Archives de catégorie : Longs métrages

Nimona, de Troy Quane and Nick Bruno

Film d’animation adapté du comic éponyme de ND Stevenson. Dans un royaume de fantasy futuriste, les chevaliers protègent la population de toutes sortes de menaces. Pour la première fois, la reine va sacrer chevalier un roturier en plus de la promotion habituelle de nobles. Mais lors de la cérémonie, Ballister Blackheart tue la reine. Poursuivi par l’ensemble des chevaliers dont son petit ami, il va se découvrir un.e allié.e inattendu.e (et indésiré.e) sous la forme de Nimona, qui va se proposer spontanément pour être son sidekick et l’aider à se venger des chevaliers.

Je ne suis pas fan du design de Ballister et Ambrosius (les cheveux longs du comics marchaient mieux pour moi), mais sinon fort bonne adaptation, qui n’hésite pas à s’éloigner du matériel source pour raconter l’histoire un peu différemment en assumant que le changement de medium offre des possibilités différentes. Bonne bande-son, bonnes punchlines, bonne animation (du numérique très classique mais très bien maitrisé).

Je recommande.

Emily the Criminal, de John Patton Ford

Film étatsunien de 2022. Emily (Aubrey Plaza) est diplômée d’une école d’art. Mais à cause d’une mention sur son casier judiciaire, elle galère à trouver un travail qui ne soit pas de l’autoentreprenariat merdique. Via un collègue, elle rentre en contact avec des arnaqueurs à la fausse carte bancaire. Elle va s’engouffrer dans cette voie, la seule qui lui permette de se faire de l’argent pour payer son prêt étudiant.

J’ai bien aimé. Aubrey Plaza porte le film, elle joue très bien la personne coincée dans une situation merdique. On voit ses tentatives de trouver des sources légitimes de revenus, sa peur et sa fébrilité lors des arnaques, et l’escalade de la situation. C’est un film avec beaucoup de tension, qui est très bien rendue, je me suis souvent retrouvé crispé sur mon siège.

Je recommande.

The Guy who didn’t like musicals, de Jeff Blim

Invasion of the bodysingers

Captation d’une comédie musicale de 2018. Dans la petite ville d’Hatchetfield, Paul, un employé ordinaire qui a un crush sur la barista du café proche de son travail, déteste les comédies musicales. Mais la chute d’un météore dans la ville va être le point de départ d’une invasion d’aliens qui prennent l’apparence des humains et communiquent exclusivement en chantant. Dans cette apocalypse taillée juste pour lui, Paul va devoir trouver un sens à sa vie et un chemin pour s’échapper de la ville.

J’ai bien aimé. Le côté théâtre amateur fonctionne très bien avec l’histoire un peu parodique, les références à d’autres comédies musicales aussi, et le côté méta évidemment.

The Man who shot Liberty Valance, de John Ford

Western de 1962. Le sénateur Stoddart revient dans la petite ville où sa légende s’est construite pour l’enterrement d’un vieil ami. Devant l’insistance des journalistes du quotidien local, il finit par raconter les détails de sa relation au mort. Tom Doniphon était un cowboy à l’ancienne qui l’a soutenu quand il est arrivé en ville, espérant implémenter un système judiciaire correct et pousser pour la transformation du territoire en État du Colorado, malgré les pressions des barons du bétail et les attaques de Liberty Valance, le hors-la-loi qui terrorise la ville.

J’ai beaucoup aimé, on est sur du western un peu méta, qui parle de la fin du Far West et l’arrivée de la civilisation dans les territoires non-incorporés. Ransom Stoddard représente l’homme moderne, qui porte un tablier de serveur et croit au système judiciaire, face aux cowboys qui vivent selon la loi du plus fort. Doniphon, joué par John Wayne, sent que son époque est passée, et s’efface pour le bien de la collectivité. Seul quelques personnes connaitront son rôle, joué dans l’ombre.

Les plans sont assez réussis, les personnages souvent archétypaux mais ça fonctionne bien. La structure en flashback (double flashback même)
fonctionne très bien (avec un très beau fondu sur un nuage de fumée).

Je recommande.

Spiderman: Across the Spiderverse, de Joaquim Dos Santos, Justin K. Thompson et Kemp Powers

La suite de Into the Spiderverse. On retrouve Miles Morales dans un multivers où l’existence des spiderfolks a pris une place centrale,
avec l’idée qu’il ne faut pas perturber le canon, les passages obligés de l’histoire des personnes mordues par une araignée, même si ces événements sont tragiques.
Une association transdimensionnelle de spiderfolks, la Spider Society, veille au grain. Comme dans d’autres histoires de multivers, Rick and Morty notamment, on retrouve une association
de personnes qui sont plutôt solitaires dans leurs aventures non multiverselles, et l’idée que cette association devient rapidement une bureaucratie maléfique. L’univers graphique du film
est très beau, avec des styles différents pour illustrer les différents univers, les sentiments, le mouvement. C’était assez chouette, un peu dommage que ce ne soit qu’une partie 1 et non
un film complet, mais j’ai passé un bon moment devant. Clairement on a besoin de plus d’animation et de moins de live action dans les adaptations de comics, ça permet largement plus d’inventivité.
(Après je pense qu’on a aussi besoin de moins d’adaptation de comics tout court).

On dirait la planète Mars, de Stéphane Lafleur

Film canadien sorti en 2023. La première mission habitée est sur le point de se poser sur Mars, pour y passer deux ans, mais des tensions se font déjà sentir dans l’équipage. Une filiale de l’agence spatiale canadienne va recruter cinq personnes aux profils psychologiques les plus proches possibles des astronautes, pour mettre sur pied une réplique de la base et ainsi pouvoir observer et résoudre les problèmes. C’est ainsi que David, prof d’EPS québécois, se retrouve à incarner John. David a toujours voulu aller dans l’espace, et il va osciller, ainsi que ses co-doublures, entre sentiment de participer à la grande aventure spatiale, et prosaïsme de la vie sur Terre dans une base déliquescente.

J’ai beaucoup aimé, c’était assez poétique, avec une bonne dose de wtf. C’est à la fois un film sur l’espace, sur le GN et sur la quête de sens, avec une bonne dose d’accent québécois, une bande-son discrète et une joli esthétique rétro. Recommandé.

Les Tournesols sauvages, de Jaime Rosales

Film espagnol sorti en 2023. On suit trois relations amoureuses de Julia, une barcelonaise mère de deux enfants. C’est un peu trois facettes de masculinité pas terrible (ça va du pire au moins pire, mais c’est quand même trois relations avec finalement assez peu complicité, celle du milieu avec le père de ses enfants étant peut-être la plus aboutie). On voit très peu le reste de la vie de Julia, ce que je trouve dommage, les scènes avec son père et sa sœur étant très bien (on voit une de ses amies 2 minutes au début mais ensuite c’est vraiment centré sur les mecs). Il y avait des éléments intéressants (surtout la seconde séquence à Melilla) mais globalement je suis pas très convaincu par le film.

Les Trois Mousquetaires, de Martin Bourboulon

Paru en 2023, il s’agit de la première partie d’une adaptation de roman de Dumas. Tous les acteurs en vue du cinéma français, des reconstitutions en costume, des combats à l’épée (pas très lisibles), on est dans le grand spectacle (avec absolument tout en teintes de marron et de gris). C’est bankable, mais ça m’a assez peu parlé personnellement. Ça va à toute vitesse, on comprend pas trop les motivations des personnages à part « être viril » et « être un bon camarade ». Je pense que je préfère le kitsch de la version de 2011 avec le casse du coffre de Da Vinci en scène d’ouverture, ou la version en livre.

Renfield, de Chris McKay

Comédie étatsunienne de 2023. Renfield apparaît dans le roman Dracula, où il est un aliéné au service du comte. Le film imagine que cette servitude s’est poursuivie à travers les décennies jusqu’à l’époque actuelle, où Dracula (joué par Nicolas Cage, qui cabotine à mort) et Renfield se trouvent à la Nouvelle-Orléans. Renfield participe à un cercle de parole pour personnes codépendantes pour essayer de se libérer de l’influence du vampire. Il va rencontrer la seule flic intègre de la ville (jouée par Awkwafina), et utiliser la force qui lui donne le vampirisme pour agir comme un super héros, le tout culminant dans une bataille avec Dracula (allié à une famille de mafieux).

C’était rigolo. Les acteurs cabotinent juste comme il faut pour ce genre de film, les tropes sont étalés à la truelle, l’acteur qui joue Jean-Ralphio dans Parks and Rec reprend exactement le même rôle ici (mais en tant que fils de mafieuse plutôt que de dentiste – I guess ses parents sont divorcés et il est en garde alternée ?)