam. Je recommande.

Séries et dessins animés :

The Man in the High Castle Adaptée du roman de Philip K. Dick. Très lente, intéressante dans son esthétique, joli générique, mais un scénario sans intérêt, qui évacue les questions intéressantes du bouquin de Dick. Les premiers épisodes sont très prévisibles dans leur déroulement et certaines lignes narratives sont superflues, mais une belle attention portée aux détails pour nous présenter un monde dyschronique dans lequel l’Amérique s’est très bien accommodée de la victoire nazie. Après, c’est leeeeeeent et convenu.

Galavant, saison 2 Je n’ai pas été enthousiasmé par les deux premiers épisodes, mais ensuite la série repart aussi bien quand durant la première saison. Plein de chansons absurdes, des personnages qui s’accrochent à leurs clichés et qui n’en sont que plus géniaux, un Moyen-Âge de pacotille, ♥.

Rick and Morty, par Dan Harmon. Série animée, hommage à toute la SF dans son intégralité. Un grand-père scientifique génial, alcoolique et sans scrupule et son petit-fils voyagent à travers les dimensions et l’espace dans des aventures existentialistes et plus absurdes les unes que les autres. Très réussie. [EDIT 2020 : J’ai un peu changé d’avis sur R&M au fur et à mesure. Il y a toujours de très bons épisodes, jusque dans les derniers que j’ai vu (l’épisode sur la continuité narrative notamment), mais y’a aussi des moments pas très intéressants, où bon, tu attends un peu que l’épisode se passe. Rick est un personnage trop puissant et indifférent pour que la série puisse lui opposer des enjeux intéressants, que ce soit en terme de narration où d’évolution du personnage.]

Luther, saison 4. Un peu moins réussie que les précédentes, on sent que le concept s’essouffle. Idris Elba traîne toujours son spleen de détective en proie à l’horreur du monde, les criminels sont toujours horribles.

Films

Films :

Le Faucon maltais, de John Huston. Un classique de film noir. On sait pas trop ce que font les personnages par moment mais très bien sinon. Bogart joue un dur désabusé et macho, les personnages sont tous manipulateurs et à la poursuite d’un trésor fou, les plans et cadrages sont expressifs, vraiment cool.

Metropolis, de Fritz Lang. Sorti en 1927, situé en 2026, science-fiction et expressionnisme allemand. Une réflexion sur la lutte des classes mais avec un point de vue un peu pourri (que Lang lui-même a renié), mais de superbes images et une réalisation qui est partie très très loin (la scène de danse à Yoshirawa, la mort qui danse, les réunions dans les catacombes…)

Before Sunrise, de Linklater. Film romantique des années 80, où un américain rencontre une française dans un train pour Vienne. Ils décident d’y descendre et de passer une journée et une nuit ensemble avant de se séparer. Au début on se dit juste que les personnages sont idiots, mais au fur et à mesure du film j’étais de plus en plus persuadé que c’était voulu de la part du réalisateur : il les montre incertains, tentant de s’impressionner mutuellement puis sur la toute fin acceptant de se montrer vulnérables. Après il y a une esthétique des années 80s et une discussion badante d’un point de vue féministe où on vous dit que les femmes veulent faire du mal aux hommes, mais sinon film intéressant.

Star Wars VII, the Force awakens, de JJ Abrams. Un Star Wars de facture classique. Très beaux décors, des planètes qui semblent faire la taille de la Meurthe et Moselle, beaucoup trop de fils narratifs pour un seul film, des problèmes de filiation. Des héros un peu différent de d’habitude: des vieux, une femme, un noir. La situation politique est incompréhensible par contre (et semble diverger de l’univers étendu) et y’a des trucs qui sont juste mis en place pour les deux suivants. Mais c’était sympa à aller voir.

Les Dissociés, de Golden Moustache. Petit film d’une heure et quart racontant l’histoire de deux personnes qui acquièrent la faculté de changer de corps par contact physique et à qui il arrive des trucs épiques. C’est bien foutu, efficace, les ramifications du changement de corps sont bien exploitées.

Films

Kung Fury Film d’une demi-heure sur un flic de Miami en 1985 qui est un super-héros du kung-fu voyageant dans le temps à l’ère des vikings et des laseraptors puis en Allemagne Nazie pour tuer Hitler, le Kung Führer. Complètement cliché et outrancier, magnifiquement réalisé, un joyau du cinéma.

Buffet Froid, de Bernard Blier. Dans la Défense en construction, trois hommes à la dérive se rencontrent et entretiennent une amitié bâtie sur des déviances communes. Difficile d’en dire plus sans gâcher le plaisir du film, mais c’est un très bon film français qui part un peu dans tous les sens.

Peau d’Âne de Jacques Demy. Adaptation du conte éponyme. Des chansons, le château de Chambord, du WTF, un hélicoptère, des effets spéciaux d’époques.

Green Hornet de Michel Gondry. Film de super-héros qui ne se prend pas au sérieux et joue avec les conventions du genre. Sympa (et puis c’est du Gondry), pas inoubliable non plus.

De rouille et d’os d’Audiard

Je l’avais vu à sa sortie en salle mais j’ai été content de le revoir. C’est une histoire pas très joyeuse ou les gens passent leur temps à faire des erreurs, mais où ils tentent de bien se comporter. C’est filmé avec des plans ou les personnages sont souvent dans un coin, pendant que l’arrière plan se déroule. Le film parle des classes populaires et est original. (parfois j’ai l’impression d’avoir 5 ans tellement mes recensions sont décousues)

Chappie de Neil Bloomkamp

Film présentant l’accession à la conscience d’un robot précédemment utilisé par la police de Johannesburg. J’ai bien aimé le film, il a plein de côtés cools. Je vais commencer par mes critiques : Pas masse de diversité (Y’a deux femmes et elles entrent en contact à aucun moment (ne passe pas le bechdel, donc) et y’a deux personnes de couleurs qui parlent (le personnage principal et le plus moral du film, ce qui est cool) et un policier blessé avec deux répliques). J’y ai aussi vu une police fortement militarisée sans que ce soit vraiment remis en question (tout l’internet et louis lisent une critique de la police dans le film mais je vois pas où : Le méchant c’est une seule personne qui veut la surmilitariser en leur filant un truc avec des armes air/sol et qui est clairement montré comme psychopathe, mais du coup en regard la militarisation actuelle de la police (avec des robots en titane qui tirent à balles réelles sur les gangs) me semble présentée comme « raisonnable ». D’ailleurs quand les robots tombent en panne il y a immédiatement une vague de destruction et d’attaque par les gangs : les robots me semblent présentés comme la bonne solution. Il est dit à la fin du film que la police ne les utilise plus mais c’est parce qu’un robot (Chappie, celui doté d’une conscience) a participé à un casse et que personne n’a compris ce qui s’était passé. Dans le même genre, le Robocop sorti il y a quelques années me semblait bien plus efficace pour montrer les travers de la militarisation et de la délégation au privé des services de police.
Pour passer à ce que j’ai bien aimé : le fait que Chappie fasse son éducation avec un gang et que ses choix de vie, son vocabulaire, ses goûts esthétiques échappent totalement à ce que son concepteur considérait être « bien ». C’est une métaphore absolument pas voilée de l’éducation d’un enfant mais c’est bien fait. J’ai beaucoup aimé aussi le fait que le robot soit raccommodé (membre de rechange pas dans les bons coloris, réparation au scotch, pochoirs, colliers). Le fait de considérer des objets comme non pas finis mais toujours entre deux couches de modification est quelque chose que j’apprécie toujours. Le scénario est parfois un peu mince mais ça n’influe pas sur la qualité générale d’un film (cf Mad Max), et notamment la fin est vraiment intéressante (et laisse plein de questions en suspens pour un second opus). Le fait de transférer l’esprit de Deon dans un corps robotique était très intéressant. J’aurais aimé que le film soit un peu plus contemplatif et s’arrête un peu plus sur les implications et laisse de la place pour une scène où Deon se confronte vraiment à son corps biologique mort (c’est pas tout à fait anodin de se voir tel qu’on s’est toujours perçu mort et depuis l’extérieur). Le fait que Chappie doive la vie à Deon et Deon à Chappie est aussi très symbolique et intéressant (une suite, une suite !). J’ai été un peu agacé qu’ils filent un visage humain à la version robot de Yo-landi par contre. Le fait d’avoir un corps différent de l’humain était justement un détail cool.
La situation finale c’est quand même trois robots conscients dont deux auparavant humains, dépendants de batteries qui ne sont plus en circulation, avec le secret de la création de la conscience et celui de son transfert. C’est quand même un excellent point de départ pour un tome 2.