Archives de catégorie : Culture/Procrastination

Johan Heliot vous présente ses hommages, de Johan Heliot

Recueil de nouvelles uchroniques ou science-fictives. J’ai été un peu déçu. J’ai bien aimé la plupart des romans écrit par Johan Heliot, mais là j’ai trouvé que ça faisait un peu trop gimmickesque (surtout qu’il traite très souvent les mêmes thèmes/utilise les mêmes personnages, donc au bout de 15 nouvelles c’est assez répétitif).
J’ai trouvé que la nouvelle Le Grand Duc sortait un peu du lot.

Le Combat ordinaire, de Manu Larcenet

Bande-dessinée en 4 tomes de Manu Larcenet.
Un photoreporter qui a un blocage créatif décide d’arrêter de partir aux quatre coins du monde. Il s’installe pas loin de Paris et vit sa vie dans son coin de campagne. Il rencontre une vétérinaire avec laquelle il commence à avoir une relation, il va voir son frère à Paris, il retourne voir ses parents, son père se remettant d’un AVC, il va voir les travailleurs du chantier naval où son père à bossé toute sa vie…
Bref, il vit sa vie de mec issu des classes populaires mais qui en est sorti, confortable en couple mais ayant peur de s’engager plus, dégoûté par la politique mais ne sachant pas forcément quoi faire…
Et c’est vachement bien. J’aime vraiment tout ce que fait Larcenet que j’ai lui de lui pour le moment. Il faut que je lise Le Retour à la Terre encore et j’aurai fait le tour de ses séries les plus connues, je pourrais ensuite attaquer les trucs plus obscurs et les one-shot.

I Kill Giants, d’Anders Walter

Sur la côte des États-Unis, dans une petite ville, une préado vit sa vie dans son coin, avec une famille distante. Sa journée est rythmée par une série de rituels : préparation de potions, vérification et réinscriptions de runes sur des murs et arbres, élaboration de pièges… Le tout pour protéger la ville des géants.

J’ai bien aimé le film, notamment le début, la description des rituels, le quotidien de l’héroïne, son amitié avec la nouvelle venue dans la ville.
Quelques points un peu gérés avec lourdeur : le discours du Titan, notamment, qui fait très préchi-précha, la persécutrice de l’école qui a l’air d’être méchante essentiellement pour le plaisir, la psy scolaire totalement bien intentionné et qui à autant de temps qu’il faut à consacrer à une unique élève.
Le « plot-twist » du film se voit venir de loin mais le but c’est pas vraiment de faire une révélation choquante donc c’est pas très gênant. Mais c’est vraiment pour moi le début du film avec la description des rituels enfantins élaborés, conçus pour essayer d’avoir une certaine maîtrise du monde, que j’ai trouvé intéressant et bien fait.
Le cast très majoritairement féminin du film était une bonne surprise

L’Origine du Monde, de Liv Strömquist

Bande dessinée féministe de Liv Strömquist, aussi autrice des Sentiments du Prince Charles.
L’oeuvre parle des organes génitaux et de la sexualité féminin.e.s, de la représentation qu’on en avait à travers les âges (identiques à ceux masculins, opposés à ceux masculins, complémentaires à ceux masculins, mais en tous cas toujours considérés par rapport aux masculins), au peu d’études scientifiques dessus par rapport à leurs pendants masculins…
C’est fort intéressant, et je lis en parallèle le premier tome du Deuxième Sexe, de De Beauvoir, qui parle des mêmes sujets avec une approche historique aussi, mais qui réussit beaucoup moins bien le fait de faire passer les choses de façon didactique (et qui souffre aussi de certaines conceptions datés de l’anthropologie, je pense).

Je recommande.

Station : La Chute, d’Al Robertson

Science-fiction. À la fin de la Guerre Logicielle, Jack, soldat augmenté de logiciels de combats – et qui s’était rendu à l’ennemi – est renvoyé chez lui, sur Station, la station spatiale abritant la majeure partie de l’Humanité sous le contrôle de corporations dirigées par des IA. Considéré par la plupart comme un traître et perdant le droit d’usage de son corps sous 3 mois, Jack, ancien enquêteur du fisc, va se replonger dans l’enquête qu’il suivait avant sa conscription, et découvrir que de sacrés jeux de pouvoirs sous-tendent la Guerre et la coexistence des corporations…
Un polar cyberpunk assez original tout en reprenant les codes classiques du polar, ça se lit très bien, on plonge dedans facilement. La fin est un peu forcée, il y a un peu trop les retournements de situation qu’il faut pour que les situations se dénouent, mais le livre est intéressant par ailleurs.

Blast, de Manu Larcenet

Bande dessinée principalement en noir et blanc avec quelques passages en couleurs. En quatre tomes, imposante, sombre, prenante. Une belle oeuvre, la narration par un personnage aux deux policiers qui l’interroge de sa vie et de sa cavale, de son rapport au monde et sa découverte du Blast, un état de conscience modifié.

C’est la seconde oeuvre de Larcenet que je lis après Le Rapport de Brodeck (j’ai lu des bouts du combat ordinaire mais pas la BD entière), il aime les thèmes pesants visiblement, mais il les traite très bien. 

Je recommande (quand vous êtes en forme mentalement).

Beyond Flamenco, de Carlos Saura

Un documentaire de 2016 qui montre différents style de Jota, la famille de danse dans laquelle on trouve le flamenco et le fandango. Un léger carton explicatif au début, puis le film consiste en un enchaînement des différentes danses de la famille par différent.e.s danseuseurs.
J’aurais bien voulu un peu plus d’analyse ou d’explication des différentes danses parce que si pour certaines on est directement pris par la performance technique/le rythme, globalement quand on y connait rien on ressort du film en en sachant pas beaucoup plus à part qu’il y a une grande diversité. Mais ça reste globalement beau à voir. 

Vernon Subutex, de Virginie Despentes

Roman français choral en trois tomes. J’ai trouvé le premier un peu long à décoller et un peu déprimant (tous les personnages sont des connards d’une façon ou d’une autre, Despentes dit que c’est parce qu’elle trouvait que tout le monde était déprimé à Paris à l’époque), mais la fin te mets sur les rails des deux suivants. Le deuxième tome je l’ai lu en une journée (composée essentiellement d’un voyage en train) et j’ai enquillé le troisième à la suite.

C’est un bon livre, ça se lit bien, ça présente une fresque d’une certaine société française dans les années 2010, avec un fond politique et social réaliste. Y’a des passages assez sombres (meutre, viol, terrorisme, exclusion, et j’en passe), d’autres plus peace.
Un peu perplexe devant l’épilogue dont je ne vois pas trop ce qu’il apporte, mais globalement j’ai aimé. 

The Lost City of Z, de James Gray

Film de 2015 basée sur la vie d’un explorateur anglais du début du XXe siècle qui part cartographier la frontière entre le Brésil et la Colombie, et revient, en ayant découvert des fragments de poteries, persuadé qu’il existe une civilisation et une cité perdue qui auraient vécu dans l’Amazonie, contre toutes les croyances des Occidentaux de l’époque qui la voyait comme un désert vert. Il fera deux expéditions de plus pour retrouver cette cité qu’il a surnommé Z, sans succès, et finira par disparaître dans l’Amazonie. L’histoire est intéressante mais le film manque un peu de rythme, il hésite entre différentes structures, sans qu’on sache trop s’il veut rendre hommage aux grands films du genre (Apocalypse Now, Aguirre) ou s’il n’arrive juste pas à se décider. Et le film raconte beaucoup trop de choses aussi. Du coup y’a des choses qui se passent d’un coup et qu’on doit tenir pour acquises sans que le film n’ait pris le temps de les installer.

Pas convaincu, mais jolie photographie.