Archives de catégorie : Culture/Procrastination

Pitch Perfect  1, 2 et 3, de Jason Moore

Une comédie sur un club féminin de chant a cappella dans un collège US. C’est vachement cool, les chansons sont entraînantes, les blagues sont cools, c’est féministe, les seconds rôles sont géniaux (mention spéciale aux deux présentateurs réacs). Le 2 est sympa aussi mais c’est vraiment un décalque du premier par contre, c’est un peu dommage de pas avoir étendu un peu l’univers (c’est plus rigolo de regarder les scènes coupées du premier que le second).
Petit bémol cependant (see what I did there?), la question du consentement est quand même vachement laissée de côté. Je recommande chaudement le film (et je chante un peu en boucle les chansons ces temps-ci).

Pitch Perfect 3, de Trish Sie :
C’était… je dirai bien médiocre, mais non, c’était vraiment mauvais. Ils changent le genre du film vers un truc d’espionnage à mi-chemin, ce qui n’apporte rien si ce n’est des incohérences. Y’a quelques bonnes blagues mais elles sont noyées dans une mélasse de trucs totalement randoms et poussifs, ou juste là pour faire avancer le scénario de façon visible… C’était visible dès le trailer tbh, et ce n’est pas surprenant que le concept du premier film ne se prête pas à des suites.

Annihilation, d’Alex Garland

Film adapté du livre éponyme de Vandermeer. Quatre scientifiques veulent atteindre le centre d’une zone de quarantaine observée par l’armée américaine : s’étendant progressivement, cette zone d’un parc national américain semble entourée par une bulle de savon irisée, et aucune des équipes ou du matériel envoyé dedans n’en est ressorti. A l’intérieur, elles sont rapidement désorientées et constate des croisements interespèces aberrants.

C’était sympa mais c’était pas incroyable. Quelques belles scènes du point de vue de la mise en scène des formes de vie hybridées, mais globalement on sent un peu le manque de budget par rapport aux ambitions. Dans le même genre j’avais bien aimé Monsters, dont j’avais trouvé qu’il se débrouillait mieux sur un thème similaire avec son petit budget (mais je l’ai vu y’a longtemps, il faudrait que je le revois pour un avis éclairé).

Hunt for the Wilderpeople, de Taika Waititi

« I didn’t choose the skux life. The skux life chose me. »

Nouvelle Zélande. Un gamin maori de 13 ans placé de famille d’accueil en famille d’accueil atterrit en pleine campagne chez Bella et Hector. Hector communique par monosyllabes, mais Bella lui donne un amour inconditionnel. Mais Bella meurt, et les services sociaux décrètent qu’au vu du changement de situation, Ricky va devoir être placé de nouveau. Il décide alors de s’enfuir dans le bush, 1 million d’hectares de forêt vierge.

Je ne veux pas en dire beaucoup plus parce que la bande-annonce révèle beaucoup du film et c’est un peu frustrant : Disons que c’est un film sur des gens qui partent vivre dans la forêt pour échapper à la société et sur des amitiés improbables. C’est drôle à voir, bien filmé, j’ai beaucoup aimé. De façon générale je pense que j’aime bien les films de Taika Waititi.

The Disaster Artist, de James Franco

Film sur le tournage du film The Room, généralement considéré comme un des plus mauvais film jamais tourné (je l’ai vu il y a quelques années, et c’est vrai que c’est mauvais au point de verser dans l’absurde). On suit la vie de Greg Sestero, un des acteurs du film, de sa rencontre dans un cours de théâtre avec Tommy Wiseau à San Francisco jusqu’à la première de The Room. Entre temps, Tommy Wiseau, l’a invité à venir habiter avec lui à LA, et s’est lancé dans l’autofinancement à hauteur de plusieurs millions de dollars de The Room, qu’il a écrit et produit tout en en assumant le rôle principal, malgré visiblement une méconnaissance totale de comment on faisait un film. C’est sympa à voir, surtout quand on a vu The Room, mais ce n’est pas transcendant pour autant. Ca laisse très perplexe sur qui est Tommy Wiseau, qui fait un excellent personnage de film mais reste très mystérieux (le film raconte que l’origine de sa fortune est totalement inconnue et que l’âge et le lieu d’origine qu’il se donne sont très manifestement faux)

Ceux du futur, de Jorge Carrión

Roman de SF en huis-clos (il y a pas mal de huis-clos dans les œuvres que j’expérimente en ce moment, mais c’est purement un hasard). Une dizaine de personnages enfermés dans un bunker après l’éclatement de la troisième guerre mondiale, à coup de bombes atomiques.

Pas aimé. J’ai pas trouvé que le roman apportait quoique ce soit au genre. Le style est sympa mais sans plus. Et franchement les fantasmes de viol du narrateur sur une gamine de 13 ans j’aurais pu m’en passer.

La Part des Choses, de Benoîte Groult

Roman sorti en 72. 3 couples d’amis dans la quarantaine embarquent sur le bateau de l’une d’entre elle pour faire un tour du monde. Au fur et à mesure du voyage, les couples vivent leur crise de la quarantaine dans diverses configurations.

Pas été enthousiasmé. Je l’avais récupéré parce que Benoîte Groult, mais le livre n’est en fait pas très intéressant. Les chapitres d’ouvertures et de fermeture qui se passent en France ont quelque chose, mais le voyage au milieu, bof.

Debout ! Une histoire du MLF, de Carole Roussopoulos

Pas été enthousiasmé par le format. Beaucoup d’interviews face caméra qui mettaient surtout en avant le côté féminisme blanc et bourgeois. Après je ne sais pas exactement quelle a été la position du MLF, si ça ne reflète pas la réalité du féminisme visible de l’époque, mais c’est parfois bizarre. Notamment l’évocation des tensions entre féministes hétéras et queer dans le mouvement, où dans les interviews des hétéras, tu as quand même une certaine fétichisation de leurs camarades queers qui apparait, et c’est pas du tout recontextualisé ou remis en question par le film. Les documents d’archives sont plus intéressants.

J’ai été bien plus intéressé par les extraits de l’Abécédaire de Christine Delphy, qu’on a regardé ensuite (on a regardé Travail Domestique et Zizi).

(Pour référence, j’avais vu en 2016 La Belle Saison et Je ne suis pas féministe, mais…, qui me paraissent plus intéressant sur le thème du MLF que Debout !  et s’articulent bien avec L’Abécédaire).

La Nuit a dévoré le monde, de Dominique Rocher

Un film de zombies se déroulant à Paris :) Un homme s’endort dans une chambre au cours d’une soirée. Le lendemain, il constate qu’il semble être la seule personne n’ayant pas été transformée en zombie dans tout Paris. Il organise sa survie dans un immeuble haussmannien.

J’ai beaucoup aimé. Le film se concentre sur comment le protagoniste gère sa vie dans cet environnement. Un film de zombies intimiste, en quelques sortes. Peu de scènes d’actions et de moment épique, on est plus dans le huis-clos et les clairs obscurs, l’organisation d’une vie en dehors de toute forme de sociabilisation. Quelques incohérences, mais peu, et en contrepartie des scènes très réussies, notamment la scène où il se débarasse des corps de ses ex-voisins.

Je recommande.

Affiche du film

Affiche du film

Mustang, de Deniz Gamze Ergüven

Film turc de 2015. 5 sœurs sont élevées ensemble par leur grand-mère dans un village de Turquie. Elles ont une vie libre jusqu’au jour où la voisine dit à leur grand-mère qu’elles fricotent avec les garçons et sont la honte du village. Elles deviennent alors cloîtrées à la maison et leur éducation entièrement tournée vers le fait de trouver un mari.

Le film montre le lien fort entre les sœurs et le poids des traditions, la perpétuation des oppressions par la communauté entière, hommes et femmes. Les sœurs sont des personnages intéressants et complexes mais tous les autres (la grand-mère exceptée peu-être mais on la voit peu) sont dans des rôles très stéréotypés juste pour faire avancer l’intrigue.

Il était projeté dans le cadre d’une soirée « films et documentaires féministes » En le voyant en tant que Français qui ne connaît pas grand chose à la Turquie, c’est facile de se dire « Oh la la c’est terrible  comment ça se passe là-bas » sans trop mettre en perspective avec ce qui peut se passer en France en terme d’oppression des femmes.

La Guerre Tranquille, de Paul McAuley

Space opéra.

En 2300, les 3 grandes puissances terriennes que sont le Grand Brésil, la Communauté Européenne et la Communauté du Pacifique sont fervemment écologique et travaillent dur pour réparer les dégâts infligé aux écosystèmes terrestres durant la Renverse, la conséquence du changement climatique. Ce sont accessoirement des pouvoirs oligarchiques sur lesquels quelques grandes familles règnent sans partage.

Mais ce n’est pas là toute l’Humanité : pour échapper à la renverse, les plus priviligiés de l’époque s’étaient réfugiés sur la Lune. Leurs descendants ont essaimé le système solaire, et si les colonies lunaire et martiennes ont succombé aux conflits entre la Terre et le Système solaire, les planètes et lunes plus lointaines comptent nombre d’habitats démocratiques. Entre les deux factions, les tensions s’accumulent et une guerre asymétrique menace d’éclater.

Bon, ce pitch faisait envie, et de fait y’a plein de choses bien dans ce bouquin. Mais on met beaucoup trop de temps pour y entrer. J’étais vraiment dans l’histoire que vers le dernier tiers voire dernier quart du bouquin. Trop de passage qui n’ont l’air d’être là que comme du background pour permettre à ce dernier quart de se déployer. Dommage.

(J’apprends d’ailleurs sur Internet qu’il y aurait un tome 2, peut-être plus efficace s’il se repose sur toute l’exposition faite ici. Néanmoins, pas sûr de chercher à me le procurer)